HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Sur les réformes publiques (texte complet)

Paragraphes 1-9

  Paragraphes 1-9

[0] Sur les réformes publiques. (1) Περὶ μὲν τοῦ παρόντος ἀργυρίου καὶ ὧν ἕνεκα τὴν ἐκκλησίαν ποιεῖσθ´, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, οὐδέτερόν μοι δοκεῖ τῶν χαλεπῶν εἶναι, οὔτ´ ἐπιτιμήσαντα τοῖς νέμουσι καὶ διδοῦσι τὰ κοινὰ εὐδοκιμῆσαι παρὰ τοῖς βλάπτεσθαι διὰ τούτων ἡγουμένοις τὴν πόλιν, οὔτε συνειπόντα καὶ παραινέσανθ´ ὡς δεῖ λαμβάνειν, χαρίσασθαι τοῖς σφόδρ´ ἐν χρείᾳ τοῦ λαβεῖν οὖσιν· οὐδέτεροι γὰρ πρὸς τὸ τῇ πόλει συμφέρον σκοποῦντες οὔτ´ ἐπαινοῦσιν οὔτε δυσχεραίνουσι τὸ πρᾶγμα, ἀλλ´ ὡς ἑκάτεροι χρείας καὶ περιουσίας ἔχουσιν. ἐγὼ δὲ τοῦτο μὲν οὔτ´ ἂν εἰσηγησαίμην, οὔτ´ ἂν ἀντείποιμ´ ὡς οὐ δεῖ λαμβάνειν· παραινῶ μέντοι σκοπεῖν καὶ λογίζεσθαι πρὸς ὑμᾶς αὐτοὺς ὅτι τἀργύριον μέν ἐστι τοῦθ´, ὑπὲρ οὗ βουλεύεσθε, μικρόν, τὸ δ´ ἔθος μέγα, γίγνεται μετὰ τούτου. εἰ μὲν οὖν μετὰ τοῦ πράττειν προσήκει καὶ τὸ λαμβάνειν κατασκευάσεσθε, οὐ μόνον οὐ βλάψετε, ἀλλὰ καὶ τὰ μέγιστ´ ὠφελήσετε τὴν πόλιν καὶ ὑμᾶς αὐτούς· εἰ δὲ τοῦ μὲν λαμβάνειν καὶ ἑορτὴ καὶ πᾶς´ ἀρκέσει πρόφασις, τοῦ δ´ πρὸς τούτοις δεῖ ποιεῖν μηδὲ τοὺς λόγους ἀκούειν ἐθελήσετε, ὁρᾶτε μήποθ´, νῦν ὀρθῶς ἡγεῖσθε πράττειν, σφόδρ´ ἡμαρτηκέναι νομίσητε. ἐγὼ δέ φημι δεῖν (καί μοι μὴ θορυβήσητ´ ἐφ´ μέλλω λέγειν, ἀλλ´ ἀκούσαντες κρίνατε), ὡς περὶ τοῦ λαβεῖν ἐκκλησίαν ἀπεδώκαμεν, οὕτω καὶ περὶ τοῦ συνταχθῆναι καὶ παρασκευασθῆναι τὰ πρὸς τὸν πόλεμον ἐκκλησίαν ἀποδοῦναι, καὶ παρασχεῖν ἕκαστον αὑτὸν μὴ μόνον ταῦτ´ ἀκούειν ἐθέλοντα, ἀλλὰ καὶ πράττειν βουλόμενον, ἵν´, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τῶν ἀγαθῶν τὰς ἐλπίδας δι´ ὑμῶν αὐτῶν ἔχητε, καὶ μὴ τὸν δεῖνα μηδὲ τὸν δεῖνα πυνθάνησθε τί πράττει. καὶ τὰ μὲν προσιόντα τῇ πόλει πάντα, καὶ νῦν ἐκ τῶν ἰδίων παραναλίσκετ´ εἰς οὐδὲν δέον καὶ ὅς´ ἐκ τῶν συμμάχων ὑπάρχει, λαμβάνειν ὑμᾶς φημὶ χρῆναι τὸ ἴσον ἕκαστον, τοὺς μὲν ἐν ἡλικίᾳ στρατιωτικόν, τοὺς δ´ ὑπὲρ τὸν κατάλογον ἐξεταστικὸν ὅπως ἄν τις ὀνομάσαι τοῦτο, στρατεύεσθαι δ´ αὐτοὺς καὶ μηδενὶ τούτου παραχωρεῖν, ἀλλὰ τὴν δύναμιν τῆς πόλεως οἰκείαν εἶναι, κατεσκευασμένην ἀπὸ τούτων, ἵν´ ἅμ´ εὐπορῆτε καὶ τὰ δέοντα ποιῆτε, καὶ τὸν στρατηγὸν ἡγεῖσθαι ταύτης, ἵν´ ὑμῖν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, μὴ τοιαῦθ´ οἷάπερ νυνὶ συμβαίνῃ· τοὺς στρατηγοὺς κρίνετε, καὶ περίεσθ´ ὑμῖν ἐκ τῶν πραγμάτων δεῖνα τοῦ δεῖνος τὸν δεῖν´ εἰσήγγειλεν,’ ἄλλο δ´ οὐδέν. ἀλλὰ τί ὑμῖν γένηται; πρῶτον μὲν οἱ σύμμαχοι μὴ φρουραῖς, ἀλλὰ τῷ ταὐτὰ συμφέρειν ὑμῖν κἀκείνοις ὦσιν οἰκεῖοι, ἔπειθ´ οἱ στρατηγοὶ μὴ ξένους ἔχοντες τοὺς μὲν συμμάχους ἄγωσι καὶ φέρωσι, τοὺς δὲ πολεμίους μηδ´ ὁρῶσιν, ἀφ´ ὧν αἱ μὲν ὠφέλειαι τούτων εἰσὶν ἴδιαι, τὰ δὲ μίση καὶ τὰ ἐγκλήματα ἐφ´ ὅλην ἔρχεται τὴν πόλιν, ἀλλὰ πολίτας τοὺς ἀκολουθοῦντας ἔχοντες τοὺς ἐχθρούς, νῦν τοὺς φίλους, ποιῶσιν. χωρὶς δὲ τούτων πολλὰ τῶν πραγμάτων τὴν ὑμετέραν ποθεῖ παρουσίαν, καὶ ἄνευ τοῦ πρὸς τοὺς οἰκείους πολέμους οἰκείᾳ χρῆσθαι δυνάμει συμφέρειν, καὶ πρὸς τἄλλα πράγματ´ ἀναγκαῖόν ἐστιν. εἰ μὲν γὰρ ἡσυχίαν ἔχειν ὑμῖν ἀπέχρη καὶ μηδὲν τῶν Ἑλληνικῶν περιεργάζεσθαι ὅπως ἔχει, ἄλλος ἂν ἦν λόγος· νῦν δὲ πρωτεύειν μὲν ὑμεῖς ἀξιοῦτε καὶ τὰ δίκαι´ ὁρίζειν τοῖς ἄλλοις, τὴν δὲ ταῦτ´ ἐφορεύσουσαν καὶ φυλάξουσαν δύναμιν οὔτε κατεσκεύασθ´ οὔτε κατασκευάζεσθε, ἀλλ´ ἐπὶ πολλῆς μὲν ἡσυχίας καὶ ἐρημίας ὑμῶν Μυτιληναίων δῆμος καταλέλυται, ἐπὶ πολλῆς δ´ ἡσυχίας Ῥοδίων, ἐχθρός γ´ ὢν ἡμῖν, φαίη τις ἄν· ἀλλὰ μείζω χρὴ νομίζειν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τὴν πρὸς τὰς ὀλιγαρχίας ὑπὲρ αὐτῆς τῆς προαιρέσεως ἔχθραν, τὴν πρὸς τοὺς δήμους ὑπὲρ ὧν ποτ´ ἂν . ἀλλ´ ἵν´ ἐκεῖς´ ἐπανέλθω, φημὶ δεῖν ὑμᾶς συντετάχθαι, καὶ τὴν αὐτὴν τοῦ τε λαβεῖν καὶ τοῦ ποιεῖν προσήκει σύνταξιν εἶναι. διελέχθην δ´ ὑμῖν περὶ τούτων καὶ πρότερον, καὶ διεξῆλθον ὡς ἂν συνταχθείητε, οἵ θ´ ὁπλῖται καὶ οἱ ἱππεῖς καὶ ὅσοι τούτων ἐκτός ἐστε, καὶ εὐπορία τις ἂν ἅπασι γένοιτο κοινή. [0] Sur les réformes publiques. En délibérant aujourd'hui sur vos finances et sur les autres objets qui vous rassemblent, ô Athéniens, je ne trouve difficile ni de condamner les distributions gratuites des deniers publics, et de se faire par là un mérite auprès des citoyens qui les jugent nuisibles à l'ltat; ni de les appuyer de ses conseils, et de plaire ainsi aux indigents qui les reçoivent. Car ce n'est pas un examen attentif des intérêts d'Athènes qui décide ici de la louange ou du blâme, c'est la pauvreté ou l'aisance de l'orateur. Pour moi, je ne veux être ni le partisan ni l'adversaire de ces largesses; réfléchissez seulement, vous dirai-je, que, si l'argent, sur lequel vous délibérez, est peu de chose, la manière de le distribuer est importante. Si vous placez près de ces dons un devoir à remplir, loin de vous faire tort, vous procurerez le plus grand bien à la république, à vous-mêmes ; mais si, pour les recevoir, il suffit d'une fête ou du moindre prétexte; si, d'un autre côté, vous refusez les services dont ils doivent être le prix, prenez-y garde, dans la conduite que vous approuvez maintenant, vous verrez un jour une étrange aberration. Il faut donc (que vos clameurs n'interrompent pas ce que je vais dire; écoutez avant de juger) il faut indiquer une assemblée pour coordonner, pour régler les préparatifs militaires, comme nous en avons indiqué une pour les gratifications. Que chacun se montre non seulement disposé à écouter, mais résolu à agir, afin que vous placiez en vous-mêmes, ô Athéniens! l'espoir du succès, sans demander : « Que fait celui-ci, ou celui-là? Parlons d'abord de la masse des revenus publics, impôt des alliés, contributions civiques prodiguées aujourd'hui sans fruit: que chaque citoyen en reçoive une part égale; les jeunes, comme soldats; ceux qui ont passé l'âge, comme contrôleurs ou fonctionnaires civils en général. De plus, servez vous-mêmes, ne remettez vos armes à personne. Formez une armée citoyenne, qui ne compte que des Athéniens dans ses rangs. Par là, vous aurez à la fois aisance acquise, et devoir rempli. Donnez à cette armée un bon général, pour prévenir le retour des abus actuels. Vous faites le procès à vos généraux; puis, que vous reste-t-il de toutes vos entreprises? cette seule formule : « Un tel, fils d'un tel, a dénoncé un tel comme criminel d'état. » Que gagnerez-vous à suivre mes conseils? D'abord, vos alliés fraterniseront avec vous, non grâce à vos garnisons, mais par la conformité d'intérêts. Ensuite, vos généraux, à la tête de soldats étrangers, ne les pilleront plus sans daigner même regarder l'ennemi : tactique dont ils recueillent tous les profits, mais qui soulève contre la république tant de haines et d'accusations. Loin de là, suivis de nos citoyens, ils feront aux ennemis le mal qu'ils font maintenant aux alliés. D'ailleurs, la plupart des expéditions réclament votre présence; et, s'il est utile d'employer, dans les guerres d'Athènes, des troupes athéniennes, cela est nécessaire pour vider les débats étrangers. Oh! si vous pouviez vous résigner au rôle de tranquilles spectateurs des querelles de la Grèce, ce serait bien différent; mais vous prétendez à la prééminence, vous voulez régler les droits des autres peuples : et l'armée conservatrice qui veillera sur ces droits vous ne l'avez pas levée, vous ne la levez point ! Aussi, pendant votre long et paisible repos, la démocratie disparaît de Mitylène; vous dormez, et le peuple rhodien est asservi. Rhodes est notre ennemie, dira-t-on : mais, dans tous les cas possibles, citoyens d'Athènes, vous devez haïr par principe un état oligarchique plus qu'une démocratie. Je reviens à mon objet et je dis : Mettez de l'ordre parmi vous, à chaque gratification attachez un devoir à remplir. Je vous ai déjà entretenus sur ces matières. J'ai détaillé un mode de classement pour vous tous, hoplites, cavaliers, dispensés du service; j'ai présenté les moyens de répandre sur vous une aisance générale.


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Dernière mise à jour : 11/09/2008