Texte grec :
[8,62] Εἰ μὲν οὖν ἅμα τοῖς σώμασι διαλυομένοις
καὶ τὸ τῆς ψυχῆς, ὁτιδήποτ´ ἐστὶν ἐκεῖνο, συνδιαλύεται, καὶ
οὐδαμῇ οὐθὲν ἔτι ἐστίν, οὐκ οἶδ´ ὅπως
μακαρίους ὑπολάβω τοὺς μηθὲν μὲν ἀπολαύσαντας τῆς
ἀρετῆς ἀγαθόν, δι´ αὐτὴν δὲ ταύτην ἀπολομένους. εἰ
δ´ ἄφθαρτοι μέχρι τοῦ παντὸς αἱ ψυχαὶ τυγχάνουσιν
ἡμῶν οὖσαι καθάπερ οἴονταί τινες, ἢ χρόνον τινὰ μετὰ
τὴν ἀπαλλαγὴν τῶν σωμάτων ἔτι διαμένουσι, μήκιστον
μὲν αἱ τῶν ἀγαθῶν ἀνδρῶν, ἐλάχιστον δ´ αἱ τῶν κακῶν,
ἀποχρῶσα τιμὴ φαίνοιτ´ ἄν, οἷς ἀρετὴν ἀσκοῦσιν
ἠναντιώθη τὰ ἐκ τῆς τύχης, ἡ παρὰ τῶν ζώντων εὐλογία καὶ
μνήμη μέχρι πλείστου παραμείνασα χρόνου·
ὃ καὶ τῷ ἀνδρὶ ἐκείνῳ συνέβη. οὐ γὰρ μόνον Οὐολοῦσκοι τὸν
θάνατον ἐπένθησαν αὐτοῦ καὶ ὡς τῶν
ἀρίστων γενόμενον ἐν τιμῇ ἔχουσιν, ἀλλὰ καὶ Ῥωμαῖοι,
ἐπειδὴ τὸ πάθος ἐγνώσθη, μεγάλην συμφορὰν ὑπολαβόντες
εἶναι τῆς πόλεως, πένθος ἐποιήσαντο ἰδίᾳ καὶ
δημοσίᾳ· καὶ αἱ γυναῖκες αὐτῶν, ἃ νόμος ἐστὶν αὐταῖς ἐπὶ τοῖς
ἰδίοις τε καὶ ἀναγκαίοις ποιεῖν κήδεσιν,
ἀποθέμεναι χρυσόν τε καὶ πορφύραν καὶ τὸν ἄλλον
ἅπαντα κόσμον μέλασιν ἀμφιασμοῖς χρώμεναι τὸν ἐνιαύσιον
ἐπένθησαν χρόνον. ἐτῶν δὲ μετὰ τὸ πάθος ὁμοῦ
τι πεντακοσίων ἤδη διαγεγονότων εἰς τόνδε τὸν χρόνον οὐ
γέγονεν ἐξίτηλος ἡ τοῦ ἀνδρὸς μνήμη, ἀλλ´
ᾄδεται καὶ ὑμνεῖται πρὸς πάντων ὡς εὐσεβὴς καὶ δίκαιος
ἀνήρ. ὁ μὲν δὴ κατασχὼν Ῥωμαίους κίνδυνος
ἐκ τῆς Οὐολούσκων τε καὶ Αἰκανῶν ἐπιστρατείας Μάρκιον
λαβούσης ἡγεμόνα, μέγιστος τῶν πρὸ αὐτοῦ γενόμενος καὶ
μικρὸν ἀποσχὼν τοῦ πᾶσαν τὴν πόλιν ἀνελεῖν ἐκ βάθρων,
τοιούτου τέλους ἔτυχεν.
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Traduction française :
[8,62] VII. SI notre âme, de quelque nature qu'elle soit, périt avec le corps
et cesse entièrement d'être : je ne vois pas comment ceux-là peuvent
être heureux, qui sans avoir joui en cette vie des fruits de leur vertu,
périssent à cause de leur vertu même. Mais si nos âmes sont immortelles,
comme c'est le sentiment de quelques-uns, ou si elles vivent quelque
moment après la dissolution du corps, celles des bons pour plusieurs
années, et celles des méchants très peu de temps : on peut dire que
ceux qui ont pratiqué la vertu, quoiqu'ils aient eu la fortune contraire, sont
néanmoins suffisamment récompensés par la bonne réputation qu'ils se
sont acquise dans l'esprit des vivants, puisqu'ils ont consacré pour
longtemps leur mémoire à la postérité. C'est ce qui est arrivé à cet illustre
personnage dont nous parlons. Outre que les Volsques pleurèrent sa mort
et qu'ils l'ont en vénération comme le plus grand homme de son siècle ;
les Romains mêmes, dès qu'ils eurent reçu la nouvelle de sa fin tragique,
en portèrent le deuil tant en particulier qu'en public, persuadés que
c'était un vrai malheur pour la république d'avoir perdu un si grand
homme. Les dames ayant mis bas l'or, la pourpre et leurs autres
ornements, portèrent des habits noirs pendant un an entier, comme elles
auraient fait pour leurs parents les plus proches et pour leurs meilleurs
amis. Et même, presque cinq cents ans après sa mort, la mémoire de ses
belles actions n'est pas effacée : tout le monde chante encore aujourd'hui
ses louanges, et on parle de lui comme d'un homme recommandable et
par sa piété et par sa justice. Le péril dont les Romains étaient alors
menacés de la part des Volsques et des Aeques réunis sous les
étendards de Marcius, finit de la manière que je viens de dire : il fut sans
contredit plus grand que tous les autres qu'ils eussent jamais courus
jusqu'alors, et la ville de Rome faillit à être détruite de fond en comble.
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