HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Lettres - Examen de Thucydide

καὶ



Texte grec :

[19] (XIX) Ἔτι δὲ μᾶλλον ἴδοι τις ἂν τὸ περὶ τὰς ἐξεργασίας τοῦ συγγραφέως ἀνώμαλον ἐπιλογισάμενος, ὅτι πολλὰ καὶ μεγάλα πράγματα παραλιπὼν τὸ προοίμιον τῆς ἱστορίας μέχρι πεντακοσίων ἐκμηκύνει στίχων, τὰ πρὸ τοῦδε τοῦ πολέμου πραχθέντα τοῖς Ἕλλησι μικρὰ βουλόμενος ἀποδεῖξαι καὶ οὐκ ἄξια τῷδε παραβάλλεσθαι. Οὔτε γὰρ τἀληθὲς οὕτως εἶχεν, ὡς ἐκ πολλῶν ἔστι παραδεῖξαι πραγμάτων, οὔτε ὁ τῆς τέχνης ὑπαγορεύει λόγος οὕτω μεθοδεύειν τὰς αὐξήσεις (οὐ γὰρ εἴ τι τῶν μικρῶν μεῖζόν ἐστι, διὰ τοῦτ´ ἐστὶν ἤδη μέγα, ἀλλ´ εἴ τι τῶν μεγάλων ὑπερέχει)· γέγονέ τε αὐτῷ τὸ προοίμιον, τοσαύτας εἰληφὸς ἀποδεικτικὰς τῆς προθέσεως ἐξεργασίας, ἱστορία τις αὐτὴ καθ´ αὑτήν. Οἱ δὲ τὰς ῥητορικὰς συνταξάμενοι τέχνας παραγγέλλουσι δείγματα τῶν λόγων τὰ προοίμια ποιεῖν αὐτὰ τὰ κεφάλαια τῶν μελλόντων δηλοῦσθαι προλαμβάνοντας. Ὃ δὴ καὶ πεποίηκεν ὁ ἀνὴρ ἐπὶ τῷ τέλει τοῦ προοιμίου, μέλλων ἄρχεσθαι τῆς διηγήσεως, ἐν ἐλάττοσιν ἢ πεντήκοντα στίχοις· ὥστε τὰ πολλὰ ἐκεῖνα καὶ καταβλητικὰ τοῦ μεγέθους τῆς Ἑλλάδος οὐκ ἀναγκαίως αὐτῷ παρέλκεσθαι, ὅτι κατὰ τὸν Τρωικὸν πόλεμον οὔπω σύμπασα ἐκαλεῖτο ἑνὶ ὀνόματι ἡ Ἑλλάς, καὶ ὅτι περαιοῦσθαι ναυσὶν ἐπ´ ἀλλήλους οἱ τροφῆς ἀπορούμενοι ἤρξαντο καὶ προσπίπτοντες πόλεσιν ἀτειχίστοις καὶ κατὰ κώμας οἰκουμέναις ἥρπαζον καὶ τὸ πλεῖστον τοῦ βίου ἐντεῦθεν ἐποιοῦντο. Τί δ´ ἦν ἀναγκαῖον περὶ τῆς Ἀθηναίων τρυφῆς, ᾗ τὸ παλαιὸν ἐχρῶντο, λέγειν, ὅτι κρωβύλους τε ἀνεπλέκοντο καὶ χρυσοῦς τέττιγας εἶχον ἐπὶ ταῖς κεφαλαῖς; Καὶ ὅτι Λακεδαιμόνιοι « ἐγυμνώθησάν τε πρῶτοι καὶ εἰς τὸ φανερὸν ἀποδύντες λίπα μετὰ τοῦ γυμνάζεσθαι ἠλείψαντο »; Ὁ δὲ δὴ ναυπηγὸς ὁ Κορίνθιος Ἀμεινοκλῆς ὁ κατασκευάσας Σαμίοις πρῶτος τέτταρας τριήρεις, καὶ ὁ Σάμου τύραννος Πολυκράτης ὁ Ῥήνειαν ἑλὼν καὶ ἀναθεὶς τῷ Ἀπόλλωνι τῷ Δηλίῳ, καὶ οἱ Φωκαεῖς οἱ Μασσαλίαν οἰκίσαντες ὅτι ναυμαχίᾳ Καρχηδονίους ἐνίκων, καὶ τὰ ἄλλα ὅσα τούτοις ἐστὶν ὅμοια, τίνα καιρὸν εἶχε πρὸ τῆς διηγήσεως λέγεσθαι;

Traduction française :

[19] (XIX) Pour mieux sentir encore combien sa manière est vicieuse dans l'exposition des faits, il suffit de considérer que laissant de côté une foule d'événements d'une grande importance, il fait une introduction de plus de cinq cents lignes, pour montrer que les exploits des Grecs, avant cette guerre, furent peu remarquables et ne peuvent lui être comparés. Cette assertion n'est pas fondée : il serait facile de le prouver. D'ailleurs l'art n'indique point une semblable marche pour amplifier. Une action, pour être importante, ne doit pas seulement se distinguer des actions peu remarquables ; mais éclipser même les plus éclatantes. Son introduction expose si longuement le but de l'ouvrage, qu'elle forme une histoire à part ; tandis que les rhéteurs enseignent que l'exorde doit se borner à donner une idée du sujet, et à le faire connaître en général. C'est ce que Thucydide fait lui-même à la fin de son introduction, en moins de cinquante lignes, au moment de commencer son introduction : on voit par-là qu'il ne devait pas entrer dans d'aussi grands détails pour abaisser la grandeur de la Grèce ; ni dire par exemple, qu'à l'époque de la guerre de Troie, toute la contrée, qui dans la suite fut appelée Grèce, ne portait point le même nom, que le manque de nourriture forçait les habitants à naviguer le long des côtes, et qu'attaquant des villes qui n'avaient point de murs pour se défendre et dont les citoyens étaient dispersés dans des bourgades, ils les pillaient et le plus souvent se procuraient ainsi des subsistances. Pourquoi parler de l'ancien luxe des Athéniens ; pourquoi dire qu'ils liaient leurs cheveux sur leurs fronts avec des agrafes d'or, qui avaient la forme d'une cigale ; ou bien, que dans les premiers temps, les athlètes de Lacédémone se dépouillaient de leurs vêtements et répandaient de l'huile sur leurs membres, en présence des spectateurs, au moment de la lutte ? Pourquoi rappeler qu' Aménoclès de Corinthe fut le premier qui construisit quatre galères pour les Samiens ; que Polycrate, tyran de ce peuple, s'empara de Rhénia, et la consacra à Apollon, dieu de Délos ; que les Phocéens, fondateurs de Marseille, gagnèrent une bataille sur les Carthaginois ? Comment ces faits et d'autres ont-ils pu trouver leur place avant la narration ?





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Dernière mise à jour : 14/02/2008