Texte grec :
[1,42] XLII. 1. Ἐπειδὴ δὲ τούτους καταστρεψάμενος τῶν παρόδων ἐκράτησεν, οἱ μέν
τινες ἑκούσιοι παρεδίδοσαν αὐτῷ τὰς πόλεις, μάλιστα δὲ ὅσοι ἀπὸ τοῦ
Ἑλληνικοῦ γένους ἦσαν ἢ δυνάμεις οὐκ εἶχον ἀξιοχρέους, οἱ δὲ πλείους ἐκ
πολέμου καὶ πολιορκίας παρίσταντο.
2. Ἐν δὴ τούτοις μάχῃ κρατηθεῖσι καὶ τὸν ὑπὸ Ῥωμαίων μυθολογούμενον
Κάκον, δυνάστην τινὰ κομιδῇ βάρβαρον καὶ ἀνθρώπων ἀνημέρων ἄρχοντα,
γενέσθαι φασὶν αὐτῷ διάφορον, ἐρυμνοῖς χωρίοις ἐπικαθήμενον καὶ διὰ
ταῦτα τοῖς πλησιοχώροις ὄντα λυπηρόν. Ὃς ἐπειδὴ καταστρατοπεδεύσαντα
τὸν Ἡρακλέα ἔμαθεν ἐν τῷ προσεχεῖ πεδίῳ, λῃστρικῶς διασκευασάμενος
ἐπιδρομῇ αἰφνιδίῳ ἐχρήσατο κατακοιμωμένου τοῦ στρατοῦ καὶ τῆς λείας ὅσῃ
ἐπέτυχεν ἀφυλάκτῳ περιβαλόμενος ἀπήλασεν.
3. Ὕστερον δὲ κατακλεισθεὶς ὑπὸ τῶν Ἑλλήνων εἰς πολιορκίαν, τά τε
φρούρια κατὰ κράτος ἁλόντ´ ἐπεῖδε καὶ αὐτὸς ἐν τοῖς ἐρύμασιν ἀνῃρέθη. τῶν
δὲ φρουρίων αὐτοῦ κατασκαφέντων τὰ πέριξ χωρία οἱ συνεξελθόντες
Ἡρακλεῖ κατὰ σφᾶς ἕτεροι παρέλαβον Ἀρκάδες τέ τινες οἱ σὺν Εὐάνδρῳ καὶ
Φαῦνος ὁ τῶν Ἀβοριγίνων βασιλεύς. εἰκάσειε δ´ ἄν τις καὶ τοὺς ὑπομείναντας
αὐτόθι τῶν Ἑλλήνων Ἐπειοὺς καὶ τοὺς ἐκ Φενεοῦ Ἀρκάδας καὶ Τρῶας ἐπὶ
φυλακῇ τῆς χώρας καταλειφθῆναι.
4. Στρατηγικὸν γὰρ δὴ καὶ τοῦτο τῶν Ἡρακλέους ἔργων καὶ οὐδενὸς ἧττον
θαυμάζεσθαι ἐπιτήδειον, τὸ δὴ τοὺς ἀνασπάστους ἐκ τῶν κεκρατημένων
πόλεων τέως μὲν ἐπάγεσθαι κατὰ τὰς στρατείας, ἐπεὶ δὲ προθύμως τοὺς
πολέμους συνδιενέγκαιεν εἰς τὰ δορίκτητα κατοικίζειν (καὶ) τοῖς παρ´ ἑτέρων
ἐπιχορηγηθεῖσι δωρεῖσθαι πλούτοις. Διὰ μὲν δὴ ταῦτα μέγιστον ὄνομα καὶ
κλέος Ἡρακλέους ἐν Ἰταλίᾳ γεγενῆσθαι, καὶ οὐ τῆς παρόδου χάριν, ᾗ σεμνὸν
οὐδὲν προσῆν.
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Traduction française :
[1,42] XLII. 1. Quand Hercule eut défait ces peuples et se fut emparé des passages,
certains livrèrent leurs villes volontairement, en particulier celles d'origine
grecque ou qui n'avaient pas de forces considérables; mais la plus grande partie
de celles-ci furent réduites par guerre et par siège.
2. Parmi ceux qui furent vaincus lors d'une bataille, il y avait, dit-on, Cacus,
célébré dans les légendes romaines : c'était un chef complètement barbare
régnant sur un peuple sauvage, qui avait décidé de s'opposer à Hercule; il était
établi sur des hauteurs et était pour cela un fléau pour ses voisins. Quand il apprit
qu'Hercule avait installé son camp dans la plaine voisine, il déguisa ses
compagnons en brigands et fit une incursion soudaine pendant que l'armée était
endormie, il l'encercla et prit tout le butin qu'il trouva sans surveillance.
3. Ensuite, assiégé par les Grecs, il vit non seulement ses forts pris de force,
mais lui-même fut massacré malgré sa résistance. Et quand ses forts furent
démolis, ceux qui avaient accompagné Hercule dans son l'expédition (c'étaient
quelques Arcadiens avec Évandre , et Faunus, roi des Aborigènes) reçurent la
région avoisinante, chaque peuple en reçut une pour lui. Et on peut supposer que
ceux des Grecs qui restèrent là, c.-à-d. les Epéens, les Arcadiens de Phénée, et
aussi les Troyens, furent laissés pour garder le pays.
4. Parmi les diverses travaux d'Hercule qui montrent le véritable général,
aucune n'était plus digne d'admiration que son habitude d'emmener avec lui
pendant un certain temps lors de ses expéditions les prisonniers pris dans les
villes capturées, et puis, quand ils l'avaient aidé avec ardeur dans ses guerres,
il les installait dans les régions conquises et leur accordait les richesses qu'il
avait prises aux autres peuples. C'était grâce à ces actions qu'Hercule gagna
un très grand renom et une immense gloire en Italie, et non en raison de son
passage qui n'avait rien de remarquable. |
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