HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre I

νήσῳ



Texte grec :

[1,22] XXII. 1. Οἱ δὲ Σικελοὶ (οὐ γὰρ ἔτι ἀντέχειν οἷοί τε ἦσαν ὑπό τε Πελασγῶν καὶ Ἀβοριγίνων πολεμούμενοι) τέκνα καὶ γυναῖκας καὶ τῶν χρημάτων ὅσα χρυσὸς ἢ ἄργυρος ἦν ἀνασκευασάμενοι μεθίενται αὐτοῖς ἁπάσης τῆς γῆς. τραπόμενοι δὲ διὰ τῆς ὀρεινῆς ἐπὶ τὰ νότια καὶ διεξελθόντες ἅπασαν Ἰταλίαν τὴν κάτω, ἐπειδὴ πανταχόθεν ἀπηλαύνοντο, σὺν χρόνῳ κατασκευασάμενοι σχεδίας ἐπὶ τῷ πορθμῷ καὶ φυλάξαντες κατιόντα τὸν ῥοῦν ἀπὸ τῆς Ἰταλίας διέβησαν ἐπὶ τὴν ἔγγιστα νῆσον. 2. Κατεῖχον δ´ αὐτὴν Σικανοὶ, γένος Ἰβηρικόν, οὐ πολλῷ πρότερον ἐνοικισάμενοι Λίγυας φεύγοντες, καὶ παρεσκεύασαν ἀφ´ ἑαυτῶν Σικανίαν κληθῆναι τὴν νῆσον, Τρινακρίαν πρότερον ὀνομαζομένην ἐπὶ τοῦ τριγώνου σχήματος. Ἦσαν δὲ οὐ πολλοὶ ἐν μεγάλῃ αὐτῇ οἰκήτορες, ἀλλ´ ἡ πλείων τῆς χώρας ἔτι ἦν ἔρημος. Καταχθέντες οὖν εἰς αὐτὴν Σικελοὶ τὸ μὲν πρῶτον ἐν τοῖς ἑσπερίοις μέρεσιν ᾤκησαν, ἔπειτα καὶ ἄλλῃ πολλαχῇ, καὶ τοὔνομα ἡ νῆσος ἐπὶ τούτων ἤρξατο Σικελία καλεῖσθαι. 3. Τὸ μὲν δὴ Σικελικὸν γένος οὕτως ἐξέλιπεν Ἰταλίαν, ὡς μὲν Ἑλλάνικος ὁ Λέσβιός φησι, τρίτῃ γενεᾷ πρότερον τῶν Τρωικῶν Ἀλκυόνης ἱερωμένης ἐν Ἄργει κατὰ τὸ ἕκτον καὶ εἰκοστὸν ἔτος. δύο δὲ ποιεῖ στόλους Ἰταλικοὺς διαβάντας εἰς Σικελίαν· τὸν μὲν πρότερον Ἐλύμων, οὕς φησιν ὑπ´ Οἰνώτρων ἐξαναστῆναι, τὸν δὲ μετὰ τοῦτον ἔτει πέμπτῳ γενόμενον Αὐσόνων Ἰάπυγας φευγόντων· βασιλέα δὲ τούτων ἀποφαίνει Σικελὸν, ἀφ´ οὗ τοὔνομα τοῖς τε ἀνθρώποις καὶ τῇ νήσῳ τεθῆναι. 4. Ὡς δὲ Φίλιστος ὁ Συρακούσιος ἔγραψε, χρόνος μὲν τῆς διαβάσεως ἦν ἔτος ὀγδοηκοστὸν πρὸ τοῦ Τρωικοῦ πολέμου, ἔθνος δὲ τὸ διακομισθὲν ἐξ Ἰταλίας οὔτε Σικελῶν οὔτε Αὐσόνων οὔτ´ Ἐλύμων, ἀλλὰ Λιγύων, ἄγοντος αὐτοὺς Σικελοῦ· τοῦτον δ´ εἶναί φησιν υἱὸν Ἰταλοῦ, καὶ τοὺς ἀνθρώπους ἐπὶ τούτου δυναστεύοντος ὀνομασθῆναι Σικελούς· 5. Ἐξαναστῆναι δ´ ἐκ τῆς ἑαυτῶν τοὺς Λίγυας ὑπό τε Ὀμβρικῶν καὶ Πελασγῶν. Ἀντίοχος δὲ ὁ Συρακούσιος χρόνον μὲν οὐ δηλοῖ τῆς διαβάσεως, Σικελοὺς δὲ τοὺς μεταναστάντας ἀποφαίνει βιασθέντας ὑπό τε Οἰνώτρων καὶ Ὀπικῶν, Στράτωνα δ´ ἡγεμόνα τῆς ἀποικίας ποιησαμένους. Θουκυδίδης δὲ Σικελοὺς μὲν εἶναι γράφει τοὺς μεταναστάντας, Ὀπικοὺς δὲ τοὺς ἐκβαλόντας, τὸν δὲ χρόνον πολλοῖς ἔτεσι τῶν Τρωικῶν ὕστερον. Τὰ μὲν δὴ περὶ Σικελῶν λεγόμενα τῶν ἐξ Ἰταλίας μετενεγκαμένων τὴν οἴκησιν εἰς Σικελίαν ὑπὸ τῶν λόγου ἀξίων τοιάδε ἐστίν.

Traduction française :

[1,22] XXII. 1. Les Sikèles, attaqués en même temps par les Pélasges et les Aborigènes, se trouvèrent incapables de résister plus longtemps : alors prenant avec eux leurs femmes et leurs enfants ainsi que tous leurs biens, soit en en or, soit en argent, ils abandonnèrent tout leur pays à leurs ennemis. Puis se dirigeant vers le sud par les montagnes, ils traversèrent toute la partie inférieure de l'Italie, et chassés de partout, ils finirent par fabriquer des radeaux pour passer le détroit et, observant que le courant allait du haut vers le bas, ils passèrent de l'Italie à l'île la plus proche. 2. Elle était alors occupée par les Sicanes, une nation ibérienne, qui, fuyant les Ligures, s'était installée là depuis peu de temps. C'était pourquoi l'île, qu'on appelait auparavant Trinacria, à cause de sa forme triangulaire, s'était appelée Sicanie, d'après leur nom. Il y avait très peu d'habitants pour si grand une île, et la grande partie était jusque là inoccupée. C'est pourquoi, quand les Sikèles débarquèrent, ils habitèrent d'abord la partie occidentale et ensuite plusieurs autres; et à cause de leur nom l'île commença à être appelée Sikélie (Sicile). 3. C'est ainsi que la nation des Sikèles quitta l'Italie, selon Hellanicos de Lesbos, durant la troisième génération avant la guerre de Troie, et la vingt- sixième année du sacerdoce d'Alcyoné à Argos. Mais il dit qu'il y a eu deux expéditions italiennes qui passèrent en Sicile : la première comprenait les habitants d'Elymes, chassés, dit-il, par les Oenotriens, et la seconde, cinq ans après, composée d'Ausoniens, qui fuyaient les Iapyges. Comme le roi du second groupe s'appelait Sikélos, le peuple et l'île prirent son nom. 4. Mais selon Philistos de Syracuse la moment de la traversée se passait quatre- vingt ans avant la guerre de Troie et le peuple qui quitta l'Italie n'était ni sikèle, ni ausone, ni élyme, mais ligure : leur chef s'appelait Sikélos; ce Sikélos, dit-il, était le fils d'Italos et c'est sous son règne que le peuple fut appelé Sicèle, 5. et il ajoute que ces Ligures avaient été chassés de leur pays par les Ombriens et les Pélasges. Antiochos de Syracuse ne donne pas de date pour la traversée, mais il prétend que le peuple qui a émigré était celui des Sikèkes, qui avait été forcé de partir à cause des Oenotriens et des Opiques, et qu'ils avaient choisi Straton comme chef de la colonie. Mais Thucydide écrit que le peuple qui a quitté l'Italie était sikèle et que ceux qui les ont chassés étaient des Opiques, et que la date est de beaucoup ultérieure à la guerre de Troie. Tels sont les récits présentés par les auteurs dignes de foi sur les Sikèles et leur passage d'Italie en Sicile.





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Dernière mise à jour : 23/09/2005