Texte grec : 
  
 
  
   | [8,12] Ἀποδεξαμένων δὲ καὶ ταύτην τὴν γνώμην τῶν
  Οὐολούσκων ἐξῄεσαν οἱ στρατηγοὶ διὰ ταχέων, πρὶν
  ἔκπυστα γενέσθαι Ῥωμαίοις τὰ βουλεύματα, πολλὴν
  ἐπαγόμενοι στρατιὰν ἑκούσιον· ἧς μέρος μὲν ὁ Τύλλος
  ἔχων εἰς τὴν Λατίνων χώραν ἐνέβαλεν, ἵνα περισπάσειε τῶν 
 πολεμίων τὴν ἐκεῖθεν ἐπικουρίαν, τὸ δὲ λοιπὸν ὁ Μάρκιος ἄγων 
 ἐπὶ τὴν Ῥωμαίων ἤλασεν. οἷα
  δ´ ἀπροσδοκήτου τοῦ κακοῦ τοῖς κατὰ τὴν χώραν
  διατρίβουσιν ἐπιπεσόντος πολλὰ μὲν ἑάλω σώματα Ῥωμαίων 
 ἐλεύθερα, πολλὰ δ´ ἀνδράποδα, βοῶν τε καὶ
  ὑποζυγίων καὶ τῶν ἄλλων βοσκημάτων χρῆμα οὐκ ὀλίγον· σῖτός 
 θ´ ὅσος ἐγκατελήφθη καὶ σίδηρος καὶ ὅσοις
  ἄλλοις χώρα γεωργεῖται, τὰ μὲν ἡρπάσθη, τὰ δὲ διεφθάρη. 
 τελευτῶντες γὰρ καὶ πῦρ εἰς τὰς αὐλὰς φέροντες ἐνέβαλλον 
 Οὐολοῦσκοι, ὥστε πολλοῦ χρόνου μηδ´ 
  ἀναλαβεῖν αὐτὰς δύνασθαι τοὺς ἀποβαλόντας. μάλιστα
  δὲ τοῦτ´ ἔπασχον αἱ τῶν δημοτῶν κτήσεις, αἱ δὲ τῶν
  πατρικίων ἔμειναν ἀσινεῖς· εἰ δέ τινες ἐβλάβησαν, εἰς
  ἀνδράποδα καὶ βοσκήματα ἔδοξαν βλαβῆναι. τοῦτο γὰρ
  ὑπὸ τοῦ Μαρκίου παρηγγέλλετο τοῖς Οὐολούσκοις, ἵνα
  δι´ ὑποψίας ἔτι μᾶλλον οἱ πατρίκιοι γένοιντο τοῖς δημοτικοῖς καὶ 
 μὴ ἐξαιρεθείη τὸ στασιάζον ἐκ τῆς πόλεως, ὅπερ καὶ συνέβη. ὡς 
 γὰρ ἠγγέλθη τοῖς Ῥωμαίοις
  ἡ καταδρομὴ τῆς χώρας, καὶ ἔγνωσαν οὐκ ἐξ ἴσου γεγονυῖαν 
 ἅπασι τὴν συμφοράν, κατεβόων μὲν τῶν πλουσίων οἱ πένητες ὡς 
 ἐπαγόντων σφίσι τὸν Μάρκιον,
  ἀπελογοῦντο δ´ οἱ πατρίκιοι καὶ κακουργίαν τινὰ τοῦ
  στρατηγοῦ ταύτην ἀπέφαινον. βοηθεῖν δὲ τοῖς ἀπολλυμένοις ἢ 
 σώζειν τὰ περιόντα δι´ ὑποψίαν τ´ ἀλλήλων
  καὶ δέος προδοσίας οὐθεὶς ἠξίου· ὥστε κατὰ πολλὴν
  ἄδειαν ὁ Μάρκιος ἀπῆγε τὴν στρατιὰν καὶ κατέστησεν
  ἅπαντας ἐπὶ τὰ οἰκεῖα παθόντας μὲν οὐδὲν δεινόν,
  δράσαντας δ´ ὅσα ἠξίουν, καὶ πολλῶν εὐπορήσαντας
  χρημάτων. ἧκε δὲ καὶ ὁ Τύλλος ὀλίγον ὕστερον ἐκ
  τῆς Λατίνων χώρας πολλὰς ἐπαγόμενος ὠφελείας· οὐδὲ
  γὰρ ἐκεῖ δύναμιν ἔσχον ὁμόσε χωρεῖν τοῖς πολεμίοις
  {μαχησόμενοι} ἀπαράσκευοί τ´ ὄντες καὶ παρ´ ἐλπίδα
  τοῦ δεινοῦ σφίσιν ἐπιπεσόντος. ἐκ δὲ τούτου πᾶσα
  πόλις ἐπῆρτο ταῖς ἐλπίσι, καὶ θᾶττον ἢ ὡς ἄν τις
  ὑπέλαβεν ἥ τε καταγραφὴ τῶν στρατιωτῶν ἐγίνετο, καὶ
  τἆλλα ὑπηρετεῖτο, ὅσων τοῖς στρατηγοῖς ἔδει. 
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      Traduction française : 
  
  
  
       
  | [8,12] XX. Les Volsques goûtèrent fort ce projet de Marcius, et  avant que 
Rome pût avoir aucune nouvelle de leurs desseins, les deux généraux se 
mirent promptement en campagne avec un corps de volontaires. Tullus 
prend une partie de l'armée des Volsques sous sa conduite et va faire des 
courses dans le pays des Latins afin d'empêcher que l'ennemi n'en tire 
aucun secours. 
XXI. MARCIUS avec le reste des troupes vient fondre sur les terres 
des Romains, et  comme ils ne s'attendaient à rien moins qu'à une 
expédition si subite, il y fit un grand nombre de prisonniers, tant de 
personnes libres que d'esclaves. Il enleva aussi beaucoup de bœufs, de 
chevaux et  des autres bestiaux, avec tout le blé qu'il trouva. Le fer et  
tous les outils et  instruments des laboureurs furent en partie pillés, en 
partie brisés et  rompus. Enfin les Volsques mirent feu aux maisons et  
aux étables, et  l'incendie fut si grand que de longtemps on ne put le 
relever d'une perte si affreuse. 
XXII. ON en voulait surtout aux plébéiens, on brûlait leurs maisons et  
on ravageait leurs terres. Pour celles des Patriciens on n'y fit point d'autre 
dégât que d'enlever quelques esclaves et  des bestiaux, encore la perte 
ne fut-elle pas bien considérable pour eux. Marcius avait donné aux 
troupes des ordres précis d'en user ainsi pour fomenter les soupçons et  
la mésintelligence entre les patriciens et  le peuple, afin que les séditions 
ne finissent pas sitôt ; ce qui arriva en effet comme il se l'était promis. On 
n'eut pas plutôt appris à Rome les courses des Volsques sur les terres de 
la république, que les pauvres informés qu'on n'avait pas fait également le 
dégât dans toutes les métairies, se mirent à crier contre les riches, les 
accusant d'avoir suscité au peuple un ennemi aussi redoutable que 
Marcius. Les patriciens de leur côté se défendaient de cette accusation : 
ils protestaient qu'ils n'avaient point trempé dans la conspiration, qui 
n'était qu'un stratagème du général des Volsques et  un effet de sa 
vengeance artificieuse. Personne néanmoins ne se mettait en peine d'y 
apporter remède ni de sauver ce qui restait du pillage, tant les soupçons, 
la défiance et  la crainte de quelque trahison régnaient alors parmi les citoyens. 
XXIII. MARCIUS eut donc tout le temps de faire le dégât sans trouver 
aucune résistance. Après avoir ravagé partout où bon lui semblait, il 
ramena ses troupes gorgées de richesses et  de butin, sans avoir souffert 
aucun mal. Peu de temps après, Tullus revint aussi du pays des Latins 
avec une quantité prodigieuse de butin : Les ennemis attaqués à 
l'improviste et  dans le moment qu'ils ne s'attendaient à rien moins, 
n'osèrent lui tenir tête parce qu'ils n'avaient point de troupes sur pied. 
XXIV. Cet heureux succès fit concevoir de si hautes espérances à 
toutes les villes des Volsques que l'enrôlement des soldats se fit plus 
promptement qu'on ne l'avait espéré : on fournit avec un merveilleux 
empressement et un zèle extraordinaire toutes les choses dont les 
généraux avaient besoin. 
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