HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

ἅπαντας



Texte grec :

[10,45] Ἔτι δ´ αὐτοῦ βουλομένου λέγειν τἀκόλουθα ὑπολαβὼν ὁ ὕπατος εἶπεν· Οὐ πολλῶν δεῖ λόγων, ἀλλ´ εἰ μὲν ὑπομένεις πράττειν τὰ προσταττόμενα, χώρει διὰ ταχέων καὶ μὴ παραστρατήγει, εἰ δὲ ἀφίστασαι καὶ ἀποδιδράσκεις τὸν κίνδυνον, ἑτέροις εἰς τὸ ἔργον χρήσομαι. σὺ δὲ τὰς ἑκατὸν εἴκοσι μάχας ἀγωνισάμενος καὶ τὰ τετταράκοντα ἔτη στρατευσάμενος καὶ κατατετρωμένος ὅλον τὸ σῶμα, ἐπειδὴ ἑκὼν ἦλθες, ἄπιθι μήτε ὁμιλήσας πολεμίοις μήτ´ ἰδὼν καὶ ἀντὶ τῶν ὅπλων ἀκόνα πάλιν τοὺς λόγους, οἷς χρήσῃ κατὰ τοῦ φθόνου τῶν πατρικίων. ποῦ νῦν ἐκεῖνά σου τὰ πολλὰ ἀριστεῖα, οἱ στρεπτοὶ καὶ τὰ ψέλλια καὶ τὰ δόρατα καὶ τὰ φάλαρα καὶ οἱ τῶν ὑπάτων στέφανοι καὶ τὰ ἐκ τῶν μονομαχιῶν λάφυρα καὶ πᾶσα ἡ ἄλλη βαρύτης, ἣν τότ´ ἠνεσχόμεθά σου λέγοντος; ἐν ἑνὶ γὰρ δὴ τῷδε τῷ ἔργῳ βασανιζόμενος, ἔνθα κίνδυνος ἦν ἀληθινός, ἐξητάσθης οἷος ἦσθα, ὡς ἀλαζὼν καὶ δόξῃ τὸ ἀνδρεῖον ἐπιτηδεύων, οὐκ ἀληθείᾳ. καὶ ὁ Σίκκιος δυσανασχετῶν ἐπὶ τοῖς ὀνείδεσιν· Οἶδα, φησίν, ὦ Ῥωμίλιε, ὅτι δυεῖν πρόκειταί σοι θάτερον ἢ ζῶντα διεργάσασθαι καὶ τὸ μηδὲν ἀποδοῦναι δόξαν αἰσχίστην ἐνεγκάμενον δειλίας, ἢ κακῶς καὶ ἀδήλως κατακοπέντα ὑπὸ τῶν πολεμίων ἀποθανεῖν, ἐπειδὴ κἀγώ τις ἔδοξα εἶναι τῶν ἀξιούντων ἐλεύθερα φρονεῖν· οὐ γὰρ εἰς ἄδηλον, ἀλλ´ εἰς ἐγνωσμένον ἀποστέλλεις με θάνατον· πλὴν ὑπομενῶ καὶ τοῦτο τὸ ἔργον καὶ πειράσομαι φανεὶς ψυχὴν οὐ κακὸς ἢ κρατῆσαι τοῦ χάρακος, ἢ μὴ τυχὼν τῆς ἐλπίδος εὐγενῶς ἀποθανεῖν. ὑμᾶς δ´, ὦ συστρατιῶται, μάρτυρας ἀξιῶ γενέσθαι μοι πρὸς τοὺς ἄλλους πολίτας, ἐὰν πύθησθε τὸν ἐμὸν μόρον, ὅτι με ἀπώλεσεν ἡ ἀρετὴ καὶ ἡ πολλὴ τῶν λόγων ἐλευθερία. Ταῦτα πρὸς τὸν ὕπατον ἀποκρινάμενος καὶ δακρύσας τούς τε συνήθεις ἅπαντας ἀσπασάμενος ᾤχετο τοὺς ὀκτακοσίους ἄνδρας ἄγων κατηφεῖς καὶ δεδακρυμένους ὡς τὴν ἐπὶ θανάτῳ πορευομένους· καὶ ἡ ἄλλη δὲ πᾶσα στρατιὰ δι´ οἴκτου τὸ πρᾶγμα ἔλαβεν ὡς οὐκέτι ὀψομένη τοὺς ἄνδρας.

Traduction française :

[10,45] XXXV. Siccius voulait encore ajouter quelque chose sur la difficulté de l'entreprise, mais le consul prenant la parole : « II ne faut point de longs discours, lui dit-il. Si vous avez assez de cœur et de résolution pour exécuter ce que je vous ordonne, marchez au plus vite, sans vous amuser à trancher ici du commandant.  Mais si vous cherchez de vaines excuses, et que le péril vous étonne, je donnerai cette  commission à d'autres. Pour vous, qui vous êtes trouvé à cent vingt batailles, qui avez quarante ans de service, qui êtes couvert de blessures par tout le corps, après être revenu ici de votre propre mouvement, partez, sans même avoir vu l'ennemi, et au lieu d'armes aiguisez encore une fois votre langue contre les patriciens pour les déchirer par vos discours. Où est donc présentement cette quantité de prix de valeur ? Où sont ces colliers, ces bracelets, ces piques, ces harnois, ces couronnes, ces présents des consuls, ces dépouilles remportées dans des combats d'homme à homme, et toutes ces hâbleries insupportables dont vous nous avez naguères fatigué les oreilles ? Par le refus que vous faites de cette commission à cause qu'il y a un véritable danger, on voit qui vous êtes,  {on connaît vos fanfaronnades} et il est évident que votre prétendue valeur consiste plus dans les paroles que dans les effets. » XXXVI. Alors Siccius irrité de ces reproches : « Je vois bien, dit-il, Romilius, quel est votre dessein. Vous voulez m'exposer ou à réussir mal, afin de me faire passer pour un lâche si je survis à cette action ou à périr malheureusement et d'une mort obscure par les mains des ennemis, parce que j'ai fait voir que j'étais du nombre de ceux qui ont des sentiments de liberté. Vous m'envoyez en effet à une mort inévitable, et je ne puis espérer que ma valeur secondée de la fortune me fasse sortir glorieux d'un danger si évident. Je ne recule pas néanmoins : j'accepte la commission, et j'exécuterai vos ordres ; bien résolu ou de signaler mon courage par la prise du camp, ou de mourir glorieusement si le sort des armes ne seconde pas mon entreprise. Et vous, chers compagnons de mes travaux, si vous apprenez ma mort, je vous conjure de rendre témoignage devant nos citoyens, que ma vertu et la sincérité avec laquelle j'ai dit mon sentiment, ont été la cause de ma perte. » XXXVII. Ayant répondu de la sorte au consul, il verse quelques larmes, il dit adieu à tous ses amis, à la tête de ses huit cents hommes, accablés de tristesse, baignés de larmes, pénétrés de douleur, il part dans le moment, il va se jeter entre les bras d'une mort certaine. Toute l'armée est touchée de compassion, et perd l'espérance de revoir jamais un seul de ces braves.





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Dernière mise à jour : 20/08/2009