HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VIII (avec trad. française)

Ἀλβανῶν



Texte grec :

[8,87] Ἐπειδὴ δὲ καθῆκεν ὁ τῶν ἀρχαιρεσιῶν καιρός, ὁ μὲν Αἰμίλιος ἔμεινεν ἐπὶ στρατοπέδου δι´ αἰσχύνης ἔχων ἐπὶ συμφοραῖς οὐκ εὐσχήμοσιν εἰς τὴν πόλιν εἰσελθεῖν τὸ κράτιστον ἀπολωλεκὼς τῆς στρατιᾶς. ὁ δὲ συνύπατος αὐτοῦ τοὺς ὑφ´ ἑαυτὸν ἄρχοντας ἐπὶ στρατοπέδου καταλιπὼν εἰς τὴν Ῥώμην ᾤχετο· καὶ συγκαλέσας τὸν ὄχλον ἐπὶ τὰς ἀρχαιρεσίας, οἷς μὲν ὁ δῆμος ἐβούλετο δοθῆναι τὴν ὑπατείαν ἀνδράσιν ἐκ τῶν ὑπατευκότων, οὐ προὔθηκε τὴν ψηφοφορίαν, ἐπειδὴ οὐδ´ αὐτοὶ μετῄεσαν τὴν ἀρχὴν ἑκόντες, ὑπὲρ δὲ τῶν μετιόντων τούς τε λόχους ἐκάλεσε καὶ τὰς ψήφους ἀνέδωκεν. οὗτοι δ´ ἦσαν, οὓς ἡ βουλὴ προείλετο καὶ οἷς παραγγέλλειν τὴν ἀρχὴν ἐκέλευσεν, οὐ σφόδρα τῷ δήμῳ κεχαρισμένοι. καὶ ἀπεδείχθησαν εἰς τὸν ἐπιόντα ἐνιαυτὸν ὕπατοι ὅ τε νεώτερος ἀδελφὸς τοῦ προθέντος τὰς ἀρχαιρεσίας ὑπάτου, Μάρκος Φάβιος Καίσωνος υἱός, καὶ Λεύκιος Οὐαλέριος Μάρκου υἱός, ὁ τὸν τρὶς ὑπατεύσαντα Κάσσιον κρίνας ἐπὶ τῇ τυραννίδι καὶ ἀποκτείνας. οὗτοι τὴν ἀρχὴν παραλαβόντες ὑπὲρ τῶν ἀποθανόντων ἐν τῷ πρὸς Ἀντιάτας πολέμῳ στρατιωτῶν ἠξίουν ἑτέρους καταγράφειν, ἵνα τὸ ἐλλιπὲς ἀναπληρωθῇ τῶν λόχων. καὶ δόγμα ποιησάμενοι βουλῆς προὔγραψαν ἡμέραν, ἐν ᾗ παρεῖναι τοὺς ἔχοντας ἡλικίαν στρατεύσιμον ἔδει. μετὰ τοῦτο θόρυβος ἦν πολὺς κατὰ τὴν πόλιν, καὶ λόγοι τῶν πενεστάτων στασιώδεις οὐκ ἀξιούντων οὔτε βουλῆς δόγμασιν ὑπηρετεῖν οὔτε ὑπάτων ἐξουσίᾳ πειθαρχεῖν, ὅτι τὰς περὶ τῆς κληρουχίας ὑποσχέσεις ἐψεύσαντο πρὸς αὐτούς· συνιόντες τε κατὰ πλῆθος ἐπὶ τοὺς δημάρχους ὠνείδιζον αὐτοῖς προδοσίαν καὶ κατεβόων ἐπικαλούμενοι τὴν ἐξ ἐκείνων συμμαχίαν. τοῖς μὲν οὖν ἄλλοις οὐκ ἐδόκει καιρὸς ἁρμόττων εἶναι πολέμου συνεστῶτος ὑπερορίου τὰς πολιτικὰς ἔχθρας ἀναζωπυρεῖν, εἷς δέ τις ἐξ αὐτῶν Γάϊος Μαίνιος οὐκ ἔφη προδώσειν τοὺς δημοτικούς, οὐδ´ ἐπιτρέψειν τοῖς ὑπάτοις στρατιὰν καταγράφειν, ἐὰν μὴ πρότερον ἀποδείξωσι τοὺς ὁριστὰς τῆς δημοσίας γῆς καὶ τὸ περὶ τῆς κληρουχίας ψήφισμα γράψαντες εἰς τὸν δῆμον ἐξενέγκωσιν. ἀντιλεγόντων δὲ πρὸς ταῦτα τῶν ὑπάτων καὶ πρόφασιν ποιουμένων τοῦ μηθὲν αὐτῷ συγχωρεῖν, ὧν ἠξίου, τὸν ἐν χερσὶν ὄντα πόλεμον, οὐκ ἔφη προσέξειν αὐτοῖς τὸν νοῦν, ἀλλὰ κωλύσειν ἁπάσῃ δυνάμει τὴν καταγραφήν. καὶ ἐποίει ταῦτα· οὐ μὴν ἴσχυσέ γε μέχρι τέλους. οἱ γὰρ ὕπατοι προελθόντες ἔξω τῆς πόλεως ἐν τῷ παρακειμένῳ πεδίῳ τοὺς στρατηγικοὺς δίφρους ἔθηκαν· ἐνταῦθα καὶ τὸν στρατιωτικὸν ἐποιοῦντο κατάλογον, καὶ τοὺς οὐχ ὑπακούοντας τοῖς νόμοις, ἐπειδὴ αὐτοὺς ἄγειν οὐχ οἷοί τ´ ἦσαν, εἰς χρήματα ἐζημίουν· ὅσοις μὲν χωρία ὑπῆρχεν, ἐκκόπτοντες ταῦτα καὶ τὰς αὐλὰς καθαιροῦντες· ὅσων δὲ γεωργικὸς ὁ βίος ἦν ἐν ἀλλοτρίοις κτήμασι, τούτων ἄγοντές τε καὶ φέροντες τὰ παρεσκευασμένα πρὸς τὴν ἐργασίαν ζεύγη τε βοϊκὰ καὶ βοσκήματα καὶ ὑποζύγια ἀχθοφόρα καὶ σκεύη παντοῖα, οἷς γῆ τ´ ἐξεργάζεται καὶ καρποὶ συγκομίζονται. ὁ δὲ κωλύων τὴν καταγραφὴν δήμαρχος οὐθὲν ἔτι ποιεῖν ἦν δυνατός. οὐδενὸς γάρ εἰσι τῶν ἔξω τῆς πόλεως οἱ τὴν δημαρχικὴν ἔχοντες ἐξουσίαν κύριοι· περιγέγραπται γὰρ αὐτῶν τὸ κράτος τοῖς τείχεσι, καὶ οὐδὲ ἀπαυλισθῆναι τῆς πόλεως αὐτοῖς θέμις, ὅτι μὴ πρὸς ἕνα καιρόν, ἐν ᾧ πᾶσαι θύουσιν αἱ τῆς πόλεως ἀρχαὶ κοινὴν ὑπὲρ τοῦ Λατίνων ἔθνους τῷ Διὶ θυσίαν ἐπὶ τὸ Ἀλβανῶν ὄρος ἀναβαίνουσαι. τοῦτο διαμένει μέχρι τῶν καθ´ ἡμᾶς χρόνων τὸ ἔθος, τὸ μηθενὸς εἶναι τῶν ἔξω τῆς πόλεως τοὺς δημάρχους κυρίους· καὶ δὴ καὶ τὸν ἐμφύλιον Ῥωμαίων πόλεμον τὸν ἐπὶ τῆς ἐμῆς ἡλικίας, ὃς μέγιστος τῶν πρὸ αὐτοῦ πολέμων ἐγένετο, ἡ κινήσασα πρόφασις ἐπὶ πολλαῖς ἄλλαις δόξασα μείζων εἶναι καὶ μόνη ἀποχρῶσα διαστῆσαι τὴν πόλιν ἥδε ἦν, ὅτι τῶν δημάρχων τινὲς ἐξεληλάσθαι τῆς πόλεως αἰτιώμενοι βίᾳ πρὸς τοῦ τότε κατέχοντος τὰ κατὰ τὴν Ἰταλίαν ἡγεμόνος, ἵνα μηδενὸς εἶεν ἔτι κύριοι, ἐπὶ τὸν ἐν τῇ Γαλατίᾳ τὰ στρατόπεδα κατέχοντα ὡς οὐκ ἔχοντες, ὅποι τράπωνται, κατέφυγον. ὁ δὲ τῇ προφάσει ταύτῃ χρησάμενος, ὡς ἀρχῇ δήμου παναγεῖ τὸ κράτος ἀφαιρεθείσῃ παρὰ τοὺς ὅρκους τῶν προγόνων αὐτὸς ὁσίως καὶ σὺν δίκῃ βοηθῶν αὐτός τε σὺν τοῖς ὅπλοις ἦλθεν εἰς τὴν πόλιν καὶ τοὺς ἄνδρας ἐπὶ τὴν ἀρχὴν κατήγαγε.

Traduction française :

[8,87] CHAPITRE QUATORZIEME. I. LORQUE le temps des comices pour l'élection des nouveaux consuls fut venu, Emilius resta dans son camp : il avait honte de retourner à Rome après la défaite ignominieuse où il avait perdu la meilleure partie de ses troupes. Pour son collègue, il commit la garde du sien à des officiers subalternes et se rendit à la ville. Il convoqua une assemblée pour élire les consuls, et empêcha qu'on ne donnât les suffrages à quelques consulaires que le peuple voulait nommer, mais qui ne demandaient pas le consulat de leur propre mouvement. Les centuries ne furent donc admises à donner leurs voix qu'en faveur de ceux qui avaient brigué cette charge. Ces prétendants n'étaient pas fort agréables au peuple, mais ils convenaient au sénat qui avait jeté les yeux sur eux et les avait engagés à demander le consulat. Ainsi, on élut consuls pour l'année suivante Marcus Fabius, fils de Caeson, frère cadet du consul qui présidait à l'assemblée, et Lucius Valérius, fils de Marcus, lequel avait accusé Cassius de tyrannie et l'avait fait condamner à mort quoiqu'il eût été trois fois consul. II. Ces deux magistrats entrés en charge, demandèrent qu'on levât des soldats pour remplacer ceux qui avaient été tués dans la guerre contre les Antiates, afin de rendre les compagnies complètes. Sur leur requête, le sénat fit un décret, et les consuls ordonnèrent que ceux qui étaient en âge de porter les armes, se présenteraient au jour marqué pour donner leurs noms. Cette ordonnance excita de nouveaux troubles par {toute} la ville. Les pauvres recommencèrent à tenir des discours séditieux : ils refusaient d'obéir à l'arrêt du sénat et aux ordres des consuls, parce qu'on les avait trompés après leur avoir promis la distribution des terres. Ils allaient en foule trouver les tribuns, leur reprochaient qu'ils les avaient trahis, et imploraient à grands cris leur secours contre l'oppression de la noblesse. Mais ceux-ci n'étaient pas d'avis de rallumer au-dedans le feu de la sédition, tandis qu'on était pressé par les guerres du dehors. Un d'entre eux néanmoins, appelle Caius Manius, protesta hautement qu'il ne trahirait point les plébéiens, et qu'il ne souffrirait jamais que les consuls levassent des troupes, si auparavant ils ne nommaient des commissaires pour arpenter les terres du domaine, et s'ils ne publiaient devant le peuple le sénatus-consulte qui en ordonnait la répartition. Les consuls s'opposant fortement à ses prétentions et apportant pour excuse la guerre présente qui ne leur permettait pas de satisfaire à ses demandes, il leur répondit qu'il n'écouterait point leurs discours, et qu'il ferait tous ses efforts pour les empêcher d'enrôler des soldats. Il le fit effectivement comme il l'avait dit. III. Le tribun néanmoins ne réussit pas longtemps à empêcher l'enrôlement. Les consuls étant sortis de la ville placèrent leurs sièges de généraux dans la plaine voisine, où ils y firent l'enrôlement des troupes. Quiconque refusait d'obéir aux lois, s'ils ne pouvaient le faire marcher de force , ils le punissaient par sa bourse et en ses biens. S'il avait des terres, ils y faisaient le dégât, coupaient ses arbres et rasaient ses métairies. Si c'était un laboureur qui fît valoir des terres dont il ne fut que le fermier, il lui enlevaient les instruments nécessaires pour son métier , ses bœufs, ses troupeaux, ses bêtes de charge, enfin tous les meubles et outils dont il avait besoin pour cultiver sa ferme ou pour voiturer les grains. Manius qui s'opposait à l'enrôlement ne pouvait mettre obstacle à ces voies de fait. Car les tribuns n'ont aucun pouvoir sur ce qui est hors de la ville : les murailles bornent leur juridiction, et même il ne leur est pas permis de coucher hors de Rome, si ce n'est dans le seul temps des Féries Latines, lorsque tous les magistrats de Rome offrent à Jupiter sur le mont Albain un sacrifice commun pour la nation des Latins. Cette coutume est encore aujourd'hui la même qu'autrefois , les tribuns ne sont maitres de rien hors de la ville. Et même ce fut là, à ce qu'on croit, une des principales causes de la guerre civile qu'on a vu s'allumer de notre temps parmi les Romains, et qui a été plus terrible que toutes celles qu'ils avaient eues jusqu'alors. Quelques tribuns se plaignaient que le général qui commandait alors en Italie, les avait chassés de la ville afin qu'ils n'eussent plus aucun pouvoir, se réfugièrent auprès de celui qui commandait les troupes Romaines dans les Gaules, n'ayant pas d'autre endroit où ils pussent se retirer : c'en fut assez pour allumer à Rome le flambeau de la sédition. Le général de l'armée des Gaules se servit de ce prétexte : protestant qu'il entreprenait une sainte et juste guerre pour venger l'affront qu'on avait fait à la dignité sacrée des magistrats du peuple, en les dépouillant de leur autorité par un violement manifeste des serments des anciens Romains, il vint à Rome à main armée, et rétablit les tribuns dans tous leurs pouvoirs.





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Dernière mise à jour : 19/08/2009