Texte grec :
[8] Εἰ δέ τις οὕτως ἔσται δύσερις ὥςτε καὶ πρὸς ταῦτα ἀντιλέγειν, ὅτι μὲν ὕστερον
ἐγράφησαν αἱ ῥητορικαὶ τέχναι τῶν ἀναλυτικῶν τε καὶ μεθοδικῶν καὶ τοπικῶν,
ὁμολογῶν ἀληθὲς εἶναι, οὐδὲν δὲ κωλύειν λέγων ἁπάσας ταύτας
κατεσκευακέναι τὸν φιλόσοφον τὰς πραγματείας ἔτι παιδευόμενον παρὰ
Πλάτωνι, ψυχρὰν μὲν καὶ ἀπίθανον ἐπιχείρησιν εἰσάγων, βιαζόμενος δὲ τὸ
κακουργότατον τῶν ἐπιχειρημάτων ποιεῖν πιθανώτερον, ὅτι καὶ τὸ μὴ εἰκὸς
γίνεταί ποτε εἰκός, ἀφεὶς ἃ πρὸς ταῦτα λέγειν εἶχον ἐπὶ τὰς αὐτοῦ τρέψομαι τοῦ
φιλοσόφου μαρτυρίας, ἃς ἐν τῇ τρίτῃ βύβλῳ τῶν τεχνῶν τέθηκε περὶ τῆς
μεταφορᾶς κατὰ λέξιν οὕτω γράφων· ‘τῶν δὲ μεταφορῶν τεττάρων οὐσῶν,
εὐδοκιμοῦσι μά– λιστα αἱ κατὰ ἀναλογίαν· ὡς Περικλῆς ἔφη τὴν νεότητα τὴν
ἀπολομένην ἐν τῷ πολέμῳ οὕτως ἠφανίσθαι ἐκ τῆς πόλεως, ὥςπερ εἴ τις τὸ ἔαρ
ἐκ τοῦ ἐνιαυτοῦ ἐξέλοι ... καὶ Κηφισόδοτος σπουδάζοντος Χάρητος εὐθύνας
δοῦναι τῶν περὶ τὸν Ὀλυνθιακὸν πόλεμον ἠγανάκτει φάσκων αὐτὸν εἰς πνῖγμα
τὸν δῆμον ἀγαγόντα τὰς εὐθύνας πειρᾶσθαι διδόναι.’
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Traduction française :
[8] VIII. Si l'on s'obstine au point d'opposer à ces preuves, qu'à la vérité
les écrits sur la rhétorique ont paru après les traités sur les
Analytiques et sur la Méthode, mais que rien n'empêchait Aristote de
travailler à ces ouvrages, pendant qu'il était encore disciple de Platon
; cette objection paraîtra futile et peu convaincante. C'est vouloir
donner de la probabilité à ce qui n'en a point ; uniquement, parce qu'une
chose qui n'est pas vraisemblable peut le devenir quelquefois. Laissant de
côté ce que j'aurais à répondre, je me contenterai du témoignage même
d'Aristote. Dans le troisième livre de sa Rhétorique, il dit en parlant
des figures : « Parmi les quatre espèces de métaphores que nous avons
remarquées, la plus estimée est celle qui repose sur l'analogie. On en
voit un exemple dans ces paroles de Périclès : "Depuis la perte de notre
brave jeunesse, la république, dépouillée de son plus bel ornement,
ressemble à une année dont on aurait retranché le printemps". Il en est de
même des paroles de Leptines aux Athéniens, pour la conservation de
Lacédémone : il leur disait de ne point permettre qu'on arrachât à la
Grèce un de ses yeux. C'est ainsi que Céphisodote, plein d'indignation
contre Charès, qui se présentait pour rendre compte de son administration,
pendant la guerre d'Olynthe, lui reprochait de choisir le moment, où il
tenait le peuple comme enfermé dans un four. »
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