HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Les Philippiques, Discours IV

μὰ



Texte grec :

[4,20] (20) Ἐγὼ μὲν γὰρ ἡγοῦμαι στρατιώτας δεῖν κατασκευασθῆναι (καὶ ταῦτ' εἶναι στρατιωτικὰ) καὶ μίαν σύνταξιν εἶναι τὴν αὐτὴν τοῦ τε λαμβάνειν καὶ τοῦ ποιεῖν τὰ δέοντα, ὑμεῖς δ' οὕτω πως ἄνευ πραγμάτων λαμβάνειν εἰς τὰς ἑορτάς. Ἔστι δὴ λοιπόν, οἶμαι, πάντας εἰσφέρειν, ἂν πολλῶν δέῃ, πολλά, ἂν ὀλίγων, ὀλίγα. Δεῖ δὲ χρημάτων, καὶ ἄνευ τούτων οὐδὲν ἔστι γενέσθαι τῶν δεόντων. Λέγουσι δὲ καὶ ἄλλους τινὰς ἄλλοι πόρους, ὧν ἕλεσθ' ὅστις ὑμῖν συμφέρειν δοκεῖ· καὶ ἕως ἐστὶ καιρός, ἀντιλάβεσθε τῶν πραγμάτων. (21) Ἄξιον δ' ἐνθυμηθῆναι καὶ λογίσασθαι τὰ πράγματ' ἐν ᾧ καθέστηκε νυνὶ τὰ Φιλίππου. Οὔτε γάρ, ὡς δοκεῖ καὶ φήσειέ τις ἂν μὴ σκοπῶν ἀκριβῶς, εὐτρεπῶς οὐδ' ὡς ἂν κάλλιστ' αὐτῷ τὰ παρόντ' ἔχει, οὔτ' ἂν ἐξήνεγκε τὸν πόλεμόν ποτε τοῦτον ἐκεῖνος, εἰ πολεμεῖν ᾠήθη δεήσειν αὐτόν, ἀλλ' ὡς ἐπιὼν ἅπαντα τότ' ἤλπιζε τὰ πράγματ' ἀναιρήσεσθαι, κᾆτα διέψευσται. Τοῦτο δὴ πρῶτον αὐτὸν ταράττει παρὰ γνώμην γεγονὸς καὶ πολλὴν ἀθυμίαν αὐτῷ παρέχει, εἶτα τὰ τῶν Θετταλῶν. (22) Ταῦτα γὰρ ἄπιστα μὲν ἦν δήπου φύσει καὶ ἀεὶ πᾶσιν ἀνθρώποις, κομιδῇ δ', ὥσπερ ἦν, καὶ ἔστι νῦν τούτῳ. Καὶ γὰρ Παγασὰς ἀπαιτεῖν αὐτόν εἰσιν ἐψηφισμένοι, καὶ Μαγνησίαν κεκωλύκασι τειχίζειν. Ἤκουον δ' ἔγωγέ τινων, ὡς οὐδὲ τοὺς λιμένας καὶ τὰς ἀγορὰς ἔτι δώσοιεν αὐτῷ καρποῦσθαι· τὰ γὰρ κοινὰ τὰ Θετταλῶν ἀπὸ τούτων δέοι διοικεῖν, οὐ Φίλιππον λαμβάνειν. Εἰ δὲ τούτων ἀποστερήσεται τῶν χρημάτων, εἰς στενὸν κομιδῇ τὰ τῆς τροφῆς τοῖς ξένοις αὐτῷ καταστήσεται. (23) Ἀλλὰ μὴν τόν γε Παίονα καὶ τὸν Ἰλλυριὸν καὶ ἁπλῶς τούτους ἅπαντας ἡγεῖσθαι χρὴ αὐτονόμους ἥδιον ἂν καὶ ἐλευθέρους ἢ δούλους εἶναι· καὶ γὰρ ἀήθεις τοῦ κατακούειν τινός εἰσι, καὶ ἅνθρωπος ὑβριστής, ὥς φασιν. Καὶ μὰ Δί' οὐδὲν ἄπιστον ἴσως· τὸ γὰρ εὖ πράττειν παρὰ τὴν ἀξίαν ἀφορμὴ τοῦ κακῶς φρονεῖν τοῖς ἀνοήτοις γίγνεται· διόπερ πολλάκις δοκεῖ τὸ φυλάξαι τἀγαθὰ τοῦ κτήσασθαι χαλεπώτερον εἶναι. (24) Δεῖ τοίνυν ὑμᾶς, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τὴν ἀκαιρίαν τὴν ἐκείνου καιρὸν ὑμέτερον νομίσαντας ἑτοίμως συνάρασθαι τὰ πράγματα, καὶ πρεσβευομένους ἐφ' ἃ δεῖ καὶ στρατευομένους αὐτοὺς καὶ παροξύνοντας τοὺς ἄλλους ἅπαντας, λογιζομένους, εἰ Φίλιππος λάβοι καθ' ἡμῶν τοιοῦτον καιρὸν καὶ πόλεμος γένοιτο πρὸς τῇ χώρᾳ, πῶς ἂν αὐτὸν οἴεσθ' ἑτοίμως ἐφ' ὑμᾶς ἐλθεῖν; Εἶτ' οὐκ αἰσχύνεσθε, εἰ μηδ' ἃ πάθοιτ' ἄν, εἰ δύναιτ' ἐκεῖνος, ταῦτα ποιῆσαι καιρὸν ἔχοντες οὐ τολμήσετε; (25) Ἔτι τοίνυν, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, μηδὲ τοῦθ' ὑμᾶς λανθανέτω, ὅτι νῦν αἵρεσίς ἐστιν ὑμῖν πότερ' ὑμᾶς ἐκεῖ χρὴ πολεμεῖν ἢ παρ' ὑμῖν ἐκεῖνον. Ἐὰν μὲν γὰρ ἀντέχῃ τὰ τῶν Ὀλυνθίων, ὑμεῖς ἐκεῖ πολεμήσετε καὶ τὴν ἐκείνου κακῶς ποιήσετε, τὴν ὑπάρχουσαν καὶ τὴν οἰκείαν ταύτην ἀδεῶς καρπούμενοι· ἂν δ' ἐκεῖνα Φίλιππος λάβῃ, τίς αὐτὸν κωλύσει δεῦρο βαδίζειν; Θηβαῖοι; (26) Μὴ λίαν πικρὸν εἰπεῖν ᾖ - καὶ συνεισβαλοῦσιν ἑτοίμως. Ἀλλὰ Φωκεῖς; Οἱ τὴν οἰκείαν οὐχ οἷοί τε ὄντες φυλάττειν, ἐὰν μὴ βοηθήσηθ' ὑμεῖς. Ἢ ἄλλος τις; Ἀλλ', ὦ τᾶν, οὐχὶ βουλήσεται. Τῶν ἀτοπωτάτων μέντἂν εἴη, εἰ ἃ νῦν ἄνοιαν ὀφλισκάνων ὅμως ἐκλαλεῖ, ταῦτα δυνηθεὶς μὴ πράξει. (27) Ἀλλὰ μὴν ἡλίκα γ' ἐστὶν τὰ διάφορ' ἐνθάδ' ἢ ἐκεῖ πολεμεῖν, οὐδὲ λόγου προσδεῖν ἡγοῦμαι. Εἰ γὰρ ὑμᾶς δεήσειεν αὐτοὺς τριάκονθ' ἡμέρας μόνας ἔξω γενέσθαι, καὶ ὅσ' ἀνάγκη στρατοπέδῳ χρωμένους τῶν ἐκ τῆς χώρας λαμβάνειν, μηδενὸς ὄντος ἐν αὐτῇ πολεμίου λέγω, πλείον' ἂν οἶμαι ζημιωθῆναι τοὺς γεωργοῦντας ὑμῶν ἢ ὅσ' εἰς ἅπαντα τὸν πρὸ τοῦ πόλεμον δεδαπάνησθε. Εἰ δὲ δὴ πόλεμός τις ἥξει, πόσα χρὴ νομίσαι ζημιώσεσθαι; Καὶ πρόσεσθ' ἡ ὕβρις καὶ ἔθ' ἡ τῶν πραγμάτων αἰσχύνη, οὐδεμιᾶς ἐλάττων ζημίας τοῖς γε σώφροσιν. (28) Πάντα δὴ ταῦτα δεῖ συνιδόντας ἅπαντας βοηθεῖν καὶ ἀπωθεῖν ἐκεῖσε τὸν πόλεμον, τοὺς μὲν εὐπόρους, ἵν' ὑπὲρ τῶν πολλῶν ὧν καλῶς ποιοῦντες ἔχουσι μίκρ' ἀναλίσκοντες τὰ λοιπὰ καρπῶνται ἀδεῶς, τοὺς δ' ἐν ἡλικίᾳ, ἵνα τὴν τοῦ πολεμεῖν ἐμπειρίαν ἐν τῇ Φιλίππου χώρᾳ κτησάμενοι φοβεροὶ φύλακες τῆς οἰκείας ἀκεραίου γένωνται, τοὺς δὲ λέγοντας, ἵν' αἱ τῶν πεπολιτευμένων αὐτοῖς εὔθυναι ῥᾴδιαι γένωνται, ὡς ὁποῖ' ἄττ' ἂν ὑμᾶς περιστῇ τὰ πράγματα, τοιοῦτοι κριταὶ καὶ τῶν πεπραγμένων αὐτοῖς ἔσεσθε. Χρηστὰ δ' εἴη παντὸς εἵνεκα.

Traduction française :

[4,20] mais je crois qu'il faut lever des troupes, que cet argent leur appartient, et que, dans un état, ceux qui en reçoivent les deniers, doivent le défendre et payer de leurs personnes. Vous, au contraire, vous recevez l'argent de la république, sans nulle raison, sans rendre nul service, pour assister à des jeux. Il ne reste donc que la ressource d'une contribution plus ou moins forte, selon l'exigence du cas : car enfin il faut de l'argent, et sans argent rien ne se fait. Plusieurs prétendent qu'il est d'autres moyens d'en avoir. Parmi ces moyens choisissez les meilleurs ; et, tandis qu'il en est encore temps, hâtez vous d'agir. (21) Il est à propos d'examiner la situation actuelle de Philippe, qui n'est pas aussi agréable ni aussi brillante qu'on pourrait le croire, en n'y faisant pas assez d'attention. Non, ce prince n'eût jamais entrepris cette guerre, s'il eût cru trouver de la résistance, il espérait emporter la ville d'assaut, mais il a été trompé. Cet embarras imprévu le trouble et l'inquiète; ajoutez encore les craintes que lui donnent les Thessaliens. (22) Ce peuple est perfide par caractère, il le fut toujours ; et le monarque l'éprouve aujourd'hui plus que personne. Ils ont décidé de lui redemander Pagase, et l'ont empêché de fortifier Magnésie. J'ai même entendu dire à quelques-uns d'entre eux, qu'ils ne lui permettraient plus de percevoir des droits dans leurs ports et dans leurs marchés. Car enfin, disent-ils, il serait plus à propos d'employer cet argent aux besoins communs de la Thessalie, que de le laisser entre les mains de Philippe. Or, s'il est privé de ce revenu, comment entretiendra-t-il ses troupes étrangères ? (23) Pour ce qui est des Péoniens, des Illyriens, de tous les autres peuples qu'il a conquis, ils aimeraient mieux, sans doute, être indépendants que d'être esclaves. Ils ne sont pas accoutumés à obéir; et Philippe, à ce qu'on dit, est devenu insolent : ce qui m'étonne d'autant moins que des succès inattendus ôtent la raison aux gens peu sages. Aussi, est-il souvent, plus difficile de conserver que d'acquérir. (24) Profitons, ô Athéniens! des contretemps de notre ennemi; agissons vivement et sans délai; envoyons des députés partout où il est nécessaire ; animons les autres et marchons nous-mêmes. Ah ! si une occasion pareille s'offrait au monarque et que la guerre fût sur les confins de l'Attique, avec quelle ardeur ne viendrait-il pas nous attaquer ? Et vous ne rougiriez pas de n'oser faire quand vous en avez l'occasion ce qu'il ferait bien volontiers, s'il le pouvait ! (25) Sachez, outre cela, que vous avez aujourd'hui à choisir de porter la guerre dans le pays ennemi, ou de la recevoir dans le vôtre. Si Olynthe résiste, vous combattrez sur les terres même du roi de Macédoine que vous ravagerez, tandis que vous cultiverez vos champs sans crainte. Si Philippe se rend maître de la ville, qui l'empêchera de venir ici ? les Thébains ? (26) pour ne rien dire de plus, ils s'uniraient bientôt à lui pour tomber sur nous. Les Phocéens ? eux qui ne peuvent se défendre sans notre secours. Quel autre peuple l'empêcherait ? Mais peut-être Philippe n'en aura pas la volonté. Mais ce serait le comble de la folie, s'il ne faisait point, quand il en aura le pouvoir, ce dont il se vante déjà avec tant d'imprudence. (27) Il serait superflu de montrer fort au long combien il est différent de combattre sur nos terres ou sur les siennes. Oui, s'il vous fallait camper hors de vos murs seulement un mois, et faire vivre une armée dans votre pays, je dis même sans que nul ennemi le foulât, le dommage qu'éprouveraient vos campagnes, l'emporterait sur toutes les dépenses de la dernière guerre. Mais si l'ennemi vient nous attaquer chez nous, à quel dégât ne faut-il pas s'attendre ? Ajoutez l'affront et la honte, plus sensibles que toutes les pertes pour des hommes qui pensent. (28) Convaincus de ces vérités, excitons-nous tous â secourir Olynthe, et à porter la guerre en Macédoine : ceux qui sont riches, afin que, sacrifiant une légère portion des biens qu'ils possèdent par la faveur des dieux, ils jouissent paisiblement du reste ; ceux qui sont en âge de porter les armes, afin que, s'étant aguerris dans le pays de Philippe, ils reviennent plus en état de défendre leur patrie, qui n'aura pas été entamée? ceux qui vous gouvernent par la parole, afin qu'il leur soit plus facile de rendre compte des conseils qu'ils vous auront donnés, car vous les jugerez suivant l'issue qu'auront vos affaires. Puissent-elles donc réussir, pour que chacun y trouve son avantage





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Dernière mise à jour : 4/09/2008