HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VIII (avec trad. française)

τούτων



Texte grec :

[8,63] Ἡμέραις δ´ ὀλίγαις ὕστερον ἐξελθόντες εἰς τὴν ὕπαιθρον Ῥωμαῖοι πολλῇ στρατιᾷ τῶν ὑπάτων ἀγόντων ἀμφοτέρων, καὶ προελθόντες ἄχρι τῶν ὅρων τῆς σφετέρας κατεστρατοπέδευσαν ἐπὶ λόφοις δυσίν, ἴδιον ἑκατέρου τῶν ὑπάτων στρατόπεδον ἐπὶ τοῖς ἐρυμνοτάτοις καταστησαμένου. οὐ μὴν ἔδρασάν γε οὐδὲν οὔτε μεῖζον οὔτ´ ἔλαττον, ἀλλ´ ἀνέστρεψαν ἄπρακτοι, καίτοι καλὰς ἀφορμὰς δόντων αὐτοῖς τῶν πολεμίων δρᾶσαί τι γενναῖον. πρότεροι γὰρ ἔτι τούτων Οὐολοῦσκοί τε καὶ Αἰκανοὶ στρατὸν ἐπὶ τὴν Ῥωμαίων γῆν ἤγαγον γνώμην ποιησάμενοι μὴ ἀνεῖναι τὸν καιρόν, ἀλλ´, ἕως ἔτι καταπεπλῆχθαι τὸ ἀντίπαλον ἐδόκουν, χωρεῖν ἐπ´ αὐτό, ὡς καὶ ἑκούσιον διὰ δέος παραστησόμενον. στασιάσαντες δὲ περὶ τῆς ἡγεμονίας κατ´ ἀλλήλων τὰ ὅπλα ἥρπασαν καὶ συμπεσόντες ἐμάχοντο, οὔτε κατὰ τάξιν οὔτ´ ἐκ παραγγέλματος, ἀλλὰ φύρδην καὶ ἀναμίξ, ὥστε πολὺν ἐξ ἀμφοῖν γενέσθαι φόνον· καὶ εἰ μὴ δὺς ὁ ἥλιος ἔφθασεν, ἅπασαι ἂν αὐτῶν αἱ δυνάμεις διεφθάρησαν. τῇ δὲ νυκτὶ λυούσῃ τὸ νεῖκος ἀκούσιοι εἴξαντες διεχρίθησάν τ´ ἀπ´ ἀλλήλων καὶ ἐπὶ τοὺς ἰδίους χάρακας ἀπηλλάγησαν· ἕωθεν δ´ ἀναστήσαντες τὰς δυνάμεις ἀπῄεσαν ἑκάτεροι ἐπὶ τὰ σφέτερα. οἱ δ´ ὕπατοι παρά τ´ αὐτομόλων καὶ αἰχμαλώτων, οἳ παρ´ αὐτὸ ἔργον ἀπέδρασαν, ἀκούσαντες, οἷα κατέσχε λύσσα καὶ θεοβλάβεια τὰ πολέμια, οὔτε συνεπέθεντο τῷ κατ´ εὐχὴν δοθέντι καιρῷ τριάκοντα σταδίων οὐ πλεῖον ἀπέχοντες, οὔτ´ ἀπιόντας ἐδίωξαν, ἐν ᾧ κεκμηκότας καὶ τραυματίας καὶ ὀλίγους πολλῶν καὶ ἀτάκτους χωροῦντας ἀκραιφνεῖς αὐτοὶ καὶ σὺν κόσμῳ ἑπόμενοι ῥᾳδίως ἂν διέφθειραν πασσυδί. λύσαντες δὲ καὶ αὐτοὶ τοὺς χάρακας ἀπῄεσαν εἰς τὴν πόλιν· εἴτ´ ἀρκούμενοι τῷ παρὰ τῆς τύχης δοθέντι ἀγαθῷ, εἴτ´ οὐ πιστεύοντες ἀνασκήτῳ στρατιᾷ τῇ σφετέρᾳ, εἴτε περὶ πολλοῦ ποιούμενοι τὸ μηδ´ ὀλίγους τῶν σφετέρων ἀποβαλεῖν. ἀφικόμενοι δ´ εἰς τὴν πόλιν ἐν αἰσχύνῃ πολλῇ ἦσαν δειλίας δόξαν ἐπὶ τῷ ἔργῳ φερόμενοι· καὶ οὐδεμίαν ἔξοδον ἔτι ποιησάμενοι παρέδοσαν τοῖς μεθ´ ἑαυτοὺς ὑπάτοις τὴν ἀρχήν.

Traduction française :

[8,63] CHAPITRE NEUVIEME. I. PEU de jours après, les Romains se mirent en campagne avec une nombreuse armée commandée par les deux consuls. S'étant avancés jusqu'à leurs frontières, ils attirent leur camp sur deux collines d'une situation avantageuse, où l'un et l'autre consul prit son poste séparément. Ils ne firent néanmoins aucune action mémorable : bientôt après ils revinrent comme ils étaient allés, quoique les ennemis leur donnassent une assez belle occasion de se signaler. II. AVANT que les Romains eussent ouvert la campagne , les Volsques et les Aeques avaient fait irruption sur leurs terres, afin de profiter du temps pour attaquer l'ennemi, dans l'espérance qu'étant encore tout consterné, la terreur de leurs armes l'obligerait à se rendre. Mais il s'éleva une contestation entre ces deux peuples à qui donnerait un général pour la présente guerre. Les esprits s'échauffèrent ; le feu de la sédition s'allumant de plus en plus , ils tournèrent leurs armes les uns contre les autres, se battant pèle mêle sans garder aucune discipline et sans que personne les commandât. Dans cette sanglante action il se fit un horrible carnage de part et d'autre , si les ténèbres de la nuit n'eussent terminé la bataille, toutes leurs troupes auraient été taillées en pièces : mais la nuit qui survint fort à propos, les sépara malgré eux et les obligea de le retirer dans leurs retranchements. Le lendemain de grand matin les deux armées décampèrent, et chacun se retira chez soi. III. Les consuls informés par les transfuges et par les prisonniers de guerre qui s'étaient sauvés du carnage, avec quel acharnement et quelle fureur les Volsques et les Aeques s'étaient battus, ne surent pas profiter d'une si belle occasion. Ils n'étaient éloignés que de trente stades du champ de bataille, et si avec leurs troupes toutes fraîches et en bon ordre, ils avaient voulu poursuivre ou attaquer dans les règles les ennemis déjà blessés, fatigués et réduits à un fort petit nombre, ils pouvaient sans aucun risque achever leur défaite. Mais, soit qu'ils se contentassent des avantages que la fortune leur avait procurés, soit qu'ils ne comptassent point sur la valeur de leurs soldats peu exercés dans le métier de la guerre, ou qu'enfin ils ne voulussent pas se hasarder à perdre un petit nombre de leurs gens, ils aimèrent mieux décamper eux-mêmes et se retirer chez eux. Ils rentrèrent dans Rome couverts de honte : on les chargea de reproches, et on traita leur conduite de lâcheté. Depuis ce temps-là ils ne sortirent plus de la ville pour réparer leur honte par quelque expédition glorieuse : mais ils se démirent de la dignité de consuls qui fut conférée à leurs successeurs.





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Dernière mise à jour : 19/08/2009