HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VIII (avec trad. française)

χρόνον



Texte grec :

[8,41] Ἡ μὲν δὴ ταῦτ´ εἰποῦσα καὶ πολλὰ προεμένη δάκρυα ἐσίγησεν· ὀδυρομένων δὲ καὶ τῶν ἄλλων γυναικῶν καὶ πολλὰς δεήσεις ποιουμένων μικρὸν ἐπισχοῦσα ἡ Οὐετουρία καὶ δακρύσασα εἶπεν· Εἰς ἀσθενῆ καὶ λεπτὴν ἐλπίδα καταπεφεύγατε, ὦ Οὐαλερία, τὴν ἐξ ἡμῶν τῶν ἀθλίων γυναικῶν βοήθειαν, αἷς ἡ μὲν εὔνοια ἡ πρὸς τὴν πατρίδα πάρεστι καὶ τὸ θέλειν σώζεσθαι τοὺς πολίτας, οἷοί ποτέ εἰσιν, ἡ δ´ ἰσχὺς καὶ τὸ δύνασθαι ποιεῖν ἃ θέλομεν ἄπεστιν. ἀπέστραπται γὰρ ἡμᾶς, ὦ Οὐαλερία, Μάρκιος, ἐξ οὗ τὴν πικρὰν ἐκείνην ὁ δῆμος αὐτοῦ κατέγνω δίκην, καὶ μεμίσηκε τὴν οἰκίαν ὅλην ἅμα τῇ πατρίδι· τοῦτο δ´ ὑμῖν οὐ παρ´ ἄλλου τινός, ἀλλὰ παρ´ αὐτοῦ Μαρκίου μαθοῦσαι λέγειν ἔχομεν. ὅτε γὰρ ἁλοὺς τὴν δίκην ἦλθεν εἰς τὴν οἰκίαν προπεμπόμενος ὑπὸ τῶν ἑταίρων, καταλαβὼν ἡμᾶς καθημένας ἐν πενθίμοις τρύχεσι, ταπεινάς, κρατούσας ἐν τοῖς γόνασι τὰ τέκνα αὐτοῦ στενούσας τε οἷα εἰκὸς καὶ ἀνακλαιομένας τὴν καθέξουσαν ἡμᾶς τύχην στερομένας ἐκείνου, στὰς μικρὸν ἄπωθεν ἡμῶν ἄδακρυς ὥσπερ λίθος καὶ ἀτενής· Οἴχεται, φησίν, ὑμῖν Μάρκιος, ὦ μῆτερ ἅμα καὶ σύ, ὦ Οὐολουμνία, κρατίστη γυναικῶν, ἐξελασθεὶς ὑπὸ τῶν πολιτῶν, ὅτι γενναῖος ἦν καὶ φιλόπολις καὶ πολλοὺς ὑπέμεινεν ὑπὲρ τῆς πατρίδος ἀγῶνας. ἀλλ´ ὡς πρέπει γυναιξὶν ἀγαθαῖς, οὕτω φέρετε τὰς συμφορὰς μηδὲν ἄσχημον ποιοῦσαι μηδὲ ἀγεννές, καὶ τὰ παιδία ταῦτα παραμύθια τῆς ἐμῆς ἐρημίας ἔχουσαι τρέφετε ἀξίως ὑμῶν τε καὶ τοῦ γένους· οἷς θεοὶ δοῖεν εἰς ἄνδρας ἐλθοῦσι τύχην μὲν κρείττονα τοῦ πατρός, ἀρετὴν δὲ μὴ χείρονα· καὶ χαίρετε. ἀπέρχομαι γὰρ ἤδη καταλιπὼν τὴν οὐκέτι χωροῦσαν ἄνδρας ἀγαθοὺς πόλιν. καὶ ὑμεῖς, ὦ θεοὶ κτήσιοι καὶ ἑστία πατρῴα καὶ δαίμονες οἱ κατέχοντες τοῦτον τὸν τόπον, χαίρετε. ὡς δὲ ταῦτ´ εἶπεν, ἡμεῖς μὲν αἱ δυστυχεῖς ἃς τὸ πάθος ἀπῄτει φωνὰς ἀναβοῶσαι καὶ παίουσαι τὰ στήθη περιεχύθημεν αὐτῷ τοὺς ἐσχάτους ἀσπασμοὺς κομιούμεναι· τῶν δὲ παιδίων τούτων ἐγὼ μὲν τὸ πρεσβύτερον ἦγον, ἡ δὲ μήτηρ τὸ νεώτερον εἶχεν ἐπὶ τῆς ἀγκάλης· ὁ δ´ ἀποστραφεὶς καὶ παρωσάμενος ἡμᾶς εἶπεν· Οὔτε σὸς υἱὸς ἔτι, μῆτερ, ἔσται τὸν ἀπὸ τοῦδε χρόνον Μάρκιος, ἀλλ´ ἀφῄρηταί σε τὸν γηροβοσκὸν ἡ πατρίς, οὔτε σὸς ἀνὴρ ἀπὸ ταύτης, ὦ Οὐολουμνία, τῆς ἡμέρας, ἀλλ´ εὐτυχοίης ἕτερον ἄνδρα λαβοῦσα εὐδαιμονέστερον ἐμοῦ, οὔθ´ ὑμῶν, ὦ τέκνα φίλτατα, πατήρ, ἀλλ´ ὀρφανοὶ καὶ ἔρημοι παρὰ ταύταις, ἕως εἰς ἄνδρας ἔλθητε, τραφήσεσθε. ταῦτ´ εἰπὼν ἄλλ´ οὐθὲν οὔτε διοικησάμενος οὔτ´ ἐπιστείλας οὔθ´ ὅποι πορεύεται φράσας ἀπῆλθεν ἐκ τῆς οἰκίας μόνος, ὦ γυναῖκες, ἄδουλος, ἄπορος, οὐδὲ τὴν ἐφήμερον ὁ δύστηνος ἐκ τῶν ἑαυτοῦ χρημάτων τροφὴν ἐπαγόμενος. καὶ τέταρτον ἐνιαυτὸν ἤδη τοῦτον, ἐξ οὗ φεύγει τὴν πατρίδα, πάντας ἡμᾶς ἀλλοτρίους ἑαυτοῦ νενόμικεν, οὐ γράφων οὐθέν, οὐκ ἐπιστέλλων, οὐ τὰ περὶ ἡμᾶς εἰδέναι βουλόμενος. πρὸς δὴ τοιαύτην ψυχὴν οὕτω σκληρὰν καὶ ἄτρωτον, ὦ Οὐαλερία, τίνα ἰσχὺν ἕξουσιν αἱ παρ´ ἡμῶν δεήσεις, αἷς οὔτ´ ἀσπασμῶν μετέδωκεν οὔτε φιλημάτων οὔτ´ ἄλλης φιλοφροσύνης οὐδεμιᾶς τὴν τελευταίαν πορευόμενος ἐκ τῆς οἰκίας ὁδόν;

Traduction française :

[8,41] VII. Véturie parla ainsi toute baignée de larmes : les autres femmes se lamentaient et joignaient leurs prières aux siennes. Enfin après un moment de silence, Véturie, les larmes aux yeux, leur répondit en ces termes. « Vos espérances sont bien faibles, Valérie, si vous n'avez plus d'autre ressource que dans l'intercession de deux femmes aussi infortunées que nous. Nous ne manquons point de tendresse envers notre patrie; nous ne demanderions pas mieux que de sauver nos citoyens quels qu'ils puissent être : mais les forces nous manquent, et nous n'avons pas le pouvoir de faire {ce que nous voudrions}. En effet, Valérie, Marcius n'a plus aucune relation avec nous depuis que le peuple a prononcé contre lui une sentence aussi injuste que rigoureuse, il hait également toute sa famille et sa patrie. Ce que je vous dis, je le sais de la propre bouche de Marcius, et non pas d'un autre. Lorsque après le jugement prononcé contre lui il revint à la maison accompagné de ses amis, il nous trouva dans la dernière affliction avec ses pauvres enfants sur nos genoux, tout éplorées et gémissant sur les malheurs qui ne pouvaient manquer de nous arriver en perdant un si cher fils et un si bon mari. Il se tint un peu éloigné de nous, immobile comme un rocher, les yeux fixes, et sans verser une seule larme. « Ma mère, nous dit- il, et vous Volumnie, la meilleure de toutes les femmes, c'en est fait de Marcius : c'est un homme perdu pour vous. Ses citoyens le chassent, parce qu'il a été généreux, qu'il n'a eu rien de plus cher que sa patrie, et qu'il a essuyé pour elle une infinité de travaux. Portez vos malheurs comme des femmes de cœur, gardez-vous de rien faire qui soit indigne de vous et de votre naissance : que nos enfants vous servent de consolation pendant mon absence : donnez leur une éducation digne de vous et de la famille dont ils sont sortis. Je prie les dieux de leur accorder, quand ils auront atteint l'âge viril, une meilleure fortune que celle de leur père, et je souhaite qu'ils n'aient pas moins de vertu et de cœur que moi-même. Adieu, je pars dans le moment; j'abandonne une ville où les gens de bien ne trouvent plus d'asile assuré. Dieux Pénates, dieux domestiques que mes pères ont honorés, et vous, génies protecteurs de cette famille infortunée je vous dit adieu. A ces mots, nous nous mîmes en devoir de l'embrasser pour lui faire les derniers adieux, frappant notre poitrine et remplissant l'air des gémissements que la violence de la douleur nous arrachait. Je tenais alors par la main l'aîné de ces enfants que vous voyez , le plus jeune était entre les bras de sa mère Volumnie. Mais hélas ; infortunées que nous sommes, nous ne pûmes l'attendrir. Il détourna ses yeux de dessus nous, et nous rebutant l'une et l'autre : Ma mère, nous dit-il, ne comptez plus désormais sur votre fils ; l'ingrate patrie vous a enlevé Marcius le soutien et la consolation de votre vieillesse. Et vous, Volumnie, je ne serai plus votre époux, à commencer d'aujourd'hui, mais je souhaite que vous ayez le bonheur d'en trouver un plus heureux que moi. Chers enfants, Marcius n'est plus votre père : je vous abandonne, pauvres orphelins : sans secours et sans aucun appui, vous serez élevés auprès de ma mère et de la vôtre jusqu'à ce que vous ayez atteint l'âge viril. Il parla ainsi, et sans régler ses affaires, sans nous donner aucun ordre, sans nous dire où il allait, il sortit de la maison, seul, sans domestique et sans argent, n'ayant pas même pris de quoi vivre pour un jour.





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Dernière mise à jour : 19/08/2009