HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre I

πληγὰς



Texte grec :

[1,84] LXXXIV. 1. Ἕτεροι δὲ οὐδὲν τῶν μυθωδεστέρων ἀξιοῦντες ἱστορικῇ γραφῇ προσήκειν τήν τε ἀπόθεσιν τὴν τῶν βρεφῶν οὐχ ὡς ἐκελεύσθη τοῖς ὑπηρέταις γενομένην ἀπίθανον εἶναί φασι, καὶ τῆς λυκαίνης τὸ τιθασόν, ἣ τοὺς μαστοὺς ἐπεῖχε τοῖς παιδίοις, ὡς δραματικῆς μεστὸν ἀτοπίας διασύρουσιν· 2. Ἀντιδιαλλαττόμενοι δὲ πρὸς ταῦτα λέγουσιν ὡς ὁ Νεμέτωρ, ἐπειδὴ τὴν Ἰλίαν ἔγνω κύουσαν, ἕτερα παρασκευασάμενος παιδία νεογνὰ διηλλάξατο τεκούσης αὐτῆς τὰ βρέφη καὶ τὰ μὲν ὀθνεῖα δέδωκε τοῖς φυλάττουσι τὰς ὠδῖνας ἀποφέρειν εἴτε χρημάτων τὸ πιστὸν τῆς χρείας αὐτῶν πριάμενος εἴτε διὰ γυναικῶν τὴν ὑπαλλαγὴν μηχανησάμενος, καὶ αὐτὰ λαβὼν Ἀμόλιος ὅτῳ δή τινι τρόπῳ ἀναιρεῖ· τὰ δ´ ἐκ τῆς Ἰλίας γενόμενα περὶ παντὸς ποιούμενος ὁ μητροπάτωρ διασώζεσθαι δίδωσι τῷ Φαιστύλῳ. 3. Τὸν δὲ Φαιστύλον τοῦτον Ἀρκάδα μὲν εἶναί φασι τὸ γένος ἀπὸ τῶν σὺν Εὐάνδρῳ, κατοικεῖν δὲ περὶ τὸ Παλλάντιον ἐπιμέλειαν ἔχοντα τῶν Ἀμολίου κτημάτων. Χαρίσασθαι δὲ Νεμέτορι τὴν ἐκτροφὴν τῶν παίδων τἀδελφῷ πειθόμενον ὄνομα Φαυστίνῳ τὰς περὶ τὸν Αὐεντῖνον τρεφομένας τοῦ Νεμέτορος ἀγέλας ἐπιτροπεύοντι· 4. Τήν τε τιθηνησαμένην τὰ παιδία καὶ μαστοὺς ἐπισχοῦσαν οὐ λύκαιναν εἶναί φασιν, ἀλλ´ ὥσπερ εἰκὸς γυναῖκα τῷ Φαιστύλῳ συνοικοῦσαν Λαυρεντίαν ὄνομα, ᾗ δημοσιευούσῃ ποτὲ τὴν τοῦ σώματος ὥραν οἱ περὶ τὸ Παλλάντιον διατρίβοντες ἐπίκλησιν ἔθεντο τὴν Λούπαν· ἔστι δὲ τοῦτο Ἑλληνικόν τε καὶ ἀρχαῖον ἐπὶ ταῖς μισθαρνούσαις τἀφροδίσια τιθέμενον, αἳ νῦν εὐπρεπεστέρᾳ κλήσει ἑταῖραι προσαγορεύονται. ἀγνοοῦντας δέ τινας αὐτὸ πλάσαι τὸν περὶ τῆς λυκαίνης μῦθον, ἐπειδὴ κατὰ τὴν γλῶτταν, ἣν τὸ Λατίνων ἔθνος φθέγγεται, λούπα καλεῖται τοῦτο τὸ θηρίον. 5. Ἡνίκα δὲ τῆς ἐν τῷ γάλακτι τροφῆς ἀπηλλάγη τὰ παιδία, δοθῆναι πρὸς τῶν τρεφόντων εἰς Γαβίους πόλιν οὐ μακρὰν ἀπὸ τοῦ Παλλαντίου κειμένην, ὡς Ἑλλάδα παιδείαν ἐκμάθοιεν, κἀκεῖ παρ´ ἀνδράσιν ἰδιοξένοις τοῦ Φαιστύλου τραφῆναι γράμματα καὶ μουσικὴν καὶ χρῆσιν ὅπλων Ἑλληνικῶν ἐκδιδασκομένους μέχρις ἥβης. 6. Ἐπεὶ δὲ ἀφίκοντο πρὸς τοὺς νομιζομένους γονεῖς συμβῆναι τὴν διαφορὰν αὐτοῖς πρὸς τοὺς Νεμέτορος βουκόλους περὶ τῶν συννόμων χωρίων· ἐκ δὲ τούτου πληγὰς αὐτοῖς δόντας ὡς αὐτοὺς ἀπελάσαι τὰς ἀγέλας, ποιῆσαι δὲ ταῦτα τῇ γνώμῃ τοῦ Νεμέτορος, ἵν´ ἀρχὴ γένοιτο ἐγκλημάτων καὶ ἅμα παρουσίας εἰς τὴν πόλιν τῷ νομευτικῷ πλήθει πρόφασις. 7. Ὡς δὲ ταῦτ´ ἐγένετο Νεμέτορα μὲν Ἀμολίου καταβοᾶν, ὡς δεινὰ πάσχοι διαρπαζόμενος ὑπὸ τῶν ἐκείνου βουκόλων, καὶ ἀξιοῦν εἰ μηδενὸς αἴτιος τῶν ἐκείνου ἐστὶ παραδοῦναι τὸν βουφορβὸν αὑτῷ καὶ τοὺς υἱοὺς ἐπὶ δίκῃ· Ἀμόλιον δὲ ἀπολύσασθαι βουλόμενον τὴν αἰτίαν τούς τε αἰτηθέντας καὶ τοὺς ἄλλους ἅπαντας, ὅσοι παρεῖναι τοῖς γενομένοις εἶχον αἰτίαν, ἥκειν κελεύειν δίκας ὑφέξοντας τῷ Νεμέτορι. 8. Πολλῶν δὲ συνελθόντων ἅμα τοῖς ἐπαιτίοις ἐπὶ τῇ προφάσει τῆς δίκης φράσαντα τοῖς νεανίσκοις τὸν μητροπάτορα πᾶσαν τὴν καταλαβοῦσαν αὐτοὺς τύχην καὶ φήσαντα τιμωρίαν νῦν εἴ ποτε καιρὸν εἶναι λαβεῖν, αὐτίκα ποιήσασθαι σὺν τῷ νομευτικῷ πλήθει τὴν ἐπίθεσιν. Περὶ μὲν οὖν γενέσεως καὶ τροφῆς τῶν οἰκιστῶν τῆς Ῥώμης ταῦτα λέγεται.

Traduction française :

[1,84] LXXXIV. 1. Mais d'autres, qui soutiennent que tout ce qui touche au fabuleux n'a aucune place dans un récit historique, disent que l'exposition de bébés par des domestiques d'une façon qui ne s'accordait pas à leur instructions est une chose improbable, et ils se moquent de la louve apprivoisée qui allaite les enfants en disant que c'est une histoire complètement mélodramatique et absurde. 2. Au lieu de cela ils en donnent la version suivante: quand Numitor apprit qu'Ilia était enceinte, il se procura d'autres enfants nouveau-nés et quand elle donna naissance à ses bébés, il fit l'échange. Il donna à emporter les faux enfants à ceux qui la gardaient au moment de l'accouchement, soit en ayant acheté la fidélité des gardes par de l'argent soit en machinant cet échange avec l'aide des femmes; et quand Amulius les reçut, il les fit disparaître d'une manière ou d'une autre. Quant aux bébés nés d'Ilia, leur grand-père, qui tenait surtout à leur sauvegarde, les remit à Faustulus. 3. Ce Faustulus, disent-ils, étaient d'origine arcadienne, descendant de ces Arcadiens qui vinrent avec Evandre; il vécut près du Palatin et s'occupait des domaines d'Amulius, et il se laissa persuader par son frère, appelé Faustinus, qui avait l'intendance des troupeaux de Numitor qui paissaient près de l'Aventin, de laisser Numitor élever les enfants. 4. Ils disent aussi, que celle qui les a nourris et allaité n'était pas une louve, mais, comme on peut le supposer, une femme, l'épouse de Faustulus, appelée Laurentia, qui avait autrefois prostitué sa beauté et avait reçu des gens qui vivaient aux environs du Palatin le surnom de Lupa. C'est un terme grec antique qui s'applique aux femmes qui se prostituent pour de l'argent; mais elles s'appellent aujourd'hui d'un nom plus respectable, des hétaïres ou des "compagnes." Mais certains qui l'ignoraient ont inventé le mythe de la louve, cet animal s'appelant lupa en latin. 5. L'histoire se poursuit : après que les enfants furent sevrés, ils furent envoyés par ceux qui les élevaient à Gabies, une ville non loin du Palatin, pour apprendre les lettres grecques; et là ils furent élevés par quelques amis personnels de Faustulus, qui leur apprirent les lettres, la musique, et l'utilisation des armes grecques jusqu'à leur adolescence. 6. Après leur retour chez leurs parents supposés, une querelle surgit entre eux et les bouviers de Numitor au sujet de leurs pâturages respectifs; sur quoi ils frappèrent les gens de Numitor de sorte que ceux-ci conduisirent leurs bétail ailleurs. Ils faisaient cela sur l'avis de Numitor afin de servir comme prétexte pour ses plaintes et pour avoir une excuse pour l'arrivée de ses bergers en ville. 7. Quand cela arriva, Numitor engueula Amulius, déclarant qu'il avait été traité outrageusement, en étant pillé par les bouviers d'Amulius, et il exigea d'Amulius que, s'il n'était responsable d'aucune de ces choses, de lui livrer le porcher et ses fils pour qu'ils soient jugés; et Amulius, voulant montrer son innocence, ordonna non seulement à tous ceux dont on s'était plaint, mais aussi à ceux qui étaient accusés d'avoir été présents au conflit, de venir et de se soumettre au jugement de Numitor. 8. Comme un grand nombre de gens arrivèrent en ville en même temps que les accusés, pour soi-disant assister au procès, le grand-père des jeunes gens les mit au courant de toutes les circonstances de leur sort, et leur dit que maintenant ou jamais c'était l'heure de la vengeance. Immédiatement il attaqua Amulius avec la foule des bergers. Tels sont donc ces récits donnés de la naissance et de l'éducation des fondateurs de Rome.





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Dernière mise à jour : 23/09/2005