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Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Lettres - Examen de Thucydide

Chapitre 6

  Chapitre 6

[6] (VI) Τούτοις ἐπιγενόμενος Θουκυδίδης οὔτ´ ἐφ´ ἑνὸς ἐβουλήθη τόπου καθιδρῦσαι τὴν ἱστορίαν, ὡς οἱ περὶ τὸν Ἑλλάνικον ἐποίησαν, οὔτε τὰς ἐξ ἁπάσης χώρας Ἕλλησιν βαρβάροις ἐπιτελεσθείσας πράξεις εἰς μίαν ἱστορίαν συναγαγεῖν, μιμησάμενος Ἡρόδοτον· τῆς μὲν προτέρας ὑπεριδὼν ὡς εὐτελοῦς καὶ ταπεινῆς καὶ πολλὰ οὐ δυνησομένης τοὺς ἀναγινώσκοντας ὠφελῆσαι· τῆς δ´ ὑστέρας ὡς μείζονος δυνατῆς πεσεῖν εἰς σύνοψιν ἀνθρωπίνου λογισμοῦ κατὰ τὸν ἀκριβέστατον τῶν τρόπων· ἕνα δὲ προχειρισάμενος πόλεμον, ὃν ἐπολέμησαν Ἀθηναῖοι καὶ Πελοποννήσιοι πρὸς ἀλλήλους, τοῦτον ἐσπούδασεν ἀναγράψαι· ἐρρωμένος τε τὸ σῶμα καὶ τὴν διάνοιαν ὑγιαίνων καὶ μέχρι παντὸς αὐτοῦ βιώσας, καὶ οὐκ ἐκ τῶν ἐπιτυχόντων ἀκουσμάτων τὰς πράξεις συντιθείς, ἀλλ´ οἷς μὲν αὐτὸς παρῆν, ἐξ ἐμπειρίας, ὧν δ´ ἀπελείφθη διὰ τὴν φυγήν, παρὰ τῶν ἄριστα γινωσκόντων πυνθανόμενος. Πρῶτον μὲν δὴ κατὰ τοῦτο διήλλαξε τῶν πρὸ αὐτοῦ συγγραφέων, λέγω δὲ κατὰ τὸ λαβεῖν ὑπόθεσιν μήτε μονόκωλον παντάπασι μήτ´ εἰς πολλὰ μεμερισμένην καὶ ἀσυνάρτητα κεφάλαια· ἔπειτα κατὰ τὸ μηδὲν αὐτῇ μυθῶδες προσάψαι, μηδ´ εἰς ἀπάτην καὶ γοητείαν τῶν πολλῶν ἐκτρέψαι τὴν γραφήν, ὡς οἱ πρὸ αὐτοῦ πάντες ἐποίησαν, Λαμίας τινὰς ἱστοροῦντες ἐν ὕλαις καὶ νάπαις ἐκ γῆς ἀνἱεμένας, καὶ Ναΐδας ἀμφιβίους ἐκ Ταρτάρων ἐξιούσας καὶ διὰ πελάγους νηχομένας καὶ μιξόθηρας, καὶ ταύτας εἰς ὁμιλίαν ἀνθρώποις συνερχομένας, καὶ ἐκ θνητῶν καὶ θείων συνουσιῶν γονὰς ἡμιθέους, καὶ ἄλλας τινὰς ἀπίστους τῷ καθ´ ἡμᾶς βίῳ καὶ πολὺ τὸ ἀνόητον ἔχειν δοκούσας ἱστορίας. [6] (VI) Après eux parut Thucydide, qui ne voulut ni circonscrire son histoire dans un seul lieu, comme Hellanicus ; ni, comme Hérodote, embrasser dans un même ouvrage toutes les actions des Grecs et des Barbares. Il dédaigna la manière du premier, parce qu'elle lui paraissait commune et peu utile aux lecteurs ; et il ne suivit pas le plan du second, parce qu'il le regardait comme trop vaste, pour que l'esprit de l'homme put en saisir toutes les parties à-la-fois. Il prit pour sujet la guerre des Athéniens contre le Péloponnèse, la traita avec le plus grand soin, et consacra à ce travail toutes ses forces physiques et intellectuelles. Comme il vécut jusqu'à la fin de cette guerre, ce n'est point d'un autre qu'il a appris les faits qu'il raconte : il en fut le témoin, il y prit part lui-même ; et lorsque l'exil l'eut éloigné du théâtre des événements, ils lui furent transmis par des hommes qui en avaient une parfaite connaissance. Le premier avantage de Thucydide sur les historiens qui l'ont précédé, est de n'avoir choisi ni un sujet composé d'une seule partie, ni un sujet divisé à l'infini ou formé de parties incohérentes. Le second consiste en ce qu'il n'a introduit dans son histoire aucun trait fabuleux, qu'il ne s'y permet rien pour séduire et tromper la multitude ; bien différent de ses devanciers, qui introduisent, au milieu des forêts et des bois, des Lamies sortant du sein de la terre ; des Naïades amphibies qui s'élancent du Tartare, voguent sur les mers, et s'entretiennent avec les hommes ; ou qui font naître d'un monstrueux commerce des êtres, dieux et hommes tout ensemble, et racontent d'autres merveilles auxquelles notre siècle n'ajoute aucune foi, ou qu'il regarde même comme l'œuvre de la folie.


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Dernière mise à jour : 14/02/2008