| Texte grec :
 
 
  
  
   | [8,15] Τοῦτο καταμαθόντες οἱ πρεσβύτατοι τῶν Ῥωμαίων 
  συστραφέντες ἔπειθον ἰδίᾳ τε καὶ ἐν κοινῷ τοὺς
  στασιωδεστάτους τῶν δημοτικῶν παύσασθαι τῶν εἰς τοὺς
  πατρικίους ὑποψιῶν τε καὶ κατηγοριῶν· διδάσκοντες
  {ὡς} εἰ δι´ ἑνὸς ἀνδρὸς ἐπιφανοῦς φυγὴν τοσοῦτος κίνδυνος 
 κατέσχε τὴν πόλιν, τί χρὴ προσδοκᾶν, ἐὰν ἀναγκασθῶσιν οἱ 
 πολλοὶ τῶν πατρικίων προπηλακισθέντες
  ὑπὸ τοῦ δήμου ταὐτὸ φρονῆσαι· καὶ κατέσχον οὗτοι
  τὴν ἀκοσμίαν τοῦ πλήθους. παυσαμένου δὲ τοῦ πολλοῦ θορύβου 
 συνελθοῦσα ἡ βουλὴ τοῖς μὲν ἀπὸ τοῦ
  κοινοῦ τῶν Λατίνων παροῦσι πρεσβευταῖς ἐπὶ συμμαχίας αἴτησιν 
 ἀπεκρίνατο, μὴ ῥᾴδιον εἶναι σφίσι βοήθειαν ἀποστέλλειν κατὰ τὸ 
 παρόν· αὐτοῖς δ´ ἐκείνοις ἐπιτρέπειν τὴν ἑαυτῶν στρατιὰν καταγράφειν 
  καὶ ἡγεμόνας τῆς δυνάμεως ἰδίους ἐκπέμπειν τε, ὅταν αὐτοὶ
  ἐκπέμψωσι δύναμιν. ἐν γὰρ ταῖς συνθήκαις, αἷς
  ἐποιήσαντο πρὸς αὐτοὺς περὶ φιλίας, ἀπόρρητον ἦν
  τούτων ἑκάτερον. τοῖς δ´ ὑπάτοις ἐφῆκαν στρατόν τε 
  συναγαγεῖν ἐκ καταλόγου καὶ τὴν πόλιν διὰ φυλακῆς
  ἔχειν καὶ τοὺς συμμάχους παρακαλεῖν, εἰς ὕπαιθρον
  δὲ μήπω τὰς δυνάμεις ἐξάγειν, ἕως ἂν ἅπαντα εὐτρεπῆ
  γένηται. καὶ ὁ δῆμος ταῦτ´ ἐπεκύρωσεν. ἦν δὲ βραχὺς ὁ 
 λειπόμενος τῆς ἀρχῆς τοῖς ὑπάτοις χρόνος, ὥστ´
  οὐδὲν ἔφθασαν τῶν ἐψηφισμένων ἐπὶ τέλος ἀγαγεῖν,
  ἀλλὰ παρέδοσαν ἡμιτελῆ πάντα τοῖς μεθ´ ἑαυτοὺς ὑπάτοις. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [8,15] XXVIII. Les personnes les plus âgées voyant les choses dans un si 
pitoyable état, tenaient conseil ensemble. Ils s'employaient de toutes leurs 
forces, tant en particulier qu'en public, pour apaiser les plus séditieux des 
plébéiens et pour faire cesser leurs soupçons et  leurs accusations contre 
les patriciens. Enfin ils leur représentaient que si l'exil d'un seul citoyen, 
distingué par sa naissance et par son mérite, avait mis Rome dans un si 
grand danger, ce serait encore toute autre chose quand la plus grande 
partie des patriciens, fatigués des insultes du peuple, viendraient à 
prendre le même parti que Marcius. Ces remontrances eurent tant de  
force qu'elles arrêtèrent la licence effrénée de la multitude. 
XXIX. Le plus grand tumulte apaisé, le sénat s'assembla, et  répondit 
aux ambassadeurs que les Latins avaient envoyés pour demander du 
secours. Il leur dit que pour le présent il n'était pas facile de leur envoyer 
des troupes, que cependant on leur permettait de lever des soldats, de 
leur donner des généraux de leur nation, et  de mettre en campagne une 
aussi nombreuse armée que Rome aurait pu faire si elle en eût eu la 
commodité : car ces deux choses leur étaient défendues par le traité 
d'alliance. Il ordonna aussi aux consuls d'enrôler des soldats, d'établir des 
garnisons dans Rome et  de mander les troupes des alliés, sans 
cependant leur accorder le pouvoir de mettre une armée en campagne 
jusqu'à ce qu'on eût pris les précautions nécessaires. Le peuple ratifia 
tous ces décrets du sénat. Mais les consuls de cette année qui n'avaient 
plus guère de temps à être en charge, ne purent pas exécuter 
entièrement tout ce que le sénat avait ordonné : ils laissèrent donc aux 
consuls leurs successeurs toutes ces choses à demi faites. |  |