HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

Ἕρνικας



Texte grec :

[10,15] Συνέβη δὲ αὐτῷ πάντων διαμαρτεῖν ὧν ἤλπισεν οὔτε δούλων αὐτομολησάντων πρὸς αὐτὸν οὔτε φυγάδων κατελθόντων οὔτε ἀτίμων καὶ καταχρέων τὸ ἴδιον κέρδος ἀντὶ τοῦ κοινῇ συμφέροντος ἀλλαξαμένων, τῆς τε ἔξωθεν ἐπικουρίας οὐ λαβούσης χρόνον ἱκανὸν εἰς παρασκευὴν τοῦ πολέμου· τρισὶ γὰρ ἢ τέτταρσι ταῖς πρώταις ἡμέραις τέλος εἰλήφει τὰ πράγματα μέγα δέος καὶ πολλὴν ταραχὴν Ῥωμαίοις παρασχόντα. ἐπεὶ γὰρ ἑάλω τὰ φρούρια, κραυγῆς ἄφνω γενομένης καὶ φυγῆς τῶν περὶ ἐκείνους οἰκούντων τοὺς τόπους, ὅσοι μὴ παραχρῆμα ἐσφάγησαν, ἀγνοοῦντες οἱ πολλοὶ τὸ δεινὸν ὅ τι ποτ´ ἦν ἁρπάσαντες τὰ ὅπλα συνέτρεχον, οἱ μὲν ἐπὶ τὰ μετέωρα χωρία τῆς πόλεως, οἱ δ´ εἰς τοὺς ἀναπεπταμένους αὐτῆς τόπους πολλοὺς σφόδρα ὄντας, οἱ δ´ εἰς τὰ παρακείμενα πεδία· ὅσοι δ´ ἡλικίας ἐν τῷ παρηκμακότι ἦσαν καὶ ῥώμης σώματος ἐν τῷ ἀδυνάτῳ, τὰ τέγη τῶν οἰκιῶν κατεῖχον ἅμα γυναιξὶν ὡς ἀπὸ τούτων ἀγωνιούμενοι πρὸς τοὺς εἰσεληλυθότας· ἅπαντα γὰρ αὐτοῖς ἐδόκει μεστὰ εἶναι πολέμου. ἡμέρας δὲ γενομένης ὡς ἐγνώσθη τὰ κεκρατημένα τῆς πόλεως φρούρια καὶ ὅστις ἦν ὁ κατέχων ἀνὴρ τοὺς τόπους, οἱ μὲν ὕπατοι προελθόντες εἰς τὴν ἀγορὰν ἐκάλουν τοὺς πολίτας ἐπὶ τὰ ὅπλα, οἱ δὲ δήμαρχοι προσκαλεσάμενοι τὸν δῆμον εἰς ἐκκλησίαν ἔλεγον, ὅτι τῷ μὲν συμφέροντι τῆς πόλεως οὐδὲν ἀξιοῦσι πράττειν ἐναντίον, δίκαιον δὲ ὑπολαμβάνουσιν εἶναι τηλικοῦτον ἀγῶνα μέλλοντα τὸν δῆμον ὑπομένειν ἐπὶ ῥητοῖς τισι καὶ διωρισμένοις ἐπὶ τὸ κινδύνευμα χωρεῖν. Εἰ μὲν οὖν, ἔφασαν λέγοντες, ὑπισχνοῦνταί τε ὑμῖν οἱ πατρίκιοι καὶ πίστεις βούλονται δοῦναι τὰς ἐπὶ θεῶν, ὅτι καταλυθέντος τοῦδε τοῦ πολέμου συγχωρήσουσιν ὑμῖν ἀποδεῖξαι νομοθέτας καὶ τὸν λοιπὸν χρόνον ἐν ἰσηγορίᾳ πολιτεύεσθαι, συνελευθερῶμεν αὐτοῖς τὴν πατρίδα· εἰ δὲ οὐθὲν ἀξιοῦσι ποιεῖν τῶν μετρίων, τί κινδυνεύομεν καὶ τὰς ψυχὰς ὑπὲρ αὐτῶν προιέμεθα μηθενὸς ἀγαθοῦ μέλλοντες ἀπολαύσεσθαι; Ταῦτα λεγόντων αὐτῶν καὶ τοῦ δήμου πειθομένου καὶ μηδὲ φωνὴν ὑπομένοντος ἀκούειν τῶν ἄλλο τι παραινούντων ὁ μὲν Κλαύδιος οὐθὲν ἠξίου δεῖσθαι τοιαύτης συμμαχίας, ἥτις οὐχ ἑκούσιος, ἀλλ´ ἐπὶ μισθῷ καὶ οὐδὲ τούτῳ μετρίῳ βοηθεῖν βούλεται τῇ πατρίδι, ἀλλ´ αὐτοὺς ἔφη τοὺς πατρικίους ἑαυτῶν σώμασι καὶ τῶν συνόντων αὐτοῖς πελατῶν ὁπλισαμένους, καὶ εἴ τι ἄλλο πλῆθος ἐθελούσιον αὐτοῖς συναρεῖται τοῦ πολέμου, μετὰ τούτων πολιορκεῖν τὰ φρούρια· ἐὰν δὲ μηδ´ οὕτως ἀξιόχρεως ἡ δύναμις αὐτοῖς εἶναι δοκῇ, Λατίνους τε καὶ Ἕρνικας παρακαλεῖν, ἐὰν δ´ ἀνάγκη, καὶ δούλοις ἐλευθερίαν ὑπισχνεῖσθαι καὶ πάντας μᾶλλον ἢ τοὺς ἐπὶ τοιούτων καιρῶν μνησικακοῦντας σφίσι παρακαλεῖν. ὁ δ´ ἕτερος τῶν ὑπάτων Οὐαλέριος ἀντέλεγε πρὸς ταῦτα οὐκ οἰόμενος δεῖν ἠρεθισμένον τὸ δημοτικὸν ἐκπολεμῶσαι τελέως τοῖς πατρικίοις, εἶξαί τε συνεβούλευε τῷ καιρῷ καὶ πρὸς μὲν τοὺς ἔξωθεν πολεμίους τά γε δίκαια ἀντιτάττειν, πρὸς δὲ τὰς πολιτικὰς διατριβὰς τὰ μέτρια καὶ εὐγνώμονα. ἐπειδὴ δὲ τοῖς πλείοσι τῶν ἐν τῷ συνεδρίῳ τὰ κράτιστα ἐδόκει λέγειν, προελθὼν εἰς τὴν ἐκκλησίαν καὶ λόγον εὐπρεπῆ διεξελθὼν τελευτῶν τῆς δημηγορίας ὤμοσεν, ἐὰν ὁ δῆμος συνάρηται μετὰ προθυμίας τοῦ πολέμου καὶ καταστῇ τὰ πράγματα τῆς πόλεως, συγχωρήσειν τοῖς δημάρχοις προθεῖναι τῷ πλήθει τὴν περὶ τοῦ νόμου διάγνωσιν, ὃν εἰσέφερον ὑπὲρ τῆς ἰσονομίας, καὶ σπουδάσειν, ὅπως ἐπὶ τῆς ἑαυτοῦ ἀρχῆς ἐπὶ τέλος ἀχθῇ τὰ δόξαντα τῷ δήμῳ. ἦν δὲ ἄρα οὐθὲν αὐτῷ πεπρωμένον ἐπιτελέσαι τῶν ὁμολογηθέντων πλησίον οὔσης τῆς τοῦ θανάτου μοίρας.

Traduction française :

[10,15] XIII. Il fut trompé dans toutes ces espérances qui avaient agréablement flatté son ambition. Ni les esclaves, ni les exilés, ni les pauvres accablés de dettes, ni le menu peuple, ne se réfugièrent point auprès de lui : il ne de trouva aucun des citoyens qui préférât son utilité particulière aux intérêts du public. Les étrangers mêmes dont il attendait de puissants secours, n'eurent pas assez de temps pour faire des préparatifs de guerre. En moins de trois ou quatre jours, toutes les affaires qui avaient jeté la crainte et le trouble parmi les Romains furent terminées. XIV.  Après que les forteresses eurent été prises, les habitants des environs que les troupes d'Erdonius n'avaient pas tués d'abord, poussèrent de grands cris, et prirent la fuite. Alors la plus grande partie du peuple court promptement aux armes, sans savoir encore quel malheur ce tumulte annonçait. Ceux-ci s'emparent des lieux les plus élevés de la ville, ceux-là se portent dans les endroits découverts qui étaient en grand nombre : les autres occupent les plaines voisines. En même temps ceux qui n'avaient plus de force, et qui étaient cassés de vieillesse, montent avec les femmes sur les toits des maisons, pour accabler de là les ennemis quand ils passeraient car on croyait que toute la ville en était déjà pleine. Dès qu'il fut jour, et qu'on eut appris quels endroits de la ville étaient déjà occupés, et par quel ennemi, les consuls se rendent à la place publique, et appellent les citoyens pour leur faire prendre les armes. XV. D'un autre côté les tribuns convoquent une assemblée du peuple : ils protestent qu'ils ne veulent pas qu'on fasse rien contre le bien public, mais qu'aussi il leur paraît juste que le peuple avant que de s'exposer à un si dangereux combat, sache précisément à quelles conditions et pour quelle récompense il doit s'y exposer. « Si donc, disaient-ils, les patriciens vous promettent et veulent s'engager par serment, que cette guerre terminée, ils vous permettront de créer des députés pour faire des lois, et que vous vivrez par la suite dans une parfaite égalité avec la noblesse, joignons nous à eux pour défendre la liberté de la patrie. Mais s'ils ne veulent rien faire de ce qui est juste, pourquoi hasarder notre vie sans espérance d'en tirer aucun avantage ? » XVI. Ce discours fait impression sur l'esprit du peuple : il ne veut plus écouter la voix de ceux qui lui parlent d'autre chose. Claudius alors prend la parole. Il dit qu'on n'a pas besoin du secours de ces citoyens qui ne de portent point à défendre leur patrie de bonne volonté, mais seulement en vue d'une récompense dont les conditions ne sont ni justes ni raisonnables. Qu'il vaut beaucoup mieux que les patriciens prennent eux-mêmes les armes, avec leurs clients et une partie du peuple qui ne refusera pas de de joindre à eux pour assiéger les forteresses. Que si ces forces ne leur paraissent pas suffisantes, ils peuvent appeler les Latins et les Herniques, ou même promettre la liberté aux esclaves s'il est nécessaire, et qu'enfin il est plus à propos de tenter tout autre moyen, que de mendier le secours de ces citoyens, qui dans des temps si fâcheux réveillent les vieilles querelles et rappellent le souvenir des anciennes injures. Mais Valerius l'autre consul était d'un avis contraire. Il prétendait qu'il ne convenait pas d'irriter le peuple de plus en plus contre les patriciens, puisqu'il ne l'était déjà que trop ; qu'il fallait céder au temps dans des conjonctures si fâcheuses, qu'avec les ennemis du dehors on pouvait user de la dernière rigueur, mais qu'on ne devait employer que la modération et la douceur envers les citoyens pour apaiser les séditions du dedans. La plupart des sénateurs approuvèrent ce dernier sentiment comme le meilleur. Valerius s'avança au milieu de l'assemblée, et après un discours grave et très sensé, il fit serment que si le peuple soutenait la guerre avec ardeur et que les affaires de la ville revinrent en meilleur état, il permettrait aux tribuns de proposer la loi au peuple pour établir l'égalité entre les citoyens, et qu'il ferait en sorte que ce que les plébéiens auraient décidé, se terminât entièrement sous son consulat. Mais étant proche de sa dernière heure, les destins ne lui permirent pas d'exécuter ses promesses.





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Dernière mise à jour : 20/08/2009