HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

Chapitre 21

  Chapitre 21

[10,21] Ἀποδοὺς δὲ τοῖς Τυσκλάνοις τὴν πόλιν Φάβιος περὶ δείλην ὀψίαν ἀνίστησι τὴν στρατιάν. καὶ ὡς εἶχε τάχους ἤλαυνεν ἐπὶ τοὺς πολεμίους, ἀκούων περὶ πόλιν Ἀλγιδὸν ἀθρόας εἶναι τάς τε Οὐολούσκων καὶ τὰς Αἰκανῶν δυνάμεις. ποιησάμενος δὲ δι´ ὅλης νυκτὸς σύντονον ὁδὸν ὑπ´ αὐτὸν τὸν ὄρθρον ἐπιφαίνεται τοῖς πολεμίοις ἐστρατοπεδευκόσιν ἐν πεδίῳ καὶ οὔτε τάφρον περιβεβλημένοις οὔτε χάρακα, ὡς ἐν οἰκείᾳ τε γῇ καὶ καταφρονήσει τοῦ ἀντιπάλου. παρακελευσάμενος δὲ τοῖς ἀμφ´ αὐτὸν ἀγαθοῖς ἀνδράσι γίνεσθαι πρῶτος εἰσελαύνει μετὰ τῶν ἱππέων εἰς τὴν τῶν πολεμίων παρεμβολήν, καὶ οἱ πεζοὶ συναλαλάξαντες εἵποντο· τῶν δ´ οἱ μὲν ἔτι κοιμώμενοι ἐφονεύοντο, οἱ δ´ ἀρτίως ἀνεστηκότες καὶ πρὸς ἀλκὴν ἐπιχειροῦντες τραπέσθαι, οἱ δὲ πλείους φεύγοντες ἐσκεδάννυντο. ἁλόντος δὲ τοῦ στρατοπέδου κατὰ πολλὴν εὐπέτειαν ἐπιτρέψας τοῖς στρατιώταις τὰ χρήματα ὠφελεῖσθαι καὶ τὰ σώματα πλὴν ὅσα Τυσκλάνων ἦν, οὐ πολὺν ἐνταῦθα διατρίψας χρόνον ἐπὶ τὴν Ἐχετράνων πόλιν ἦγε τὴν δύναμιν, τότε ἦν τοῦ Οὐολούσκων ἔθνους ἐπιφανεστάτη τε κἀν τῷ κρατίστῳ μάλιστα τόπῳ κειμένη. στρατοπεδεύσας δὲ πλησίον τῆς πόλεως ἐπὶ πολλὰς ἡμέρας κατ´ ἐλπίδα τοῦ προελεύσεσθαι τοὺς ἔνδον εἰς μάχην, ὡς οὐδεμία ἐξῄει στρατιά, τὴν γῆν αὐτῶν ἐδῄου ἀνθρώπων μεστὴν οὖσαν καὶ βοσκημάτων. οὐ γὰρ ἔφθασαν ἀνασκευασάμενοι τὰ ἐκ τῶν ἀγρῶν αἰφνιδίου γενηθείσης αὐτοῖς τῆς ἐφόδου. ἐφεὶς δὲ καὶ ταῦτα τοῖς στρατιώταις διαρπάζειν Φάβιος καὶ πολλὰς ἐν τῇ προνομῇ διατρίψας ἡμέρας ἀπῆγεν ἐπ´ οἴκου τὴν δύναμιν. δ´ ἕτερος τῶν ὑπάτων Κορνήλιος ἐπὶ τοὺς ἐν Ἀντίῳ Ῥωμαίους τε καὶ Οὐολούσκους ἐλαύνων ἐπιτυγχάνει στρατιᾷ πρὸ τῶν ὁρίων αὐτὸν ὑποδεχομένῃ. παραταξάμενος δὲ αὐτοῖς καὶ πολλοὺς μὲν φονεύσας, τοὺς δὲ λοιποὺς τρεψάμενος ἀγχοῦ τῆς πόλεως κατεστρατοπέδευσεν. οὐ τολμώντων δὲ τῶν ἐκ τῆς πόλεως οὐκέτι χωρεῖν εἰς μάχην πρῶτον μὲν τὴν γῆν αὐτῶν ἔκειρεν, ἔπειτα τὴν πόλιν ἀπετάφρευε καὶ περιεχαράκου. τότε δὴ πάλιν ἀναγκασθέντες ἐξῆλθον ἐκ τῆς πόλεως πανστρατιᾷ, πολὺς καὶ ἀσύντακτος ὄχλος, καὶ συμβαλόντες εἰς μάχην ἔτι κάκιον ἀγωνισάμενοι κατακλείονται τὸ δεύτερον εἰς τὴν πόλιν, αἰσχρῶς καὶ ἀνάνδρως φεύγοντες. δ´ ὕπατος οὐδεμίαν αὐτοῖς ἀναστροφὴν ἔτι δοὺς κλίμακας προσέφερε τοῖς τείχεσι καὶ κριοῖς ἐξέκοπτε τὰς πύλας. ἐπιπόνως δὲ καὶ ταλαιπώρως τῶν ἔνδον ἀπομαχομένων οὐ πολλὰ πραγματευθεὶς κατὰ κράτος αἱρεῖ τὴν πόλιν. χρήματα μὲν οὖν αὐτῶν, ὅσα χρυσὸς καὶ ἄργυρος καὶ χαλκὸς ἐνῆν, εἰς τὸ δημόσιον ἐκέλευσεν ἀναφέρειν, ἀνδράποδα δὲ τοὺς ταμίας παραλαμβάνοντας καὶ τὰ λοιπὰ λάφυρα πωλεῖν· τοῖς δὲ στρατιώταις ἐσθῆτα καὶ τροφὰς καὶ ὅς´ ἄλλα τοιαῦτα ἐδύναντο ὠφελεῖσθαι ἐπέτρεψεν. ἔπειτα διακρίνας τῶν τε κληρούχων καὶ τῶν ἀρχαίων Ἀντιατῶν τοὺς ἐπιφανεστάτους τε καὶ τῆς ἀποστάσεως αἰτίους - ἦσαν δὲ πολλοί - ῥάβδοις τε ᾐκίσατο μέχρι πολλοῦ καὶ τοὺς αὐχένας αὐτῶν ἐκέλευσεν ἀποτεμεῖν. ταῦτα διαπραξάμενος ἀπῆγε καὶ αὐτὸς ἐπ´ οἴκου τὴν δύναμιν. τούτοις βουλὴ τοῖς ὑπάτοις προσιοῦσί τε ἀπήντησε καὶ θριάμβους ἀμφοτέροις καταγαγεῖν ἐψηφίσατο· καὶ πρὸς Αἰκανοὺς πρεσβευσαμένους ὑπὲρ εἰρήνης ἐποιήσατο συνθήκας περὶ καταλύσεως τοῦ πολέμου, ἐν αἷς ἐγράφη, πόλεις τε καὶ χώρας ἔχοντας Αἰκανούς, ὧν ἐκράτουν, ὅτε αἱ σπονδαὶ ἐγίνοντο, Ῥωμαίοις εἶναι ὑπηκόους, ἄλλο μὲν ὑποτελοῦντας μηθέν, ἐν δὲ τοῖς πολέμοις συμμαχίαν ἀποστέλλοντας ὁσηνδήποτε, ὥσπερ καὶ οἱ ἄλλοι σύμμαχοι. καὶ τὸ ἔτος τοῦτο ἐτελεύτα. [10,21] V. Fabius ayant rendu la ville aux Tusculans, décampa sur le soir et marcha aux ennemis avec toute la diligence possible ; car il avait appris que toutes les forces des Volsques et des Aeques étaient auprès de la ville d'Algide. Après avoir marché toute la nuit sans discontinuer, il se montra sur le point du jour aux ennemis. Ils étaient campés à découvert dans la plaine, sans fossés et sans retranchements, parce qu'ils étaient sur leurs propres terres et qu'ils méprisaient l'ennemi. Sitôt qu'il les aperçoit, ayant exhorté ses soldats à se comporter en gens de cœur, il fond sur leur camp à la tête de sa cavalerie ; l'infanterie suit de près, elle pousse de grands cris. Les uns encore au lit sont égorgés impitoyablement. Les autres se réveillent en sursaut et courent aux armes pour de mettre en défense. L'ennemi les prévient et les passe au fil de l'épée. La plupart prennent la fuite et de dispersent de côté et d'autre. VI. Le consul ayant pris le camp sans aucune résistance,  permit au soldat de saisir {l'argent et} les prisonniers, excepté les Tusculans. Après avoir passé là quelques jours, il mène son armée à Ecetre, alors une des plus célèbres villes des Volsques, située dans un lieu avantageux. Il campe devant la place, et y reste plusieurs jours dans l'espérance que les bourgeois se présenteront pour livrer bataille. Enfin lorsqu'il voit que personne n'ose sortir, il ravage leurs campagnes. Elles étaient pleines d'hommes et de bestiaux, car les Ecetrans attaqués à l'improviste, n'avaient pas eu le temps de transporter les effets de la campagne dans un lieu de sûreté. Fabius fait encore à les troupes des largesses de ce butin, et après avoir employé plusieurs jours au pillage, il reprend le chemin de Rome à la tête de son armée. VII. Cornelius l'autre consul, qui marchait contre les Volsques et contre les Romains établis à Antium, les trouva sur les frontières où ils l'attendaient de pied ferme. Aussitôt qu'il les eût joints, il leur livra bataille, en tua un grand nombre et mit le reste en fuite. De là il va camper devant Antium. Mais les bourgeois n'osant plus sortir de leurs remparts pour tenter un second combat, il commence par désoler le plat pays et à en couper tous les arbres. Ensuite il bloque la ville, et l'environne d'un fossé et d'une palissade. Alors les ennemis obligés de sortir de leurs murailles, paraissent en grand nombre, mais fort mal en ordre. Ils livrent bataille, {mais avec moins de succès qu'auparavant.} Ils sont repoussés honteusement, et après avoir été bien battus, ils rentrent comme des lâches dans leurs remparts. Le consul ne leur donne point de relâche,  il fait dresser des échelles contre les murs, il brise les portes à coups de bélier, et fatigue tellement les assiégés par de continuelles attaques qu'il prend la ville d'assaut sans beaucoup de résistance. Tout l'argent, l'or, et le cuivre qu'il y trouve, il le fait porter au trésor public, il ordonne aux questeurs de vendre a l'encan les prisonniers et le reste du butin ; les habits, les provisions de bouche, et autres choses semblables sont abandonnés aux soldats. Il se saisit ensuite des principaux chefs de la révolte qui étaient en grand nombre, tant des Antiaces, que de ceux qui composaient la colonie Romaine, il les condamne à être honteusement battus de verges pendant un temps considérable, et leur fait trancher la tête. Après cette expédition, il revint à Rome avec son armée. VIII. Comme les consuls approchaient de la ville, le sénat sortit au devant d'eux, et leur décerna à l'un et à l'autre les honneurs du triomphe. A l'égard des Aeques qui avaient envoyé une ambassade pour demander la paix, il fit un traité avec eux, dont les conditions étaient : que les Aeques conservant les villes et les terres qu'ils avaient lors du traité, deviendraient sujets des Romains. Que cependant on ne leur imposait aucun tribut ; mais que dans les guerres qu'on aurait à soutenir, ils s'obligeaient comme les autres alliés, d'envoyer autant de troupes auxiliaires qu'on leur en demandèrent. Ainsi finit cette année.


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Dernière mise à jour : 20/08/2009