HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre V (avec trad. française)

δυνάμεις



Texte grec :

[5,15] Μελλόντων δ´ αὐτῶν εἰς χεῖρας ἰέναι προελθὼν ἐκ τῆς τάξεως τῶν Τυρρηνῶν εἷς τῶν Ταρκυνίου παίδων, Ἄρρους ὄνομα, ῥωμήν τε κράτιστος καὶ ψυχὴν λαμπρότατος τῶν ἀδελφῶν, ἐγγὺς τῶν Ῥωμαίων ἐλάσας τὸν ἵππον, ὅθεν μορφήν τε καὶ φωνὴν ἅπαντες ἔμελλον αὐτοῦ συνήσειν, λόγους ὑβριστὰς εἰς τὸν ἡγεμόνα τῶν Ῥωμαίων Βροῦτον ἀπερρίπτει, θηρίον ἄγριον ἀποκαλῶν καὶ τέκνων αἵματι μιαρόν, ἀνανδρίαν τ´ ἐν ταὐτῷ καὶ δειλίαν ὀνειδίζων, καὶ τελευτῶν εἰς . τὸν ὑπὲρ ἁπάντων ἀγῶνα προὐκαλεῖτο μόνον αὑτῷ συνοισόμενον. κἀκεῖνος οὐκ ἀξιῶν τοὺς ὀνειδισμοὺς ὑπομένειν ἤλαυνε τὸν ἵππον ἐκ τῆς τάξεως, ὑπεριδὼν καὶ τῶν ἀποτρεπόντων φίλων ἐπὶ τὸν κατεψηφισμένον ὑπὸ τῆς μοίρας θάνατον ἐπειγόμενος. ὁμοίῳ δ´ ἀμφότεροι θυμῷ φερόμενοι καὶ λογισμὸν οὐχ ὧν πείσονται λαβόντες, ἀλλ´ ὧν ἐβούλοντο δρᾶσαι, συρράττουσι τοὺς ἵππους ἐξ ἐναντίας ἐλαύνοντες καὶ φέρουσι ταῖς σαρίσαις ἀφύκτους κατ´ ἀλλήλων πληγὰς ἀμφότεροι δι´ ἀσπίδων τε καὶ θωράκων, ὁ μὲν εἰς τὰ πλευρὰ βάψας τὴν αἰχμήν, ὁ δ´ εἰς τὰς λαγόνας· καὶ οἱ ἵπποι αὐτῶν ἐμπλέξαντες τὰ στήθη τῇ ῥύμῃ τῆς φορᾶς ἐπὶ τοῖς ὀπισθίοις ἀνίστανται ποσὶ καὶ τοὺς ἐπιβάτας ἀναχαιτίσαντες ἀποσείονται. οὕτω μὲν δὴ πεσόντες ἔκειντο πολὺ διὰ τῶν τραυμάτων ἐκβάλλοντες αἷμα καὶ ψυχορραγοῦντες, αἱ δ´ ἄλλαι δυνάμεις ὡς τοὺς ἡγεμόνας εἶδον συμπεσόντας, ὠθοῦνται σὺν ἀλαλαγμῷ καὶ πατάγῳ, καὶ γίνεται μέγιστος ἁπάντων ἀγὼν πεζῶν τε καὶ ἱππέων καὶ τύχη περὶ ἀμφοτέρους ὁμοία. Ῥωμαίων τε γὰρ οἱ τὸ δεξιὸν κέρας ἔχοντες, ἐφ´ οὗ τεταγμένος ἦν ὁ ἕτερος τῶν ὑπάτων Οὐαλέριος, ἐνίκων τοὺς Οὐιεντανοὺς καὶ μέχρι τοῦ στρατοπέδου διώξαντες ἐπλήρωσαν νεκρῶν τὸ πεδίον, Τυρρηνῶν τε οἱ τὴν τοῦ δεξιοῦ κέρατος ἔχοντες στάσιν, ὧν ἡγοῦντο Τῖτος καὶ Σέξτος οἱ Ταρκυνίου τοῦ βασιλέως παῖδες, ἐτρέψαντο τοὺς ἐπὶ τοῦ λαιοῦ ὄντας Ῥωμαίων κέρατος, καὶ πλησίον τοῦ χάρακος αὐτῶν γενόμενοι πείρας μὲν οὐκ ἀπέστησαν, εἰ δύναιντο ἑλεῖν τὸ ἔρυμα ἐξ ἐφόδου, πολλὰς δὲ πληγὰς λαβόντες ὑποστάντων αὐτοὺς τῶν ἔνδον ἀπετράποντο. ἦσαν δ´ αὐτοῦ φύλακες οἱ τριάριοι λεγόμενοι, παλαιοί τε καὶ πολλῶν ἔμπειροι πολέμων, οἷς ἐσχάτοις, ὅταν ἀπογνωσθῇ πᾶσα ἐλπίς, εἰς τοὺς περὶ τῶν μεγίστων ἀγῶνας καταχρῶνται.

Traduction française :

[5,15] III. QUAND on fut sur le point d'en venir aux mains, Tarquin, nommé Aruns, qui l'emportait au-dessus de ses frères et pour la force et pour le courage, poussa son cheval à travers les escadrons, sortit hors des rangs de l'armée Tyrrhénienne; il s'avança si près des Romains qu'on pouvait facilement le reconnaître et au visage et à la voix. Sitôt qu'il fut à portée, vomissant mille injures contre Brutus général de l'armée Romaine, il le traita de bête féroce, de bourreau souillé du sang de ses propres fils ; et lui reprochant d'être un lâche et un timide, il lui offrit enfin au nom de toute l'armée un combat seul à seul pour décider de l'empire. Brutus ne peut souffrir cet outrage ; il sort des rangs, pousse son cheval à toutes jambes, il n'écoute que son courage, et malgré les remontrances de ses amis il va se jeter entre les bras d'une mort certaine que les destins lui préparaient. Les deux combattants également transportés de colère, pensent moins au péril qu'à satisfaire leur rage. Ils poussent leurs courriers à toute outrance, ils se portent des coups violents qui percent d'outre en outre et leurs boucliers et leurs cuirasses. L'un enfonce sa pique dans les flancs de son ennemi, tandis qu'il reçoit lui-même un pareil coup dans les côtes. En même temps leurs chevaux s'entrechoquent du poitrail par la rapidité dont ils sont poussés, ils se cabrent l'un et l'autre, ils lèvent la tête, secouent leurs cavaliers et les renversent sur la poussière. Les deux champions tombent par terre, leur sang sort en abondance par l'ouverture de leurs blessures, et leurs âmes cherchent un passage pour abandonner leurs corps IV. LES deux armées qui voient leurs chefs presque sans vie, jettent des cris épouvantables : elles se choquent avec grand bruit, le combat s'engage, l'infanterie et la cavalerie font des prodiges de valeur. Mais l'ayantage est toujours égal de part et d'autre. D'un côté, l'aîle droite de l'armée Romaine sous les étendards du Consul Valerius, enfonce les Veiens, les repousse jusque dans leur camp et couvre la campagne de morts. De l'autre, les Tyrrheniens de l'aîle droite soutenus par leurs chefs Titus et Sextus fils de Tarquin, ébranlent l'aile gauche des Romains, les mettent en déroute, et les mènent battant jusques dans leurs lignes. Ils se mettent même en devoir d'ataquer le camp et de l'emporter d'assaut : mais la garnison fait une vigoureuse résistance et les oblige de se retirer avec beaucoup de perte. Elle consistait en un corps de réserve, qu'on appelle le troisiémé corps, composé des vieux soldats les plus aguerris, qui par leur expérience consommée dans les plus grands périls, sont la dernière ressource des Romains, lorsque par une affreuse déroute ils ont perdu toute espérance.





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Dernière mise à jour : 25/06/2009