HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Contre Leptine (discours complet)

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Texte grec :

[70] Διόπερ οὐ μόνον αὐτῷ τὴν ἀτέλειαν ἔδωκαν οἱ τότε, ἀλλὰ καὶ χαλκῆν εἰκόνα, ὥσπερ Ἁρμοδίου καὶ Ἀριστογείτονος, ἔστησαν πρώτου· ἡγοῦντο γὰρ οὐ μικρὰν τυραννίδα καὶ τοῦτον τὴν Λακεδαιμονίων ἀρχὴν καταλύσαντα πεπαυκέναι. Ἵν' οὖν μᾶλλον οἷς λέγω προσέχητε, τὰ ψηφίσμαθ' ὑμῖν αὔτ' ἀναγνώσεται τὰ τότε ψηφισθέντα τῷ Κόνωνι. Λέγε. ΨΗΦΙΣΜΑΤΑ. (71) Οὐ τοίνυν ὑφ' ὑμῶν μόνον ὁ Κόνων, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τότ' ἐτιμήθη πράξας ἃ διεξῆλθον ἐγώ, ἀλλὰ καὶ ὑπ' ἄλλων πολλῶν, οἳ δικαίως ὧν εὐεργέτηντο χάριν ᾤοντο δεῖν ἀποδιδόναι. Οὔκουν αἰσχρόν, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, εἰ αἱ μὲν παρὰ τοῖς ἄλλοις δωρειαὶ βέβαιοι μένουσιν αὐτῷ, τῆς δὲ παρ' ὑμῶν μόνης τοῦτ' ἀφαιρήσεται; (72) Καὶ μὴν οὐδ' ἐκεῖνο καλόν, ζῶντα μὲν αὐτὸν οὕτω τιμᾶν ὥστε τοσούτων ὅσων ἀκηκόατ' ἀξιοῦν, ἐπειδὴ δὲ τετελεύτηκεν, μηδεμίαν ποιησαμένους τούτων μνείαν ἀφελέσθαι τι τῶν δοθέντων τότε. Πολλὰ μὲν γάρ ἐστιν, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τῶν ὑπ' ἐκείνου πραχθέντων ἄξι' ἐπαίνου, δι' ἃ πάντα προσήκει μὴ λύειν τὰς ἐπὶ τούτοις δοθείσας δωρειάς, κάλλιστον δὲ πάντων ἡ τῶν τειχῶν ἀνάστασις. (73) Γνοίη δ' ἄν τις εἰ παραθείη πῶς Θεμιστοκλῆς, ὁ τῶν καθ' ἑαυτὸν ἁπάντων ἀνδρῶν ἐνδοξότατος, ταὐτὸ τοῦτ' ἐποίησεν. Λέγεται τοίνυν ἐκεῖνος, τειχίζειν εἰπὼν τοῖς πολίταις, κἂν ἀφικνῆταί τις ἐκ Λακεδαίμονος, κατέχειν κελεύσας, οἴχεσθαι πρεσβεύων αὐτὸς ὡς τοὺς Λακεδαιμονίους, λόγων δὲ γιγνομένων ἐκεῖ καί τινων ἀπαγγελλόντων ὡς Ἀθηναῖοι τειχίζουσιν, ἀρνεῖσθαι καὶ πρέσβεις πέμπειν σκεψομένους κελεύειν, ἐπειδὴ δ' οὐχ ἧκον οὗτοι, πέμπειν ἑτέρους παραινεῖν. Καὶ πάντες ἴσως ἀκηκόαθ' ὃν τρόπον ἐξαπατῆσαι λέγεται. (74) Φημὶ τοίνυν ἐγώ καὶ πρὸς Διός, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, μηδεὶς φθόνῳ τὸ μέλλον ἀκούσῃ, ἀλλ' ἂν ἀληθὲς ᾖ σκοπείτω, ὅσῳ τὸ φανερῶς τοῦ λάθρᾳ κρεῖττον, καὶ τὸ νικῶντας τοῦ παρακρουσαμένους πράττειν ὁτιοῦν ἐντιμότερον, τοσούτῳ κάλλιον Κόνωνα τὰ τείχη στῆσαι Θεμιστοκλέους· ὁ μὲν γὰρ λαθών, ὁ δὲ νικήσας τοὺς κωλύσοντας αὔτ' ἐποίησεν. Οὐ τοίνυν ἄξιον τὸν τοιοῦτον ὑφ' ὑμῶν ἀδικηθῆναι, οὐδ' ἔλαττον σχεῖν τῶν ῥητόρων τῶν διδαξόντων ὡς ἀφελέσθαι τι χρὴ τῶν ἐκείνῳ δοθέντων. (75) Εἶεν. Ἀλλὰ νὴ Δία τὸν παῖδα τὸν Χαβρίου περιίδωμεν ἀφαιρεθέντα τὴν ἀτέλειαν, ἣν ὁ πατὴρ αὐτῷ δικαίως παρ' ὑμῶν λαβὼν κατέλιπεν. Ἀλλ' οὐδέν' ἀνθρώπων εὖ φρονοῦντ' οἶμαι ταῦτ' ἂν φῆσαι καλῶς ἔχειν. Ἴστε μὲν οὖν ἴσως, καὶ ἄνευ τοῦ παρ' ἐμοῦ λόγου, ὅτι σπουδαῖος Χαβρίας ἦν ἀνήρ, οὐ μὴν κωλύει γ' οὐδὲν κἀμὲ διὰ βραχέων ἐπι μνησθῆναι τῶν πεπραγμένων αὐτῷ. (76) Ὃν μὲν οὖν τρόπον ὑμᾶς ἔχων πρὸς ἅπαντας Πελοποννησίους παρετάξατ' ἐν Θήβαις, καὶ ὡς Γοργώπαν ἀπέκτεινεν ἐν Αἰγίνῃ, καὶ ὅσ' ἐν Κύπρῳ τρόπαι' ἔστησεν καὶ μετὰ ταῦτ' ἐν Αἰγύπτῳ, καὶ ὅτι πᾶσαν ἐπελθὼν ὀλίγου δέω λέγειν χώραν οὐδαμοῦ τὸ τῆς πόλεως ὄνομ' οὐδ' αὑτὸν κατῄσχυνεν, οὔτε πάνυ ῥᾴδιον κατὰ τὴν ἀξίαν εἰπεῖν, πολλή τ' αἰσχύνη λέγοντος ἐμοῦ ταῦτ' ἐλάττω φανῆναι τῆς ἐν ἑκάστῳ νῦν περὶ αὐτοῦ δόξης ὑπαρχούσης· ἃ δ' οὐδαμῶς ἂν εἰπὼν οἴομαι μικρὰ ποιῆσαι, ταῦθ' ὑπομνῆσαι πειράσομαι. (77) Ἐνίκησεν μὲν τοίνυν Λακεδαιμονίους ναυμαχίᾳ καὶ πεντήκοντα μιᾶς δεούσας ἔλαβ' αἰχμαλώτους τριήρεις, εἷλε δὲ τῶν νήσων τούτων τὰς πολλὰς καὶ παρέδωκεν ὑμῖν καὶ φιλίας ἐποίησεν ἐχθρῶς ἐχούσας πρότερον, τρισχίλια δ' αἰχμάλωτα σώματα δεῦρ' ἤγαγεν, καὶ πλεῖν ἢ δέκα καὶ ἑκατὸν τάλαντ' ἀπέφην' ἀπὸ τῶν πολεμίων. Καὶ τούτων πάντων ὑμῶν τινὲς οἱ πρεσβύτατοι μάρτυρές εἰσί μοι. Πρὸς δὲ τούτοις ἄλλας τριήρεις πλεῖν ἢ εἴκοσιν εἷλε, κατὰ μίαν καὶ δύο λαμβάνων, ἃς ἁπάσας εἰς τοὺς ὑμετέρους λιμένας κατήγαγεν. (78) Ἑνὶ δὲ κεφαλαίῳ μόνος τῶν πάντων στρατηγῶν οὐ πόλιν, οὐ φρούριον, οὐ ναῦν, οὐ στρατιώτην ἀπώλεσεν οὐδέν' ἡγούμενος ὑμῶν, οὐδ' ἔστιν οὐδενὶ τῶν ὑμετέρων ἐχθρῶν τρόπαιον οὐδὲν ἀφ' ὑμῶν τε κἀκείνου, ὑμῖν δ' ἀπὸ πολλῶν πόλλ' ἐκείνου στρατηγοῦντος. Ἵνα δὲ μὴ λέγων παραλίπω τι τῶν πεπραγμένων αὐτῷ, ἀναγνώσεται γεγραμμένας ὑμῖν τάς τε ναῦς ὅσας ἔλαβεν καὶ οὗ ἑκάστην, καὶ τῶν πόλεων τὸν ἀριθμὸν καὶ τῶν χρημάτων τὸ πλῆθος, καὶ τῶν τροπαίων οὗ ἕκαστον. Λέγε. ΠPΑΞΕΙΣ ΧΑΒPΙΟΥ. (79) Δοκεῖ τισὶν ὑμῶν, ὦ ἄνδρες δικασταί, οὗτος ὃ τοσαύτας πόλεις λαβὼν καὶ τριήρεις τῶν πολεμίων ναυμαχίᾳ νικήσας, καὶ τοσούτων καλῶν αἴτιος ὤν, αἰσχροῦ δ' οὐδενὸς τῇ πόλει, ἄξιος εἶναι ἀποστερηθῆναι τὴν ἀτέλειαν ἣν εὕρετο παρ' ὑμῶν καὶ τῷ υἱεῖ κατέλιπεν; Ἐγὼ μὲν οὐκ οἴομαι. Καὶ γὰρ ἂν ἄλογον εἴη· μίαν μὲν πόλιν εἰ ἀπώλεσεν ἢ ναῦς δέκα μόνας, περὶ προδοσίας ἂν αὐτὸν εἰσήγγελλον οὗτοι, καὶ εἰ ἑάλω, τὸν ἅπαντ' ἂν ἀπωλώλει χρόνον.

Traduction française :

[70] C'est pourquoi la génération qui vivait alors ne se contenta pas de lui donner l'immunité; elle lui érigea une statue d'airain, comme elle avait fait pour Harmodios et Aristogiton, et pour nul autre. Ils estimèrent que lui aussi avait mis fin à une grande tyrannie en renversant la domination des Lacédémoniens. Pour vous rendre plus sensible ce que je dis, on va vous lire le texte des décrets qui furent votés alors en l'honneur de Conon. Lis. DÉCRETS. (71) Ce n'est pas seulement par vous, Athéniens, que Conon fut alors récompensé, après avoir fait ce que je viens de rappeler; beaucoup d'autres firent comme vous, pensant avec raison qu'ils devaient se montrer reconnaissants pour les services rendus. Ce serait donc, Athéniens, un juste sujet de honte si, les récompenses qu'il a reçues ailleurs demeurant intactes, celle qu'il a reçue de vous éprouvait seule quelque atteinte. (72) Il ne serait pas beau, non plus, de l'avoir honoré vivant jusqu'à accumuler sur lui tout ce que vous venez d'entendre, et, aujourd'hui qu'il est mort, de mettre en oubli tous ses services pour lui retirer une partie de ce que vous lui avez donné alors. Or, Athéniens, parmi les actions de Conon, beaucoup sont dignes d'éloge, et j'y vois pour vous autant de raisons de ne pas abolir les récompenses décernées à leur sujet; mais la plus belle de toutes est d'avoir relevé vos remparts. (73) On peut s'en convaincre en comparant le moyen que Thémistocle, le plus illustre de tous les hommes de son temps, a employé pour faire la même chose. Il enjoignit à ses concitoyens de relever les murs, et leur recommanda, dit-on, de retenir tous les envoyés qui leur viendraient de Lacédémone, puis il se rendit lui-même comme ambassadeur chez les Lacédémoniens. Là on se mit à parler, et quelques-uns annoncèrent que les Athéniens relevaient leurs murs. Thémistocle nia et demanda qu'on envoyât des ambassadeurs pour vérifier le fait, puis, les premiers ne revenant pas, il conseilla d'en envoyer d'autres. Il n'est peut-être pas un de vous qui ne sache comment la ruse fut menée à bonne fin. (74) Eh bien, je l'affirme, — et par Jupiter, Athéniens, ne prenez pas mal ce que je vais vous dire; voyez seulement si j'ai raison, — autant celui qui se montre est supérieur à celui qui se cache, autant il est plus glorieux d'emporter une chose par la force plutôt que par la ruse, autant la conduite de Conon, dans l'affaire de nos murs relevés, est supérieure à celle de Thémistocle. Ce dernier agissait à la dérobée, le premier en renversant tous les obstacles. Il n'est donc pas juste qu'un si grand homme reçoive de vous cette injure. Son souvenir aurait-il moins de pouvoir sur vous que la voix de certains orateurs quand il s'agit de lui retirer une partie des récompenses conférées par vous ? (75) J'y consens toutefois, mais verrons-nous d'un oeil indifférent enlever au fils de Chabrias l'immunité que son père lui a transmise après l'avoir reçue de vous à juste titre? Je crois qu'aucun homme sensé ne pourrait approuver cette mesure. Vous savez sans doute, et je n'ai pas besoin de vous l'apprendre, que Chabrias a été un serviteur dévoué; néanmoins je ne vois pas d'inconvénient à vous rappeler en peu de mots ce qu'il a fait. (76) Comment, à votre tête, il se mit en bataille, devant Thèbes, contre l'armée du Péloponnèse entier; comment il tua Gorgopas à Égine, combien de trophées il a érigés à Chypre d'abord, puis en Égypte; comment, ayant porté les armes presque dans tous les pays du monde, il n'a jamais rien fait qui pût ternir la gloire du nom athénien ni la sienne, ce sont là des choses dont il n'est pas facile de parler dignement, et je rougirais si mes paroles restaient au-dessous de l'opinion que chacun de vous s'est faite sur cet homme. Mais il y a des choses dont je crois pouvoir parler sans les affaiblir ; c'est celles-là que j'essayerai de vous rappeler. (77) Chabrias a vaincu les Lacédémoniens dans un combat naval; il s'est emparé de cinquante galères, moins une; il a conquis la plupart des îles voisines; il les a mises en votre pouvoir, et les a rendues amies, d'hostiles qu'elles étaient auparavant; il a pris et conduit ici trois mille captifs, et il a déclaré plus de cent dix talents enlevés à l'ennemi. Pour tous ces faits, plusieurs d'entre vous, les plus âgés, me serviront de témoins. Ce n'est pas tout. Il s'est emparé de plus de vingt autres galères, enlevées une à une ou deux à deux, et il les a toutes amenées dans vos ports. (78) Pour tout exprimer d'un mot, il est le seul général qui, marchant à votre tête, n'ait perdu ni une ville, ni un fort, ni un vaisseau, ni un soldat. On ne voit chez pas un de vos ennemis un trophée pris sur vous ni sur lui; au contraire, on en voit chez nous un grand nombre, remportés de partout sous son commandement. Mais comme je ne veux négliger dans ce discours aucune de ses grandes actions, on va vous lire la liste de tous les vaisseaux qu'il a pris, et en quel lieu, le nombre des villes, la quantité de l'argent, le nombre et l'emplacement des trophées. Lis. ACTES DE CHABRIAS. (79) Qu'en pensez-vous, juges? Cet homme, qui a pris tant de villes, qui a remporté la victoire sur tant de galères ennemies, qui nous a donné tant de gloire, et dont Athènes n'a jamais eu à rougir, pouvez-vous avec justice lui ôter l'immunité qu'il a reçue de vous et transmise à son fils? Ce n'est pas mon avis, du moins. Aussi bien cela serait contraire à la raison. Eh quoi ! s'il eût perdu une seule ville ou seulement dix vaisseaux, ces mêmes hommes l'auraient dénoncé pour trahison, et, une fois condamné, c'était fait de lui pour toujours.





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Dernière mise à jour : 18/05/2007