Texte grec :
[12] Κεφάλαιον ΙΒ΄.
Περὶ ῾Αγίου ἁγίων, Βασιλέως βασιλέων, Κυρίου κυρίων, Θεοῦ θεῶν.
1. Ἀλλ᾿ ἐπειδὴ καὶ περὶ τούτων, ὅσα εἰπεῖν ἔδει, τὸ προσῆκον ἀπείληφεν, ὡς οἶμαι, τέλος, ὑμνητέον ἡμῖν τὸν ἀπειρώνυμον καὶ ὡς ἅγιον ἁγίων καὶ βασιλέα τῶν βασιλευόντων καὶ βασιλεύοντα τὸν αἰῶνα καὶ ἐπ᾿ αἰῶνα καὶ ἔτι καὶ ὡς κύριον τῶν κυρίων καὶ θεὸν τῶν θεῶν. Καὶ πρῶτόν γε ῥητέον, τί μὲν αὐτοαγιότητα εἶναι οἰόμεθα, τί δὲ βασιλείαν, τί δὲ κυριότητα, τί δὲ Θεότητα, καὶ τί βούλεται δηλοῦν τὰ λόγια τῷ διπλασιασμῷ τῶν ὀνομάτων.
2. Ἁγιότης μὲν οὖν ἐστιν, ὡς καθ᾿ ἡμᾶς εἰπεῖν, ἡ παντὸς ἄγους ἐλευθέρα καὶ παντελὴς καὶ πάντη ἄχραντος καθαρότης. Βασιλεία δὲ ἡ παντὸς ὅρου καὶ κόσμου καὶ θεσμοῦ καὶ τάξεως διανέμησις. Κυριότης δὲ οὐχ ἡ τῶν χειρόνων ὑπεροχὴ μόνον, ἀλλὰ καὶ πᾶσα τῶν καλῶν τε καὶ ἀγαθῶν ἡ παντελὴς παγκτησία καὶ ἀληθὴς καὶ ἀμετάπτωτος βεβαιότης. Διὸ καὶ κυριότης παρὰ τὸ κῦρος καὶ τὸ κύριον καὶ τὸ κυριεῦον. Θεότης δὲ ἡ πάντα θεωμένη πρόνοια καὶ ἀγαθότητι παντελεῖ καὶ πάντα περιθέουσα καὶ συνέχουσα καὶ ἑαυτῆς ἀποπληροῦσα καὶ ὑπερέχουσα πάντα τὰ τῆς προνοίας αὐτῆς ἀπολαύοντα.
3. Ταῦτα μὲν οὖν ἐπὶ τῆς πάντα ὑπερβαλλούσης αἰτίας ἀπολύτως ὑμνητέον καὶ προσρητέον αὐτὴν ὑπερέχουσαν ἁγιότητα καὶ κυριότητα καὶ βασιλείαν ὑπερκειμένην καὶ ἁπλουστάτην Θεότητα. Καὶ γὰρ ἐξ αὐτῆς ἐν ἑνὶ καὶ ἀθρόως ἐκπέφυκε καὶ διανενέμηται πᾶσα ἀμιγὴς ἀκρίβεια πάσης εἰλικρινοῦς καθαρότητος, πᾶσα ἡ τῶν ὄντων διάταξίς τε καὶ διακόσμησις ἀναρμοστίαν καὶ ἀνισότητα καὶ ἀσυμμετρίαν ἐξορίζουσα καὶ εἰς τὴν εὔτακτον ταὐτότητα καὶ ὀρθότητα γανυμένη καὶ περιάγουσα τὰ μετέχειν αὐτῆς ἠξιωμένα, πᾶσα ἡ παντελὴς καὶ πάντων τῶν καλῶν παγκτησία, πᾶσα ἀγαθὴ πρόνοια θεωρὸς καὶ συνοχικὴ τῶν προνοουμένων, ἑαυτὴν ἀγαθοπρεπῶς ἐπιδιδοῦσα πρὸς ἐκθέωσιν τῶν ἐπεστραμμένων.
4. Ἐπειδὴ δὲ ὑπερπλήρης πάντων ἐστὶν ὁ πάντων αἴτιος κατὰ μίαν τὴν πάντων ὑπερέχουσαν ὑπερβολήν, ἅγιος ἁγίων ὑμνεῖται καὶ τὰ λοιπὰ καθ᾿ ὑπερβλύζουσαν αἰτίαν καὶ ἐξῃρημένην ὑπεροχήν, ὡς ἄν τις φαίη. Καθ᾿ ὅσον ὑπερέχουσι τῶν οὐκ ὄντων τὰ ὄντα, ἅγια ἢ θεῖα ἢ κύρια ἢ βασιλικὰ καὶ αὐτῶν μετεχόντων αἱ αὐτομετοχαί, κατὰ τοσοῦτον ὑπερίδρυται πάντων τῶν ὄντων ὁ ὑπὲρ πάντα τὰ ὄντα καὶ πάντων τῶν μετεχόντων καὶ τῶν μετοχῶν ὁ ἀμέθεκτος αἴτιος. Ἁγίους δὲ καὶ βασιλεῖς καὶ κυρίους καὶ θεοὺς καλεῖ τὰ λόγια τὰς ἐν ἑκάστοις ἀρχικωτέρας διακοσμήσεις, δι᾿ ὧν αἱ δεύτεραι τῶν ἐκ θεοῦ δωρεῶν μεταλαμβάνουσαι τὴν τῆς ἐκείνων διαδόσεως ἁπλότητα περὶ τὰς ἑαυτῶν διαφορὰς πληθύουσιν, ὧν αἱ πρώτισται τὴν ποικιλίαν προνοητικῶς καὶ θεοειδῶς πρὸς τὴν ἑνότητα τὴν ἑαυτῶν συνάγουσιν.
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Traduction française :
[12] CHAPITRE Xll.
Du Saint Des Saints; Du Roi Des Rois; Du Seigneur Des Seigneurs; Du Dieu Des Dieux.
I. Après avoir traité la question qui précède, dans des proportions bien convenables, je pense, louons celui auquel on peut appliquer toutes les qualifications honorables, comme Saint des saints, Roi des rois, et régnant éternellement et par delà tous les siècles; comme Seigneur des seigneurs, et Dieu des dieux. Et d'abord il faut expliquer ce que nous entendons par la sainteté même, par la royauté, la domination, la divinité, et ce que veulent marquer les Ecritures, en employant ainsi ces noms redoublés.
II. Ainsi la sainteté, pour parler le langage des mortels, est une pureté exempte de tout crime, parfaite, et absolument sans tache. La royauté est la répartition des destinations diverses, des biens, des droits et des devoirs. La domination ne consiste pas seulement en une certaine excellence sur les choses inférieures, mais encore en une pleine et complète possession de ce qui est beau et bon, et dans une vraie et inaltérable stabilité : aussi la racine des mots domination, dominateur, et seigneur, signifie-t-elle fixité et assurance. La divinité, c'est une pensée active qui promène son regard sur l'univers ; qui, dans sa bonté providentielle, embrasse et contient toutes choses, et les remplit d'elle-même, et qui surpasse éminemment toutes les créatures, objets de sa sollicitude.
III. Or ces attributs divers conviennent dans un sens absolu à la cause universelle et transcendante ; et l'on doit dire qu'elle est sainteté suréminente, domination parfaite, royauté souveraine, et divinité très-pure. Car c'est en elle que subsistent, c'est de son unité et de sa plénitude que découlent la perfection et la gloire sans tache de toute pureté créée, et cette disposition, cet agencement des êtres qui exclut toute désharmonie, inégalité et disproportion ; qui maintient toutes choses dans l'ordre, et imprime une direction salutaire à tout ce qui est digne de sa participation. Là encore préexiste, et de là émane toute domination, toute possession immuable des vrais biens, et toute bonté providentielle, s'appliquant à surveiller et à régir l'univers, et se donnant elle-même avec tendresse pour diviniser ceux qui la reçoivent.
IV. Mais parce que l'auteur de toutes choses les possède avec plénitude et dans un degré hautement supérieur, on le nomme Saint des saints, et on lui donne divers titres analogues, pour désigner sa causalité féconde et son excellence infinie. C'est comme si l'on disait : De même que les choses saintes et divines, et honorées de la domination et de la royauté, l'emportent sur les choses qui sont dépourvues de ces qualités; de même que les participations l'emportent sur les choses où elles brillent : ainsi l'être souverain surpasse tous les êtres; ainsi le principe essentiellement incommunicable surpasse et les participations et ceux qui les reçoivent. Or l'Ecriture nomme saints, rois, seigneurs et dieux les ordres supérieurs de chaque hiérarchie : à eux le don divin est communiqué dans sa simplicité pure; mais il se différencie, et contracte une sorte de multiplicité, en passant jusqu'aux rangs divers des ordres inférieurs : toutefois, à l'imitation de la providence céleste, les premiers ramènent en eux à l'unité les distinctions de leurs subordonnés.
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