Texte grec :
[4,1] CHAPITRE PREMIER.
Ἀκόλουθον δ´ ἂν οἶμαι περί τε μαρτυρίου διαλαβεῖν καὶ τίς ὁ τέλειος, οἷς
ἐμπεριληφθήσεται κατὰ τὴν ἀπαίτησιν τῶν λεχθησομένων τὰ παρεπόμενα, καὶ
ὡς ὁμοίως {τε} φιλοσοφητέον δούλῳ τε καὶ ἐλευθέρῳ κἂν ἀνὴρ ἢ γυνὴ τὸ γένος
τυγχάνῃ· τά τε ἑξῆς περί τε πίστεως καὶ περὶ τοῦ ζητεῖν προσαποπληρώσαντες
τὸ συμβολικὸν εἶδος παραθησόμεθα, ἵν´ ὡς ἐν ἐπιδρομῇ τὸν ἠθικὸν
συμπερανάμενοι λόγον κεφαλαιωδῶς παραστήσωμεν τὴν εἰς Ἕλληνας ἐκ τῆς
βαρβάρου φιλοσοφίας διαδοθεῖσαν ὠφέλειαν. Μεθ´ ἣν ὑποτύπωσιν ἥ τε πρὸς
τοὺς Ἕλληνας καὶ ἡ πρὸς τοὺς Ἰουδαίους κατ´ ἐπιτομὴν τῶν γραφῶν ἔκθεσις
παραδοθήσεται καὶ ὅσα ἐν τοῖς πρὸ τούτου Στρωματεῦσι κατὰ τὴν τοῦ προοιμίου
εἰσβολὴν ἐν ἑνὶ προθεμένοις τελειώσειν ὑπομνήματι τῷ πλήθει τῶν πραγμάτων
ἀναγκαίως δουλεύσασι περιλαβεῖν οὐκ ἐξεγένετο. Ἐπὶ τούτοις ὕστερον
πληρωθείσης ὡς ἔνι μάλιστα τῆς κατὰ τὰ προκείμενα ἡμῖν ὑποτυπώσεως τὰ περὶ
ἀρχῶν φυσιολογηθέντα τοῖς τε Ἕλλησι τοῖς τε ἄλλοις βαρβάροις, ὅσων ἧκον εἰς
ἡμᾶς αἱ δόξαι, ἐξιστορητέον καὶ πρὸς τὰ κυριώτατα τῶν τοῖς φιλοσόφοις
ἐπινενοημένων ἐγχειρητέον. Οἷς ἑπόμενον ἂν εἴη μετὰ τὴν ἐπιδρομὴν τῆς
θεολογίας τὰ περὶ προφητείας παραδεδομένα διαλαβεῖν, ὡς καὶ τὰς γραφὰς αἷς
πεπιστεύκαμεν κυρίας οὔσας ἐξ αὐθεντείας παντοκρατορικῆς ἐπιδείξαντας
προϊέναι δι´ αὐτῶν εἱρμῷ δύνασθαι καὶ ἁπάσαις ἐντεῦθεν ταῖς αἱρέσεσιν ἕνα
δεικνύναι θεὸν καὶ κύριον παντοκράτορα τὸν διὰ νόμου καὶ προφητῶν, πρὸς δὲ
καὶ τοῦ μακαρίου εὐαγγελίου γνησίως κεκηρυγμένον. Πολλαὶ δὲ ἡμᾶς αἱ πρὸς
τοὺς ἑτεροδόξους ἀντιρρήσεις ἐκδέχονται πειρωμένους τά τε ὑπ´ αὐτῶν
προκομιζόμενα ἐγγράφως διαλύεσθαι πείθειν τε αὐτοὺς καὶ ἄκοντας, δι´ αὐτῶν
ἐλέγχοντας τῶν γραφῶν.
Τελειωθείσης τοίνυν τῆς προθέσεως ἡμῖν ἁπάσης ἐν οἷς, ἐὰν θελήσῃ τὸ πνεῦμα,
ὑπομνήμασι πρὸς τὴν κατεπείγουσαν ἐξυπηρετοῦμεν χρείαν (πολλὴ γὰρ ἡ τῶν
προλέγεσθαι ὀφειλομένων τῆς ἀληθείας ἀνάγκη), τότε δὴ τὴν τῷ ὄντι γνωστικὴν
φυσιολογίαν μέτιμεν, τὰ μικρὰ πρὸ τῶν μεγάλων μυηθέντες μυστηρίων, ὡς
μηδὲν ἐμποδὼν τῇ θείᾳ ὄντως ἱεροφαντίᾳ γίνεσθαι προκεκαθαρμένων καὶ
προδιατετυπωμένων τῶν προϊστορηθῆναι καὶ προπαραδοθῆναι δεόντων. Ἡ γοῦν
κατὰ τὸν τῆς ἀληθείας κανόνα γνωστικῆς παραδόσεως φυσιολογία, μᾶλλον δὲ
ἐποπτεία, ἐκ τοῦ περὶ κοσμογονίας ἤρτηται λόγου, ἐνθένδε ἀναβαίνουσα ἐπὶ τὸ
θεολογικὸν εἶδος. Ὅθεν εἰκότως τὴν ἀρχὴν τῆς παραδόσεως ἀπὸ τῆς
προφητευθείσης ποιησόμεθα γενέσεως, ἐν μέρει καὶ τὰ τῶν ἑτεροδόξων
παρατιθέμενοι καὶ ὡς οἷόν τε ἡμῖν διαλύεσθαι πειρώμενοι. Ἀλλὰ γὰρ τὸ μὲν
γεγράψεται, ἢν θεός γε ἐθέλῃ καὶ ὅπως ἂν ἐμπνέῃ, νυνὶ δὲ ἐπὶ τὸ προκείμενον
μετιτέον καὶ τὸν ἠθικὸν ἀποπληρωτέον λόγον.
|
|
Traduction française :
[4,1] CHAPITRE PREMIER.
Il nous paraît convenable d'aborder maintenant la discussion du martyre et de la
perfection. Tout ce que comporte la matière présente rentrera dans le cadre de ces
deux questions, où la philosophie apparaitra comme un devoir pour l'homme et pour
la femme, qu'ils soient libres ou esclaves. La discussion qui roulera ensuite sur la foi
et l'examen venant à se terminer, nous arriverons aux symboles, afin de montrer
sommairement, après les rapides conclusions de notre partie morale, de quel secours
a été pour les Grecs la philosophie barbare. A ce tableau mis sons les yeux du lecteur,
succédera, dans le but de réfuter à la fois les Grecs et les Juifs, une exposition abrégée
des Écritures ; puis viendront les développements que nous aurions voulu compléter
dans un chapitre d'avant-propos, mais que nous n'avons pu renfermer dans les
mélanges précédents, dominé que nous étions par l'abondance des matières à
laquelle il a fallu sacrifier. Quand nous aurons atteint, selon nos forces, le but que
nous nous proposons, il sera temps de passer en revue les opinions sur les principes
naturels, telles que les Grecs et les autres barbares nous les ont transmises, et
d'engager ensuite la discussion contre les principales doctrines des philosophes. Par
une conséquence naturelle, un rapide coup-d'œil sur la théologie nous conduira aux
traditions prophétiques, afin que les Écritures, sur la parole desquelles nous avons
cru, une fois reconnues authentiques et revêtues d'une autorité toute divine, nous
servent comme de point de départ pour éconduire pas à pas les hérésies, et prouver à
chacune d'elles qu'il n'y a qu'un seul et même Dieu, un Seigneur tout-puissant,
proclamé sans imposture par la loi, par les prophètes et par le bienheureux Évangile.
Là, des luttes fréquentes contre les partisans de l'opinion contraire, attendent
naturellement un écrivain dont tout le plan est de détruire, dans ses ouvrages, les
énormités qu'introduisent les sectaires, et de les convaincre, en dépit d'eux-mêmes,
par le moyen des Écritures.
Notre tâche ainsi remplie dans son intégrité, dès que nous aurons répondu aux
besoins du moment par tels commentaires que nous inspirera l'Esprit (car les
prolégomènes sont indispensables pour arriver à la vérité ), alors nous aborderons la
véritable théorie gnostique de la nature, initiés déjà aux mystères de moindre
importance avant d'arriver aux grands mystères, afin que dans la purification et la
manifestation complète des principes préliminaires, rien ne fasse plus obstacle à la
divine interprétation des choses saintes. La théorie de la nature, conforme aux règles
de la vérité, ou pour mieux dire l'initiation aux secrets de l'univers, qui s'acquiert par
la tradition gnostique, s'élève de la théorie cosmogonique à la contemplation de
Dieu. Voilà pourquoi nous reportons, à bon droit, le berceau de la tradition à la
création décrite par les prophètes, en rappelant sur notre chemin les doctrines des
hétérodoxes, pour les confondre, s'il nous est possible. Mais tous ces développements
toucheront bientôt à leur terme, avec la grâce de Dieu, et suivant son inspiration.
Entrons maintenant dans notre sujet, et achevons ce qui nous reste à dire sur la
morale.
|
|