HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VIII (avec trad. française)

δίκας



Texte grec :

[8,91] Ἐπὶ τῆς τούτων ἀρχῆς Αἰκανοὶ μὲν εἰς τὴν Λατίνων χώραν ἐμβαλόντες ἀπήλασαν ἀνδράποδα καὶ βοσκήματα πολλὰ λῃστρικῇ ἐφόδῳ χρησάμενοι· Τυρρηνῶν δ´ οἱ καλούμενοι Οὐιεντανοὶ τῆς Ῥωμαίων γῆς πολλὴν ἠδίκησαν προνομαῖς. τῆς δὲ βουλῆς τὸν μὲν πρὸς Αἰκανοὺς πόλεμον εἰς ἕτερον ἀναβαλομένης χρόνον, παρὰ δὲ Οὐιεντανῶν δίκας αἰτεῖν ψηφισαμένης, Αἰκανοὶ μὲν ἐπειδὴ τὰ πρῶτα αὐτοῖς κατὰ νοῦν ἐχώρησε, καὶ οὐθεὶς ὁ κωλύσων τὰ λοιπὰ ἐφαίνετο, θράσει ἐπαρθέντες ἀλογίστῳ λῃστρικὴν μὲν οὐκέτι στρατείαν ἔγνωσαν ποιεῖσθαι, δυνάμει δὲ βαρείᾳ ἐλάσαντες ἐπὶ πόλιν Ὀρτῶνα κατὰ κράτος αἱροῦσι· καὶ διαρπάσαντες τά τ´ ἐκ τῆς χώρας καὶ τὰ τῆς πόλεως ἀπῄεσαν εὐπορίαν πολλὴν ἀγόμενοι. Οὐιεντανοὶ δὲ πρὸς τοὺς ἀπὸ τῆς Ῥώμης ἥκοντας ἀποκρινάμενοι, ὅτι οὐκ ἐξ αὐτῶν εἴησαν οἱ προνομεύοντες τὴν χώραν, ἀλλ´ ἐκ τῶν ἄλλων Τυρρηνῶν, ἀπέλυσαν τοὺς ἄνδρας οὐθὲν τῶν δικαίων ποιήσαντες· καὶ οἱ πρέσβεις ἐπιτυγχάνουσι τοῖς Οὐιεντανοῖς λείαν ἐκ τῆς αὐτῶν χώρας ἄγουσι. ταῦτα παρ´ αὐτῶν ἡ βουλὴ μαθοῦσα πολεμεῖν τ´ ἐψηφίσατο Οὐιεντανοῖς καὶ τοὺς ὑπάτους ἀμφοτέρους ἐξάγειν τὴν στρατιάν. ἐγένετο μὲν οὖν περὶ τοῦ δόγματος ἀμφιλογία, καὶ πολλοὶ ἦσαν οἱ τὸν πόλεμον οὐκ ἐῶντες ἐκφέρειν τῆς τε κληρουχίας ὑπομιμνήσκοντες τοὺς δημοτικούς, ἧς γε πέμπτον ἔτος ἐψηφισμένης ὑπὸ τοῦ συνεδρίου κενῇ πιστεύσαντες ἐλπίδι ἐξηπάτηντο, καὶ κοινὸν ἀποφαίνοντες πόλεμον, εἰ κοινῇ χρήσεται γνώμῃ πᾶσα Τυρρηνία τοῖς ὁμοεθνέσι βοηθοῦσα. οὐ μὴν ἴσχυσάν γ´ οἱ τῶν στασιαστῶν λόγοι, ἀλλ´ ἐκύρωσε καὶ ὁ δῆμος τὸ τῆς βουλῆς δόγμα τῇ Σπορίου Λαρκίου γνώμῃ τε καὶ παρακλήσει χρησάμενος. καὶ μετὰ ταῦτ´ ἐξῆγον τὰς δυνάμεις οἱ ὕπατοι· στρατοπεδευσάμενοι δὲ χωρὶς ἀλλήλων οὐ μακρὰν ἀπὸ τῆς πόλεως καὶ μείναντες ἡμέρας συχνάς, ἐπειδὴ οὐκ ἀντεξῆγον οἱ πολέμιοι τὰς δυνάμεις, προνομεύσαντες αὐτῶν τῆς γῆς ὅσην ἐδύναντο πλείστην ἀπῆγον ἐπ´ οἴκου τὴν στρατιάν. ἄλλο δ´ ἐπὶ τῆς τούτων ὑπατείας λόγου ἄξιον οὐδὲν ἐπράχθη.

Traduction française :

[8,91] IV. SOUS le consulat de Julius et de Fabius, les Eques firent irruption avec une troupe de brigands dans le pays des Latins, d'où ils enlevèrent beaucoup de bestiaux et d'esclaves. En même temps les Tyrrhéniens de la ville de Véies ravagèrent par leurs courses une partie des terres Romaines. Le sénat ordonna qu'on enverrait une ambassade aux Véiéns pour leur demander satisfaction, et différa à un autre temps à faire la guerre aux Eques. Ceux-ci voyant que leur première entreprise avait eu un heureux succès, et qu'il ne se présentait personne pour arrêter leurs brigandages, n'en devinrent que plus hardis. Leur folie alla si loin, que sans s'amuser à faire le dégât sur les terres du peuple Romain, ils se mirent en marche avec une nombreuse armée pour assiéger Ortone. Après avoir emporté cette ville de vive force, ils la pillèrent et ravagèrent ses environs, puis ils s'en retournèrent chez eux chargés d'un gros butin. A l'égard des Véiéns, ils répondirent aux ambassadeurs des Romains, que ceux qui avaient exercé des brigandages sur les terres de la république, n'étaient pas de leurs citoyens, mais des autres villes Tyrrhéniennes : ils les renvoyèrent avec cette réponse sans leur donner aucune satisfaction. Cependant comme ces ambassadeurs s'en retournaient à Rome, ils rencontrèrent un parti de Véiéns chargés du butin qu'ils avaient enlevé des terres du peuple Romain. Ils en portèrent la nouvelle au sénat, qui résolut de déclarer la guerre aux Véiéns, et de mettre une armée en campagne sous le commandement des deux consuls. Mais le décret qu'il fit à ce sujet ne fut pas trop bien reçu. Plusieurs citoyens n'étaient pas d'avis qu'on déclarât la guerre. Ils rappelaient au peuple le souvenir du partage des terres qu'on leur avait promis ; qu'il y avait cinq ans que le sénat en avait fait le décret ; que depuis ce temps-là on avait trompé les citoyens par de vaines espérances ; et qu'enfin il y avait à craindre que la guerre dont il était question, ne devînt une guerre générale, si toute la Tyrrhenie prenait la défense des Véiens. Mais ces discours séditieux n'arrêtèrent point l'exécution du décret du sénat: le peuple le confirma par ses suffrages à la persuasion de Spurius Largius. Les Consuls se mirent donc en marche, et allèrent camper séparément l'un de l'autre, proche la ville de Véies. Mais quelques jours après leur campement, l'ennemi ne se présentant point, ils pillèrent une grande étendue de pays, et s'en revinrent à Rome. Voila tout ce qui se passa de mémorable pendant leur consulat.





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Dernière mise à jour : 19/08/2009