Texte grec :
[1,40] XL. 1. Οἱ δὲ Ἀβοριγῖνες καὶ τῶν Ἀρκάδων οἱ τὸ Παλλάντιον κατοικοῦντες, ὡς
τοῦ τε Κάκου τὸν θάνατον ἔγνωσαν καὶ τὸν Ἡρακλέα εἶδον, τῷ μὲν
ἀπεχθόμενοι διὰ τὰς ἁρπαγάς, τοῦ δὲ τὴν ὄψιν ἐκπαγλούμενοι θεῖόν τι χρῆμα
ἐνόμισαν ὁρᾶν καὶ τοῦ λῃστοῦ μέγα εὐτύχημα τὴν ἀποβολὴν ἐποιοῦντο. οἱ δὲ
πένητες αὐτῶν κλάδους δρεψάμενοι δάφνης, ἣ πολλὴ περὶ τὸν τόπον ἐφύετο,
ἐκεῖνόν τε καὶ αὑτοὺς ἀνέστεφον, ἧκον δὲ οἱ βασιλεῖς αὐτῶν ἐπὶ ξένια τὸν
Ἡρακλέα καλοῦντες. ὡς δὲ καὶ τοὔνομα καὶ τὸ γένος αὐτοῦ καὶ τὰς πράξεις
διεξιόντος ἔμαθον, ἐνεχείριζον αὐτῷ τήν τε χώραν καὶ σφᾶς αὐτοὺς ἐπὶ
φιλίᾳ.
2. Εὔανδρος δὲ παλαίτερον ἔτι τῆς Θέμιδος ἀκηκοὼς διεξιούσης, ὅτι
πεπρωμένον εἴη τὸν ἐκ Διὸς καὶ Ἀλκμήνης γενόμενον Ἡρακλέα διαμείψαντα
τὴν θνητὴν φύσιν ἀθάνατον γενέσθαι δι´ ἀρετήν, ἐπειδὴ τάχιστα ὅστις ἦν
ἐπύθετο, φθάσαι βουλόμενος ἅπαντας ἀνθρώπους Ἡρακλέα θεῶν τιμαῖς
πρῶτος ἱλασάμενος, βωμὸν αὐτοσχέδιον ὑπὸ σπουδῆς ἱδρύεται καὶ
δάμαλιν ἄζυγα θύει πρὸς αὐτῷ, τὸ θέσφατον ἀφηγησάμενος Ἡρακλεῖ καὶ
δεηθεὶς τῶν ἱερῶν κατάρξασθαι.
3. ἀγασθεὶς δὲ τοὺς ἀνθρώπους τῆς φιλοξενίας Ἡρακλῆς, τὸν μὲν δῆμον
ἑστιάσει ὑποδέχεται θύσας τῶν βοῶν τινας καὶ τῆς ἄλλης λείας τὰς δεκάτας
ἐξελών· τοὺς δὲ βασιλεῖς χώρᾳ πολλῇ δωρεῖται Λιγύων τε καὶ τῶν ἄλλων
προσοίκων, ἧς μέγα ἐποιοῦντο ἄρχειν, παρανόμους τινὰς ἐξ αὐτῆς ἐκβαλὼν
ἀνθρώπους. λέγεται δὲ πρὸς τούτοις, ὡς καὶ δέησίν τινα ποιήσαιτο τῶν
ἐπιχωρίων, ἐπειδὴ πρῶτοι θεὸν αὐτὸν ἐνόμισαν, ὅπως ἀθανάτους αὐτῷ
διαφυλάττωσι τὰς τιμὰς, θύοντες μὲν ἄζυγα δάμαλιν ἀνὰ πᾶν ἔτος,
ἁγιστεύοντες δὲ τὴν ἱερουργίαν ἔθεσιν Ἑλληνικοῖς· καὶ ὡς διδάξειεν αὐτοὺς
τὰς θυσίας, ἵνα διὰ παντὸς αὐτῷ κεχαρισμένα θύοιεν, οἴκους δύο τῶν
ἐπιφανῶν παραλαβών.
4. εἶναι δὲ τοὺς μαθόντας τότε τὴν Ἑλληνικὴν ἱερουργίαν Ποτιτίους τε καὶ
Πιναρίους, ἀφ´ ὧν τὰ γένη διαμεῖναι μέχρι πολλοῦ τὴν ἐπιμέλειαν ποιούμενα
τῶν θυσιῶν, ὡς ἐκεῖνος κατεστήσατο, Ποτιτίων μὲν ἡγουμένων τῆς
ἱερουργίας καὶ τῶν ἐμπύρων ἀπαρχομένων, Πιναρίων δὲ σπλάγχνων τε
μετουσίας εἰργομένων καὶ ὅσα ἄλλα ἐχρῆν ὑπ´ ἀμφοῖν γίνεσθαι τὴν δευτέραν
τιμὴν ἐχόντων. ταύτην δὲ αὐτοῖς προστεθῆναι τὴν ἀτιμίαν ὀψίμου τῆς
παρουσίας ἕνεκα, ἐπειδὴ ἕωθεν αὐτοῖς κελευσθὲν ἥκειν
ἐσπλαγχνευμένων ἤδη τῶν ἱερῶν ἀφίκοντο.
5. νῦν μέντοι οὐκέτι τοῖς γένεσι τούτοις ἡ περὶ τὰς ἱερουργίας ἐπιμέλεια
ἀνάκειται, ἀλλὰ παῖδες ἐκ τοῦ δημοσίου ὠνητοὶ δρῶσιν αὐτάς. δι´ ἃς δὲ αἰτίας
τὸ ἔθος μετέπεσε, καὶ τίς ἡ τοῦ δαίμονος ἐπιφάνεια περὶ τὴν ἀλλαγὴν τῶν
ἱεροποιῶν ἐγένετο, ἐπειδὰν κατὰ τοῦτο γένωμαι τοῦ λόγου τὸ μέρος,
διηγήσομαι.
6. ὁ δὲ βωμός, ἐφ´ οὗ τὰς δεκάτας ἀπέθυσεν Ἡρακλῆς, καλεῖται μὲν ὑπὸ
Ῥωμαίων Μέγιστος, ἔστι δὲ τῆς Βοαρίας λεγομένης ἀγορᾶς
πλησίον, ἁγιστευόμενος εἰ καί τις ἄλλος ὑπὸ τῶν ἐπιχωρίων· ὅρκοι τε γὰρ ἐπ´
αὐτῷ καὶ συνθῆκαι τοῖς βουλομένοις βεβαίως τι διαπράττεσθαι καὶ
δεκατεύσεις χρημάτων γίνονται συχναὶ κατ´ εὐχάς· τῇ μέντοι
κατασκευῇ πολὺ τῆς δόξης ἐστὶ καταδεέστερος· πολλαχῇ δὲ καὶ ἄλλῃ τῆς
Ἰταλίας ἀνεῖται τεμένη τῷ θεῷ, καὶ βωμοὶ κατὰ πόλεις τε ἵδρυνται καὶ παρ´
ὁδούς, καὶ σπανίως ἂν εὕροι τις Ἰταλίας χῶρον, ἔνθα μὴ τυγχάνει τιμώμενος
ὁ θεός. ὁ μὲν οὖν μυθικὸς λόγος ὑπὲρ αὐτοῦ τοιόςδε παραδέδοται.
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Traduction française :
[1,40] XL. 1. Quand les Aborigènes et les Arcadiens qui vivaient à Pallantium apprirent
la mort de Cacus et virent Hercule, ils pensèrent avoir eu beaucoup de chance
d'être débarrassés de celui-ci, qu'ils détestaient pour ses vols, et furent frappés
de crainte à l'aspect d'Hercule, chez qui il leur semblait voir quelque chose de
divin. Les plus pauvres parmi eux cueillirent des branches de laurier qui poussait
là à profusion, l'en couronnèrent ainsi qu'eux-mêmes; et leurs rois vinrent
aussi inviter Hercule pour être leur hôte. Mais quand ils apprirent de lui son nom,
sa lignée et ses exploits, ils lui abandonnèrent leur pays et eux-mêmes au nom
de l'amitié.
2. Or Évandre , qui auparavant avait entendu Thémis relater que le destin
prédisait qu'Hercule, fils de Jupiter et d'Alcmène, changerait sa nature mortelle
et deviendrait immortel en raison de sa vertu, dès qu'il apprit qui était l'étranger,
résolut de devancer tous les hommes en étant le premier à se concilier Hercule
par des honneurs divins, et il a érigea à la hâte un autel improvisé et sacrifia sur
celui-ci un veau qui n'avait pas connu le joug, en racontant l'oracle à Hercule et
lui demandant d'accomplir les rites préliminaires.
3. Et Hercule charmé de l'hospitalité de ces hommes, invita le peuple à un
banquet, après avoir sacrifié quelques bêtes et prélevé la dîme sur le reste de
son butin; et à leurs rois il donna, après en avoir d'abord expulsé quelques
brigands, un grand territoire qu'ils désiraient beaucoup, qui appartenait aux
Ligures et à d'autres de leurs voisins . On signale en outre qu'il demanda aux
habitants, puisqu'ils étaient les premiers à le considérer comme un dieu, de
perpétuer les honneurs qu'ils lui avaient rendus en offrant chaque année un veau
qui n'avait pas connu le joug et en exécutant le sacrifice selon les rites grecs; et il
enseigna lui-même les rites sacrificatoires à deux des familles distinguées, afin
que ces sacrifices lui soient toujours agréables.
4. Ceux qu'il instruisit alors dans les cérémonie grecques, étaient, dit-on, les
Potitii et les Pinarii : leurs descendants continuèrent pendant longtemps à avoir la
direction de ces sacrifices, de la manière qu'il avait décidé : les Potitii présidant
au sacrifice et recevant les prémices des offrandes brûlées, alors que le Pinarii
étaient exclus de la dégustation des entrailles et venaient en second lieu lors de
ces cérémonies qui devaient être exécutées par les deux familles en même
temps. On dit que ce déshonneur leur advint pour être arrivés en retard; on leur
avait demandé d'être présents tôt le matin, et ils n'arrivèrent que quand les
entrailles étaient déjà mangées.
5. Aujourd'hui cependant, la direction des sacrifices n'incombe plus à ces
familles, mais ce sont des esclaves achetés avec de l'argent public qui
l'exécutent. Pour quelles raisons cette coutume a été changée et la façon dont le
dieu s'est manifesté lors de ce changement de ministère, je le rapporterai quand
j'en arriverai à cette partie de l'histoire.
6. L'autel sur lequel Hercule offrit les dîmes s'appelle chez les Romains Le Très
Grand Autel. Il se trouve près de l'endroit qu'ils appellent le Marché aux Bestiaux
et aucun autre n'est autant vénéré par les habitants : c'est sur cet autel que se
font les serments, les accords pris par ceux qui souhaitent traiter une affaire
irrévocable et les dîmes fréquemment offertes conformément à des voeux.
Cependant, par sa construction il est de beaucoup inférieur à sa réputation. Dans
beaucoup d'autres endroits également des enclos lui sont consacrés en Italie et
des autels lui sont érigés dans les villes et le long des routes; et on pourrait à
peine trouver un endroit en Italie où ce dieu ne soit pas honoré. Tel est le récit
légendaire qui nous a été transmis au sujet d'Hercule. |
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