Texte grec :
[4,10] CHAPITRE X.
Ἐπὰν δ´ ἔμπαλιν εἴπῃ
« Ὅταν διώκωσιν ὑμᾶς ἐν τῇ πόλει ταύτῃ, φεύγετε εἰς τὴν ἄλλην,»
οὐχ ὡς κακὸν τὸ διώκεσθαι παραινεῖ φεύγειν οὐδ´ ὡς θάνατον φοβουμένους διὰ
φυγῆς ἐκκλίνειν προστάττει τοῦτον· βούλεται δὲ ἡμᾶς μηδενὶ αἰτίους μηδὲ
συναιτίους κακοῦ τινος γίνεσθαι, σφίσιν τε αὐτοῖς πρὸς δὲ καὶ τῷ διώκοντι καὶ τῷ
ἀναιροῦντι· τρόπον γάρ τινα παραγγέλλει αὐτὸν περιίστασθαι, ὁ δὲ παρακούων
τολμηρὸς καὶ ῥιψοκίνδυνος. Εἰ δὲ ὁ ἀναιρῶν «ἄνθρωπον θεοῦ» εἰς θεὸν
ἁμαρτάνει, καὶ τοῦ ἀποκτειννύντος αὐτὸν ἔνοχος καθίσταται ὁ ἑαυτὸν
προσάγων τῷ δικαστηρίῳ· οὗτος δ´ ἂν εἴη ὁ μὴ περιστελλόμενος τὸν διωγμόν,
ἁλώσιμον διὰ θράσος παρέχων ἑαυτόν. Οὗτός ἐστι τὸ ὅσον ἐφ´ ἑαυτῷ ὁ συνεργὸς
γινόμενος τῇ τοῦ διώκοντος πονηρίᾳ, εἰ δὲ καὶ προσερεθίζοι, τέλεον αἴτιος,
ἐκκαλούμενος τὸ θηρίον. Ὡς δ´ αὕτως κἂν αἰτίαν μάχης παράσχῃ τινὰ ἢ ζημίας ἢ
ἔχθρας ἢ δίκης, ἀφορμὴν ἐγέννησε διωγμοῦ. Διὰ τοῦτ´ οὖν μηδενὸς ἀντέχεσθαι
τῶν ἐν τῷ βίῳ προστέτακται ἡμῖν, ἀλλὰ καὶ τῷ αἴροντι τὸ ἱμάτιον καὶ τὸν χιτῶνα
προσδιδόναι, οὐχ ἵνα ἀπροσπαθεῖς διαμένωμεν μόνον, ἀλλ´ ὡς μὴ
ἀντιποιούμενοι τοὺς ἐπιδικαζομένους ἐφ´ ἑαυτοὺς ἀγριαίνωμεν καὶ δι´ ἡμῶν ἐπὶ
τὴν τοῦ ὀνόματος διακινῶμεν βλασφημίαν.
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Traduction française :
[4,10] CHAPITRE X.
« Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. »
Le Seigneur ne nous conseille pas ici la fuite, parce que endurer la persécution serait
un mal ; il ne veut pas non plus, qu'en fuyant, nous cédions à la crainte de la mort.
Quel est donc son dessein ? Que nous ne soyons pour personne les auteurs ni les
complices d'un mal, ni pour nous-mêmes, ni pour le persécuteur, ni pour le
bourreau. Car il somme, pour ainsi dire, chacun de nous de veiller à sa conservation.
Désobéir, c'est agir en téméraire, et se jeter imprudemment au milieu du péril. Si
celui qui met à mort la créature de Dieu pèche envers Dieu, celui qui se livre
volontairement aux juges est complice dn meurtre. Tel est l'homme qui, au lieu
d'éviter la persécution, court audacieusement au-devant de la persécution. Tel est
l'homme qui seconde, autant qu'il est en lui, la méchanceté du persécuteur. A-t-il
appelé sur lui son courroux ? il en est responsable; il a provoqué la bête féroce. J'en
dis autant, s'il fournit quelque matière à un combat, à un dommage, à un procès, ou
bien à des inimitiés : il déchaine la persécution. C'est dans ce but qu'il nous a été
prescrit de ne rien retenir par devers nous des choses de ce monde, mais
« d'abandonner notre tunique à celui qui nous enlève notre manteau. »
Le Seigneur n'a pas seulement voulu que nous demeurassions libres de tout
attachement immodéré; il a craint qu'en revendiquant ces biens terrestres, nous
n'exaspérassions contre nous ceux qui nous en disputent la possession, et que nos
résistances ne les excitassent à blasphémer le nom chrétien.
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