HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

ἀποδεικνύμενος



Texte grec :

[10,51] Ἃ μὲν ὑπὸ τοῦ δήμου πέπονθα, ὦ βουλή, καὶ ὅτι οὐδὲν ἀδικῶν, ἀλλὰ τῆς πρὸς ὑμᾶς εὐνοίας ἕνεκα, φορτικὸς ἂν εἴην {ἔγωγε} ἐν εἰδόσιν {ὑμῖν} ἀκριβῶς λέγων· μνήμην δὲ αὐτῶν ποιοῦμαι τοῦ ἀναγκαίου ἕνεκεν, ἵν´ εἰδῆτε, ὅτι οὐ κολακείᾳ τοῦ δημοτικοῦ ἐπιτρέψας ἐχθροῦ μοι ὄντος, ἀλλ´ ἀπὸ τοῦ βελτίστου τὰ συμφέροντα ἐρῶ. θαυμάσῃ δὲ μηθείς, εἰ πρότερόν τε πολλάκις καὶ ἡνίκα ὕπατος ἦν τῆς ἑτέρας προαιρέσεως γενόμενος νῦν ἐξαίφνης μεταβέβλημαι· μηδὲ ὑπολάβητε δυεῖν θάτερον ἢ τότε βεβουλεῦσθαί με κακῶς ἢ νῦν ἀνατίθεσθαι τὰ δόξαντα οὐκ ὀρθῶς. ἐγὼ γάρ, ὦ βουλή, ὅσον μὲν χρόνον τὰ ὑμέτερα ἰσχυρὰ ἡγούμην, ὥσπερ ἐχρῆν ἀριστοκρατίαν αὔξων περιεφρόνουν τὸ δημοτικόν, ἐπεὶ δὲ τοῖς ἐμαυτοῦ σωφρονισθεὶς κακοῖς μετὰ μεγάλων μισθῶν ἔμαθον, ὅτι ἔλαττον ὑμῶν ἐστι τοῦ βουλομένου τὸ δυνάμενον, καὶ πολλοὺς ἤδη τὸν ὑπὲρ ὑμῶν ἀγῶνα αἰρομένους περιείδετε ἀναρπασθέντας ὑπὸ τοῦ δήμου τοῖς ἀναγκαίοις εἴξαντες, οὐκέθ´ ὅμοια ἔγνωκα. ἐβουλόμην δ´ ἂν μάλιστα μήτ´ ἐμαυτῷ συμβῆναι μήτε τῷ συνάρχοντί μου ταῦτα, ἐφ´ οἷς ἅπαντες ἡμῖν συμπαθεῖτε. ἐπειδὴ δὲ τὰ μὲν καθ´ ἡμᾶς τέλος ἔχει, τὰ δὲ λοιπὰ ἔξεστιν ἐπανορθώσασθαι καὶ τοῦ μὴ παθεῖν ταὐτὰ ἑτέρους προϊδέσθαι, καὶ κοινῇ καὶ καθ´ ἕνα ἕκαστον ἰδίᾳ τὰ παρόντα εὖ τίθεσθαι παρακαλῶ. κράτιστα γὰρ οἰκεῖται πόλις ἡ πρὸς τὰ πράγματα μεθαρμοττομένη, καὶ συμβούλων ἄριστος ὁ μὴ πρὸς τὴν ἰδίαν ἔχθραν ἢ χάριν, ἀλλὰ πρὸς τὸ κοινῇ συμφέρον ἀποδεικνύμενος γνώμην· βουλεύονταί τ´ ἄριστα περὶ τῶν μελλόντων οἱ παραδείγματα ποιούμενοι τὰ γεγονότα τῶν ἐσομένων. ὑμῖν δ´, ὦ βουλή, ὁσάκις ἐνέστη τις ἀμφισβήτησις καὶ φιλονεικία πρὸς τὸν δῆμον, ἀεί τι μειονεκτεῖν ἐξεγένετο τὸ μὲν ἀκούειν κακῶς, τὸ δ´ εἰς ἀνδρῶν ἐπιφανῶν θανάτους τε καὶ ὕβρεις καὶ ἐκβολὰς ζημιωθῆναι. καίτοι τί γένοιτ´ ἂν ἀτύχημα πόλει μεῖζον ἢ τοὺς κρατίστους τῶν ἀνδρῶν περικόπτεσθαι καὶ ταῦτα οὐ σὺν δίκῃ; ὧν ὑμῖν φείδεσθαι παραινῶ καὶ μήτε τοὺς νῦν ἄρχοντας προβαλόντας εἰς κίνδυνον πρόδηλον, ἔπειτα ἐγκαταλιπόντας ἐν τοῖς δεινοῖς μετανοεῖν, μήτε τῶν ἄλλων τινά, οὗ τι καὶ μικρὸν ὄφελος τῷ κοινῷ. κεφάλαιον δ´ ἐστὶν ὧν ὑμῖν παραινῶ, πρέσβεις ἑλέσθαι τοὺς μὲν εἰς τὰς Ἑλληνίδας πόλεις τὰς ἐν Ἰταλίᾳ, τοὺς δ´ εἰς Ἀθήνας· οἵτινες αἰτησάμενοι παρὰ τῶν Ἑλλήνων τοὺς κρατίστους νόμους καὶ μάλιστα τοῖς ἡμετέροις ἁρμόττοντας βίοις οἴσουσι δεῦρο. ἀφικομένων δ´ αὐτῶν τοὺς τότε ὑπάτους προθεῖναι τῇ βουλῇ σκοπεῖν, τίνας ἑλέσθαι δεήσει νομοθέτας καὶ ἥντινα ἕξοντας ἀρχὴν καὶ χρόνον ὅσον καὶ τἆλλα, ὅπως ἂν αὐτῇ φαίνηται συνοίσειν, στασιάζειν δὲ μηκέτι πρὸς τὸ δημοτικὸν μηδ´ ἄλλας ἐπ´ ἄλλαις ἀναιρεῖσθαι συμφορὰς ἄλλως τε καὶ περὶ νόμων φιλονεικοῦντας, οἳ κἂν εἰ μηθὲν ἄλλο τήν γέ τοι δόξαν τῆς ἀξιώσεως ἔχουσιν εὐπρεπῆ.

Traduction française :

[10,51] VIII. « Je ne m'arrêterai point, Sénateurs, à me plaindre des mauvais traitements que j'ai reçus du peuple sans les avoir mérités par aucun autre endroit que par mon attachement à vos intérêts. Ce serait perdre le temps que de rebattre ici ce que vous connaissez aussi bien que moi. Je crois néanmoins qu'il est nécessaire d'en rappeler le souvenir pour vous convaincre que dans tout ce que je vais dire je n'ai en vue que l'utilité publique, et que mon intention n'est pas de flatter le peuple que je regarde comme {mon seul et} mon plus grand ennemi. Ne soyez donc pas surpris, si après avoir souvent déclaré d'autres sentiments, et notamment pendant mon consulat, je change aujourd'hui tout d'un coup. Que personne de vous ne s'imagine, ou que j'ai pour lors suivi de mauvais conseils, ou que je change maintenant sans de bonnes raisons. En effet, Messieurs, tant que votre parti m'a paru le plus fort, j'ai pris, comme je le devais faire, les intérêts de l'aristocratie, sans me soucier de la cabale des plébéiens. Mais enfin devenu sage par mes malheurs, convaincu à mes dépens que vous avez plus de prudence et de bonne volonté que de pouvoir, et qu'obligés de céder à la nécessité vous vous laissez enlever par le peuple ceux qui s'exposent pour vos intérêts, j'ai changé de sentiment. Plût aux dieux que nous n'eussions jamais éprouvé mon collègue ni moi, les disgrâces auxquelles vous avez pris tant de part. Mais puisque c'est une affaire finie, et qu'on peut se précautionner contre les suites, il ne reste plus qu'à prendre de justes mesures afin que les autres n'aient pas la même destinée. Je vous exhorte donc et vous conjure, tous en général et chacun en particulier, de vous ménager avec prudence. Les affaires de l'état vont comme elles doivent, quand on sait les régler selon le temps, et celui-là est le plus sage qui sans avoir égard à la faveur et sans consulter les inimitiés particulières, mesure ses conseils sur l'utilité publique. Or le meilleur moyen de donner de bons avis pour l'avenir, c'est d'en juger par le passé. Jusque aujourd'hui, Messieurs, dans tous les différends qui se sont élevés entre le peuple et le sénat, nous avons eu le dessous. Nous avons eu le chagrin de voir les plus illustres de l'ordre des patriciens traînés à la mort, condamnés à l'exil, insultés, couverts d'opprobre. Quel plus grand malheur peut-il arriver à une ville que de perdre ses meilleurs citoyens ? Ce que j'en dis n'est pas pour vous faire de la peine. Mais je vous exhorte à épargner le sang des Romains, et à ne pas exposer à des périls évidents les consuls de cette année ni tout autre citoyen, fut-il des moins utiles à l'état, {pour vous en repentir ensuite et} pour les abandonner dans leur malheur comme vous avez déjà fait. IX. Enfin, Messieurs, mon principal but dans ce discours est de vous conseiller d'envoyer des ambassadeurs dans les villes Grecques de l'Italie et d'autres à Athènes pour demander aux Grecs leurs meilleure lois et les plus convenables à nos manières. Quand ils seront de retour, les consuls pourront délibérer avec le sénat sur le choix des législateurs, sur les pouvoirs qu'il faudra leur donner, et sur le temps et la durée de leur puissance, puis on examinera les autres règlements qu'il sera à propos de faire pour le bien commun. En attendant je vous exhorte de finir toutes les contestations et  tous les démêlés que vous avez avec le peuple. Etouffez ces  semences éternelles division, et cessez de vous attirer malheur sur malheur. Surtout ne vous opposez pas aux lois dont on vous demande l'établissement, songez qu'elles ont au moins une apparence et un certain extérieur de majesté, si elles n'ont pas autre chose.





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Dernière mise à jour : 20/08/2009