Texte grec :
[8,44] Ὅτε δ´ ἤδη περὶ τὸν ὄρθρον ἦν, αἱ
μὲν γυναῖκες ἄγουσαι τὰ παιδία μετὰ λαμπάδων ἧκον
ἐπὶ τὴν οἰκίαν καὶ παραλαβοῦσαι τὴν Οὐετουρίαν προῆγον ἐπὶ
τὰς πύλας· οἱ δ´ ὕπατοι ζεύγη τε ὀρικὰ καὶ
ἁμάξας καὶ τἆλλα φορεῖα ὡς πλεῖστα παρασκευασάμενοι
καθεζομένας αὐτὰς προὔπεμπον ἄχρι πολλοῦ. παρηκολούθουν
δ´ αὐταῖς οἵ τ´ ἐκ τοῦ συνεδρίου καὶ τῶν
ἄλλων πολιτῶν συχνοὶ σὺν εὐχαῖς καὶ ἐπαίνοις καὶ
δεήσεσι τὴν ἔξοδον ἐπιφανεστέραν αὐταῖς ποιοῦντες.
ὡς δ´ εὐσύνοπτοι πόρρωθεν ἔτι προσιοῦσαι τοῖς ἐκ
τοῦ χάρακος αἱ γυναῖκες ἐγένοντο, πέμπει τῶν ἱππέων
τινὰς ὁ Μάρκιος κελεύσας μαθεῖν, τίς ἐστιν ὁ προσιὼν ὄχλος ἐκ
τῆς πόλεως, καὶ ἐπὶ τί παραγένοιντο.
μαθὼν δὲ παρ´ αὐτῶν, ὅτι Ῥωμαίων αἱ γυναῖκες ἥκουσιν
ἐπαγόμεναι παιδία, προηγεῖται δ´ αὐτῶν ἥ τε
μήτηρ καὶ ἡ γυνὴ αὐτοῦ καὶ τὰ τέκνα, πρῶτον μὲν
ἐθαύμασε τῆς τόλμης τὰς γυναῖκας, εἰ γνώμην ἔσχον
εἰς χάρακα πολεμίων ἄτερ ἀνδρῶν φυλακῆς ἐλθεῖν
ἄγουσαι τὰ τέκνα, οὔτ´ αἰδοῦς ἔτι τῆς ἁρμοττούσης
γυναιξὶν ἐλευθέραις καὶ σώφροσι προνοούμεναι τὸ μὴ
ἐν ἀνδράσιν ἀσυνήθεσιν ὁρᾶσθαι, οὔτε κινδύνων λαβοῦσαι δέος,
οὓς ἀναρριπτεῖν ἔμελλον, εἰ τὰ συμφέροντα πρὸ τῶν δικαίων
ἑλομένοις σφίσι, δόξειε κέρδος
αὐτὰς ποιήσασθαι καὶ ὠφέλειαν. ἐπεὶ δ´ ἀγχοῦ ἦσαν,
ὑπαντᾶν τῇ μητρὶ προελθὼν ἐκ τοῦ χάρακος ἔγνω σὺν
ὀλίγοις, τούς τε πελέκεις, οὓς προηγεῖσθαι τῶν στρατηγῶν ἔθος
ἦν, ἀποθέσθαι κελεύσας τοῖς ὑπηρέταις,
καὶ τὰς ῥάβδους, ὅταν ἐγγὺς τῆς μητρὸς γένηται, καταστεῖλαι.
ταῦτα δὲ Ῥωμαίοις ἐστὶ ποιεῖν ἔθος, ὅταν
ὑπαντῶσι ταῖς μείζοσιν ἀρχαῖς οἱ τὰς ἐλάττους ἀρχὰς
ἔχοντες, ὡς καὶ μέχρι τοῦ καθ´ ἡμᾶς χρόνου γίνεται·
ἣν δὴ τότε συνήθειαν φυλάττων ὁ Μάρκιος, ὡς ἐξουσίᾳ μείζονι
μέλλων εἰς ταὐτὸν ἥξειν, πάντ´ ἀπέθετο
τὰ τῆς ἰδίας παράσημα ἀρχῆς. τοσαύτη περὶ αὐτὸν ἦν
αἰδὼς καὶ πρόνοια τῆς πρὸς τὸ γένος εὐσεβείας.
|
|
Traduction française :
[8,44] Le lendemain sur le point du jour les Romaines
accompagnées de leurs enfants allèrent aux flambeaux à la maison de
Véturie, et se rendirent avec elle aux portes de Rome. Les consuls qui
avaient fait préparer des chariots, des mulets, et autres voitures en grand
nombre, y firent monter les dames de l'ambassade et les conduisirent
une partie du chemin. Elles étaient suivies des sénateurs et d'un long
cortège de citoyens qui {par leurs acclamations et leurs vœux} rendaient
la marche plus auguste.
XII. QUAND les dames Romaines furent à portée d'être vues,
quoique de loin, par les Volsques qui étaient dans le camp, Marcius
envoya une poignée de cavaliers pour s'informer quelle était cette troupe
qui venait de Rome et ce qu'elle demandait. Ceux-ci lui ayant rapporté
que c'était les dames Romaines qui venaient le trouver avec leurs
enfants, et que sa mère, sa femme et ses d'eux fils marchaient à leur
tête, d'abord il fut surpris de ce courage extraordinaire qui leur faisait
hasarder l'entrée d'un camp ennemi avec leurs enfants, sans être
escortées par des hommes: il ne pouvait comprendre d'où leur venait
cette assurance avec laquelle elles osaient se présenter devant des
hommes inconnus, sans être retenues ni par la pudeur si convenable à
des femmes sages et de condition libre, ni par la crainte du péril où elles
seraient exposées si les Volsques préférant leur avantage à la justice se
laissaient emporter par l'amour du butin. Lorsqu'elles furent plus près du
camp, il résolut de sortir avec une petite escorte de ses gens au devant
de sa mère, ordonnant aux licteurs qui selon la coutume portaient les
faisceaux devant les généraux d'armée, de les baisser aussitôt qu'il aurait
joint Véturie. C'est une coutume qui s'observe chez les Romains toutes
les fois qu'un magistrat inférieur en rencontre un autre du premier ordre,
elle est encore en usage de nos jours. Pour se conformer à cette loi,
Marcius mit bas toutes les marques de sa dignité comme allant à la
rencontre d'une personne revêtue d'une dignité supérieure ; tant il avait de
respect et de vénération pour celle à qui il devait sa naissance.
|
|