HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Les Philippiques, discours II

νομίζει



Texte grec :

[2,4] ‘Πῶς γὰρ οἴεσθ´,’ ἔφην, ‘ὦ ἄνδρες Μεσσήνιοι, δυσχερῶς ἀκούειν Ὀλυνθίους, εἴ τίς τι λέγοι κατὰ Φιλίππου κατ´ ἐκείνους τοὺς χρόνους, ὅτ´ Ἀνθεμοῦντα μὲν αὐτοῖς ἀφίει, ἧς πάντες οἱ πρότερον Μακεδονίας βασιλεῖς ἀντεποιοῦντο, Ποτείδαιαν δ´ ἐδίδου τοὺς Ἀθηναίων ἀποίκους ἐκβάλλων, καὶ τὴν μὲν ἔχθραν τὴν πρὸς ἡμᾶς αὐτὸς ἀνῄρητο, τὴν χώραν δ´ ἐκείνοις ἐδεδώκει καρποῦσθαι; ἆρα προσδοκᾶν αὐτοὺς τοιαῦτα πείσεσθαι, ἢ λέγοντος ἄν τινος πιστεῦσαι οἴεσθε; ἀλλ´ ὅμως,’ ἔφην ἐγώ, ‘μικρὸν χρόνον τὴν ἀλλοτρίαν καρπωσάμενοι πολὺν τῆς αὑτῶν ὑπ´ ἐκείνου στέρονται, αἰσχρῶς ἐκπεσόντες, οὐ κρατηθέντες μόνον, ἀλλὰ καὶ προδοθέντες ὑπ´ ἀλλήλων καὶ πραθέντες· οὐ γὰρ ἀσφαλεῖς ταῖς πολιτείαις αἱ πρὸς τοὺς τυράννους αὗται λίαν ὁμιλίαι. τί δ´ οἱ Θετταλοί; ἆρ´ οἴεσθ´,’ ἔφην, ‘ὅτ´ αὐτοῖς τοὺς τυράννους ἐξέβαλλε καὶ πάλιν Νίκαιαν καὶ Μαγνησίαν ἐδίδου, προσδοκᾶν τὴν καθεστῶσαν νῦν δεκαδαρχίαν ἔσεσθαι παρ´ αὐτοῖς; ἢ τὸν τὴν πυλαίαν ἀποδόντα, τοῦτον τὰς ἰδίας αὐτῶν προσόδους παραιρήσεσθαι; οὐκ ἔστι ταῦτα. ἀλλὰ μὴν γέγονεν ταῦτα καὶ πᾶσιν ἔστιν εἰδέναι· ὑμεῖς δ´,’ ἔφην ἐγώ, ‘διδόντα μὲν καὶ ὑπισχνούμενον θεωρεῖτε Φίλιππον, ἐξηπατηκότα δ´ ἤδη καὶ παρακεκρουμένον ἀπεύχεσθε, εἰ σωφρονεῖτε δή, ἰδεῖν. ἔστι τοίνυν νὴ Δί´,’ ἔφην ἐγώ, ‘παντοδαπὰ εὑρημένα ταῖς πόλεσιν πρὸς φυλακὴν καὶ σωτηρίαν, οἷον χαρακώματα καὶ τείχη καὶ τάφροι καὶ τἄλλ´ ὅσα τοιαῦτα. καὶ ταῦτα μέν ἐστιν ἅπαντα χειροποίητα καὶ δαπάνης προσδεῖται· ἓν δέ τι κοινὸν ἡ φύσις τῶν εὖ φρονούντων ἐν αὑτῇ κέκτηται φυλακτήριον, ὃ πᾶσι μέν ἐστ´ ἀγαθὸν καὶ σωτήριον, μάλιστα δὲ τοῖς πλήθεσι πρὸς τοὺς τυράννους. τί οὖν ἐστι τοῦτο; ἀπιστία. ταύτην φυλάττετε, ταύτης ἀντέχεσθε· ἂν ταύτην σῴζητε, οὐδὲν μὴ δεινὸν πάθητε. τί ζητεῖτ´;’ ἔφην. ‘ἐλευθερίαν; εἶτ´ οὐχ ὁρᾶτε Φίλιππον ἀλλοτριωτάτας ταύτῃ καὶ τὰς προσηγορίας ἔχοντα; βασιλεὺς γὰρ καὶ τύραννος ἅπας ἐχθρὸς ἐλευθερίᾳ καὶ νόμοις ἐναντίος. οὐ φυλάξεσθ´ ὅπως,’ ἔφην, ‘μὴ πολέμου ζητοῦντες ἀπαλλαγῆναι δεσπότην εὕρητε;’

Traduction française :

[2,4] Comment pensez-vous, Messéniens, disais-je, que les Olynthiens eussent accueilli celui qui leur eût mal parlé de Philippe, à l'époque où il leur abandonnait Anthémonte, que leur avaient disputée tous les précédents rois de Macédoine ; où il leur donnait Potidée, après en avoir expulsé les colons athéniens, et s'attirait notre inimitié pour leur assurer un riche domaine ? Pouvaient-ils s'attendre au sort qui les a atteints ? Auraient-ils cru celui qui le leur eût prédit ? Et cependant, ajoutais-je, après qu'ils ont quelques jours recueilli les fruits d'une terre usurpée, voici que, pour bien longtemps, il les dépouille de leur propre sol. Et quelle honte dans leur chute ! Ils n'ont pas été seulement vaincus, mais trahis, vendus les uns par les autres ; car il n'est pas sans danger pour les républiques de se lier trop étroitement avec les rois. Et les Thessaliens ? disais-je encore, quand Philippe chassait leurs tyrans, et leur donnait Nicée et Magnésie, s'attendaient-ils à cette division en dix provinces, maintenant établie chez eux ? Pensaient-ils-que, après leur avoir rendu leur siège au conseil amphictyonique, le roi confisquerait leurs propres revenus ? Non certes ! et, pourtant, c'est ce qui est arrivé, et tous en sont témoins. Quant à vous, Messéniens, vous ne voyez encore que le Philippe qui donne et qui promet : souhaitez, si vous êtes sages, de ne pas connaître le Philippe menteur et perfide. Que n'a-t-on pas imaginé pour la sauvegarde des cités : palissades, murs, fossés, défenses de toute sorte ? Tout cela est fait de main d'homme, et à grands frais ; mais il est une ressource commune que la nature a mise au coeur des gens sensés, ressource bonne et salutaire à tous, et surtout aux démocraties contre les royautés, c'est la défiance. Il faut la conserver, vous y attacher ; si vous en restez armés, vous n'aurez rien à redouter. Que recherchez-vous ? disais-je. La liberté ? Eh bien ! ne voyez-vous pas que rien ne lui est plus contraire que les titres mêmes dont on salue Philippe ? Tout roi, tout prince absolu est l'ennemi de la liberté et des lois. Prenez garde que, pour échapper à la guerre, vous ne vous donniez un maître. "





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Dernière mise à jour : 9/02/2006