HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Les Philippiques, Discours VII

Paragraphes 20-29

  Paragraphes 20-29

[7,20] Καὶ οἱ μὲν πρέσβεις αὐτοί, ὧν κατεψεύδετο τὸ ψήφισμα, ὅτ' ἀπεκρίνεσθε αὐτοῖς ἀναγιγνώσκοντες καὶ ἐπὶ ξένια αὐτοὺς ἐκαλεῖτε, οὐκ ἐτόλμησαν παρελθεῖν, οὐδ' εἰπεῖν ὅτι "Καταψεύδεσθε ἡμῶν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, καὶ φατὲ ἡμᾶς εἰρηκέναι οὐκ εἰρήκαμεν," ἀλλὰ σιωπῇ ἀπιόντες ᾤχοντο. Βούλομαι δ' ὑμᾶς, ἄνδρες Ἀθηναῖοι καὶ γὰρ ηὐδοκίμησεν Πύθων παρ' ὑμῖν ἐν τῇ δημηγορίᾳ, τότε πρεσβεύων, αὐτοὺς τοὺς λόγους οὓς ἔλεγεν ὑπομνῆσαι· οἶδα γὰρ ὅτι μέμνησθε. (21) Παραπλήσιοι δ' ἦσαν οἷς καὶ νῦν ἐπέσταλκε Φίλιππος· ἐγκαλῶν γὰρ ἡμῖν τοῖς διαβάλλουσι τὸν Φίλιππον, καὶ ὑμῖν ἐμέμφετο ὅτι ὡρμηκότος αὐτοῦ εὖ ποιεῖν ὑμᾶς καὶ προῃρημένου μάλιστα τῶν Ἑλλήνων φίλους κεκτῆσθαι αὐτοὶ κωλύετε, ἀποδεχόμενοι τοὺς λόγους τῶν συκοφαντούντων καὶ χρήματα ἐκεῖνον αἰτούντων καὶ διαβαλλόντων· τοὺς γὰρ τοιούτους λόγους, ὅταν ἀπαγγελλόντων ἀκούῃ, ὅτι κακῶς ἤκουεν, ὑμεῖς δ' ἀπεδέχεσθε, μεταβάλλειν αὐτοῦ τὴν γνώμην, ὅταν ἄπιστος φαίνηται τούτοις ὧν προῄρηται εὐεργέτης εἶναι. (22) Ἐκέλευεν οὖν τοὺς λέγοντας ἐν τῷ δήμῳ τῇ μὲν εἰρήνῃ μὴ ἐπιτιμᾶν· οὐ γὰρ ἄξιον εἶναι εἰρήνην λύειν· εἰ δέ τι μὴ καλῶς γέγραπται ἐν τῇ εἰρήνῃ, τοῦτ' ἐπανορθώσασθαι, ὡς ἅπαντα Φίλιππον ποιήσοντα ὅς ἂν ὑμεῖς ψηφίσησθε. Ἂν δὲ διαβάλλωσι μέν, αὐτοὶ δὲ μηδὲν γράφωσι δι' οὗ μὲν εἰρήνη ἔσται, παύσεται δ' ἀπιστούμενος Φίλιππος, μὴ προσέχειν τὸν νοῦν τοῖς τοιούτοις ἀνθρώποις. (23) Καὶ τούτους τοὺς λόγους ὑμεῖς ἀκούοντες ἀπεδέχεσθε, καὶ δίκαια ἔφατε τὸν Πύθωνα λέγειν· καὶ ἦν δίκαια. Ἔλεγε δὲ τούτους τοὺς λόγους, οὐχ ὅπως λυθείη ἐκ τῆς εἰρήνης ἦν ἐκείνῳ συμφέροντα καὶ ὧν πολλὰ χρήματα ἀνηλώκει ὥστε γενέσθαι, ἀλλ' ὑπὸ τῶν ἐνθάδε διδασκάλων προδεδιδαγμένος, οἳ οὐκ ᾤοντο εἶναι τὸν γράψοντα ἐναντία τῷ Φιλοκράτους ψηφί σματι, τῷ ἀπολλύντι Ἀμφίπολιν. (24) Ἐγὼ δ', ἄνδρες Ἀθηναῖοι, παράνομον μὲν οὐδὲν ἐτόλμησα γράψαι, τῷ δὲ Φιλοκράτους ψηφίσματι οὐκ ἦν παράνομον τἀναντία γράφειν, ὡς ἐγὼ ἐπιδείξω· τὸ γὰρ ψήφισμα τὸ Φιλοκράτους, καθ' ὑμεῖς ἀπώλλυτε Ἀμφίπολιν, ἐναντίον ἦν τοῖς προτέροις ψηφίσμασι, καθ' ὑμεῖς ἐκτήσασθε ταύτην τὴν χώραν. (25) Τοῦτο μὲν οὖν παράνομον ἦν τὸ ψήφισμα, τὸ τοῦ Φιλοκράτους, καὶ οὐχ οἷόν τ' ἦν τὸν τὰ ἔννομα γράφοντα ταὐτὰ τῷ παρανόμῳ ψηφίσματι γράφειν. Ἐκείνοις δὲ τοῖς προτέροις ψηφίσμασι, τοῖς οὖσιν ἐννόμοις καὶ σῴζουσι τὴν ὑμετέραν χώραν, ταὐτὰ γράφων ἔννομά τ' ἔγραψα καὶ ἐξήλεγχον τὸν Φίλιππον, ὅτι ἐξηπάτα ὑμᾶς καὶ οὐκ ἐπανορθώσασθαι ἐβούλετο τὴν εἰρήνην, ἀλλὰ τοὺς ὑπὲρ ὑμῶν λέγοντας ἀπίστους καταστῆσαι. (26) Καὶ ὅτι μὲν δοὺς τὴν ἐπανόρθωσιν νῦν ἔξαρνός ἐστιν, ἅπαντες ἴστε. Φησὶ δ' Ἀμφίπολιν ἑαυτοῦ εἶναι· ὑμᾶς γὰρ ψηφίσασθαι ἐκείνου εἶναι, ὅτ' ἐψηφίζεσθε ἔχειν αὐτὸν εἶχεν. Ὑμεῖς δὲ τὸ μὲν ψήφισμα τοῦτ' ἐψηφίσασθε, οὐ μέντοι γ' ἐκείνου εἶναι Ἀμφίπολιν· ἔστι γὰρ ἔχειν καὶ τἀλλότρια, καὶ οὐχ ἅπαντες οἱ ἔχοντες τὰ αὑτῶν ἔχουσιν, ἀλλὰ πολλοὶ καὶ ἀλλότρια κέκτηνται· ὥστε τοῦτό γε τὸ σοφὸν αὐτῷ ἠλίθιόν ἐστιν. (27) Καὶ τοῦ μὲν Φιλοκράτους ψηφίσματος μέμνηται, τῆς δ' ἐπιστολῆς, ἣν πρὸς ὑμᾶς ἔπεμψεν ὅτ' Ἀμφίπολιν ἐπολιόρκει, ἐπιλέλησται, ἐν ὡμολόγει τὴν Ἀμφίπολιν ὑμετέραν εἶναι· ἔφη γὰρ ἐκπολιορκήσας ὑμῖν ἀποδώσειν, ὡς οὖσαν ὑμετέραν καὶ οὐ τῶν ἐχόντων. (28) Κἀκεῖνοι μέν, ὡς ἔοικεν, οἱ πρότερον ἐν Ἀμφιπόλει οἰκοῦντες πρὶν Φίλιππον λαβεῖν, τὴν Ἀθηναίων χώραν εἶχον, ἐπειδὴ δὲ Φίλιππος αὐτὴν εἴληφεν, οὐ τὴν Ἀθηναίων χώραν ἀλλὰ τὴν ἑαυτοῦ ἔχει· οὐδ' Ὄλυνθόν γε οὐδ' Ἀπολλωνίαν οὐδὲ Παλλήνην, οὐκ ἀλλοτρίας ἀλλὰ τὰς ἑαυτοῦ χώρας κέκτηται. (29) Ἆρ' ὑμῖν δοκεῖ πεφυλαγμένως ἅπαντα πρὸς ὑμᾶς ἐπιστέλλειν, ὅπως ἂν φαίνηται καὶ λέγων καὶ πράττων παρὰ πᾶσιν ἀνθρώποις ὁμολογεῖται δίκαια εἶναι, ἀλλ' οὐ σφόδρα καταπεφρονηκέναι, ὃς τὴν χώραν, ἣν οἱ Ἕλληνες καὶ βασιλεὺς Περσῶν ἐψηφίσαντο καὶ ὡμολογήκασιν ὑμετέραν εἶναι, ταύτην φησὶν ἑαυτοῦ καὶ οὐχ ὑμετέραν εἶναι; [7,20] Les ambassadeurs eux-mêmes, à qui ce décret prêterait un faux langage, n’osèrent pas se lever et dire, lorsque vous le leur lisiez pour réponse, et que vous les invitiez à jouir de l’hospitalité: « Athéniens, vous nous abusez en nous attribuant ce que nous n’avons pas dit: » Loin de là, ils se retirèrent en silence. Je vais reproduire, ô Athéniens, les paroles qu’adressait alors au peuple Python, chef de l’ambassade, paroles que vous avez applaudies. Vous vous en souvenez, j’en suis sûr; (21) elles ressemblaient beaucoup à la lettre actuelle de Philippe. Il accusait les orateurs de calomnier ce prince; il blâmait votre conduite: « Philippe, disait-il, désire ardemment vous faire du bien, et gagner votre amitié, plus précieuse à ses yeux que celle des autres Hellènes: mais vous-mêmes comprimez cet élan par l’accueil que vous faites aux harangues de ces sycophantes, qui le dénigrent en mendiant ses largesses. Lorsqu’on lui rapporte ces ignobles discours et toutes les injures que vous écoutez avidement, il change de dispositions, se voyant suspect à ceux-là mêmes qu’il voulait généreusement servir. » (22) Python invitait donc les orateurs à ne point blâmer la paix, puisqu’il n’y avait pas de motif suffisant pour la rompre; mais à amender les articles qui pourraient déplaire, assurant que Philippe en passerait par tout ce que vous auriez décidé. « S’ils continuent de crier, ajoutait-il, sans rien proposer pour maintenir la paix et dissiper les soupçons qui planent sur le roi, n’écoutez pas de pareils hommes. » (23) Vous approuviez ce langage, vous le trouviez juste, et il l’était en effet. Mais, si Python parlait ainsi, ce n’était point pour qu’on reformât dans le traité les clauses avantageuses à Philippe, et pour lesquelles ce prince avait prodigué son or; c’est qu’il était endoctriné par nos donneurs d’avis, qui ne pensaient pas que personne proposât rien de contraire au décret par lequel Philocrate nous avait fait perdre Amphipolis. (24) Pour moi, Athéniens, sans avoir l’audace de présenter une motion illégale, j’ai attaqué par un décret celui de Philocrate qui violait la loi, et c’est ce que je vais démontrer. Le décret de Philocrate, qui vous a enlevé Amphipolis, était contraire à des décisions antérieures qui vous ont donné cette contrée. (25) Il attaquait donc la législation existante, et l’auteur d’une motion conforme aux lois ne pouvait s’accorder avec un décret qui violait les lois. En me conformant à ces anciens décrets, qui, rédigés d’après nos institutions, vous garantissaient cette contrée, j’ai fait une proposition légale, et j’ai convaincu Philippe de vous tromper, de vouloir, non pas amender le traité, mais rendre suspects vos orateurs fidèles. (26) Il nie maintenant, vous le savez tous, ce droit d’amendement qu’il nous avait accordé. Il prétend qu’Amphipolis lui appartient, et que vous l’avez décidé vous-mêmes en statuant qu’il garderait ce qu’il avait. Oui, vous avez stipulé cette clause, mais sans lui attribuer la propriété d’Amphipolis. Car on peut détenir le bien d’autrui; la possession n’est pas toujours la propriété, et que de gens possèdent ce qui ne leur appartient pas ! Ce n’est donc là qu’un sophisme frivole. (27) Il se rappelle le décret de Philocrate, et la lettre qu’il vous a écrite lorsqu’il assiégeait Amphipolis, il l’a oubliée ! Là, il reconnaissait vos droits sur cette ville: car il promettait de vous la restituer des qu’il l’aurait conquise, parce qu’elle était à vous, et non à ceux qui l’occupaient. (28) Vous comprenez; avant la prise, ses habitants l’avaient usurpée sur les Athéniens; mais, depuis la prise Athènes n’en est plus propriétaire, c’est Philippe. Olynthe, Apollonie, Pallène ne sont pas à d’autres; elles lui appartiennent. (29) Vous semble-t-il donc qu’il vous écrive avec assez de circonspection pour paraître ne rien dire, ne rien faire qui ne soit reconnu juste chez tous les peuples? N’est-ce pas plutôt fouler aux pieds tous les droits, que de se déclarer souverain d’une ville qui est à vous d’après les décisions et la reconnaissance des Hellènes et du roi de Perse?


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Dernière mise à jour : 4/09/2008