HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

χρόνος



Texte grec :

[10,5] Ὁ δὲ πλείστους τε περὶ αὑτὸν ἔχων ἑταίρους καὶ μέγιστον τῶν τότε νέων δυνάμενος Καίσων Κοίντιος ἦν, υἱὸς Λευκίου Κοιντίου τοῦ καλουμένου Κικιννάτου, ᾧ γένος τ´ ἦν ἐπιφανὲς καὶ βίος οὐθενὸς δεύτερος, ἀνὴρ ὀφθῆναί τε κάλλιστος νέων καὶ τὰ πολέμια πάντων λαμπρότατος φύσει τε περὶ λόγους κεχρημένος ἀγαθῇ· ὃς ἐν τῷ τότε χρόνῳ πολὺς ἔρρει κατὰ τῶν δημοτικῶν οὔτε λόγων φειδόμενος, ὧν βαρὺ τοῖς ἐλευθέροις ἀκούειν, οὔτ´ ἔργων ἀκολούθων τοῖς λόγοις ἀπεχόμενος. οἱ μὲν οὖν πατρίκιοι τίμιον αὐτὸν ἐπὶ τούτοις εἶχον καὶ μένειν παρὰ τὰ δεινὰ ἠξίουν αὐτοὶ παρασχεῖν τὸ ἀσφαλὲς ὑπισχνούμενοι· οἱ δ´ ἐκ τοῦ δήμου πάντων δὴ μάλιστα αὐτὸν ἀνθρώπων ἐμίσουν. τοῦτον τὸν ἄνδρα ἔγνωσαν οἱ δήμαρχοι πρῶτον ἐκποδὼν ποιήσασθαι, ὡς καταπληξόμενοι τοὺς λοιποὺς τῶν νέων καὶ προσαναγκάσοντες σωφρονεῖν. γνόντες δὲ ταῦτα καὶ παρασκευασάμενοι λόγους τε καὶ μάρτυρας πολλοὺς εἰσάγουσιν αὐτὸν ὑπὸ δίκην ἀδικήματος δημοσίου, θανάτου τιμησάμενοι τὴν δίκην. παραγγείλαντες δ´ αὐτῷ παρεῖναι πρὸς τὸν δῆμον, ἐπειδὴ καθῆκεν ὁ χρόνος, ὃν ἔταξαν τῇ δίκῃ, συναγαγόντες ἐκκλησίαν μακροὺς ἐποιήσαντο κατ´ αὐτοῦ λόγους, διεξιόντες ὅσα βίᾳ διαπεπραγμένος ἐτύγχανεν εἰς τοὺς δημότας, ὧν τοὺς πεπονθότας αὐτοὺς παρῆγον μάρτυρας. ὡς δὲ παρέδωκαν τὸν λόγον, αὐτὸ μὲν τὸ μειράκιον οὐχ ὑπήκουε καλούμενον ἐπὶ τὴν ἀπολογίαν, ἀλλ´ ἠξίου τοῖς ἰδιώταις αὐτοῖς ὑπὲρ ὧν ᾐτιῶντο πα– θεῖν κατὰ τὸν νόμον ὑπέχειν δίκας, ἐπὶ τῶν ὑπάτων τῆς κρίσεως γινομένης· ὁ δὲ πατὴρ αὐτοῦ χαλεπῶς φέροντας τὴν αὐθάδειαν τοῦ μειρακίου τοὺς δημοτικοὺς ὁρῶν ἀπελογεῖτο τὰ μὲν πολλὰ ψευδῆ τε καὶ ἐξ ἐπιβουλῆς συγκείμενα κατὰ τοῦ παιδὸς ἀποδεικνύς· ὅσα δ´ οὐκ ἐνῆν ἀρνήσασθαι μικρὰ καὶ φαῦλα καὶ οὐκ ἄξια δημοσίας ὀργῆς εἶναι λέγων καὶ οὐδὲ ταῦτα ἐξ ἐπιβουλῆς ἢ δι´ ὕβριν, ἀλλ´ ὑπὸ φιλοτιμίας μειρακιώδους γεγονότα ἐπιδεικνύμενος, δι´ ἣν πολλὰ μὲν αὐτῷ συμβῆναι δρᾶσαι τῶν ἀβουλήτων ἐν ἁψιμαχίαις, πολλὰ δ´ ἴσως καὶ παθεῖν, οὔτε ἡλικίας ἐν τῷ κρατίστῳ ὄντι οὔτε φρονήσεως ἐν τῷ καθαρωτάτῳ. ἠξίου τε τοὺς δημοτικοὺς μὴ μόνον ὀργὴν μὴ ἔχειν ἐφ´ οἷς ἥμαρτεν εἰς ὀλίγους, ἀλλὰ καὶ χάριν εἰδέναι περὶ ὧν ἅπαντας εὖ ποιῶν ἐν τοῖς πολέμοις διετέλεσε, τοῖς μὲν ἰδιώταις ἐλευθερίαν κτώμενος, τῇ δὲ πατρίδι ἡγεμονίαν, ἑαυτῷ δὲ εἴ ποτε ἁμάρτοι τι φιλανθρωπίαν παρὰ τῶν πολλῶν καὶ βοήθειαν. καὶ διεξῄει τάς τε στρατείας πάσας καὶ τοὺς ἀγῶνας ἅπαντας, ἐξ ὧν ἀριστεῖα καὶ στεφάνους παρὰ τῶν στρατηγῶν ἔλαβε, πολιτῶν τε ὁπόσων ἐν ταῖς μάχαις ὑπερήσπισε καὶ τείχεσι πολεμίων ὁσάκις πρῶτος ἐπέβη. τελευτῶν δ´ εἰς οἴκτους κατέβαινε καὶ δεήσεις, ἀντὶ τῆς ἑαυτοῦ πρὸς ἅπαντας ἐπιεικείας βίου τε, ὃς ἐμαρτυρεῖτο αὐτῷ πάσης καθαρὸς διαβολῆς, μίαν ἀπαιτῶν παρὰ τοῦ δήμου χάριν, φυλάξαι τὸν υἱὸν αὐτῷ.

Traduction française :

[10,5] VII. Parmi la jeunesse patricienne, Caeson Quintius, fils de Lucius Quintius surnommé Cincinnatus, était alors le plus puissant. Sa haute naissance et ses grandes richesses lui attiraient un grand nombre de partisans, d'ailleurs il était bien fait de sa personne, recommandable par sa bonne mine qui le distinguait au dessus de tous les jeunes gens de son rang, illustre par la bravoure et par ses beaux exploits de guerre, d'un heureux génie pour l'éloquence, qualités qui ne contribuaient pas peu à grossir sa faction. Ce jeune homme se déchaina fortement contre les plébéiens. Il n'épargna ni les paroles les plus dures et les plus capables d'irriter des personnes jalouses de leur liberté, ni les traitements les plus rigoureux. VIII. Les patriciens pour cette raison l'estimaient beaucoup, ils l'exhortaient à ne pas s'épouvanter du péril, et lui promettaient de le soutenir en toute occasion. Les plébéiens au contraire le haïssaient souverainement. Aussi les tribuns résolurent-ils de s'en défaire avant toutes choses, dans l'espérance que par sa mort les autres jeunes gens intimidés garderaient enfin quelques mesures. Dans ce dessein ils préparent des discours exprès, ils apostent plusieurs témoins, ils accusent Quintius d'injustice et de crime envers le public, et ne prétendent pas moins que de le faire condamner à mort. Ils le font donc assigner à comparaître devant le peuple. Le temps marqué pour le jugement étant venu, ils convoquent une assemblée; ils prononcent contre lui un long discours, ils rapportent {toutes} les violences qu'il a faites aux plébéiens, et après avoir cité pour témoins ceux mêmes qu'il avait maltraités, ils permettent à l'accusé d'apporter ses raisons de défense. Le jeune homme appelé pour plaider sa cause, commence par récuser ses juges : il proteste qu'il est prêt à faire satisfaction selon la loi aux particuliers mêmes qu'il a offensés, pourvu que le procès soit jugé au tribunal des consuls ses juges naturels. IX. Alors le père de Caeson voyant les plébéiens indignés de son opiniâtreté, plaide lui-même sa cause, et met tout en usage pour justifier son fils. Il fait voir que les griefs dont on l'accuse, n'ont point d'autre fondement que le mensonge, et qu'on les a inventés exprès pour lui tendre des pièges. Quant aux faits qu'il ne peut nier, il les traite de bagatelles qui ne méritent pas la colère publique. Il dit que son fils n'est pas tombé dans ces fautes par mauvais intention, qu'il n'a pas prétendu insulter personne, et qu'il n'y a dans toute sa conduite ni trahison ni mépris: qu'il faut regarder tout ce qu'il a fait comme autant d'emportements d'un jeune homme fier, ardent et ambitieux, qui dans la chaleur de la dispute s'est oublié lui-même: qu'en un mot il y a plus d'indiscrétion que de mauvaise volonté, et que s'étant exposé lui-même aux suites fâcheuses de ces sortes de querelles, on doit croire que le défaut de l'âge, de prudence, et de maturité y a plus de part, que la réflexion et le jugement. Il conjure les plébéiens de ne pas lui en vouloir pour les fautes qu'il a commises dans ses discours, mais de se souvenir des services importants qu'il a rendus dans la guerre, qu'il a exposé mille fois sa vie pour le salut de la république, qu'il n'a pris les armes que pour assurer la liberté des particuliers, pour affermir l'empire de la patrie, et pour en étendre les bornes. Il les prie de lui en marquer leur reconnaissance dans l'occasion: il leur représente que s'il a commis de grandes fautes, il a d'ailleurs mérité par ses belles actions et l'amitié et la protection du peuple Romain. Ensuite il fait l'énumération des campagnes où il s'est signalé, de tous les combats où il s'est trouvé, des prix de valeur qu'il a reçus de ses commandants, des couronnes qui ont été la récompense de sa bravoure, d'un grand nombre de citoyens à qui il a sauvé la vie dans les batailles et de toutes les occasions où il s'est distingué au-dessus des autres en montant le premier à l'escalade sur les murailles des ennemis. Il tâche de calmer les esprits et d'exciter la compassion dans tous les cœurs : il leur représente qu'il a toujours eu pour caractère une grande modération et une douceur infinie envers tout le monde, que tous les citoyens lui rendent ce glorieux témoignage qu'il a mené une vie pure, innocente, exempte de tout soupçon, qu'enfin il leur demande pour toute grâce d'accorder la vie à son fils, et de sacrifier leurs ressentiments à la considération d'un père qui n'a mérité que leurs faveurs.





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Dernière mise à jour : 20/08/2009