HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VIII (avec trad. française)

καταφεύγουσι



Texte grec :

[8,86] Ῥωμαῖοι μὲν οὖν ἐν τούτοις ἦσαν· Οὐολοῦσκοι δ´, ἐπειδὴ ἡμέρα τ´ ἐγένετο καὶ ἔγνωσαν τοὺς πολεμίους ἐκλελοιπότας τὸν χάρακα, προσελθόντες κατεστρατοπέδευσαν. σκυλεύσαντες δὲ τοὺς τῶν πολεμίων νεκροὺς καὶ τοὺς ἡμιθνῆτας, οἷς σωθήσεσθαι ἐλπὶς ἦν, ἀνελόμενοι ταφάς τε ποιησάμενοι τῶν σφετέρων νεκρῶν, εἰς τὴν ἐγγυτάτω πόλιν Ἄντιον ἀνέζευξαν· ἔνθα παιανίζοντες ἐπὶ τῇ νίκῃ καὶ θύοντες ἐν ἅπασιν ἱεροῖς εἰς εὐπαθείας καὶ ἡδονὰς ταῖς ἑξῆς ἡμέραις ἐτράποντο. εἰ μὲν οὖν ἐπὶ τῆς τότε νίκης διέμειναν καὶ μηδὲν ἐπεξειργάσαντο, καλὸν ἂν αὐτοῖς εἰλήφει τέλος ὁ ἀγών. Ῥωμαῖοι γὰρ οὐκ ἂν ὑπέμειναν ἔτι προελθεῖν ἐκ τοῦ χάρακος ἐπὶ πολέμῳ, ἀγαπητὸν δ´ ἂν ἦν, εἰ ἀπῆλθον ἐκ τῆς πολεμίας, κρείττονα τοῦ προδήλου θανάτου τὴν ἄδοξον ἡγησάμενοι φυγήν. νῦν δὲ τοῦ πλείονος ὀρεγόμενοι καὶ τὴν ἐκ τῆς προτέρας νίκης δόξαν ἀπέβαλον. ἀκούοντες γὰρ παρά τε κατασκόπων καὶ τῶν ἐκ τοῦ χάρακος ἀποδεδρακότων, ὅτι κομιδῇ τ´ εἰσὶν οἱ σωθέντες Ῥωμαίων ὀλίγοι καὶ τούτων οἱ πλείους τραυματίαι, πολλὴν αὐτῶν ἐποιήσαντο καταφρόνησιν, καὶ αὐτίκα τὰ ὅπλα ἁρπάσαντες ἔθεον ἐπ´ αὐτούς. πολὺ δὲ καὶ τὸ ἄνοπλον αὐτοῖς ἐκ τῆς πόλεως εἵπετο κατὰ θέαν τοῦ ἀγῶνος καὶ ἅμα ἐφ´ ἁρπαγήν τε καὶ ὠφέλειαν. ἐπεὶ δὲ προσβαλόντες τῷ λόφῳ τόν τε χάρακα περιέστησαν καὶ τὰ περισταυρώματα διασπᾶν ἐπεχείρουν, πρῶτοι μὲν οἱ τῶν Ῥωμαίων ἱππεῖς πεζοὶ μαχόμενοι διὰ τὴν τοῦ χωρίου φύσιν ἐξέδραμον ἐπ´ αὐτούς, ἔπειτα τούτων κατόπιν οἱ καλούμενοι τριάριοι πυκνώσαντες τοὺς λόχους· οὗτοι δ´ εἰσὶν οἱ πρεσβύτατοι τῶν στρατευομένων, οἷς τὰ στρατόπεδα ἐπιτρέπουσι φυλάττειν, ὅταν ἐξίωσιν εἰς τὴν μάχην, καὶ ἐφ´ οὓς τελευταίους, ὅταν ἀθρόα γένηται τῶν ἐν ἀκμῇ φθορά, σπανίζοντες ἑτέρας ἐπικουρίας καταφεύγουσι διὰ τὴν ἀνάγκην. οἱ δ´ Οὐολοῦσκοι κατ´ ἀρχὰς μὲν ἐδέξαντο τὴν ἔφοδον αὐτῶν καὶ μέχρι πολλοῦ διέμενον ἐκθύμως ἀγωνιζόμενοι, ἔπειτα διὰ τὴν τοῦ χωρίου φύσιν μειονεκτοῦντες ὑπεχώρουν, καὶ τέλος ὀλίγα μὲν τοὺς πολεμίους καὶ οὐκ ἄξια λόγου ἐργασάμενοι, πλείω δ´ αὐτοὶ παθόντες κακὰ ὑπεχώρησαν εἰς τὸ πεδίον. ἔνθα καταστρατοπεδευσάμενοι ταῖς ἑξῆς ἡμέραις ἐξέταττον τὴν δύναμιν καὶ προὐκαλοῦντο τοὺς Ῥωμαίους εἰς μάχην, οἱ δ´ οὐκ ἀντεξῄεσαν. ὡς δὲ τοῦτ´ εἶδον καταφρονήσαντες αὐτῶν οἱ Οὐολοῦσκοι συνεκάλουν ἐκ τῶν πόλεων δυνάμεις καὶ παρεσκευάζοντο ὡς ἐξελοῦντες πολυχειρίᾳ τὸ φρούριον· ῥᾳδίως τ´ ἂν ἐξειργάσαντο μέγα ἔργον ὑπάτου τε καὶ Ῥωμαϊκῆς δυνάμεως ἢ βίᾳ κρατήσαντες ἢ καὶ ὁμολογίαις· οὐδὲ γὰρ τῶν ἐπιτηδείων ἔτι εὐπόρει τὸ χωρίον· ἔφθη δὲ πρότερον ἐπικουρία Ῥωμαίοις ἐλθοῦσα, ὑφ´ ἧς ἐκωλύθησαν οἱ Οὐολοῦσκοι τὸ κάλλιστον ἐπιθεῖναι τῷ πολέμῳ τέλος. ὁ γὰρ ἕτερος τῶν ὑπάτων Καίσων Φάβιος μαθών, ἐν αἷς ἦν τύχαις ἡ παραταξαμένη Οὐολούσκοις δύναμις, ἐβούλετο μὲν ὡς εἶχε τάχους ἅπασαν ἄγων τὴν δύναμιν εὐθὺς ἐπιέναι τοῖς πολιορκοῦσι τὸ φρούριον. ὡς δ´ οὐκ ἐγίνετο αὐτῷ θυομένῳ τε καὶ οἰωνοῖς χρωμένῳ τὰ ἱερὰ καλά, ἀλλ´ ἠναντιοῦτο πρὸς τὰς ἐξόδους αὐτοῦ τὸ δαιμόνιον, αὐτὸς μὲν ὑπέμεινε, τὰς δὲ κρατίστας ἐπιλεξάμενος σπείρας ἀπέστειλε τῷ συνάρχοντι. αἱ δὲ διά τ´ ὀρῶν ἀφανῶς καὶ νύκτωρ τὰ πολλὰ ποιησάμεναι τὰς ὁδοὺς εἰσῆλθον εἰς τὸν χάρακα τοὺς πολεμίους λαθοῦσαι. ὁ μὲν οὖν Αἰμίλιος θρασύτερος ἐγεγόνει τῇ παρουσίᾳ τῶν συμμάχων, οἱ δὲ πολέμιοι τῷ τε πλήθει τῷ σφετέρῳ εἰκῆ πίσυνοι καὶ διὰ τὸ μὴ ἐπεξιέναι τοὺς Ῥωμαίους εἰς μάχην ἐπαρθέντες ἀνέβαινον ἐπὶ τὸ ὄρος πυκνώσαντες τοὺς λόχους· καὶ οἱ Ῥωμαῖοι παρέντες αὐτοὺς ἀναβῆναι καθ´ ἡσυχίαν καὶ πολλὰ πονεῖν περὶ τῷ σταυρώματι ἐάσαντες, ἐπειδὴ τὰ σημεῖα ἤρθη τῆς μάχης διασπάσαντες κατὰ πολλὰ μέρη τὸν χάρακα ἐμπίπτουσιν αὐτοῖς· καὶ οἱ μὲν εἰς χεῖρας καταστάντες τοῖς ξίφεσιν ἐμάχοντο, οἱ δ´ ἀπὸ τῶν ἐρυμάτων λίθοις τε καὶ σαυνίοις καὶ λόγχαις τοὺς ἐπιόντας ἔβαλλον, βέλος δ´ οὐδὲν ἄσκοπον ἦν πεπιλημένων γ´ ἐν βραχεῖ χωρίῳ πολλῶν. ἀπαράττονται δὴ τοῦ λόφου πολλοὺς σφῶν ἀποβαλόντες οἱ Οὐολοῦσκοι καὶ εἰς φυγὴν ὁρμήσαντες μόγις εἰς τὸν ἴδιον ἀποσώζονται χάρακα. Ῥωμαῖοι δ´ ὡς ἐν ἀσφαλείᾳ τέως ὄντες ἤδη κατέβαινον ἐπὶ τοὺς ἀγροὺς αὐτῶν· ἐξ ὧν ἐπισιτισμοὺς καὶ τἆλλα, ὅσων σπάνις ἦν ἐν τῷ χάρακι, ἐλάμβανον.

Traduction française :

[8,86] Telle était la situation des Romains. Le jour venu, les Volsques qui s'aperçoivent que l'ennemi a abandonné ses retranchements, sortent de leur camp , ils s'avancent jusqu'à celui des Romains , ils dépouillent les morts, enlèvent les blessés qui donnent quelque espérance de guérison, et après avoir enseveli leurs soldats tués la veille dans la bataille, ils se retirent à la ville d'Antium qui était tout proche. Ils y firent les feux de joie de leur victoire, et offrant des sacrifices dans tous les temples, ils passèrent les jours suivants en festins et en réjouissances. VI. Si les Volsques eussent su se contenter de la victoire qu'ils venaient de remporter, sans prétendre la pousser plus loin, ils auraient pu terminer la guerre à leur avantage : les Romains n'auraient plus osé sortir de leur camp pour livrer bataille, préférant une fuite honteuse à une mort certaine, ils se seraient cru trop heureux de se tirer du pays ennemi. Mais pour avoir voulu trop gagner, les Volsques perdirent la gloire de leur premier succès. Informés par leurs batteurs d'estrade et par les déserteurs, que les Romains s'étaient sauvés en fort petit nombre et la plupart couverts de blessures, ils conçurent un si grand mépris pour l'ennemi, que partant sur le champ il marchèrent à lui, suivis d'une foule de peuple qui sortait de la ville sans armes, tant pour voir l'issue du combat, que pour piller et avoir part au butin. Dès qu'ils eurent attaqué la colline et investi le camp, comme ils s'efforçaient d'arracher les palissades, la cavalerie Romaine fondit d'abord sur eux, combattant à pied à cause de la nature du lieu. Ensuite vint le corps de réserve, qui tomba sur les assiégeants en bataillons serrés et leur livra une rude attaque. Ce corps est composé de vieux soldats destinés à garder le camp lorsqu'on sort pour livrer bataille, c'est la dernière ressource des Romains dans les nécessités extrêmes, lorsque leurs jeunes troupes ont été défaites à plate-couture dans une sanglante bataille. D'abord les Volsques soutinrent leur choc y et combattirent assez longtemps avec un grand courage , mais la situation du lieu leur étant contraire, ils lâchèrent le pied, jusqu'à ce qu'enfin après avoir fait très peu de mal aux ennemis, étant eux-mêmes fort maltraités ils se retirèrent dans la plaine où ils assirent leur camp. VII. Les jours suivants, ils rangent leur armée en bataille et provoquent les Romains au combat: mais ceux-ci ne sortirent point de leur camp. Alors les Volsques méprisant l'ennemi, font venir de nouveaux renforts de leurs villes, et se disposent à forcer les retranchements avec une nombreuse armée. Ils seraient facilement venus à bout de cette grande entreprise, et auraient pris de force ou par composition et le consul et ses troupes qui manquaient des provisions nécessaires, si les Romains n'avaient pas reçu quelque secours. Mais il vint fort à propos un renfort qui empêcha les Volsques de terminer la guerre à leur avantage. Caeson Fabius, l'autre consul, qui fut informé de la triste situation des troupes qu'on avait envoyées contre les Volsques, voulut aller promptement avec toute son armée attaquer les assiégeants. Il n'osa se mettre en marche lui-même, parce qu'ayant consulté les entrailles, des victimes et les oiseaux, il trouva que les dieux s'opposaient à son dessein. Il se contenta donc d'envoyer à son collègue la fleur de ses troupes. Elles prirent des routes détournées, et faisant de longues traites pendant la nuit, elles entrèrent dans le camp des Romains sans que l'ennemi s'en aperçût. Ce renfort anime le courage d'Emilius et le rend plus hardi. Les Volsques de leur côté, comptant sur leur grand nombre et concevant bonne espérance de ce que les Romains n'osaient se présenter au combat, prennent la résolution de forcer le camp et montent sur la montagne en bataillons serrés. D'abord les Romains leur donnent le loisir de monter tout à leur aise et de travailler longtemps autour des palissades. Mais aussitôt qu'on a sonné la charge, ils font eux-mêmes plusieurs brèches à leur camp, et tombent avec violence sur l'ennemi. Ceux-ci l'épée à la main repoussent les assiégeants : ceux-là leur lancent du haut de leurs remparts une nuée de pierres, de dards et de piques , aucun de leurs coups ne porte à faux, parce que les Volsques étaient ramassés tous ensemble et serrés dans un lieu étroit. Les ennemis repoussés du haut de la colline avec grande perte des leurs, cherchent leur salut dans la fuite, et regagnent leur camp avec bien de la peine. Alors les Romains en sûreté par la déroute des Volsques, descendent dans la plaine d'où ils enlèvent des provisions de bouche et toutes les autres choses dont ils manquaient dans leur camp.





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Dernière mise à jour : 19/08/2009