HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

τῆς



Texte grec :

[10,10] Ὅσον μὲν χρόνον οὐθὲν ἀκριβὲς ἡμῖν ἐφαίνετο τῶν προσαγγελλομένων δεινῶν, ἀλλὰ φῆμαι μετέωροι, καὶ τὸ βεβαιῶσον αὐτὰς οὐθὲν ἦν, ὠκνοῦμεν, ὦ βουλή, φέρειν τοὺς περὶ αὐτῶν λόγους εἰς μέσον, ταραχάς τε ὑποπτεύοντες ἔσεσθαι μεγάλας, οἷα εἰκὸς ἐπὶ δεινοῖς ἀκούσμασι, καὶ δι´ εὐλαβείας ἔχοντες, μὴ ταχύτερα δόξωμεν ὑμῖν βεβουλεῦσθαι μᾶλλον ἢ φρονιμώτερα. οὐ μὴν ὀλιγωρίᾳ γ´ αὐτὰ παραδόντες ἀφήκαμεν, ἀλλ´ ὅση δύναμις ἡμῖν ἦν ἐπιμελῆ ζήτησιν ἐποιούμεθα τῆς ἀληθείας. ἐπεὶ δὲ ἡ τοῦ δαιμονίου πρόνοια, ὑφ´ ἧς ἀεὶ σωζόμεθα κοινῇ, καλῶς ποιοῦσα τὰ κεκρυμμένα βουλεύματα καὶ τὰς ἀνοσίους ἐπιχειρήσεις τῶν θεοῖς ἐχθρῶν εἰς φῶς ἄγει, καὶ γράμματα πάρεστιν ἡμῖν, ἃ δεδέγμεθα νεωστὶ παρὰ ξένων εὔνοιαν ἡμῖν ἐνδεικνυμένων, οὓς ὕστερον ἀκούσεσθε, καὶ συντρέχει τε καὶ συνᾴδει τοῖς ἔξωθεν ἐπιστελλομένοις τὰ ἐνθένδε μηνυόμενα, καὶ τὰ πράγματα οὐκέτι μέλλησιν οὐδ´ ἀναβολὴν ἐν χερσὶν ὄντα ἐπιδέχεται, πρὶν εἰς τὸν δῆμον ἐξενεγκεῖν, ὑμῖν πρώτοις ὥσπερ ἐστὶ δίκαιον ἀπαγγεῖλαι διέγνωμεν αὐτά. ἴστε δὴ συνωμοσίαν ἐπὶ τῷ δήμῳ γεγενημένην ὑπ´ ἀνδρῶν οὐκ ἀφανῶν, ἐν οἷς ἐνεῖναι μέν τι λέγεται μέρος οὐ πολὺ καὶ τῶν εἰς τόδε συλλεγομένων τὸ συνέδριον πρεσβυτέρων, τὸ δὲ πλεῖστον ἐκ τῶν ἔξω τῆς βουλῆς ἱππέων, οὓς οὔπω καιρὸς οἵτινές εἰσιν ὑμῖν λέγειν. μέλλουσι δ´ οὖν, ὡς πυνθανόμεθα, σκοταίαν φυλάξαντες νύκτα κοιμωμένοις ἡμῖν ἐπιχειρεῖν, ἡνίκα οὔτε προιδεῖν τι τῶν γινομένων οὔτε φυλάξασθαι καθ´ ἓν γενόμενοι δυνάμεθα· ἐπιπεσόντες δὲ ταῖς οἰκίαις τούς τε δημάρχους ἡμᾶς κατασφάττειν καὶ τῶν δημοτῶν ἄλλους {τοὺς} ἐναντιωθέντας ποτὲ αὐτοῖς περὶ ἐλευθερίας ἢ τὸ λοιπὸν ἐναντιωσομένους. ὅταν δὲ ἡμᾶς ἐκποδὼν ποιήσωνται; τότ´ ἤδη κατὰ πολλὴν ἀσφάλειαν ἡγοῦνται διαπράξασθαι παρ´ ὑμῶν τὰ λοιπὰ ἀναιρεθῆναι διὰ κοινοῦ ψηφίσματος τὰς γενομένας ὑμῖν πρὸς τὸν δῆμον ὁμολογίας. ὁρῶντες δέ, ὅτι ξενικῆς αὐτοῖς χειρὸς εἰς τὰ πράγματα δεῖ κρύφα παρασκευασθείσης καὶ οὐδὲ ταύτης μετρίας, ἄνδρα προσειλήφασιν εἰς ταῦτα τῶν ὑμετέρων φυγάδων Καίσωνα Κοίντιον ἡγεμόνα, ὃν ἐπὶ φόνοις πολιτῶν καὶ διαστάσει τῆς πόλεως ἐξελεγχθέντα διεπράξαντό τινες τῶν ἐνθάδε μὴ δοῦναι δίκην, ἀλλ´ ἀθῷον ἀπελθεῖν ἐκ τῆς πόλεως, κάθοδόν τε πράξειν ὑπέσχηνται καὶ ἀρχὰς προτείνονται καὶ τιμὰς καὶ ἄλλους μισθοὺς τῆς ὑπουργίας. κἀκεῖνος ὑπέσχηται στρατιὰν αὐτοῖς Αἰκανῶν καὶ Οὐολούσκων ἄξειν ἐπίκουρον, ὅσης ἂν δεηθῶσιν· ἥξει τε οὐκ εἰς μακρὰν αὐτὸς μὲν ἐπαγόμενος τοὺς εὐτολμοτάτους κρύφα κατ´ ὀλίγους εἰσάγων καὶ σποράδας, ἡ δ´ ἄλλη δύναμις, ὅταν οἱ τοῦ δήμου προεστηκότες ἡμεῖς διαφθαρῶμεν, ἐπὶ τὸ ἄλλο πλῆθος τῶν πενήτων χωρήσει, ἐάν τινες ἄρα περιέχωνται τῆς ἐλευθερίας. ταῦτ´ ἐστίν, ἃ βεβούλευνται ὑπὸ σκότους καὶ μέλλουσι δρᾶν, ὦ βουλή, δεινὰ καὶ ἀνόσια ἔργα, οὔτε θεῖον φοβηθέντες χόλον οὔτε ἀνθρωπίνην ἐντραπέντες νέμεσιν.

Traduction française :

[10,10] « Tandis que les maux qu'on nous annonçaient n'étaient pas certain, et qu'ils n'avaient pour fondement que des bruits en l'air qui demandaient confirmation, nous avons, Messieurs, toujours différé à vous en parler, dans la crainte d'exciter de grands troubles, qui sont les suites inévitables des nouvelles fâcheuses. Nous appréhendions d'ailleurs que dans les démarches que nous aurions pu faire avant un plus ample éclaircissement, il ne vous parût plus de précipitation que de prudence. Nous n'avons pas cru néanmoins devoir mépriser les maux qui nous menaçaient et sur les avis qu'on nous a donnés, nous avons mis toute notre application à faire d'exactes recherches pour découvrir la vérité. Mais puisque la providence divine qui ne cesse de conserver cette république, nous découvre aujourd'hui par une bonté particulière les desseins cachés et les entreprises impies des ennemis des dieux ; puisque nous venons de recevoir des lettres de la part des étrangers qui nous aiment, comme vous l'allez voir tout à l'heure, enfin, puisque ce qui se passe dans Rome est entièrement conforme à ce qu'on nous mande de dehors, et que des affaires si pressantes ne souffrent plus aucun retardement : nous nous croyons obligés de commencer par vous avertir de la conspiration, avant que  d'en informer le peuple. V. Sachez donc qu'on a tramé une conjuration contre le peuple, qu'elle a été faite par des gens de nom, parmi lesquels on prétend qu'il y a quelques-uns, des anciens qui sont ici assemblés, avec un grand nombre de chevaliers qui ne sont pas encore reçus dans le sénat et qu'il n'est pas temps de nommer. Ils doivent, à ce qu' on nous a dit, prendre le temps de quelque nuit obscure pour nous attaquer endormis dans nos maisons, lorsque nous serons hors d'état ou de prendre les mesures nécessaires, ou de nous rallier pour nous défendre. Leur dessein est de fondre sur nous les armes à la main, d'égorger les tribuns, et de répandre sans exception le sang de tous les plébéiens, qui pour conserver la liberté de la patrie, se sont déjà opposés, ou pourraient dans la suite s'opposer à leurs entreprises pernicieuses. Ils se flattent que délivrés de nous, il leur sera facile de vous engager à rompre d'un commun accord le traité que vous avez fait avec le peuple. Mais voyant que pour venir à bout de leur entreprise, il était nécessaire de s'assurer secrètement d'une puissante armée de troupes étrangères, ils ont pris pour leur général Caeson Quintius un de nos exilés. Quelques-uns de ceux qui sont dans cette assemblée, non contents d'avoir soustrait à la punition ce patricien convaincu de meurtre et souillé du sang des citoyens, l'ont fait évader de Rome. Aujourd'hui ils veulent le rappeler, ils lui font espérer des dignités, ils lui offrent des honneurs et autres récompenses, s'il les sert bien dans leurs desseins. De son côté, il leur a promis de leur amener autant de troupes des Aeques et des Volsques qu'il leur en faudra. Bientôt il doit venir en personne à la tête des soldats les plus déterminés, qu'il a dessein de faire entrer dans Rome en cachette, les uns après les autres, et par différents endroits. Le reste de l'armée attendra qu'on ait égorgé les tribuns, pour faire main basse sur le reste du pauvre peuple, en cas que quelqu'un soit assez hardi pour défendre sa liberté. Voilà, Sénateurs, les projets impies et l'horrible conspiration qu'ils doivent exécuter pendant les ténèbres de la nuit, sans craindre ni la colère des dieux, ni l'indignation des hommes.





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Dernière mise à jour : 20/08/2009