HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Les Philippiques, Discours IX

ψιλούς



Texte grec :

[9,40] τἄλλα πάνθ´ ὅς´ ἐκ τοῦ δωροδοκεῖν ἤρτηται. ἐπεὶ τριήρεις γε καὶ σωμάτων πλῆθος καὶ χρημάτων καὶ τῆς ἄλλης κατασκευῆς ἀφθονία, καὶ τἄλλ´ οἷς ἄν τις ἰσχύειν τὰς πόλεις κρίνοι, νῦν ἅπασι καὶ πλείω καὶ μείζω ἐστὶ τῶν τότε πολλῷ. ἀλλὰ ταῦτ´ ἄχρηστα, ἄπρακτα, ἀνόνητα ὑπὸ τῶν πωλούντων γίγνεται. Ὅτι δ´ οὕτω ταῦτ´ ἔχει τὰ μὲν νῦν ὁρᾶτε δήπου καὶ οὐδὲν ἐμοῦ προσδεῖσθε μάρτυρος· τὰ δ´ ἐν τοῖς ἄνωθεν χρόνοις ὅτι τἀναντί´ εἶχεν ἐγὼ δηλώσω, οὐ λόγους ἐμαυτοῦ λέγων, ἀλλὰ γράμματα τῶν προγόνων τῶν ὑμετέρων ἁκεῖνοι κατέθεντ´ εἰς στήλην χαλκῆν γράψαντες εἰς ἀκρόπολιν, οὐχ ἵν´ αὐτοῖς ᾖ χρήσιμα (καὶ γὰρ ἄνευ τούτων τῶν γραμμάτων τὰ δέοντ´ ἐφρόνουν), ἀλλ´ ἵν´ ὑμεῖς ἔχηθ´ ὑπομνήματα καὶ παραδείγματα ὡς ὑπὲρ τῶν τοιούτων σπουδάζειν προσήκει. τί οὖν λέγει τὰ γράμματα; ‘Ἄρθμιος’ φησὶ ‘Πυθώνακτος Ζελείτης ἄτιμος καὶ πολέμιος τοῦ δήμου τοῦ Ἀθηναίων καὶ τῶν συμμάχων αὐτὸς καὶ γένος.’ εἶθ´ ἡ αἰτία γέγραπται, δι´ ἣν ταῦτ´ ἐγένετο· ‘ὅτι τὸν χρυσὸν τὸν ἐκ Μήδων εἰς Πελοπόννησον ἤγαγεν.’ ταῦτ´ ἐστὶ τὰ γράμματα. λογίζεσθε δὴ πρὸς θεῶν, τίς ἦν ποθ´ ἡ διάνοια τῶν Ἀθηναίων τῶν τότε, ταῦτα ποιούντων, ἢ τί τὸ ἀξίωμα. ἐκεῖνοι Ζελείτην τινά, Ἄρθμιον, δοῦλον βασιλέως (ἡ γὰρ Ζέλειά ἐστι τῆς Ἀσίας), ὅτι τῷ δεσπότῃ διακονῶν χρυσίον ἤγαγεν εἰς Πελοπόννησον, οὐκ Ἀθήναζε, ἐχθρὸν αὑτῶν ἀνέγραψαν καὶ τῶν συμμάχων αὐτὸν καὶ γένος, καὶ ἀτίμους. τοῦτο δ´ ἐστὶν οὐχ ἣν οὑτωσί τις ἂν φήσειεν ἀτιμίαν· τί γὰρ τῷ Ζελείτῃ, τῶν Ἀθηναίων κοινῶν εἰ μὴ μεθέξειν ἔμελλεν; ἀλλ´ ἐν τοῖς φονικοῖς γέγραπται νόμοις, ὑπὲρ ὧν ἂν μὴ διδῷ φόνου δικάσασθαι, ἀλλ´ εὐαγὲς ᾖ τὸ ἀποκτεῖναι, ‘καὶ ἄτιμος’ φησὶ ‘τεθνάτω.’ τοῦτο δὴ λέγει, καθαρὸν τὸν τούτων τιν´ ἀποκτείναντ´ εἶναι. οὐκοῦν ἐνόμιζον ἐκεῖνοι τῆς πάντων τῶν Ἑλλήνων σωτηρίας αὑτοῖς ἐπιμελητέον εἶναι· οὐ γὰρ ἂν αὐτοῖς ἔμελ´ εἴ τις ἐν Πελοποννήσῳ τινὰς ὠνεῖται καὶ διαφθείρει, μὴ τοῦθ´ ὑπολαμβάνουσιν· ἐκόλαζον δ´ οὕτω καὶ ἐτιμωροῦνθ´ οὓς αἴσθοιντο, ὥστε καὶ στηλίτας ποιεῖν. ἐκ δὲ τούτων εἰκότως τὰ τῶν Ἑλλήνων ἦν τῷ βαρβάρῳ φοβερά, οὐχ ὁ βάρβαρος τοῖς Ἕλλησιν. ἀλλ´ οὐ νῦν· οὐ γὰρ οὕτως ἔχεθ´ ὑμεῖς οὔτε πρὸς τὰ τοιαῦτ´ οὔτε πρὸς τἄλλα, ἀλλὰ πῶς; ἴστ´ αὐτοί·τί γὰρ δεῖ περὶ πάντων ὑμῶν κατηγορεῖν; παραπλησίως δὲ καὶ οὐδὲν βέλτιον ὑμῶν ἅπαντες οἱ λοιποὶ Ἕλληνες· διόπερ φήμ´ ἔγωγε καὶ σπουδῆς πολλῆς καὶ βουλῆς ἀγαθῆς τὰ παρόντα πράγματα προσδεῖσθαι. τίνος; εἴπω κελεύετε; καὶ οὐκ ὀργιεῖσθε; ΕΚ ΤΟΥ ΓΡΑΜΜΑΤΕΙΟΥ ΑΝΑΓΙΓΝΩΣΚΕΙ Ἔστι τοίνυν τις εὐήθης λόγος παρὰ τῶν παραμυθεῖσθαι βουλομένων τὴν πόλιν, ὡς ἄρ´ οὔπω Φίλιππός ἐστιν οἷοί ποτ´ ἦσαν Λακεδαιμόνιοι, οἳ θαλάττης μὲν ἦρχον καὶ γῆς ἁπάσης, βασιλέα δὲ σύμμαχον εἶχον, ὑφίστατο δ´ οὐδὲν αὐτούς· ἀλλ´ ὅμως ἠμύνατο κἀκείνους ἡ πόλις καὶ οὐκ ἀνηρπάσθη. ἐγὼ δ´ ἁπάντων ὡς ἔπος εἰπεῖν πολλὴν εἰληφότων ἐπίδοσιν, καὶ οὐδὲν ὁμοίων ὄντων τῶν νῦν τοῖς πρότερον, οὐδὲν ἡγοῦμαι πλέον ἢ τὰ τοῦ πολέμου κεκινῆσθαι κἀπιδεδωκέναι. πρῶτον μὲν γὰρ ἀκούω Λακεδαιμονίους τότε καὶ πάντας τοὺς ἄλλους, τέτταρας μῆνας ἢ πέντε, τὴν ὡραίαν αὐτήν, ἐμβαλόντας ἂν καὶ κακώσαντας τὴν χώραν ὁπλίταις καὶ πολιτικοῖς στρατεύμασιν ἀναχωρεῖν ἐπ´ οἴκου πάλιν· οὕτω δ´ ἀρχαίως εἶχον, μᾶλλον δὲ πολιτικῶς, ὥστ´ οὐδὲ χρημάτων ὠνεῖσθαι παρ´ οὐδενὸς οὐδέν, ἀλλ´ εἶναι νόμιμόν τινα καὶ προφανῆ τὸν πόλεμον. νυνὶ δ´ ὁρᾶτε μὲν δήπου τὰ πλεῖστα τοὺς προδότας ἀπολωλεκότας, οὐδὲν δ´ ἐκ παρατάξεως οὐδὲ μάχης γιγνόμενον· ἀκούετε δὲ Φίλιππον οὐχὶ τῷ φάλαγγ´ ὁπλιτῶν ἄγειν βαδίζονθ´ ὅποι βούλεται, ἀλλὰ τῷ ψιλούς, ἱππέας, τοξότας, ξένους, τοιοῦτον ἐξηρτῆσθαι στρατόπεδον.

Traduction française :

[9,40] en un mot, toutes les habitudes qu'enfante la corruption. En vaisseaux, en troupes, en revenus, en ressources diverses pour la guerre, en tout ce qui fait la force d'un État, nous sommes beaucoup plus riches que nous n'étions alors : eh bien ! tous ces avantages sont paralysés, anéantis par un infâme trafic. C'est ce que vous voyez maintenant de vos yeux, et ici mon témoignage est superflu; toutefois, il n'en était pas ainsi du temps de nos pères, et je vais le démontrer, non par mes paroles, mais par l'inscription qu'ils gravèrent sur une colonne de bronze et qu'ils posèrent dans la citadelle : ce n'était pas pour eux, qui, sans une telle leçon, avaient le sentiment du devoir, c'était pour vous laisser un monument et un exemple du zèle qu'il faut déployer en de pareilles circonstances. Que porte donc l'inscription? le voici : Qu'Arthmios de Zélia, fils de Pythomax, soit tenu pour infâme et pour ennemi des Athéniens et de leurs alliés, lui et sa race. On ajoute la cause de sa condamnation : pour avoir apporté de l'or des Perses dans le Péloponèse. On ne dit pas à Athènes; je cite textuellement. Rentrez donc en vous-mêmes, au nom de Jupiter et de tous les dieux! et méditez sur la haute sagesse, sur la noble conduite de vos ancêtres. Un Zélitain, un Arthmios, un esclave du roi de Perse (car Zélia est une ville asiatique, a, par ordre de son maître, fait passer de l'or, non dans Athènes, mais dans le Péloponèse : et pour cela une inscription le proclame ennemi des Athéniens et de leurs alliés; elle voue à l'infamie et sa personne et sa postérité. Et ce châtiment ne se borne point à une flétrissure proprement dite, car la dégradation civique dans Athènes ne pouvait atteindre un Zélitain : aussi, tel n'est pas le sens de l'inscription; mais il est écrit dans nos lois criminelles : Si le coupable est contumace, qu'il soit mis hors la loi. Ici le meurtre était légitime. Que l'infâme meure! est-il dit encore, et ces mots absolvent le meurtrier. Nos ancêtres regardaient donc comme un devoir pour eux de veiller au salut de la Grèce : autrement, se fussent-ils inquiétés qu'un inconnu achetât ou séduisît quelques habitants du Péloponèse? auraient-ils châtié impitoyablement les corrupteurs, et gravé leur infamie sur l'airain? De là, par une suite nécessaire, loin de craindre les Barbares, la Grèce en était l'effroi. Aujourd'hui, quelle différence! C'est que, ni sur cet objet, ni sur les autres, le même esprit ne vous anime. Comment cela, direz-vous? Eh! vous le savez trop. Qu'ai-je besoin de vous reprocher toutes vos fautes? D'ailleurs, les autres Hellènes ne se gouvernent pas mieux que vous. Je me borne donc à dire : un zèle ardent, un salutaire conseil sont aujourd'hui notre premier besoin. Et quel conseil? voulez-vous que je l'expose? l'écouterez-vous sans colère ? Greffier, lis mon mémoire. Lecture de la Proposition de Démosthène. Il est de sots propos que font circuler quelques consolateurs bénévoles. Philippe, disent-ils, n'a pas encore atteint ce degré de puissance où parvinrent autrefois les Lacédémoniens; maîtres sur mer et sur terre, alliés au grand roi, ceux-ci faisaient tout plier sous leur empire, et Athènes, loin de succomber, brisa cependant leurs efforts. Je réponds : Tout a reçu des accroissements prodigieux; notre siècle ne ressemble en rien aux siècles précédents ; et c'est, je crois, surtout dans l'art de la guerre qu'il y a eu mouvement et progrès. A cette époque, nous le savons, les Lacédémoniens et tous les Grecs ne tenaient la campagne que pendant les quatre ou cinq mois de la belle saison : ce temps était employé en invasions, en dévastations du pays ennemi par la grosse infanterie et par des troupes citoyennes; puis on rentrait dans ses foyers. Telle était l'antique candeur, disons mieux, l'honneur national, que jamais on n'achetait la victoire; la guerre avait ses lois, et non ses mystères. Aujourd'hui, vous le voyez, ce sont les traîtres qui ont tout perdu. Plus de batailles rangées, plus de combats. Vous n'ignorez pas que Philippe ne traîne plus après lui de lourdes phalanges, mais qu'à la tète d'un camp volant, composé de cavalerie légère et d'archers étrangers, il se déplace à son gré.





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Dernière mise à jour : 4/09/2008