HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

Chapitre 31

  Chapitre 31

[10,31] Τῷ δ´ ἑξῆς ἔτει Μάρκου Οὐαλερίου καὶ Σπορίου Οὐεργινίου τὴν ὑπατείαν ἐχόντων στρατιὰ μὲν ὑπερόριος οὐδεμία ἐξῆλθε Ῥωμαίων, πολιτικὰ δέ τινα προσκρούσματα τοῖς δημάρχοις πρὸς τοὺς ὑπάτους συνέστη πάλιν, ἐξ ὧν ἔσχον οἱ δήμαρχοι παρασπάσαντές τι τῆς ὑπατικῆς δυναστείας. τὸν μὲν γὰρ ἔμπροσθεν χρόνον ἐκκλησίας μόνον ἦσαν οἱ δήμαρχοι κύριοι, βουλὴν δὲ συνάγειν γνώμην ἀγορεύειν οὐκ ἐξῆν αὐτοῖς, ἀλλ´ ἦν τῶν ὑπάτων τοῦτο τὸ γέρας. οἱ δὲ τότε δήμαρχοι πρῶτοι συγκαλεῖν ἐπεβάλοντο τὴν βουλὴν Ἰκιλλίου τὴν πεῖραν εἰσηγησαμένου, ὃς ἡγεῖτο μὲν τοῦ ἀρχείου, δραστήριος δέ τις ἦν ἀνὴρ καὶ ὡς Ῥωμαῖος εἰπεῖν οὐκ ἀδύνατος. εἰσέφερε γάρ τι καὶ οὗτος πολίτευμα καινὸν ἀξιῶν ἀπομερισθῆναι τοῖς δημόταις τόπον εἰς οἰκιῶν κατασκευὰς τὸν καλούμενον Αὐεντῖνον. ἔστι δὲ λόφος ὑψηλὸς ἐπιεικῶς, οὐκ ἐλάττων δώδεκα σταδίων τὴν περίμετρον, ἐμπεριεχόμενος τῇ πόλει, ὃς οὐχ ἅπας τότε ᾠκεῖτο, ἀλλ´ ἦν δημόσιός τε καὶ ὕλης ἀνάπλεως. τοῦτο τὸ πολίτευμα εἰσάγων δήμαρχος τοῖς τότε ὑπάτοις καὶ τῇ βουλῇ προσῄει δεόμενος τὸν ἐπ´ αὐτῷ γραφέντα νόμον προβουλεῦσαί τε καὶ εἰς τὸν δῆμον ἐξενεγκεῖν. ἀναβαλλομένων δὲ καὶ παρελκόντων τῶν ὑπάτων τὸν χρόνον πέμψας τὸν ὑπηρέτην ὡς αὐτοὺς ἐκέλευσεν ἐπὶ τὴν ἀρχὴν ἀκολουθεῖν καὶ τὴν βουλὴν συγκαλεῖν. ἐπεὶ δὲ τῶν ῥαβδούχων τις ἀπήλασε τὸν ὑπηρέτην κελευσθεὶς ὑπὸ τῶν ὑπάτων, ἀγανακτήσας Ἰκίλλιος καὶ οἱ συνάρχοντες αὐτοῦ, συνέλαβον τὸν ῥαβδοῦχον καὶ ἀπῆγον ὡς ῥίψοντες κατὰ τῆς πέτρας. οἱ δὲ ὕπατοι βιάσασθαι μὲν τὸν ἀγόμενον ἀφελέσθαι, καίτοι δεινὰ δοκοῦντες ὑβρίσθαι, ἀδύνατοι ἦσαν, ἐπεκαλοῦντο δὲ τὴν ἐκ τῶν ἄλλων δημάρχων βοήθειαν. οὐθὲν γὰρ τῶν πραττομένων ὑπὸ τῆς ἀρχῆς ἐκείνης ἐπισχεῖν κωλῦσαι τῶν ἄλλων τινὶ ἔξεστιν, ἀλλ´ ἑτέρου δημάρχου τοῦτ´ ἐστὶ τὸ κράτος. τοῖς δ´ ἄρα πᾶσιν ἦν ταῦτα κατ´ ἀρχὰς δεδογμένα μήτ´ εἰσηγήσασθαί τινα καινὸν πολίτευμα μηθὲν ἐφ´ ἑαυτοῦ βαλόμενον, ἐὰν μὴ πᾶσι τὸ αὐτὸ δοκῇ, μήτε ἐναντιωθῆναί τινα τοῖς πραττομένοις, ὅς´ ἂν αἱ πλείους γνῶμαι δοκιμάσωσι· καὶ περὶ τούτων εὐθὺς ἅμα τῷ παραλαβεῖν τὴν ἀρχὴν ἱερὰ θύσαντες ὅρκους ἔδοσαν ἀλλήλοις· οὕτως οἰόμενοι μάλιστα τὸ τῆς δημαρχίας ἀκατάλυτον ἔσεσθαι κράτος, ἐὰν τὸ στασιάζον ἐξ αὐτῆς ἀναιρεθῇ. τοῦτο δὴ φυλάττοντες τὸ συνωμόσιον εἶπον ἀπάγεσθαι τὸν φύλακα τῆς ἀρχῆς τῶν ὑπάτων, κοινὴν ἁπάντων εἶναι λέγοντες τὴν γνώμην, οὐ μὴν διέμεινάν γ´ ἐπὶ τῆς ὀργῆς, ἀλλὰ τοῖς πρεσβυτάτοις τῶν ἐκ τοῦ συνεδρίου παραιτουμένοις τὸν ἄνδρα ἀφῆκαν, τόν τε φθόνον ὑφορώμενοι τοῦ πράγματος, ὅτι πρῶτοι ἔμελλον θανάτῳ ζημιῶσαι τὸν ἄνδρα τὸ κελευσθὲν ὑπὸ τῶν ἀρχόντων ποιήσαντα, καὶ δεδοικότες, μὴ ἀπὸ ταύτης τῆς προφάσεως εἰς ἀπόνοιαν ἀναγκασθῶσιν οἱ πατρίκιοι τραπέσθαι. [10,31] CHAPITRE SEPTIEME. I.  L'année suivante sous le consulat de Marcus Valerius et de Spurius Virginius, les Romains ne mirent point de troupes en campagne : mais les disputes se rallumèrent entre les consuls et les tribuns au grand désavantage de la puissance consulaire. Jusqu'alors les tribuns n'avaient été maitres que des assemblées du peuple : il ne leur était pas permis de convoquer le sénat, ni d'y dire leur avis ; cet honneur n'appartenait qu'aux consuls. Les tribuns de cette année furent les premiers qui usurpèrent cette autorité. Icilius, homme adroit et très éloquent, qui était à la tête de leur collège, conçut une entreprise si hardie. Il osa même introduire de nouveaux règlements, et demanda qu'on accordât au peuple le mont Aventin pour y bâtir des maisons. C'est une colline médiocrement haute, située dans l'enceinte des murs de Rome : elle n'a pas moins de douze stades de circuit. Dans ce temps-là elle n'était pas habitée toute entière. C'était une place qui appartenait au public et qui était couverte d'un bois épais. II. Pour faire passer un règlement si nouveau, le tribun va trouver et les consuls de cette année et le sénat. Il les prie d'examiner la loi qu'il a faite à ce sujet, et d'en renvoyer la connaissance au peuple. Comme les consuls différaient de jour en jour pour gagner du temps, il les somme par un huissier de comparaître devant le collège des tribuns et d'assembler le sénat. Ceux-ci ordonnent à un de leurs licteurs de repousser violemment l'huissier. Alors Icilius et ses collègues entrent en fureur : ils se saisissent du licteur et l'entraînent pour le précipiter du haut de la roche Tarpéienne. III. Les consuls piqués au vif de l'insulte qu'on leur fait en la personne de leur licteur, n'osent pas néanmoins user de violence pour l'arracher d'entre les mains des magistrats du peuple. Ils se contentent d'invoquer le secours des autres tribuns, car il n'est permis à personne d'arrêter ou d'empêcher ce qui est fait par l'ordre des magistrats plébéiens, à moins que quelqu'un de leur collège n'y mette opposition. Mais les tribuns depuis longtemps avaient pris des mesures pour prévenir cet artifice des consuls. Ils étaient convenus ensemble qu'aucun d'eux n'introduirait un nouveau règlement par son autorité particulière et sans l'approbation de tout le collège, qu'un tribun ne pourrait s'opposer à ce que feraient les autres, et qu'une décision confirmée à la pluralité des voix, serait pour chacun d'eux une loi inviolable. Voila les régies qu'ils s'étaient prescrites d'abord en entrant en charge, et dans les sacrifices ils avaient confirmé cette convention par un serment solennel ; persuadés que pour mettre hors d'atteinte et pour rendre inviolable la dignité tribunitienne, il n'y avait point de moyen plus efficace que de retrancher de leur corps, toute semence de division et de bannir la mésintelligence. Pour garder les lois de cette convention, les tribuns protestaient que c'était du commun avis de tout le corps qu'ils avaient arrêté le licteur des consuls. Leur colère néanmoins ne dura pas longtemps: bientôt après ils relâchèrent le coupable à la sollicitation des sénateurs les plus respectables par leur âge, soit dans la crainte de s'attirer la haine publique, s'ils commençaient les premiers à punir de mort un homme qui n'avait point fait d'autre crime que d'obéir aux consuls, soit qu'ils appréhendassent qu'une violence si marquée, ne jetât les patriciens dans un désespoir furieux, et ne les mît pour ainsi dire, dans la nécessité de tout entreprendre.


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Dernière mise à jour : 20/08/2009