HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Les Philippiques, Discours X

τῶν



Texte grec :

[10,70] οὐ τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον περί θ´ ὑμῶν καὶ περὶ αὑτῶν ἐνίους τῶν λεγόντων ὁρῶ βουλευομένους· ὑμᾶς μὲν γὰρ ἡσυχίαν ἄγειν φασὶ δεῖν, κἄν τις ὑμᾶς ἀδικῇ, αὐτοὶ δ´ οὐ δύνανται παρ´ ὑμῖν ἡσυχίαν ἄγειν οὐδενὸς αὐτοὺς ἀδικοῦντος. καίτοι λοιδορίας εἴ τις χωρὶς ἔροιτο ‘εἰπέ μοι, τί δὴ γιγνώσκων ἀκριβῶς, Ἀριστόμηδες, (οὐδεὶς γὰρ τὰ τοιαῦτ´ ἀγνοεῖ) τὸν μὲν τῶν ἰδιωτῶν βίον ἀσφαλῆ καὶ ἀπράγμονα καὶ ἀκίνδυνον ὄντα, τὸν δὲ τῶν πολιτευομένων φιλαίτιον καὶ σφαλερὸν καὶ καθ´ ἑκάστην ἡμέραν ἀγώνων καὶ κακῶν μεστόν, οὐ τὸν ἡσύχιον, ἀλλὰ τὸν ἐν τοῖς κινδύνοις αἱρεῖ;’ τί ἂν εἴποις; εἰ γὰρ ὃ βέλτιστον εἰπεῖν ἂν ἔχοις, τοῦτό σοι δοίημεν ἀληθὲς λέγειν, ὡς ὑπὲρ φιλοτιμίας καὶ δόξης ταῦτα πάντα ποιεῖς, θαυμάζω τί δήποτε σαυτῷ μὲν ὑπὲρ τούτων ἅπαντα ποιητέον εἶναι νομίζεις καὶ πονητέον καὶ κινδυνευτέον, τῇ πόλει δὲ προέσθαι ταῦτα μετὰ ῥᾳθυμίας συμβουλεύεις. οὐ γὰρ ἐκεῖνό γ´ ἂν εἴποις, ὡς σὲ μὲν ἐν τῇ πόλει δεῖ τινὰ φαίνεσθαι, τὴν πόλιν δ´ ἐν τοῖς Ἕλλησι μηδενὸς ἀξίαν εἶναι. καὶ μὴν οὐδ´ ἐκεῖνό γ´ ὁρῶ, ὡς τῇ μὲν πόλει ἀσφαλὲς τὸ τὰ αὑτῆς πράττειν, σοὶ δὲ κίνδυνος, εἰ μηδὲν τῶν ἄλλων πλέον περιεργάσει, ἀλλὰ τοὐναντίον σοὶ μὲν ἐξ ὧν ἐργάζει καὶ περιεργάζει τοὺς ἐσχάτους ὄντας κινδύνους, τῇ πόλει δ´ ἐκ τῆς ἡσυχίας. ἀλλὰ νὴ Δία παππῴα σοι καὶ πατρῴα δόξ´ ὑπάρχει, ἣν αἰσχρόν ἐστιν ἐν σοὶ καταλῦσαι· τῇ πόλει δ´ ὑπῆρξεν ἀνώνυμα καὶ φαῦλα τὰ τῶν προγόνων. ἀλλ´ οὐδὲ τοῦθ´ οὕτως ἔχει· σοὶ μὲν γὰρ ἦν κλέπτης ὁ πατήρ, εἴπερ ἦν ὅμοιος σοί, τῇ πόλει δ´ ἡμῶν οὓς πάντες ἴσασιν οἱ Ἕλληνες ἐκ τῶν μεγίστων κινδύνων σεσωσμένοι. ἀλλὰ γὰρ οὐκ ἴσως οὐδὲ πολιτικῶς ἔνιοι τὰ καθ´ αὑτοὺς καὶ τὰ κατὰ τὴν πόλιν πολιτεύονται· πῶς γάρ ἐστιν ἴσον τούτων μέν τινας ἐκ τοῦ δεσμωτηρίου ἥκοντας ἑαυτοὺς ἀγνοεῖν, τὴν πόλιν δ´, ἣ προειστήκει τῶν Ἑλλήνων τέως καὶ τὸ πρωτεῖον εἶχε, νῦν ἐν ἀδοξίᾳ πάσῃ καὶ ταπεινότητι καθεστάναι; Πολλὰ τοίνυν ἔχων ἔτι καὶ περὶ πολλῶν εἰπεῖν παύσομαι· καὶ γὰρ οὐ λόγων ἐνδείᾳ μοι δοκεῖ τὰ πράγματ´ οὔτε νῦν οὔτ´ ἄλλοτε πώποτε φαύλως ἔχειν, ἀλλ´ ὅταν πάντ´ ἀκούσαντες ὑμεῖς τὰ δέοντα, καὶ ὁμογνώμονες ὡς ὀρθῶς λέγεται γενόμενοι, τῶν λυμαίνεσθαι καὶ διαστρέφειν ταῦτα βουλομένων ἐξ ἴσου κάθησθ´ ἀκροώμενοι, οὐκ ἀγνοοῦντες αὐτούς (ἴστε γὰρ εὐθὺς ἰδόντες ἀκριβῶς, τίς μισθοῦ λέγει καὶ {τίς} ὑπὲρ Φιλίππου πολιτεύεται, καὶ τίς ὡς ἀληθῶς ὑπὲρ τῶν βελτίστων), ἀλλ´ ἵν´ αἰτιασάμενοι τούτους καὶ τὸ πρᾶγμ´ εἰς γέλωτα καὶ λοιδορίαν ἐμβαλόντες μηδὲν αὐτοὶ τῶν δεόντων ποιῆτε. (76) ταῦτ´ ἐστὶ τἀληθῆ, μετὰ πάσης παρρησίας, ἁπλῶς εὐνοίᾳ τὰ βέλτιστ´ εἰρημένα, οὐ κολακείᾳ βλάβης καὶ ἀπάτης λόγος μεστός, ἀργύριον τῷ λέγοντι ποιήσων, τὰ δὲ πράγματα τῆς πόλεως τοῖς ἐχθροῖς ἐγχειριῶν. ἢ οὖν παυστέον τούτων τῶν ἐθῶν, ἢ μηδέν´ ἄλλον αἰτιατέον τοῦ πάντα φαύλως ἔχειν ἢ ὑμᾶς αὐτούς.

Traduction française :

[10,70] J'observe, au reste, que certains orateurs ont un conseil pour vous, un conseil pour eux-mêmes : vous, disent-ils, vous devez rester en repos, quoique attaqués; mais eux, ils ne peuvent y rester ici, bien que nul ne les inquiète. En effet, si quelqu'un, invective à part, te faisait cette question, Aristodème : Dis-moi, puisque tu sais très bien, avec tout le monde, que la vie privée ne connaît ni troubles, ni embarras, ni dangers, tandis que la vie publique; en butte aux accusations, est semée d'écueils, de peines, de luttes journalières, d'où vient qu'au tranquille loisir de celle-là tu préfères les périls de celle-ci? que répondrais-tu? Admettons comme vrai ce motif, le plus honorable que tu puisses alléguer : c'est l'amour de la gloire qui t'anime. Quoi! pour la gloire tu crois devoir braver, toi, toutes les fatigues, tous les travaux, tous les hasards, et tu conseilles à la république d'y renoncer par nonchalance! Oseras-tu dire que c'est un devoir pour toi de briller dans Athènes, et pour Athènes de s'effacer parmi les États grecs? Je ne comprends pas non plus que, pour sa sûreté, ta patrie doive se borner à ses propres affaires, et qu'il y ait péril pour toi à ne pas t'ingérer dans celles d'autrui. Je vois, au contraire, que vous vous perdrez, toi par excès d'activité, la république par son inaction. Diras-tu : Mon aïeul et mon père m'ont laissé une gloire qu'il serait honteux d'éteindre en moi, tandis que les Athéniens n'ont reçu de leurs ancêtres aucun lustre, aucun éclat? Loin de là; ton père, s'il t'a ressemblé, était un fripon; quant aux Athéniens d'un autre âge, j'atteste ici la Grèce entière, qu'ils ont deux fois sauvée. Il est donc des hommes qui, dans la manière différente dont ils traitent leurs intérêts et ceux de l'État, ne sont ni justes, ni bons citoyens. Est-il juste, en effet, que quelques échappés de prison se méconnaissent, et qu'une république placée, jusqu'à ce jour, à la tête de la Grèce, soit plongée dans l'abjection et l'ignominie? J'aurais encore beaucoup à dire sur plus d'un objet, mais je m'arrête; car il me semble que, ni aujourd'hui, ni jamais, si l'État souffre, ce n'a été faute de discours : c'est parce que, après avoir entendu et unanimement approuvé les bons conseils, vous écoutez aussi favorablement ceux qui veulent les combattre et les détruire. Vous les connaissez, ces hommes; oui, votre coup d'oeil distingue parfaitement l'orateur mercenaire, l'agent de Philippe, du vrai conseiller de la patrie : mais votre but est de nous inculper, d'ensevelir l'affaire sous la raillerie et l'invective, et, par là, vous affranchir de tout devoir. (76) Voilà des vérités utiles, librement exprimées avec un zèle pur, et non une de ces harangues semées de flatteries, de piéges, de mensonges qui rapportent de l'argent à l'orateur, et livrent la patrie à l'ennemi. Renoncez donc à de funestes habitudes, ou, si tout dépérit, n'en accusez que vous-mêmes.





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Dernière mise à jour : 4/09/2008