HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

ὀρθῶς



Texte grec :

[10,33] Ὁ δὲ μετὰ τοῦτον, ἐν ᾧ τὴν ὕπατον ἀρχὴν παρειλήφεσαν Τίτος Ῥωμίλιος καὶ Γάιος Οὐετούριος, δήμαρχοι δ´ ἦσαν οἱ περὶ Λεύκιον Ἰκίλλιον τὸ δεύτερον ἄρχειν ἑξῆς αἱρεθέντες, οὐχ ἁπλοῦς, ἀλλὰ ποικίλος τις ἐγένετο καὶ μεγάλων μεστὸς πραγμάτων. ἥ τε γὰρ πολιτικὴ στάσις ἤδη μεμαράνθαι δοκοῦσα ὑπὸ τῶν δημάρχων πάλιν ἀνεκινεῖτο, καὶ πόλεμοί τινες ἐκ τῶν ἀλλοεθνῶν ἀνέστησαν, οἳ κακὸν μὲν οὐθὲν διαθεῖναι τὴν πόλιν ἠδυνήθησαν, οὐ μικρὰν δὲ ὠφέλειαν τὸ στασιάζον ἀνελόντες ἐξ αὐτῆς. ἐγκύκλιον γὰρ δὴ τοῦτο καὶ ἐν ἔθει ἦν ἤδη τῇ πόλει πολεμουμένῃ μὲν ὁμονοεῖν, εἰρήνην δὲ ἀγούσῃ στασιάζειν. τοῦτο συνιδόντες ἅπαντες οἱ τὰς ὑπάτους ἀρχὰς παραλαβόντες κατ´ εὐχὰς μὲν εἴ τις ἔξωθεν ἐπανασταίη πόλεμος ἐλάμβανον· ἡσυχαζόντων δὲ τῶν ἀντιπάλων αὐτοὶ κατεσκεύαζον ἐγκλήματα καὶ προφάσεις πολέμων, ἅτε ὁρῶντες διὰ μὲν τοὺς πολέμους μεγάλην καὶ εὐδαίμονα γινομένην τὴν πόλιν, διὰ δὲ τὰς στάσεις ταπεινὴν καὶ ἀσθενῆ. οἷς ὅμοια γνόντες οἱ τότε ὕπατοι στρατιὰν ἐξάγειν ἔκριναν ἐπὶ τοὺς πολεμίους δεδοικότες, μή τι διὰ τὴν εἰρήνην ἄρξωνται ταράττειν ἀργοὶ καὶ πένητες ἄνθρωποι, τοῦτο μὲν ὀρθῶς ἰδόντες, ὅτι δεῖ περισπᾶσαι τὸν ὄχλον ἐπὶ τοὺς ἔξω πολέμους, τὸ δὲ μετὰ τοῦτο οὐκ ὀρθῶς. δέον γὰρ αὐτοὺς ὡς ἐν νοσούσῃ πόλει μετρίαις χρῆσθαι ταῖς στρατολογίαις ἐπὶ τὸ βίᾳ προσαναγκάζειν τοὺς ἀπειθοῦντας ἐτράποντο, οὔτε παραίτησιν οὔτε συγγνώμην οὐδενὶ διδόντες οὐδεμίαν, ἀλλὰ ταῖς ἐκ τῶν νόμων τιμωρίαις εἴς τε τὰ σώματα καὶ τὰς οὐσίας αὐτῶν πικρῶς χρώμενοι. ταῦτα ποιούντων αὐτῶν ἀφορμὴν αὖθις εἰλήφεσαν οἱ δήμαρχοι τοῦ δημαγωγεῖν τὰ πλήθη· καὶ συναγαγόντες εἰς ἐκκλησίαν τά τ´ ἄλλα τῶν ὑπάτων κατεβόων, καὶ ὅτι πολλοὺς τῶν πολιτῶν ἐκέλευσαν εἰς τὸ δεσμωτήριον ἀπάγειν τὴν δημαρχικὴν ἐξουσίαν ἐπικαλεσαμένους, τῆς τε στρατολογίας ἀπολύειν ἔφασαν αὐτοὶ δὴ μόνοι ἐξουσίαν ἐκ τῶν νόμων ἔχοντες. ὡς δ´ οὐθὲν ἐπέραινον, ἀλλ´ ἐπιστρεφεστέρας ἔτι τὰς καταγραφὰς ἑώρων γινομένας, ἔργοις κωλύειν ἐπεβάλλοντο. ἀμυνομένων δὲ τῶν ὑπάτων καὶ τῷ κράτει τῆς ἀρχῆς ἐρεθισμοί τέ τινες ἐγίνοντο καὶ χειρῶν ἐπιβολαί. συνηγωνίζετο δὲ τοῖς μὲν ὑπάτοις ἡ τῶν πατρικίων νεότης, τοῖς δὲ δημάρχοις ὁ πένης καὶ ἀργὸς ὄχλος. ἐκείνην μὲν οὖν τὴν ἡμέραν παρὰ πολὺ κρείττους ἐγένοντο τῶν δημάρχων οἱ ὕπατοι, ταῖς δ´ ἑξῆς ἡμέραις πλείονος ὄχλου συρρέοντος εἰς τὴν πόλιν ἐκ τῶν ἀγρῶν, δόξαντες οἱ δήμαρχοι προσειληφέναι χεῖρα ἀξιόμαχον ἐκκλησίας τε συνεχεῖς ἐποιοῦντο καὶ τοὺς ὑπηρέτας κακῶς διακειμένους ἐκ τῶν πληγῶν ἐπεδείκνυσαν καὶ τὴν ἀρχὴν ἔλεγον ἀποθήσεσθαι, εἰ μή τις αὐτοῖς ἔσται παρὰ τοῦ δήμου βοήθεια.

Traduction française :

[10,33] CHAPITRE HUITIEME. I.  L'année suivante, on fit consuls Titus Romilius et Caius Veturius. Le tribun Lucius lcilius et ses collègues furent continués dans leur dignité. Cette année est remarquable par divers événements et par les grands troubles dont Rome fut agitée. Les tribuns rallumèrent le feu de la sédition qu'on croyait éteint et les nations voisines suscitèrent des guerres, qui loin de causer aucun dommage à la république, lui firent au contraire un très grand bien, puisqu'elles étouffèrent les séditions. C'était en effet le sort ordinaire de la ville de Rome : la concorde se rétablissait entre les citoyens, quand ils avaient une guerre sur les bras, sitôt qu'on était en paix, le flambeau de la discorde se rallumait au dedans. Accoutumés à cette triste vicissitude, tous les consuls dès qu'ils étaient entrés en charge, ne souhaitaient rien plus ardemment que d'avoir la guerre au dehors. Quand les ennemis ne remuaient point, ils cherchaient eux-mêmes des prétextes pour faire quelque expédition, et fournissaient à leurs voisins l'occasion de se soulever, persuadés par leur expérience que les guerres agrandissaient la ville de Rome et la rendaient florissante, au lieu que la paix était une source de séditions qui ne servaient qu'à la ruiner et à affaiblir ses forces. II.  Pour ne pas exposer la ville de Rome à être éternellement le théâtre des guerres intestines, les consuls de cette année résolurent de mettre des troupes en campagne, dans la crainte que si la paix durait longtemps, les citoyens oisifs n'abusassent de leur repos pour exciter de nouveaux troubles. Ils avaient raison de vouloir tenir le peuple en haleine par les guerres du dehors : mais ils exécutèrent mal leur dessein. Dans le temps qu'il fallait faire des levées de soldats par les voies de la douceur et avec modération, au lieu de ménager les citoyens d'une ville encore malade, ils usaient de violence à l'égard de ceux qui refusaient de s'enrôler: ils n'admettaient ni les excuses ni les prétextes les plus légitimes, ils faisaient agir toute la rigueur des lois, et punissaient sans indulgence les désobéissants, tant en leurs biens qu'en leurs personnes. III. Ce procédé trop rigoureux donna une nouvelle occasion aux tribuns de soulever le peuple par leurs discours. Ils convoquèrent une assemblée, déclamèrent fortement contre les consuls, et se plaignirent sur tout de ce qu'ils avaient fait traîner en prison un grand nombre de citoyens qui imploraient le secours de la puissance tribunitienne. Ils ajoutèrent enfin que par l'autorité qu'ils avaient reçue des lois, {autorité qui n'appartenait qu'aux seuls tribuns,} ils exemptaient de la milice ceux qui ne s'y portaient pas de bon cœur. Mais, voyant qu'ils ne gagnaient rien par leurs discours, et que malgré tout ce qu'ils pouvaient dire on continuait à faire des levées avec plus d'entêtement qu'auparavant, ils entreprirent de s'y opposer par la force. D'un autre côté les consuls leur résistèrent en vertu de la puissance dont ils étaient revêtus : les esprits s'aigrirent de plus en plus, et on en vint aux mains. La jeunesse patricienne prit le parti des consuls, les pauvres et la canaille paresseuse se déclarèrent pour les tribuns. Ce jour-là les consuls l'emportèrent sur les magistrats du peuple. IV. Les jours suivants, une foule de gens de la campagne s'étant rendus à la ville, les tribuns persuadés qu'ils avaient assez de partisans pour faire tête aux consuls, tiennent de fréquentes assemblées : ils font paraître devant tout le monde leurs huissiers meurtris de coups, et protestent qu'ils se démettront de leur charge si le peuple ne leur prête un prompt secours. Sur ces menaces, les plébéiens prennent avec chaleur le parti de leurs magistrats, et entrent dans leur colère. Les tribuns trouvant les esprits disposés en leur faveur, font assigner les consuls au tribunal du peuple pour rendre compte de leur conduite.





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Dernière mise à jour : 20/08/2009