HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Lettres - Examen de Thucydide

δὲ



Texte grec :

[18] (XVIII) Ὁ δὲ δὴ περιβόητος ἐπιτάφιος, ὃν ἐν τῇ δευτέρᾳ βύβλῳ διελήλυθε, κατὰ τίνα δή ποτε λογισμὸν ἐν τούτῳ κεῖται τῷ τόπῳ μᾶλλον ἢ οὐκ ἐν ἑτέρῳ; Εἴ τε γὰρ ἐν ταῖς μεγάλαις συμφοραῖς τῆς πόλεως, ἐν αἷς Ἀθηναίων πολλοὶ καὶ ἀγαθοὶ μαχόμενοι διεφθάρησαν, τοὺς εἰωθότας ὀλοφυρμοὺς ἐπ´ αὐτοῖς ἐχρῆν λέγεσθαι, εἴ τ´ ἐπὶ ταῖς μεγάλαις εὐπραγίαις, ἐξ ὧν δόξα τις ἐπιφανὴς ἢ δύναμις ἐγένετο τῇ πόλει, τιμᾶσθαι τοῖς ἐπιταφίοις ἐπαίνοις τοὺς ἀποθανόντας, ἐν ᾗ βούλεταί τις μᾶλλον βύβλῳ ἢ ἐν ταύτῃ τὸν ἐπιτάφιον ἥρμοττεν εἰρῆσθαι· ἐν ταύτῃ μὲν γὰρ οἱ κατὰ τὴν πρώτην τῶν Πελοποννησίων εἰσβολὴν πεσόντες Ἀθηναῖοι κομιδῇ τινες ἦσαν ὀλίγοι, καὶ οὐδ´ οὗτοι λαμπρόν τι πράξαντες ἔργον, ὡς αὐτὸς ὁ Θουκυδίδης γράφει· προειπὼν γὰρ περὶ τοῦ Περικλέους, ὅτι « Τὴν πόλιν ἐφύλασσε καὶ δι´ ἡσυχίας μάλιστα ὅσον ἐδύνατο εἶχεν· ἱππέας μέντοι τινὰς ἐξέπεμπεν ἀεὶ τοῦ μὴ προδρόμους ἀπὸ τῆς στρατιᾶς ἐσπίπτοντας εἰς τοὺς ἀγροὺς τοὺς ἐγγὺς τῆς πόλεως κακουργεῖν », καὶ ἱππομαχίαν φησὶ γενέσθαι βραχεῖαν « ἐν Φρυγίοις τῶν τε Ἀθηναίων τέλει ἑνὶ τῶν ἱππέων καὶ Θεσσαλοῖς μετ´ αὐτῶν πρὸς τοὺς Βοιωτῶν ἱππέας· ἐν ᾗ οὐκ ἔλαττον ἔσχον οἱ Θεσσαλοὶ καὶ Ἀθηναῖοι, μέχρι οὗ προσβοηθησάντων τοῖς Βοιωτοῖς τῶν ὁπλιτῶν τροπὴ ἐγένετο αὐτῶν, καὶ ἀπέθανον τῶν Θεσσαλῶν καὶ Ἀθηναίων οὐ πολλοί· ἀνείλοντο μέντοι αὐτοὺς αὐθημερὸν ἀσπόνδους· καὶ οἱ Πελοποννήσιοι τρόπαιον τῇ ὑστεραίᾳ ἔστησαν. » Ἐν δὲ τῇ τετάρτῃ βύβλῳ οἱ μετὰ Δημοσθένους περὶ Πύλον ἀγωνισάμενοι πρὸς Λακεδαιμονίων δύναμιν καὶ ἐκ γῆς καὶ ἐκ θαλάττης καὶ νικήσαντες ἐν ἀμφοτέραις ταῖς μάχαις, δι´ οὓς ἡ πόλις αὐχήματος ἐπληρώθη, πολλῷ πλείους τε καὶ κρείττους ἦσαν ἐκείνων. Τί δή ποτε οὖν ἐπὶ μὲν τοῖς ὀλίγοις ἱππεῦσι καὶ οὐδεμίαν οὔτε δόξαν οὔτε δύναμιν τῇ πόλει κτησαμένοις τάς τε ταφὰς ἀνοίγει τὰς δημοσίας ὁ συγγραφεὺς καὶ τὸν ἐπιφανέστατον τῶν δημαγωγῶν Περικλέα τὴν ὑψηλὴν τραγῳδίαν ἐκείνην εἰσάγει διατιθέμενον· ἐπὶ δὲ τοῖς πλείοσι καὶ κρείττοσι, δι´ οὓς ὑπέπεσον Ἀθηναίοις οἱ τὸν πόλεμον ἐξενέγκαντες κατ´ αὐτῶν, ἐπιτηδειοτέροις οὖσι ταύτης τῆς τιμῆς τυγχάνειν οὐκ ἐποίησε τὸν ἐπιτάφιον; Ἵνα δὲ πάσας ἀφῶ τὰς ἄλλας μάχας τάς τε κατὰ γῆν καὶ κατὰ θάλατταν, ἐν αἷς πολλοὶ διεφθάρησαν, οὓς πολὺ δικαιότερον ἦν κοσμεῖσθαι τοῖς ἐπιταφίοις ἐπαίνοις ἢ τοὺς περιπόλους τῆς Ἀττικῆς, ἱππεῖς δέκα ἢ πεντεκαίδεκα ὄντας, οἱ ἐν Σικελίᾳ μετὰ Νικίου καὶ Δημοσθένους ἀποθανόντες Ἀθηναίων καὶ τῶν συμμάχων ἔν τε ταῖς ναυμαχίαις ἔν τε τοῖς κατὰ γῆν ἀγῶσι καὶ τὸ τελευταῖον ἐν τῇ δυστήνῳ φυγῇ τετρακιςμυρίων οὐκ ἐλάττους ὄντες καὶ οὐδὲ ταφῆς δυνηθέντες τυχεῖν τῆς νομίμου πόσῳ μᾶλλον ἦσαν ἐπιτηδειότεροι τυγχάνειν οἴκτων τε καὶ κόσμων ἐπιταφίων; Ὃ δ´ οὕτως ἠμέληκε τῶν ἀνδρῶν, ὥστε μηδὲ τοῦτο αὐτὸ εἰπεῖν, ὅτι πένθος δημοσίᾳ προὔθετο ἡ πόλις καὶ τοὺς εἰωθότας ἐναγισμοὺς τοῖς ἐπὶ ξένης ἀποθανοῦσιν ἐπετέλεσεν καὶ τὸν ἐροῦντα ἐπ´ αὐτοῖς ἀπέδειξεν, ὃς τῶν τότε ῥητόρων λέγειν ἦν ἱκανώτατος. Οὐ γὰρ δὴ εἰκὸς ἦν Ἀθηναίους ἐπὶ μὲν τοῖς πεντεκαίδεκα ἱππεῦσιν δημοσίᾳ πενθεῖν, τοὺς δ´ ἐν Σικελίᾳ πεσόντας, ἐν οἷς **, τῶν δ´ ἐκ καταλόγου πλείους οἱ διαφθαρέντες ἢ πεντακιςχίλιοι, μηδεμιᾶς ἀξιῶσαι τιμῆς. Ἀλλ´ ἔοικεν ὁ συγγραφεὺς (εἰρήσεται γὰρ ἃ φρονῶ) τῷ Περικλέους προσώπῳ βουλόμενος ἀποχρήσασθαι καὶ τὸν ἐπιτάφιον ἔπαινον ὡς ὑπ´ ἐκείνου ῥηθέντα συνθεῖναι, ἐπειδὴ κατὰ τὸ δεύτερον ἔτος ἐτελεύτησεν ἁνὴρ τοῦδε τοῦ πολέμου καὶ οὐδεμιᾷ τῶν μετὰ ταῦτα γενομένων τῇ πόλει συμφορῶν παρεγένετο, εἰς ἐκεῖνο τὸ μικρὸν καὶ οὐκ ἄξιον σπουδῆς ἔργον τὸν ὑπὲρ τὴν ἀξίαν τοῦ πράγματος ἔπαινον ἀποθέσθαι.

Traduction française :

[18] (XVIII). Et cet éloge funèbre si vanté, que nous trouvons dans le second livre, pour quelle raison l'a-t-il placé là plutôt que dans tout autre endroit ? Soit qu'au milieu des grandes calamités qui coûtaient la vie à tant de braves citoyens, un orateur dût déposer sur leur tombe l'hommage de la douleur publique, soit qu'après des succès mémorables, qui répandaient sur la patrie une grande gloire, tout en augmentant sa puissance, on eût coutume d'honorer par un éloge funèbre ceux qui les avaient achetés au prix de leurs jours, ce panégyrique trouverait mieux sa place partout ailleurs. Les Athéniens qui périrent dans la première invasion des Péloponnésiens étaient en petit nombre et ne se signalèrent par aucune action d'éclat, d'après Thucydide lui-même. Il commence par dire au sujet de Périclès : « Il défendit Athènes et y maintint la paix autant qu'il le put ; mais il ordonnait des sorties continuelles de cavalerie contre les ennemis, pour les empêcher de faire des incursions sur le territoire d'Athènes et de le ravager. » Puis il ajoute : « Un léger combat fut livré, aux environs de Phrygies, par un escadron de la cavalerie des Athéniens et des Thessaliens contre la cavalerie des Béotiens. Les premiers n'eurent point de désavantage, jusqu'au moment où des hoplites vinrent au secours des Béotiens : alors ils furent repoussés. La perte du côté des Athéniens et des Thessaliens fut peu considérable : le même jour, ils enlevèrent les restes de leurs concitoyens sans avoir traité. Le lendemain, les Péloponnésiens érigèrent un trophée. » Dans le quatrième livre, il parle des guerriers qui, sous la conduite de Démosthène, combattirent sur terre et sur mer, auprès de Pylos, contre des troupes nombreuses de Lacédémone, et par un double triomphe couvrirent leur patrie de gloire : ils étaient plus nombreux et plus braves que ceux qu'il a célébrés dans son panégyrique. Pourquoi, à propos d'une poignée de cavaliers qui ne procurèrent à leur patrie ni puissance ni éclat, l'historien ouvre-t-il les tombeaux publics et charge-t-il Périclès, le plus célèbre des orateurs, de prononcer une pompeuse et touchante oraison funèbre ; tandis que le trépas d'autres guerriers, bien supérieurs en nombre et en courage, et dont la valeur fit éprouver un échec à ceux qui avaient porté la guerre au sein de l'Attique, n'obtient pas une seule louange ? ils avaient pourtant bien mieux mérité un si grand honneur. Je ne rappellerai point tous les combats sur terre et sur mer, où périrent une foule de guerriers plus dignes d'un éloge funèbre que dix ou quinze éclaireurs ramassés au hasard ; mais les Athéniens et les alliés qui, au nombre de quarante mille, sous la conduite de Nicias et de Démosthène, trouvèrent la mort dans la Sicile, en combattant sur terre et sur mer, ou dans la fuite la plus malheureuse, sans que leurs restes aient pu être recueillis dans la tombe que les lois leur garantissaient, n'avaient-ils pas plus de droits à un tel hommage ? Thucydide traite ce qui a rapport à ces braves avec une telle négligence qu'il ne dit pas même si un deuil public fut ordonné ; si la patrie daigna payer à leur mémoire les honneurs qu'elle avait coutume de rendre aux citoyens morts sur une terre étrangère, tandis qu'il charge l'orateur le plus distingué de célébrer quelques soldats obscurs. Il n'était pas juste cependant qu'Athènes, après avoir pleuré la perte de quinze cavaliers, n'accordât aucun témoignage de sa douleur au trépas d'autres guerriers, dont le nombre, suivant les registres militaires, s'élevait au-delà de cinq mille. Je dirai toute ma pensée : l'historien a voulu faire figurer sur la scène un orateur tel que Périclès et mettre dans sa bouche un éloge funèbre ; mais comme Périclès était mort la seconde année de cette guerre, sans avoir été témoin des calamités qui, plus tard, accablèrent la république, Thucydide, à propos d'un fait peu important et qui ne méritait aucune attention, a composé cet éloge bien au-dessus d'un semblable événement.





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Dernière mise à jour : 14/02/2008