HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

Chapitre 17

  Chapitre 17

[10,17] Τοῦτο τὸ τέλος λαβόντος τοῦ λῃστρικοῦ πολέμου τὴν πολιτικὴν πάλιν ἀνερρίπιζον οἱ δήμαρχοι στάσιν ἀξιοῦντες ἀπολαβεῖν παρὰ τοῦ περιόντος ὑπάτου τὰς ὑποσχέσεις, ἃς ἐποιήσατο πρὸς αὐτοὺς τεθνηκὼς ἐν τῇ μάχῃ Οὐαλέριος ὑπὲρ τῆς εἰσφορᾶς τοῦ νόμου. δὲ Κλαύδιος μέχρι μέν τινος παρεῖλκε τὸν χρόνον τοτὲ μὲν καθαρμοὺς τῆς πόλεως ἐπιτελῶν, τοτὲ δὲ θυσίας τοῖς θεοῖς χαριστηρίους ἀποδιδούς, τοτὲ δ´ ἀγῶσι καὶ θέαις ἀναλαμβάνων τὸ πλῆθος εἰς εὐπαθείας. ὡς δ´ αἱ σκήψεις αὐτῷ πᾶσαι κατανάλωντο, τελευτῶν ἔφη δεῖν εἰς τὸν τοῦ τεθνηκότος ὑπάτου τόπον ἕτερον ἀποδειχθῆναι. τὰ μὲν γὰρ ὑφ´ ἑαυτοῦ μόνου πραχθέντα οὔτε νόμιμα οὔτε βέβαια ἔσεσθαι, τὰ δ´ ὑπ´ ἀμφοῖν ἔννομά τε καὶ κύρια. ταύτῃ διακρουσάμενος αὐτοὺς τῇ προφάσει προεῖπεν ἀρχαιρεσίων ἡμέραν, ἐν τὸν συνάρχοντα ἔμελλεν ἀποδείξειν. ἐν δὲ τῷ μεταξὺ χρόνῳ δι´ ἀπορρήτων βουλευμάτων οἱ προεστηκότες τοῦ συνεδρίου συνέθεντο κατὰ σφᾶς αὐτούς, ὅτῳ παραδώσουσι τὴν ἀρχήν. καὶ ἐπειδὴ τῶν ἀρχαιρεσίων ἐνέστη χρόνος, καὶ κῆρυξ τὴν πρώτην τάξιν ἐκάλεσεν, εἰσελθόντες εἰς τὸν ἀποδειχθέντα τόπον οἵ τ´ ὀκτωκαίδεκα λόχοι τῶν ἱππέων καὶ οἱ τῶν πεζῶν ὀγδοήκοντα τῶν τὸ μέγιστον τίμημα ἐχόντων Λεύκιον Κοίντιον Κικιννάτον ἀποδεικνύουσιν ὕπατον, οὗ τὸν υἱὸν Καίσωνα Κοίντιον εἰς ἀγῶνα θανάτου καταστήσαντες οἱ δήμαρχοι τὴν πόλιν ἠνάγκασαν ἐκλιπεῖν· καὶ οὐδεμιᾶς ἔτι κληθείσης ἐπὶ τὴν ψηφοφορίαν τάξεως - τρισὶ γὰρ ἦσαν λόχοις πλείους οἱ διενέγκαντες τὴν ψῆφον λόχοι τῶν ὑπολειπομένων - μὲν δῆμος ἀπῄει συμφορὰν βαρεῖαν ἡγούμενος, ὅτι μισῶν αὐτοὺς ἀνὴρ ἐξουσίας ὑπατικῆς ἔσται κύριος, βουλὴ δὲ ἔπεμπε τοὺς παραληψομένους τὸν ὕπατον καὶ ἄξοντας ἐπὶ τὴν ἀρχήν. ἔτυχε δὲ τηνικαῦτα Κοίντιος ἄρουράν τινα ὑπεργαζόμενος εἰς σποράν, αὐτὸς ἀκολουθῶν τοῖς σχίζουσι τὴν νειὸν βοιδίοις ἀχίτων, περιζωμάτιον ἔχων καὶ ἐπὶ τῇ κεφαλῇ πῖλον. ἰδὼν δὲ πλῆθος ἀνθρώπων εἰς τὸ χωρίον εἰσιόντων τό τε ἄροτρον ἐπέσχε καὶ πολὺν ἠπόρει χρόνον, οἵτινές τε εἶεν καὶ τίνος δεόμενοι πρὸς αὐτὸν ἥκοιεν· ἔπειτα προσδραμόντος τινὸς καὶ κελεύσαντος κοσμιώτερον ἑαυτὸν ποιῆσαι παρελθὼν εἰς τὴν καλύβην καὶ ἀμφιεσάμενος προῆλθεν. οἱ δ´ ἐπὶ τὴν παράληψιν αὐτοῦ παρόντες ἠσπάσαντό τε ἅπαντες οὐκ ἐκ τοῦ ὀνόματος, ἀλλ´ ὕπατον καὶ τὴν περιπόρφυρον ἐσθῆτα περιέθεσαν τούς τε πελέκεις καὶ τἆλλα παράσημα τῆς ἀρχῆς παραστήσαντες ἀκολουθεῖν εἰς τὴν πόλιν ἠξίουν. κἀκεῖνος μικρὸν ἐπισχὼν καὶ δακρύσας τοσοῦτον εἶπεν· Ἄσπορον ἄρα μοι τὸ χωρίον ἔσται τοῦτον τὸν ἐνιαυτόν, καὶ κινδυνεύσομεν οὐχ ἕξειν, πόθεν διατραφῶμεν. ἔπειτ´ ἀσπασάμενος τὴν γυναῖκα καὶ τῶν ἔνδον ἐπιμελεῖσθαι παραγγείλας ᾤχετο εἰς τὴν πόλιν. ταῦτα δὲ οὐχ ἑτέρου τινὸς χάριν εἰπεῖν προήχθην, ἀλλ´ ἵνα φανερὸν γένηται πᾶσιν, οἷοι τότε ἦσαν οἱ τῆς Ῥωμαίων πόλεως προεστηκότες, ὡς αὐτουργοὶ καὶ σώφρονες καὶ πενίαν δικαίαν οὐ βαρυνόμενοι καὶ βασιλικὰς οὐ διώκοντες ἐξουσίας, ἀλλὰ καὶ διδομένας ἀναινόμενοι· φανήσονται γὰρ οὐδὲ κατὰ μικρὸν ἐοικότες ἐκείνοις οἱ νῦν, ἀλλὰ τἀναντία πάντα ἐπιτηδεύοντες, πλὴν πάνυ ὀλίγων, δι´ οὓς ἕστηκεν ἔτι τὸ τῆς πόλεως ἀξίωμα καὶ τὸ σώζειν τὴν πρὸς ἐκείνους τοὺς ἄνδρας ὁμοιότητα. ἀλλὰ περὶ μὲν τούτων ἅλις. [10,17] XXI. A peine cette guerre de brigands fut-elle terminée, que les tribuns recommencèrent à jeter des semences de sédition. Ils sommèrent le consul qui restait en vie, d'exécuter les promesses qui leur avaient été faites au sujet d'une nouvelle loi par son collègue Valérius mort dans la précédente bataille. Claudius tira l'affaire en longueur pendant quelque temps, et pour les amuser, tantôt il purifiait la ville tantôt il offrait aux dieux des sacrifices d'action de grâces, tantôt il divertissait le peuple par des jeux et des spectacles. Enfin après avoir épuisé tous les prétextes, ne pouvant plus éluder leurs poursuites, il dit qu'il fallait élire un consul à la place de Valerius, que sans cela tout ce qu'il pourrait faire lui seul ne serait ni légitime ni ratifié, au lieu que ce qu'ils détermineraient tous deux d'un commun accord aurait autorité et force de loi. Ayant donc éludé les instances des tribuns par de semblables excuses, il indiqua le jour des comices dans lesquels il devait se nommer un collègue, et pendant cet intervalle les principaux du sénat délibérèrent secrètement entre eux sur le choix de celui qu'ils devaient élever au consulat. Quand le temps des comices fut venu, le héraut appela la première classe. Les dix huit centuries de cavaliers et les quatre vingt centuries des gens de pied composées des plus riches citoyens, entrèrent dans le lieu marqué, où elles élurent consul Lucius Quintius {Cincinnatus. C'était le père de ce Quintius Caeson} que les tribuns avaient fait sortir de Rome en le citant à leur tribunal pour s'y voir condamner à mort. Après cela, on n'appela point les autres classes pour donner leurs suffrages, parce que les centuries qui avaient déjà opiné l'emportaient de trois voix sur celles qui restaient. Ainsi le peuple se retira plein de tristesse, très persuadé que c'était un {grand} malheur pour lui, qu'un homme qui le haïssait, fut revêtu de la puissance consulaire. XXII. Le sénat envoya aussitôt des députés à Lucius Quintius Cincinnatus pour l'inviter à venir à Rome prendre possession de sa charge. Quintius était alors actuellement occupé à labourer son champ pour l'ensemencer : il suivait lui-même ses bœufs qui fendaient la terre, n'ayant pour tout habit que ses caleçons et un bonnet sur la tête. Quand il aperçut une foule de Romains qui entraient dans son champ, il arrêta sa charrue et fut longtemps sans savoir qui ils pouvaient être ni pourquoi ils venaient s'adresser à lui. Ensuite un de la troupe qui s'était avancé devant les autres, lui dit de se mettre dans un état plus convenable. Quintius entre dans sa chaumière, prend son habit et va au devant des envoyés. Alors ceux qui le venaient quérir, le saluent tous, non par son nom, mais en qualité de consul : ils le revêtent d'un habit de pourpre, font porter devant lui les faisceaux et autres marques de sa dignité, et le prient de venir à Rome avec eux. Quintius surpris de ce propos, reste quelque temps sans parler, enfin il rompt le silence, et répandant des larmes il leur dit : « Mon champ restera donc cette année sans être ensemencé, et nous serons en danger de ne pas avoir de quoi vivre. Ensuite il embrasse sa femme, il lui recommande d'avoir bien soin du ménage, puis il s'achemine vers la ville. XXIII.  Si j'ai rapporté ces menues circonstances, c'est pour faire voir à tout le monde quels étaient alors les magistrats de Rome, qu'ils travaillaient de leurs mains, qu'ils vivaient frugalement, qu'une juste et innocente pauvreté ne leur faisait point de peine, et que loin d'aspirer à la puissance royale ou de courir après, ils la réfutaient même quand on la leur offrait. On peut juger de là que les hommes de notre siècle différent de ces anciens en plusieurs choses, et qu'ils ont des inclinations entièrement opposées, excepté quelques-uns, mais en très petit nombre, qui soutiennent encore la dignité de cette ville et qui conservent quelque ressemblance avec ceux des premiers temps. Mais en voila assez sur cette matière.


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Dernière mise à jour : 20/08/2009