[7,17] CHAPITRE XVII.
Οἱ τοίνυν τῶν ἀσεβῶν ἁπτόμενοι λόγων ἄλλοις τε ἐξάρχοντες μηδὲ εὖ τοῖς λόγοις τοῖς θείοις, ἀλλὰ ἐξημαρτημένως συγχρώμενοι«, οὔτε αὐτοὶ εἰσίασιν εἰς τὴν βασιλείαν τῶν οὐρανῶν οὔτε οὓς ἐξηπάτησαν ἐῶσιν τυγχάνειν τῆς ἀληθείας. Ἀλλ´ οὐδὲ τὴν κλεῖν ἔχοντες αὐτοὶ τῆς εἰσόδου, ψευδῆ δέ τινα καί, ὥς φησιν ἡ συνήθεια, ἀντικλεῖδα, δι´ ἧς οὐ τὴν αὐλείαν ἀναπετάσαντες, ὥσπερ ἡμεῖς διὰ τῆς τοῦ κυρίου παραδόσεως εἴσιμεν, παράθυρον δὲ ἀνατεμόντες καὶ διορύξαντες λάθρᾳ τὸ τειχίον τῆς ἐκκλησίας, ὑπερβαίνοντες τὴν ἀλήθειαν, μυσταγωγοὶ τῆς τῶν ἀσεβῶν ψυχῆς καθίστανται. Ὅτι γὰρ μεταγενεστέρας τῆς καθολικῆς ἐκκλησίας τὰς ἀνθρωπίνας συνηλύσεις πεποιήκασιν, οὐ πολλῶν δεῖ λόγων. Ἡ μὲν γὰρ τοῦ κυρίου κατὰ τὴν παρουσίαν διδασκαλία ἀπὸ Αὐγούστου καὶ Τιβερίου Καίσαρος ἀρξαμένη μεσούντων τῶν Αὐγούστου χρόνων τελειοῦται, ἡ δὲ τῶν ἀποστόλων αὐτοῦ μέχρι γε τῆς Παύλου λειτουργίας ἐπὶ Νέρωνος τελειοῦται, κάτω δὲ περὶ τοὺς Ἀδριανοῦ τοῦ βασιλέως χρόνους οἱ τὰς αἱρέσεις ἐπινοήσαντες γεγόνασι, καὶ μέχρι γε τῆς Ἀντωνίνου τοῦ πρεσβυτέρου διέτειναν ἡλικίας, καθάπερ ὁ Βασιλείδης, κἂν Γλαυκίαν ἐπιγράφηται διδάσκαλον, ὡς αὐχοῦσιν αὐτοί, τὸν Πέτρου ἑρμηνέα. Ὡσαύτως δὲ καὶ Οὐαλεντῖνον Θεοδᾶ διακηκοέναι φέρουσιν· γνώριμος δ´ οὗτος γεγόνει Παύλου. Μαρκίων γὰρ κατὰ τὴν αὐτὴν αὐτοῖς ἡλικίαν γενόμενος ὡς πρεσβύτης νεωτέροις συνεγένετο. μεθ´ ὃν Σίμων ἐπ´ ὀλίγον κηρύσσοντος τοῦ Πέτρου ὑπήκουσεν. Ὧν οὕτως ἐχόντων συμφανὲς ἐκ τῆς προγενεστάτης καὶ ἀληθεστάτης ἐκκλησίας τὰς μεταγενεστέρας ταύτας καὶ τὰς ἔτι τούτων ὑποβεβηκυίας τῷ χρόνῳ κεκαινοτομῆσθαι παραχαραχθείσας αἱρέσεις.
Ἐκ τῶν εἰρημένων ἄρα φανερὸν οἶμαι γεγενῆσθαι μίαν εἶναι τὴν ἀληθῆ ἐκκλησίαν τὴν τῷ ὄντι ἀρχαίαν, εἰς ἣν οἱ κατὰ πρόθεσιν δίκαιοι ἐγκαταλέγονται. Ἑνὸς γὰρ ὄντος τοῦ θεοῦ καὶ ἑνὸς τοῦ κυρίου, διὰ τοῦτο καὶ τὸ ἄκρως τίμιον κατὰ τὴν μόνωσιν ἐπαινεῖται, μίμημα ὂν ἀρχῆς τῆς μιᾶς. Τῇ γοῦν τοῦ ἑνὸς φύσει συγκληροῦται ἐκκλησία ἡ μία, ἣν εἰς πολλὰς κατατέμνειν βιάζονται αἱρέσεις. Κατά τε οὖν ὑπόστασιν κατά τε ἐπίνοιαν κατά τε ἀρχὴν κατά τε ἐξοχὴν μόνην εἶναί φαμεν τὴν ἀρχαίαν καὶ καθολικὴν ἐκκλησίαν, »εἰς ἑνότητα πίστεως« μιᾶς, τῆς κατὰ τὰς οἰκείας διαθήκας, μᾶλλον δὲ κατὰ τὴν διαθήκην τὴν μίαν διαφόροις τοῖς χρόνοις, ἑνὸς τοῦ θεοῦ τῷ βουλήματι δι´ ἑνὸς τοῦ κυρίου συνάγουσαν τοὺς ἤδη κατατεταγμένους· οὓς προώρισεν ὁ θεός, δικαίους ἐσομένους πρὸ καταβολῆς κόσμου ἐγνωκώς. Ἀλλὰ καὶ ἡ ἐξοχὴ τῆς ἐκκλησίας, καθάπερ ἡ ἀρχὴ τῆς συστάσεως, κατὰ τὴν μονάδα ἐστίν, πάντα τὰ ἄλλα ὑπερβάλλουσα καὶ μηδὲν ἔχουσα ὅμοιον ἢ ἴσον ἑαυτῇ.
Ταυτὶ μὲν οὖν καὶ εἰς ὕστερον. Τῶν δ´ αἱρέσεων αἳ μὲν ἀπὸ ὀνόματος προσαγορεύονται, ὡς ἡ ἀπὸ Οὐαλεντίνου καὶ Μαρκίωνος καὶ Βασιλείδου, κἂν τὴν Ματθίου αὐχῶσι προσάγεσθαι δόξαν· μία γὰρ ἡ πάντων γέγονε τῶν ἀποστόλων ὥσπερ διδασκαλία, οὕτως δὲ καὶ ἡ παράδοσις· αἳ δὲ ἀπὸ τόπου, ὡς οἱ Περατικοί, αἳ δὲ ἀπὸ ἔθνους, ὡς ἡ τῶν Φρυγῶν, αἳ δὲ ἀπὸ ἐνεργείας, ὡς ἡ τῶν Ἐγκρατητῶν, αἳ δὲ ἀπὸ δογμάτων ἰδιαζόντων, ὡς ἡ τῶν Δοκητῶν καὶ ἡ τῶν Αἱματιτῶν, αἳ δὲ ἀπὸ ὑποθέσεων καὶ ὧν τετιμήκασιν, ὡς Καϊανισταί τε καὶ οἱ Ὀφιανοὶ προσαγορευόμενοι, αἳ δὲ ἀφ´ ὧν παρανόμως ἐπετήδευσάν τε καὶ ἐτόλμησαν, ὡς τῶν Σιμωνιανῶν οἱ Ἐντυχῖται καλούμενοι.
| [7,17] CHAPITRE XVII.
Le second moyen pour découvrir la vérité consiste à examiner laquelle des deux traditions possède l'antériorité, celle de l'Église ou celle de l'hérésie.
Que font donc les téméraires qui abordent les discours impies et les transmettent à leurs adhérents? Ils corrompent les divines Écritures dont ils abusent ; ils se ferment à eux-mêmes l'entrée du ciel ; et ils égarent, loin de la vérité, les victimes qu'ils ont trompées. N'ayant pas la clé qui ouvre la porte d'entrée, pour s'introduire, comme nous le faisons, en tirant le voile et par la tradition du Seigneur, à la clé véritable ils substituent la fausse clé, la clé de derière, pour parler la langue proverbiale ; ils abattent la porte, ils perçent ténébreusement le mur de l'Église, et, sacrilèges violateurs de la vérité, ils se proclament les initiateurs des mystères impies de l'âme. En effet, que leurs conciliabules sans autre autorité que celle de l'bomme, soient postérieurs à l'Église catholique, il ne faut pas de longs arguments pour décider la question. La prédication du Seigneur, manifestée par son Incarnation, commence à Auguste et finit à peu près vers le milieu du règne de Tibère. La prédication de ses apôtres, y compris le ministère de Paul, s'achève sous Néron. Ce ne fut que plus tard, vers l'époque de l'empereur Adrien environ, que parurent les chefs de l'hérésie. Ils se propagèrent jusqu'au règne du premier Anlonin, tel que Basilide, par exemple, quoi qu'il se donne pour disciple de Glaucias, qui lui-même, s'il en faut croire les Novateurs, fut l'interprète de Pierre. On dit aussi que Valentin eut pour maitre Theudas, disciple de Paul. Quant à Marcion, qui naquit à peu près en même temps que ces derniers, sa vieillesse s'éteignit dans des sectes plus jeunes que la sienne. Avant lui, Simon put entendre un moment les prédications de Pierre. Si ce calcul est juste, la priorité et la légitimité de l'Église attestent manifestement que les sectes qui naquirent après elle et celles qui touchent à notre époque, filles du temps, sont marquées du sceau honteux de l'adultère.
Il sort de ce qui précède qu'il n'y a qu'une seule Église véritable, l'Église, à laquelle appartient à juste titre l'antériorité, et dans le catalogue de laquelle sont inscrits ceux qui sont justes avec la ferme volonté de l'être. Il n'y a qu'un Dieu, qu'un seul Seigneur. Conséquemment la chose éminemment digne de notre vénération ici-bas, se distingue aussi par son unité, reflet du principe unique. L'Église qui est une et que les Novateurs essaient de diviser violemment en une infinité d'Églises, s'unit donc inséparablement dans l'individualité d'une seule et même nature. Essence, dogme, principe, excellence, nous proclamons une sur chacun de ces points l'Église ancienne, l'Église catholique, dont tous les membres conspirent vers l'unité d'une même foi et qui s'appuie sur les Testaments particuliers, je me trompe, sur le Testament qui conserva son inviolable unité aux diverses époques, où, d'après la volonté d'un seul Dieu et par un seul Seigneur, il convoque sous ses lois les élus et les prédestinés de Dieu, parce que Dieu connaissait, par sa prescience, même avant le berceau du monde, que ces élus et ces prédestinés pratiqueraient la justice. Au reste, la dignité de l'Église, non moins que son principe constitutif, repose sur l'unité ; supérieure à tout ce qui existe, elle ne connait rien sur la terre qui lui ressemble ou qui l'égale. Mais nous nous réservons de traiter ensuite cette matière. Parmi les hérésies, les unes portent le nom de leur chef, comme celles des Valentiniens, des Marcionites, des Basilidiens, quoiqu'ils se vantent de suivre les sentiments de Mathias. Mensonge grossier ! la doctrine de tous les apôtres est une aussi bien que la tradition. Les autres portent le nom du lien qui les vit naître ; les Pératiques, par exemple. Celles-ci reçoivent leur dénomination de la contrée à laquelle elles appartiennent, tels que les Phrygiens ; celles-là des pratiques auxquelles ils se livrent, tels que les Encratites ou Continents ; quelquesunes sont caractérisées par les dogmes qu'elles professent, les Dokètes et les Hématites par exemple ; quelques antres par leurs rêveries et les simulacres objets de leur adoration; de ce nombre sont les Cainites et les Ophites; d'autres enfin doivent leur désignation à leurs déportements et à leur audace, comme les disciples de Simon dont le nom s'est converti en Eutychites.
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