HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre I

γυναικῶν



Texte grec :

[1,56] LVI. 1. Ἐν ᾧ δὲ οὗτοι τὰς εὐχὰς ἐποιήσαντο, ἡ μέλλουσα καθιεροῦσθαι ὗς ἐγκύμων οὖσα καὶ οὐ πρόσω τόκου καταρχομένων αὐτῆς τῶν θυτήρων διασεισαμένη καὶ ἀποφυγοῦσα τοὺς κατέχοντας ἄνω θαλάττης ἔθει. Αἰνείας δὲ μαθὼν ὅτι ταύτην ἄρα τὴν τετράποδα ἡγεμόνα τὸ θέσφατον αὐτοῖς ἐδήλου παρηκολούθει σὺν ὀλίγοις μικρὸν ὑπολειπόμενος, δεδοικὼς μὴ ὑπὸ θορύβου τῶν διωκόντων ἀποτραπείη τῆς κατὰ δαίμονα ὁ δοῦ. 2. Καὶ ἡ μὲν ἀμφὶ τοὺς εἴκοσι καὶ τέτταρας σταδίους ἀπὸ θαλάττης διελθοῦσα λόφον τινὰ προσανατρέχει, ἔνθα ὑπὸ καμάτου μοχθήσασα καθέζεται. Τῷ δὲ Αἰνείᾳ (τέλος γὰρ τὰ μαντεύματα ἐφαίνετο ἔχειν) ὁρῶντι τὸ χωρίον γῆς τε οὐκ ἐν καλῷ καὶ θαλάττης πρόσω καὶ οὐδὲ ταύτης ἐνορμίσασθαι ἀγαθῆς, πολλὴ παρίσταται ἀμηχανία, πότερα χρὴ τῷ θεσφάτῳ πειθομένους αὐτοῦ κατοικεῖν, ἔνθα λυπηρὸν εἰσαεὶ βίον τρίψουσιν οὐδενὸς χρηστοῦ ἀπολαύοντες, ἢ προσωτέρω χωρητέον ἐπὶ γῆς ἀμείνονος μάστευσιν. 3. Ταῦτα δὲ αὐτῷ διανοουμένῳ καὶ τοὺς θεοὺς ἔχοντι δι´ αἰτίας ἄφνω λέγεται φωνή τις ἐκ τῆς νάπης ἀφανοῦς ὄντος τοῦ φθεγγομένου προσπεσεῖν κελεύουσα μένειν τε αὐτόθι καὶ πολίζεσθαι διὰ ταχέων καὶ μὴ τῷ ἀπόρῳ τῆς παρούσης δόξης ἐπιτρέψαντα, εἰ μὴ ἐν εὐβότῳ γῇ τὸν βίον ἱδρύσεται, τὴν μέλλουσάν τε καὶ ὅσον οὔπω παροῦσαν εὐτυχίαν ἀπώσασθαι. 4. Εἶναι γὰρ αὐτῷ πεπρωμένον ἐκ ταύτης ὁρμώμενον τῆς λυπρᾶς καὶ ὀλίγης τὸ πρῶτον οἰκήσεως πολλὴν καὶ ἀγαθὴν ἐπικτήσασθαι γῆν σὺν χρόνῳ· παισὶ δὲ αὐτοῦ καὶ ἐγγόνοις ἔσεσθαι ἀρχὴν μεγίστην καὶ ἐπὶ πλεῖστον χρόνον ἐκμηκυνθησομένην ὑπάρξαι. Ταύτην μὲν οὖν ἐν τῷ παρόντι καταγωγὴν ἔσεσθαι τοῖς Τρωσί· μετὰ δὲ τοσούτους ἐνιαυτοὺς ὅσους ἂν ἡ ὗς τέκῃ χοίρους κτισθήσεσθαι πρὸς τῶν ἐξ ἐκείνου γενησομένων πόλιν ἑτέραν εὐδαίμονα καὶ μεγάλην. Μαθόντα δὲ τὸν Αἰνείαν καὶ νομίσαντα δαιμόνιόν τι τὸ χρῆμα τῆς φωνῆς εἶναι ποιεῖν ὡς ὁ θεὸς ἐκέλευεν. 5. Ἕτεροι δὲ λέγουσιν ἀδημονοῦντι τῷ ἀνδρὶ καὶ παρεικότι τὸ σῶμα ὑπὸ λύπης καὶ οὔτε ἐπὶ τὸ στρατόπεδον καταβάντι οὔτε σῖτα προσενεγκαμένῳ, αὐτοῦ δὲ ὡς ἔτυχεν αὐλισθέντι τὴν νύκτ´ ἐκείνην, ἐπιστῆναι μεγάλην τινὰ καὶ θαυμαστὴν ἐνυπνίου τῶν θεῶν τινι τῶν πατρίων εἰκασθεῖσαν ὄψιν τὰ λεχθέντα μικρῷ πρότερον ὑποτιθεμένην· ὁποτέρως δὲ τἀληθὲς ἔχει θεοῖς ἂν εἴη γνώριμον. Τῇ δ´ ἑξῆς ἡμέρᾳ τριάκοντα λέγεται χοίρους ἡ ὗς ἐκτεκεῖν, καὶ τοσούτοις ἐνιαυτοῖς ὕστερον ὑπὸ τῶν Τρώων ἑτέρα κτισθῆναι πόλις κατὰ τὸ θέσφατον, ὑπὲρ ἧς ἐν οἰκείῳ τόπῳ διαλέξομαι.

Traduction française :

[1,56] LVI. 1. Tandis qu'ils récitaient des prières, la truie destinée comme victime, qui était grosse et proche de mettre bas, s'échappa pendant que les prêtres exécutaient les sacrifices préliminaires, et échappant à ceux qui la tenaient, elle se mit à courir à l'intérieur du pays. Et Énée , comprenant qu'il s'agissait de la bête quadrupède que l'oracle désignait comme guide, suivit à une petite distance la truie avec quelques unes de ses compagnons, craignant que, troublée par ses poursuivants, elle se détourna de la course que le destin lui avait fixé. 2. Et la truie, après avoir parcouru environ vingt-quatre stades depuis la mer, gravit les pentes d'une colline et là, fourbue, elle s'arrêtat. Mais Énée - les oracles semblaient maintenant accomplis, - voyant que l'endroit était non seulement une pauvre portion de la terre, mais également à distance de la mer, et que de plus il n'avait pas les moyens de mouiller un navire, se trouva dans une grande perplexité : devait-il pour obéir à l'oracle s'installer là, où ils mèneraient une vie perpétuelle de misère sans aucun avantage, ou devait-il aller plus loin à la recherche d'une meilleure terre. 3. Tandis qu'il méditait et qu'il blâmait les dieux, tout à coup, dit-on, une voix retentit du bois, - sans qu'on voie celui qui parlait, - lui ordonnant de rester là et d'y bâtir une ville immédiatement, et de ne pas, étant dans un embarras occasionné par l'avis présent lui prescrivant d'établir sa demeure dans un pays stérile, rejeter sa future bonne fortune, qui devait se réaliser plus tard. 4. Telle était sa destinée : commençant par cette habitation désolée et, au début, exiguë, il devait au cours du temps acquérir un pays spacieux et fertile, et ses enfants et sa postérité posséderaient un vaste empire qui se prolongerait fort longtemps. Pour le moment cet endroit serait donc un refuge pour les Troyens, mais, après autant d'années que la truie aurait mis bas de petits, une ville différente, grande et prospère, serait construite par ses descendants. Énée , dit- on, entendant cela et considérant que la voix avait quelque chose de divin, fit ce que le dieu lui commandait. 5. Mais d'autres racontent que tandis qu'Énée était consterné et se négligeait lui- même dans sa peine, au point de ne plus descendre dans le camp ni de ne plus prendre aucune nourriture, mais restant cette nuit juste comme il était. Il eut alors en rêve une grande et merveilleuse vision sous la forme d'un des dieux de son pays qui lui donna les conseils énoncés plus haut. Laquelle de ces histoires est vraie : seuls les dieux le savent. Le jour suivant, dit-on, la truie mit bas trente jeunes, et c'est au bout du même nombre d'années que, selon l'oracle, une autre ville fut construite par les Troyens, mais j'en parlerai à l'endroit approprié.





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Dernière mise à jour : 23/09/2005