HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VIII (avec trad. française)

χρόνον



Texte grec :

[8,56] Εἴη δ´ ἂν ἁρμόττον ἱστορίας σχήματι καὶ ἐπανορθώσεως ἕνεκα τῶν οἰομένων μήτ´ ἐπὶ ταῖς τιμαῖς ταῖς παρ´ ἀνθρώπων χαίρειν τοὺς θεοὺς μήτ´ ἐπὶ ταῖς ἀνοσίοις καὶ ἀδίκοις πράξεσιν ἀγανακτεῖν, τὸ δηλῶσαι τὴν γενομένην ἐπιφάνειαν τῆς θεοῦ κατ´ ἐκεῖνον τὸν χρόνον οὐχ ἅπαξ, ἀλλὰ καὶ δίς, ὡς αἱ τῶν ἱεροφαντῶν περιέχουσι γραφαί, ἵνα τοῖς μὲν εὐλαβεστέροις περὶ τὸ συνέχειν, ἃς παρὰ τῶν προγόνων δόξας ὑπὲρ τοῦ δαιμονίου παρέλαβον, ἀμεταμέλητος ἡ τοιαύτη προαίρεσις καὶ βεβαία διαμένῃ, τοῖς δ´ ὑπερορῶσι τῶν πατρίων ἐθισμῶν καὶ μηθενὸς ποιοῦσι τὸ δαιμόνιον τῶν ἀνθρωπίνων λογισμῶν κύριον μάλιστα μὲν ἀναθέσθαι ταύτην τὴν δόξαν, εἰ δ´ ἀνιάτως ἔχουσιν ἔτι μᾶλλον αὐτοῖς ἀπεχθάνεσθαι καὶ κακοδαιμονεστέροις εἶναι. ἱστορεῖται τοίνυν, ὅτι τῆς βουλῆς ψηφισαμένης ἐκ τοῦ δημοσίου πάσας ἐπιχορηγηθῆναι τὰς εἰς τὸν νεών τε καὶ τὸ ξόανον δαπάνας, ἕτερον δ´ ἄγαλμα κατασκευασαμένων τῶν γυναικῶν ἀφ´ ὧν αὐταὶ συνήνεγκαν χρημάτων, ἀνατεθέντων τ´ αὐτῶν ἀμφοτέρων ἅμα ἐν τῇ πρώτῃ τῆς ἀνιερώσεως ἡμέρᾳ, θάτερον τῶν ἀφιδρυμάτων, ὃ κατεσκευάσανθ´ αἱ γυναῖκες, ἐφθέγξατο πολλῶν παρουσῶν γλώττῃ Λατίνῃ φωνὴν εὐσύνετόν τε καὶ γεγωνόν· ἧς ἐστι φωνῆς ἐξερμηνευόμενος ὁ νοῦς εἰς τὴν Ἑλλάδα διάλεκτον τοιόσδε· Ὁσίῳ πόλεως νόμῳ γυναῖκες γαμεταὶ δεδώκατέ με. οἷα δὲ φιλεῖ γίνεσθαι περὶ τὰς παραδόξους φωνάς τε καὶ ὄψεις, πολλὴ ταῖς παρούσαις ἐνέπιπτεν ἀπιστία, μή ποτ´ οὐ τὸ ξόανον εἴη τὸ φθεγξάμενον, ἀνθρωπίνη δέ τις φωνή· μάλιστα δ´ ὅσαι πρὸς ἄλλῳ τινὶ τὸν νοῦν ἔχουσαι τηνικαῦτα ἔτυχον, οὐκ ἰδοῦσαι τὸ φθεγγόμενον, ὅ τι ποτ´ ἦν, ταύτην εἶχον τὴν πρὸς τὰς ἰδούσας ἀπιστίαν. ἔπειτ´ αὖθις πληθύοντος τοῦ νεὼ καὶ σιωπῆς πλείστης κατὰ δαίμονα γενομένης ἐν μείζονι φωνῇ ταὐτὸ ξόανον ἐφθέγξατο τὴν αὐτὴν λέξιν, ὥστε μηδὲν ἔτι εἶναι τὸ ἀμφίλογον. ἡ μὲν οὖν βουλὴ ὡς ταῦτ´ ἔμαθεν ἐψηφίσατο θυσίας ἄλλας καὶ σεβασμούς, οὓς ἂν οἱ τῶν ἱερῶν ἐξηγηταὶ παραδῶσι καθ´ ἕκαστον ἔτος ἐπιτελεῖν. αἱ δὲ γυναῖκες ἐν ἔθει κατεστήσαντο τῇ τῆς ἱερείας χρησάμεναι γνώμῃ, τῷ ξοάνῳ τούτῳ μήτε στεφάνους ἐπιτιθέναι μήτε χεῖρας προσφέρειν γυναῖκας, ὅσαι δευτέρων ἐπειράθησαν γάμων, τὴν δὲ τιμὴν καὶ θεραπείαν αὐτοῦ πᾶσαν ἀποδεδόσθαι ταῖς νεογάμοις. ἀλλὰ περὶ μὲν τούτων οὔτε παρελθεῖν τὴν ἐπιχώριον ἱστορίαν καλῶς εἶχεν, οὔτε πλείονα περὶ αὐτῆς ποιεῖσθαι λόγον. ἐπάνειμι δ´, ὅθεν εἰς τοῦτον ἐξέβην τὸν λόγον.

Traduction française :

[8,56] V. IL ne sera pas hors de propos, tant pour rendre mon histoire plus intéressante, que pour redresser ceux qui s'imaginent que les dieux ne se soucient guère des honneurs qu'on leur rend et qu'ils ne se tiennent point offensés par les actions impies : il ne sera pas, dis-je, hors de propos de rapporter l'apparition de la déesse qui donna en cette rencontre des marques de sa présence, non pas une seule fois, mais jusqu'à deux fois, comme portent les commentaires des pontifes, afin que ceux qui conservent avec piété les traditions qu'ils ont reçues de leurs ancêtres sur la providence des dieux, ne se repentent point de leur créance, mais qu'ils se confirment dans leur sentiment, et que d'un autre coté ceux qui méprisant les coutumes de leurs pères, prétendent que les dieux ne sont aucunement maîtres des pensées et des desseins des hommes, se défassent de cette mauvaise opinion , ou que, s'ils sont incorrigibles, ils encourent de plus en plus la haine des dieux, et qu'ils deviennent encore plus misérables qu'auparavant. L'histoire rapporte que le sénat ayant ordonné que le public fournirait aux dépenses nécessaires pour le temple et pour la statue, les femmes ne laissèrent pas de faire une autre statue de la déesse avec une somme d'argent qu'elles avaient ramassée entre elles, et que quand on eut placé et dédié ces deux statues, le premier jour de la dédicace, celle que les femmes avaient fait faire à leurs dépens, prononça d'une voix claire et distincte en présence de plusieurs Romaines, une phrase latine, qui interprétée en notre langue Grecque fait à peu près ce sens : "Femmes, vous m'avez dédiée suivant les lois saintes de la religion de votre ville". Ce qui arrive ordinairement lorsqu'on entend une voix extraordinaire ou que l'on a quelque vision surprenante, arriva en cette occasion. La plupart des femmes qui étaient présentes, doutèrent si c'était la statue de la déesse qui avait proféré ces mots avec une voix humaine et celles qui n'avaient pas remarqué d'où venait cette voix pendant que leur esprit était attentif à autre chose, ne voulurent point s'en rapporter au témoignage des autres qui les avaient vu proférer par la statue. Un moment après, la statue de la déesse répéta les mêmes paroles d'une voix plus élevée, dans le temps que le temple était plein de monde et qu'un profond silence régnait partout , de sorte qu'il n'y avait plus lieu de douter du miracle. VI. LE sénat informé de ce qui était arrivé, ordonna qu'outre les cérémonies et les sacrifices déjà institués, on en ferait encore d'autres tous les ans selon les rites que les pontifes prescriraient, et les dames Romaines suivant les conseils de celle qui présidait aux cérémonies saintes, établirent pour coutume qu'il ne serait point permis aux veuves d'offrir les sacrifices, ni à celles qui auraient passé à de secondes noces, de mettre des couronnes sur la tête de la déesse, mais que ces honneurs et ces fonctions n'appartiendraient qu'aux nouvelles mariées. J'ai cru que je ne devais pas passer sous silence ce que les historiens du pays nous rapportent de ce fait particulier : mais il n'est pas à propos de le raconter plus au long, ainsi je reprends le fil de ma narration.





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Dernière mise à jour : 19/08/2009