HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VIII (avec trad. française)

τούτων



Texte grec :

[8,31] Ἴθι δή μοι, Μηνύκιε, ἀπόκριναι, πότερα καὶ τῇ βουλῇ τῆς τιμωρίας ἄξιος ἐφάνην εἶναι, ὅτι τὰ κράτιστα ἐπολιτευόμην τε καὶ ἔπραττον, ἢ τῷ δήμῳ μόνῳ; εἰ μὲν γὰρ ἅπασι ταὐτὰ ἐδόκει τότε καὶ πάντες με ἀπηλάσατε, φανερὸν ὅτι πάντες οἱ ταῦτα βουληθέντες ἀρετὴν μισεῖτε, καὶ τόπος οὐδείς ἐστιν ἐν τῇ πόλει δεχόμενος καλοκαγαθίαν· εἰ δὲ βιασθεῖσα ἡ βουλὴ συνεχώρησε τῷ δήμῳ καὶ τὸ ἔργον αὐτῆς ἀνάγκης ἦν, οὐ γνώμης, ὁμολογεῖτε δήπου πονηροκρατεῖσθαι καὶ μηδενὸς εἶναι τὴν βουλὴν ὧν ἂν προέληται κυρίαν. ἔπειτ´ εἰς τοιαύτην ἀξιοῦτέ με κατελθεῖν πόλιν, ἐν ᾗ τὸ κρεῖττον μέρος ὑπὸ τοῦ χείρονος ἄρχεται; πολλὴν ἄρα κατεγνώκατέ μου μανίαν. φέρε, καὶ δὴ πέπεισμαι καὶ διαλυσάμενος τὸν πόλεμον, ὥσπερ ἀξιοῦτε, κατελήλυθα, τίς ἡ μετὰ ταῦτ´ ἔσται μου διάνοια καὶ τίνα βίον ζήσομαι; πότερα τἀσφαλὲς καὶ ἀκίνδυνον αἱρούμενος ἀρχάς τε καὶ τιμὰς καὶ τἆλλα ἀγαθά, ὧν ἄξιον ἐμαυτὸν ἡγοῦμαι, μετιὼν θεραπεύειν ὑπομενῶ τὸν ἔχοντα τὴν τούτων ἐξουσίαν ὄχλον; πονηρὸς ἄρα ἐξ ἀγαθοῦ γενήσομαι, καὶ οὐδὲν ἔσται μοι τῆς προτέρας ἀρετῆς ὄφελος. ἀλλ´ ἐν τοῖς αὐτοῖς ἤθεσι μένων καὶ τὴν αὐτὴν προαίρεσιν τῆς πολιτείας φυλάττων ἐναντιώσομαι τοῖς μὴ ταὐτὰ προαιρουμένοις; εἶτα οὐ πρόδηλον, ὅτι πολεμήσει μοι πάλιν ὁ δῆμος καὶ δίκας ἑτέρας πάλιν ἀξιώσει λαμβάνειν, τοῦτ´ αὐτὸ πρῶτον ἔγκλημα ποιούμενος, ὅτι τῆς καθόδου δι´ ἐκείνου τυχὼν οὐ τὰ πρὸς ἡδονὴν αὐτῷ πολιτεύομαι; οὐκ ἔνεστ´ ἄλλως εἰπεῖν. ἔπειτ´ ἀναφανήσεταί τις ἕτερος Ἰκιλίῳ παραπλήσιος ἢ Δεκίῳ θρασὺς δημαγωγός, ὃς αἰτιάσεταί με διιστάναι τοὺς πολίτας ἀπ´ ἀλλήλων ἢ κατὰ τοῦ δήμου πράττειν ἐπιβουλὴν ἢ προδιδόναι τοῖς πολεμίοις τὴν πόλιν ἢ τυραννίδι, ὥσπερ καὶ Δέκιος ᾐτιάσατο, ἐπιχειρεῖν ἢ ἄλλο ἀδικεῖν, ὁτιδήποτ´ ἂν αὐτῷ φανῇ· οὐ γὰρ ἀπορήσει τὸ μισοῦν αἰτίας. ἥξει τε πρὸς τοῖς ἄλλοις ἐγκλήμασι καὶ ταυτὶ φερόμενα οὐκ εἰς μακράν, ὅσα ἐν τῷ πολέμῳ πέπρακταί μοι τούτῳ, ὅτι χώραν ὑμῶν τέτμηκα καὶ λείαν ἀπελήλακα καὶ πόλεις ἀφῄρημαι καὶ τοὺς ὑπὲρ τούτων ἀμυνομένους τοὺς μὲν πεφόνευκα, τοὺς δὲ τοῖς πολεμίοις παραδέδωκα. ταῦτ´ ἐὰν οἱ κατήγοροι λέγωσι, τί φήσω πρὸς αὐτοὺς ἀπολογούμενος ἢ τίνι βοηθείᾳ χρήσομαι;

Traduction française :

[8,31] « XIX. Répondez-{moi}, Minucius, c'est-à-vous que je m'adresse. Est-ce le sénat, ou le peuple seul, qui m'a trouvé digne de punition, pour avoir pris généreusement les intérêts de la république et donné de bons avis ? Car si vous vous êtes ligués pour me bannir, il est évident qu'ayant tous contribué à ma disgrâce, vous êtes tous les ennemis de la vertu, et qu'il n'y a aucun endroit dans la ville où la probité et l'innocence puissent trouver un asile assuré. Si au contraire le sénat a été forcé de condescendre aux volontés du peuple et que cette condescendance ait été plutôt l'effet d'une nécessité inévitable que de sa volonté, il faut convenir que vous vous laissez gouverner par les méchants et que le sénat n'est pas le maître de faire ce qu'il veut. Et vous m'exhortez de retourner dans une ville, où la partie la plus saine des citoyens et les gens de mérite se laissent conduire par les méchants et par la canaille ? Vous me prenez donc pour un fou. XX. MAIS supposons que vous m'ayez gagné, et qu'ayant fait la paix comme vous me le demandez, je sois déjà rentré dans Rome. Que ferais-je désormais ? Quelle vie mènerais-je et quelle conduite, à votre avis, pourrais-je garder? Croyez-vous que prenant le parti le plus sûr, aspirant aux dignités, aux honneurs, et autres avantages dont je ne me crois pas indigne, je pourrais me résoudre à faire ma cour au peuple qui est le maître de toutes les grâces ? D'honnête homme que je suis je deviendrais donc un malheureux et la vertu dont j'ai fait profession jusqu'aujourd'hui ne me servirait de rien. Quel parti faudrait-il donc que je prisse ? Conserverais-je le même esprit et les mêmes mœurs qu'avant mon exil ? Garderais-je toujours la même manière de vivre? Demeurerais-je dans les mêmes dispositions où j'ai été jusqu'ici à l'égard du gouvernement ? M'opposerais-je à ceux qui ne seraient pas dans les mêmes sentiments que moi ? Mais n'est-il pas évident que ce serait m'attirer une nouvelle guerre de la part du peuple, qui voudrait encore m'imposer d'autres peines, et qui me ferait d'abord un crime de ce que lui ayant obligation de mon rappel je ne lui ferais pas ma cour avec plus de soumission qu'autrefois ? Pour moi je ne crois pas que vous puissiez dire autrement. Bientôt il viendrait quelque tribun aussi hardi qu'Icilius et Decius. Il m'accuserait de semer la dissension parmi les citoyens ; de tendre des pièges au peuple ; de vouloir livrer {la république} aux ennemis et d'aspirer à la tyrannie, comme Decius m'en a déjà accusé : enfin il mettrait sur mon compte quelqu'autre crime, tel que le peut imaginer un ennemi toujours fécond à inventer des calomnies contre ceux qu'il veut perdre. Outre les autres accusations, on trouverait bientôt une nouvelle matière dans la guerre que je viens de déclarer aux Romains. On m'accuserait d'avoir désolé vos campagnes, de m'être enrichi de vos dépouilles, d'avoir pris vos villes, d'avoir passé au fil de l'épée une partie des garnisons qui les défendaient, et d'avoir livré le reste aux ennemis. Que répondrais-je à des accusateurs qui m'objecteraient tous ces crimes ? Qu'aurais-je à dire pour ma défense, et sur quel secours pourrais-je compter ?





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Dernière mise à jour : 19/08/2009