HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

τὸ



Texte grec :

[10,42] Τῇ δ´ ἑξῆς ἡμέρᾳ παραλαβόντες οἱ δήμαρχοι τοὺς ἐπιφανεστάτους τῶν δημοτικῶν ἐσκόπουν, ὅ τι χρήσονται τοῖς πράγμασι, κοινὸν μὲν τοῦτο καὶ παρὰ πάντων ὁμολογούμενον εἰληφότες, τὸ μὴ τοὺς ὑπάτους ἄγειν ὑπὸ τὴν δίκην, ἀλλὰ τοὺς ὑπηρετοῦντας αὐτοῖς ἰδιώτας, ὧν κολαζομένων ἔμελλε τοῖς πολλοῖς τῶν πολιτῶν ἐλάττων ἔσεσθαι λόγος, ὥσπερ ὁ Σίκκιος ὑπετίθετο· περὶ δὲ τοῦ πλήθους τῶν ὑπὸ τὰς αἰτίας ἀχθησομένων ὅσον εἶναι χρή, καὶ περὶ τοῦ ὀνόματος ὃ θήσονται τῇ δίκῃ, καὶ μάλιστα περὶ τοῦ τιμήματος πηλίκον ἔσται τὸ μέγεθος, ἐπιμελῆ ποιούμενοι ζήτησιν. οἱ μὲν οὖν χαλεπώτεροι τὰς φύσεις ἐπὶ τὸ μεῖζόν τε καὶ φοβερώτερον ἅπαντα ταῦτα προάγειν παρῄνουν, οἱ δ´ ἐπιεικέστεροι τοὐναντίον ἐπὶ τὸ μετριώτερον καὶ φιλανθρωπότερον, ὁ δὲ ταύτης ἡγούμενος τῆς γνώμης καὶ πείσας αὐτοὺς ἦν Σίκκιος, ὁ τοὺς ἐν τῷ δήμῳ περὶ τῆς κληρουχίας διελθὼν λόγους. ἔδοξε δ´ οὖν αὐτοῖς τὸ μὲν ἄλλο πλῆθος τῶν πατρικίων ἐᾶσαι, Κλοιλίους δὲ καὶ Ποστομίους καὶ Σεμπρωνίους ἐπὶ τὸν δῆμον ἄγειν, ὧν ἔπραξαν ὑφέξοντας δίκας· ἐγκαλεῖν δ´ αὐτοῖς, ὅτι τῶν ἱερῶν νόμων, οὓς περὶ τῶν δημάρχων ἐκύρωσεν ἡ βουλὴ καὶ ὁ δῆμος, οὐθενὶ δεδωκότων ἐξουσίαν ἀναγκάζειν τοὺς δημάρχους ὑπομένειν τι τῶν ἀβουλήτων ὥσπερ τοὺς ἄλλους πολίτας, ἐκεῖνοι κατασχόντες αὐτοὺς ἐκώλυσαν ἐπὶ τέλος ἄγειν τὴν περὶ τοῦ νόμου διάγνωσιν. τίμημα δ´ ἐφάνη ταῖς δίκαις ὁρίσαι μήτε θάνατον μήτε φυγὴν μήτ´ ἄλλο ἐπίφθονον μηδέν, ἵνα μὴ τοῦτ´ αὐτοῖς γένηται σωτηρίας αἴτιον, ἀλλὰ τὰς οὐσίας αὐτῶν ἱερὰς εἶναι Δήμητρος, τὸ μετριώτατον ἐκλεξαμένοις τοῦ νόμου μέρος. ἐγίνετο ταῦτα, καὶ παρῆν ὁ χρόνος, ἐν ᾧ τὰς κατὰ τῶν ἀνδρῶν ἔδει συντελεῖσθαι δίκας. τοῖς δ´ ὑπάτοις καὶ τῶν ἄλλων πατρικίων τοῖς παραληφθεῖσιν εἰς τὸ συνέδριον - ἔτυχον δ´ οἱ κράτιστοι παρακληθέντες - ἐδόκει συγχωρεῖν τοῖς δημάρχοις ἐπιτελέσαι τὰς δίκας, ἵνα μή τι μεῖζον κωλυθέντες ἐξεργάσωνται κακόν, καὶ τοῖς δημόταις ἐπιτρέπειν ἀγριαινομένοις εἰς τὰ χρήματα τῶν ἀνδρῶν ἐκχέαι τὴν χολήν, ἵνα τιθασώτεροι γένωνται τὸ λοιπόν, λαβόντες ὁποσηνοῦν παρὰ τῶν ἐχθρῶν δίκην, ἄλλως τε καὶ τῆς εἰς χρήματα ζημίας εὐδιόρθωτον ἐχούσης τοῖς πεπονθόσι τὴν συμφοράν· ὅπερ καὶ συνέβη. ἁλόντων γὰρ τῶν ἀνδρῶν ἐρήμους τὰς δίκας, ὅ τε δῆμος ἀγριαινόμενος ἐπαύσατο, καὶ τοῖς δημάρχοις ἐδόκει τις ἀποδεδόσθαι μετρία καὶ πολιτικὴ βοήθεια, τοῖς τε ἀνδράσι τὰς οὐσίας οἱ πατρίκιοι παρὰ τῶν ὠνησαμένων ἐκ τοῦ δημοσίου τῆς ἴσης λυσάμενοι τιμῆς ἀπέδοσαν. καὶ τὰ μὲν κατεπείγοντα δεινὰ τοῦτον τὸν τρόπον χρησαμένων τοῖς πράγμασιν αὐτῶν διελέλυτο.

Traduction française :

[10,42] XXVI. Le lendemain, les tribuns avec les plus notables des plébéiens délibérèrent sur les mesures qu'ils devaient garder dans les conjonctures présentes. Tous furent d'avis de ne point citer les consuls au tribunal du peuple, mais seulement ceux qui leur avaient prêté les mains ; parce que n'étant que des personnes privées, la plupart des citoyens, comme l'avait remarqué Siccius, s'embarrasseraient fort peu qu'on procédât pour les punir. On agita quel nombre de coupables on devait accuser, de quel nom on pouvait qualifier leur crime, et de quelle peine on les punirait. Les esprits naturellement emportés, voulaient qu'on usât de la dernière rigueur, pour réprimer les séditieux par la crainte de la punition. Les plus doux au contraire, prétendaient qu'on ne devait pas passer les bornes de l'humanité et de la modération. Siccius qui avait fait un discours devant le peuple sur la distribution des terres, ouvrit ce dernier avis, et le fit goûter aux autres. Enfin après avoir longtemps délibéré, il fut résolu qu'on laisserait en repos les autres patriciens ; qu'on ne citerait devant le peuple que les Clélius, les Postumius et les Sempronius, pour y rendre compte de leurs actions ; qu'on leur ferait leur procès pour avoir empêché les magistrats plébéiens de proposer et de confirmer la loi agraire ; et qu'on les déclarerait criminels et infracteurs des saintes lois confirmées par le sénat et par le peuple, qui défendaient expressément à toutes personnes d'user de violence envers les tribuns, et de les traiter comme de simples citoyens. A l'égard du châtiment, on fut d'avis de ne les pas punir de mort, ni d'exil, ni d'aucune autre peine qui pût paraître trop odieuse, de peur que la trop grande rigueur ne fournît aux patriciens un prétexte spécieux pour les tirer d'affaire. Il fut donc résolu qu'on consacrerait leurs biens à Cérès, c'était la plus douce de toutes punitions prescrites par les lois. XXVII. Toutes ces choses ainsi réglées, le jour qu'on devait procéder contre les coupables, les consuls et les patriciens les plus distingués par leur mérite, se rendirent à l'assemblée du sénat, car on avait exhorté les meilleures têtes de s'y trouver. On délibéra, on vint aux voix. La pluralité fut pour laisser agir les tribuns, de peur que si on les contredisait, ils n'excitassent de plus grands troubles. On convint aussi de permettre au peuple mutiné de décharger sa colère sur les biens des accusés, dans l'espérance qu'après s'être vengé à son plaisir par la condamnation de ses ennemis, il deviendrait enfin plus doux et plus traitable dans la suite. On prit ce parti d'autant plus volontiers, que les prétendus coupables n'étant punis qu'en leurs biens, il leur serait facile de s'en relever. Le sénat ne fut point trompé dans son espérance, ce qu'il s'était promis arriva effectivement. Les accusés n'ayant point comparu, on les condamna par défaut, la colère du peuple s'apaisa ; et les tribuns satisfaits s'applaudirent de leur réussite, parce qu'ils se croyaient par ce moyen plus affermis dans leurs pouvoirs, et plus autorisés à secourir le peuple opprimé. Les patriciens de leur côté, ne furent pas moins contents : ils rachetèrent les biens de ceux qui avaient été condamnés, et les leur rendirent après avoir payé aux acquéreurs la somme qu'ils avaient déboursée en les achetant du public. Par une conduite si sage, ils détournèrent les malheurs dont la république était alors menacée





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Dernière mise à jour : 20/08/2009