HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys l'Aréopagite (Pseudo-), Des noms divins, texte complet

εἰρήνης



Texte grec :

[9b] 6. Ὅμοιον δὲ τὸν θεὸν εἰ μὲν ὡς ταὐτὸν εἴποι τις, ὡς ὅλον διόλου ἑαυτῷ μονίμως καὶ ἀμερίστως ὄντα ὅμοιον, οὐκ ἀτιμαστέον ἡμῖν τὴν τοῦ ὁμοίου θεωνυμίαν. Οἱ δὲ θεολόγοι τὸν ὑπὲρ πάντα Θεόν, ᾗ αὐτός, οὐδενί φασιν εἶναι ὅμοιον, αὐτὸν δὲ ὁμοιότητα θείαν δωρεῖσθαι τοῖς ἐπ᾿ αὐτὸν ἐπιστρεφομένοις τῇ κατὰ δύναμιν μιμήσει τὸν ὑπὲρ πάντα καὶ ὅρον καὶ λόγον. Καὶ ἔστιν ἡ τῆς θείας ὁμοιότητος δύναμις ἡ τὰ παραγόμενα πάντα πρὸς τὸ αἴτιον ἐπιστρέφουσα. Ταῦτα γοῦν ῥητέον ὅμοια θεῷ καὶ κατὰ θείαν εἰκόνα καὶ ὁμοίωσιν, οὐδὲ γὰρ αὐτοῖς τὸν θεὸν ὅμοιον, ὅτι μηδὲ ἄνθρωπος τῇ ἰδίᾳ εἰκόνι ὅμοιος. Ἐπὶ μὲν γὰρ τῶν ὁμοταγῶν δυνατὸν καὶ ὅμοια αὐτὰ ἀλλήλοις εἶναι καὶ ἀντιστρέφειν ἐφ᾿ ἑκάτερα τὴν ὁμοιότητα καὶ εἶναι ἄμφω ἀλλήλοις ὅμοια κατὰ προηγούμενον ὁμοίου εἶδος, ἐπὶ δὲ τοῦ αἰτίου καὶ τῶν αἰτιατῶν οὐκ ἀποδεξόμεθα τὴν ἀντιστροφήν. Οὐ γὰρ μόνοις τοῖσδε ἢ τοῖσδε τὸ ὁμοίοις εἶναι δωρεῖται, πᾶσι δὲ τοῖς ὁμοιότητος μετέχουσι τοῦ εἶναι ὁμοίοις ὁ θεὸς αἴτιος γίγνεται καὶ ἔστι καὶ αὐτῆς τῆς αὐτοομοιότητος ὑποστάτης. Καὶ τὸ ἐν πᾶσιν ὅμοιον ἴχνει τινὶ τῆς θείας ὁμοιότητος ὅμοιόν ἐστι καὶ τὴν ἕνωσιν αὐτῶν συμπληροῖ. 7. Καὶ τί δεῖ περὶ τούτου λέγειν; Αὐτὴ γὰρ ἡ θεολογία τὸ ἀνόμοιον αὐτὸν εἶναι πρεσβεύει καὶ τοῖς πᾶσιν ἀσύντακτον ὡς πάντων ἕτερον καὶ τὸ δὴ παραδοξότερον, ὅτι μηδὲ εἶναί τι ὅμοιον αὐτῷ φησιν. Καίτοι οὐκ ἐναντίος ὁ λόγος τῇ πρὸς αὐτὸν ὁμοιότητι. Τὰ γὰρ αὐτὰ καὶ ὅμοια θεῷ καὶ ἀνόμοια, τὸ μὲν κατὰ τὴν ἐνδεχομένην τοῦ ἀμιμήτου μίμησιν, τὸ δὲ κατὰ τὸ ἀποδέον τῶν αἰτιατῶν τοῦ αἰτίου καὶ μέτροις ἀπείροις καὶ ἀσυγκρίτοις ἀπολειπόμενον. 8. Τί δὲ καὶ περὶ τῆς θείας στάσεως ἤτοι καθέδρας φαμέν; Τί δὲ ἄλλο γε παρὰ τὸ μένειν αὐτὸν ἐν ἑαυτῷ τὸν θεὸν καὶ ἐν ἀκινήτῳ ταὐτότητι μονίμως πεπηγέναι καὶ ὑπεριδρῦσθαι καὶ τὸ κατὰ τὰ αὐτὰ καὶ περὶ τὸ αὐτὸ καὶ ὡσαύτως ἐνεργεῖν καὶ κατὰ τὸ ἀμετάστατον αὐτὸν ἐξ ἑαυτοῦ πάντως ὑπάρχειν καὶ κατὰ τὸ ἀμετακίνητον αὐτὸ καὶ ὁλικῶς ἀκίνητον καὶ ταῦτα ὑπερουσίως. Αὐτὸς γάρ ἐστιν ὁ τῆς πάντων στάσεως καὶ ἕδρας αἴτιος, ὁ ὑπὲρ πᾶσαν ἕδραν καὶ στάσιν καὶ ἐν αὐτῷ πάντα συνέστηκεν ἐκ τῆς τῶν οἰκείων ἀγαθῶν στάσεως ἀσάλευτα διαφυλαττόμενα. 9. Τί δέ, καὶ ὅταν αὖθις οἱ θεολόγοι καὶ ἐπὶ πάντα προιόντα καὶ κινούμενόν φασι τὸν ἀκίνητον; Οὐ θεοπρεπῶς καὶ τοῦτο νοητέον; Κινεῖσθαι γὰρ αὐτὸν εὐσεβῶς οἰητέον οὐ κατὰ φορὰν ἢ ἀλλοίωσιν ἢ ἑτεροίωσιν ἢ τροπὴν ἢ τοπικὴν κίνησιν, οὐ τὴν εὐθεῖαν, οὐ τὴν κυκλοφορικήν, οὐ τὴν ἐξ ἀμφοῖν, οὐ τὴν νοητήν, οὐ τὴν ψυχικήν, οὐ τὴν φυσικήν, ἀλλὰ τὸ εἰς οὐσίαν ἄγειν τὸν θεὸν καὶ συνέχειν τὰ πάντα καὶ παντοίως πάντων προνοεῖν καὶ τὸ παρεῖναι πᾶσι τῇ πάντων ἀσχέτῳ περιοχῇ καὶ ταῖς ἐπὶ τὰ ὄντα πάντα προνοητικαῖς προόδοις καὶ ἐνεργείαις. Ἀλλὰ καὶ κινήσεις θεοῦ τοῦ ἀκινήτου θεοπρεπῶς τῷ λόγῳ συγχωρητέον ὑμνῆσαι. Καὶ τὸ μὲν εὐθὺ τὸ ἀκλινὲς νοητέον καὶ τὴν ἀπαρέγκλιτον πρόοδον τῶν ἐνεργειῶν καὶ τὴν ἐξ αὐτοῦ τῶν ὅλων γένεσιν, τὸ δὲ ἑλικοειδὲς τὴν σταθερὰν πρόοδον καὶ τὴν γόνιμον στάσιν, τὸ δὲ κατὰ κύκλον τὸ ταὐτὸν καὶ τὸ τὰ μέσα καὶ ἄκρα, περιέχοντα καὶ περιεχόμενα συνέχειν καὶ τὴν εἰς αὐτὸν τῶν ἀπ᾿ αὐτοῦ προεληλυθότων ἐπιστροφήν. 10. Εἰ δέ τις τὴν ταὐτοῦ τῶν λογίων ἢ τὴν τῆς δικαιοσύνης θεωνυμίαν ἐπὶ τοῦ ἴσου λαμβάνοι, ῥητέον ἴσον τὸν θεὸν οὐ μόνον ὡς ἀμερῆ καὶ ἀπαρέγκλιτον, ἀλλὰ καὶ ὡς ἐπὶ πάντα καὶ διὰ πάντων ἐπ᾿ ἴσης διαφοιτῶντα καὶ ὡς τῆς αὐτοισότητος ὑποστάτην, καθ᾿ ἣν ἰσουργεῖ τὴν δι᾿ ἀλλήλων ἁπάντων ὁμοίαν χώρησιν καὶ τὴν τῶν μεταλαμβανόντων ἐπ᾿ ἴσης μετοχὴν κατὰ τὴν ἑκάστων ἐπιτηδειότητα καὶ τὴν ἴσην κατ᾿ ἀξίαν ἐπὶ πάντα νενεμημένην δόσιν καὶ κατὰ τὸ πᾶσαν ἰσότητα νοητήν, νοεράν, λογικήν, αἰσθητικήν, οὐσιώδη, φυσικήν, θελητὴν ἐξῃρημένως καὶ ἑνιαίως ἐν ἑαυτῷ προειληφέναι κατὰ τὴν ὑπὲρ πάντα πάσης ἰσότητος ποιητικὴν δύναμιν.

Traduction française :

[9b] VI. Si l'on attribue à Dieu la similitude dans le même sens que l'identité, et parce que dans son unité indivisible il est toujours parfaitement semblable à lui-même, nous sommes loin d'improuver cette dénomination; mais, considéré dans son essence, les théologiens affirment que Dieu n'est semblable à aucun être; seulement il se fait semblable quiconque aspire à lui et imite, selon qu'il lui est possible, la perfection qui surpasse tout être et toute intelligence. Telle est la force de cette noble similitude, qu'elle incline toutes les créatures vers Dieu comme vers leur cause; c'est pourquoi il faut dire que toutes ressemblent à Dieu, parce qu'elles sont faites à son image et à sa ressemblance, et non pas que Dieu soit semblable à elles, comme on ne dit pas que l'homme soit semblable à son portrait. Ainsi, il est possible que des choses de même ordre se ressemblent les unes aux autres; il est possible qu'entre elles se trouve une similitude réciproque, fondée sur une forme préexistante qu'elles reproduisent également. Mais cette réciprocité ne saurait avoir lieu entre la cause et les effets : car celle-là s'étend plus loin que ceux-ci, et Dieu ne s'épuise pas en communiquant la similitude à tel ou tel objet; mais il la crée en tous les êtres où elle se trouve; il produit la participation de la similitude : c'est un vestige de la similitude divine qui reluit en toutes les créatures et détermine leur admirable union. VII. Mais à quoi bon insister sur ce point, quand l'Ecriture elle-même attribue à Dieu la dissemblance, et affirme qu'il ne peut être comparé à aucune chose, qu'il diffère de tout, et, ce qui est plus étrange, que rien absolument ne lui est semblable ? Néanmoins ceci n'est pas contraire à ce qui a été dit plus haut touchant la similitude : car les mêmes choses sont semblables, et tout à la fois dissemblables à Dieu : semblables, en ce qu'elles imitent jusqu'à un certain point l'inimitable perfection; dissemblables, en ce qu'elles sont les effets bornés d'une cause infinie, et ainsi s'en trouvent éloignées à une inappréciable distance. VIII. Que signifie le repos et l'immobilité divine, sinon que Dieu demeure en lui, et garde, parmi le calme d'une stabilité parfaite, l'identité de son être; que ses opérations sont les mêmes, et s'exercent sur un même objet, et de la même sorte; et qu'il est absolument immuable, ne trouvant en lui aucun principe de variation, ni hors de lui aucune cause de changement? Et ceci doit se prendre dans un sens transcendantal ; car Dieu, supérieur à toute stabilité et permanence, crée en tous les êtres la permanence et la stabilité; et c'est en lui que tous sont contenus, et par lui qu'ils conservent avec une pleine sécurité la possession de leurs biens propres. IX. Ensuite quand les écrivains sacrés enseignent que l'immuable se meut et pénètre toutes choses, ne peut-on pas appliquer heureusement à Dieu cette manière de dire? Car il faut croire pieusement que le mouvement ici ne consiste pas en ce que Dieu se déplace, s'altère, se modifie ou change; et qu'il ne s'agit pas d'un mouvement local qui s'accomplirait en ligne droite, circulaire, ou oblique; et que ce mouvement ne ressemble pas à celui des esprits, des animaux et des différents êtres de la nature. Mais on veut dire seulement que Dieu crée toutes choses, et les maintient, et veille avec protection sur elles; et qu'il leur est présent, et les embrasse d'une invincible étreinte, et les couvre de la sollicitude de son active providence. Bien plus, dans un sens mystique, on peut attribuer le mouvement à notre Dieu immuable. Ainsi le mouvement en ligne droite marquerait la force invincible, le développement régulier et inaltérable des opérations de Dieu, et l'acte par lequel il a créé l'univers. Le mouvement oblique serait un symbole des continuelles productions et de la stabilité féconde de Dieu. Par le mouvement circulaire on entendrait l'identité de Dieu, et l'immensité par laquelle il embrasse les milieux et les extrêmes, qui se trouvent comme enveloppés l'un dans l'autre, et la force par laquelle il attire à lui toutes ses créatures. X. Si l'on veut encore nommer égalité ce que les Ecritures appellent identité et justice, on dira très bien qu'il y a égalité en Dieu, non-seulement parce qu'il est parfaitement simple et immuable, mais encore parce qu'il s'incline vers toutes choses, et les pénètre également; et parce que, souverain auteur de l'égalité essentielle, il fait que tous les êtres s'influencent mutuellement avec une constante harmonie, et participent à lui en proportion de leur capacité naturelle, et reçoivent les dons divins, selon leur mérite respectif; et parce qu'en vertu de sa force infinie, d'où émane toute égalité, il possède éternellement, en l'unité de son essence, et d'une manière suréminente, cette égalité qui se trouve dans les purs esprits, dans les êtres doués de raison ou de sentiment, dans les substances inanimées, dans la nature universelle, dans les créatures libres.





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Dernière mise à jour : 21/01/2010