HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Les Stromates, livre II

ἔλεγχος



Texte grec :

[2,1] CHAPITRE PREMIER. Ἑξῆς δ´ ἂν εἴη διαλαβεῖν, ἐπεὶ «κλέπτας» τῆς βαρβάρου φιλοσοφίας Ἕλληνας εἶναι προσεῖπεν ἡ γραφή, ὅπως τοῦτο δι´ ὀλίγων δειχθήσεται. Οὐ γὰρ μόνον τὰ παράδοξα τῶν παρ´ ἡμῖν ἱστορουμένων ἀπομιμουμένους ἀναγράφειν αὐτοὺς παραστήσομεν, πρὸς δὲ τὰ κυριώτατα τῶν δογμάτων σκευωρουμένους καὶ παραχαράσσοντας, προγενεστέρων οὐσῶν τῶν παρ´ ἡμῖν γραφῶν, ὡς ἀπεδείξαμεν, διελέγξομεν ἔν τε τοῖς περὶ πίστεως περί τε σοφίας γνώσεώς τε καὶ ἐπιστήμης ἐλπίδος τε καὶ ἀγάπης περί τε μετανοίας καὶ ἐγκρατείας καὶ δὴ καὶ φόβου θεοῦ (σμῆνος ἀτεχνῶς τῶν ἀληθείας ἀρετῶν)· ὅσα τε ἀπαιτήσει ἡ κατὰ τὸν τόπον τὸν προκείμενον ὑποσημείωσις, περιληφθήσεται καὶ ὡς τὰ μάλιστα τὸ ἐπικεκρυμμένον τῆς βαρβάρου φιλοσοφίας, τὸ συμβολικὸν τοῦτο καὶ αἰνιγματῶδες εἶδος, ἐζήλωσαν οἱ πραγματικῶς τὰ τῶν ἀρχαίων φιλοσοφήσαντες, χρησιμώτατον, μᾶλλον δὲ ἀναγκαιότατον τῇ γνώσει τῆς ἀληθείας ὑπάρχον. Ἐπὶ τούτοις ἀκόλουθον οἶμαι ὑπὲρ ὧν κατατρέχουσιν ἡμῶν Ἕλληνες ἀπολογήσασθαι ὀλίγαις συγχρωμένους γραφαῖς, εἴ πως ἠρέμα καὶ ὁ Ἰουδαῖος ἐπαΐων ἐπιστρέψαι δυνηθείη ἐξ ὧν ἐπίστευσεν εἰς ὃν οὐκ ἐπίστευσεν. Διαδέξεται δὲ εἰκότως τοὺς γενναίους τῶν φιλοσόφων ἔλεγχος ἀγαπητικὸς τοῦ βίου τε αὐτῶν καὶ τῆς εὑρέσεως τῶν καινῶν δογμάτων, οὐκ ἀμυνομένων ἡμῶν τοὺς κατηγόρους (πολλοῦ γε καὶ δεῖ, τοὺς εὐλογεῖν μεμαθηκότας τοὺς καταρωμένους, κἂν βλασφήμους κενῶς καταφέρωσιν ἡμῶν λόγους), ἀλλ´ εἰς ἐπιστροφὴν τὴν ἐκείνων αὐτῶν, εἴ πως ἐπαισχυνθεῖεν οἱ πάνσοφοι δι´ ἐλέγχου βαρβάρου σωφρονισθέντες, ὡς διιδεῖν ὀψὲ γοῦν δυνηθῆναι, ὁποῖα ἄρα εἴη τὰ μαθήματα, ἐφ´ ἃ στέλλονται τὰς ἀποδημίας τὰς διαποντίους. Ὧν μὲν γὰρ δὴ κλέπται, καὶ δὴ καὶ ταῦτα ἀποδεικτέα περιαιρεθείσης αὐτοῖς τῆς φιλαυτίας, ἃ δὲ αὐτοὶ «διζησάμενοι ἑαυτοὺς» ἐξευρηκέναι φρυάττονται, τούτων ὁ ἔλεγχος· κατ´ ἐπακολούθημα δὲ καὶ περὶ τῆς ἐγκυκλίου καλουμένης παιδείας, εἰς ὅσα εὔχρηστος, περί τε ἀστρολογικῆς καὶ μαθηματικῆς καὶ μαγικῆς γοητείας τε ἐπιδραμητέον. Αὐχοῦσι γὰρ δὴ καὶ ἐπὶ ταῖσδε οἱ Πανέλληνες ὡς μεγίσταις ἐπιστήμαις. « Ὃς δ´ ἐλέγχει μετὰ παρρησίας εἰρηνοποιεῖ.» Ἔφαμεν δὲ πολλάκις ἤδη μήτε μεμελετηκέναι μήτε μὴν ἐπιτηδεύειν ἑλληνίζειν· ἱκανὸν γὰρ δὴ τοῦτο ἀποδημαγωγεῖν τῆς ἀληθείας τοὺς πολλούς, τὸ δὲ τῷ ὄντι φιλοσόφημα οὐκ εἰς τὴν γλῶσσαν, ἀλλ´ εἰς τὴν γνώμην ὀνήσει τοὺς ἐπαΐοντας. Δεῖ δ´, οἶμαι, τὸν ἀληθείας κηδόμενον οὐκ ἐξ ἐπιβολῆς καὶ φροντίδος τὴν φράσιν συνθεῖναι, πειρᾶσθαι δὲ ὀνομάζειν μόνον ὡς δύναται ὃ βούλεται· τοὺς γὰρ τῶν λέξεων ἐχομένους καὶ περὶ ταύτας ἀσχολουμένους διαδιδράσκει τὰ πράγματα. Γεωργοῦ μὲν οὖν ἴδιον τὸ ἐν ἀκάνθαις φυόμενον ῥόδον ἀβλαβῶς λαβεῖν καὶ τεχνίτου τὸν ἐν ὀστρείου σαρκὶ κατορωρυγμένον μαργαρίτην ἐξευρεῖν, φασὶ δὲ καὶ τὰς ὄρνιθας ἡδίστην ἔχειν τὴν σαρκὸς ποιότητα, ὅτε οὐκ ἀφθόνου τροφῆς παρατεθείσης αὐταῖς αἱ δὲ σκαλεύουσαι τοῖς ποσὶν ἐκλέγονται μετὰ πόνου τὰς τροφάς. Εἴ τις οὖν τοῦ ὁμοίου θεωρητικὸς ἐν πολλοῖς τοῖς πιθανοῖς τε καὶ Ἑλληνικοῖς τὸ ἀληθὲς διαλεληθέναι † ποθεῖ, καθάπερ ὑπὸ τοῖς μορμολυκείοις τὸ πρόσωπον τὸ ἀληθινόν, πολυπραγμονήσας θηράσεται. Φησὶ γὰρ ἐν τῷ ὁράματι τῷ Ἑρμᾷ ἡ δύναμις ἡ φανεῖσα· « Ὃ ἐὰν ἐνδέχηταί σοι ἀποκαλυφθῆναι, ἀποκαλυφθήσεται.»

Traduction française :

[2,1] CHAPITRE PREMIER. Attendu que les Grecs, d'après le témoignage de l'Écriture, ont été les plagiaires de la philosophie barbare, il s'agit maintenant de fournir, en peu de mots, cette démonstration. Nous établirons que, peu satisfaits de transporter dans leurs récits les faits extraordinaires racontés par nos livres saints, ils nous ont dérobé nos dogmes principaux , en les altérant, puisque l'antériorité, comme il résulte de nos preuves, appartient à l'Écriture. Nous les surprendrons en flagrant délit sur ce qui concerne la foi et la sagesse, la connaissance et la science, l'espérance et la charité, la pénitence et la chasteté; enfin, sur la crainte de Dieu : cortège de vertus qu'enfante sans contredit la vérité. Nous entrerons dans tous les développements que réclamera la discussion présente. Nous percerons les ténèbres de la philosophie barbare ; ses symboles, ses mystères, toutes les formes adoptées par ceux qui propagèrent activement les traditions antiques, nous les pénétrerons; étude très avantageuse, disons mieux, étude indispensable pour la connaissance de la vérité. Ce sera le moment de repousser les inculpations des Grecs contre nous, par quelques preuves empruntées aux livres sacrés, afin que le juif, inclinant peu à peu l'oreille à nos paroles, puisse revenir de ce qu'il croit à ce qu'il ne croit pas encore. La raison veut ensuite que nous censurions avec une critique, toute de charité, la vie et les prétendues découvertes des philosophes les plus renommés. Que voulons-nous par-là ? nous venger de nos accusateurs? Loin de nous cette pensée ! nous avons appris à bénir ceux qui nous maudissent, même quand ils nous chargent de vaines imprécations. Les convertir, voilà notre but. Peut-être rougiront-ils d'eux-mêmes, ces illustres sages, corrigés par la censure d'un barbare, et contraints enfin de reconnaître à quoi se réduisent ces doctrines si vantées, qui les entraînent loin de leur patrie, et par delà les mers. Afin de détruire en eux une orgueilleuse présomption, produisons au grand jour leurs larcins; d'autre part, faisons justice des prétendues découvertes qu'ils doivent à eux-mêmes et dont ils se glorifient. « Qui blâme avec franchise n'est point ennemi de la paix. » Arrivant ensuite à démontrer l'inutilité de ce qu'ils nomment le cercle des sciences, nous dirons un mot en passant de l'astrologie, des mathématiques, de la magie et de la goatie : spéculations dont les Grecs s'applaudissent comme du dernier effort de l'intelligence. Nous sommes peu exercé, nous l'avons dit souvent, à l'élégance grecque dont nous faisons d'ailleurs peu de cas ; elle ne sert qu'à égarer la multitude loin de la vérité, tandis que la philosophie réelle cherche moins à flatter l'oreille des auditeurs qu'à porter la lumière dans leurs âmes. Il faut, selon nous, que le zélateur de la vérité, sans artifice de style, ni préoccupation de langage, exprime du mieux qu'il peut sa pensée. Les choses échappent à ceux qui soignent laborieusement la composition et n'ont souci que des mots. Voyez l'habile agriculteur ! Il cueille, sans la blesser, la rose qui croît an milieu des épines. Le lapidaire expérimenté surprend la perle cachée dans la chair du coquillage. Enfin, les poules, dont la chair est la plus succulente, ne sont pas celles, dit-on, que l'on a nourries abondamment, mais celles qui ont creusé la terre pour en arracher péniblement une rare pâture. Ainsi donc, l'homme qui, étudiant la vraisemblance, chercherait la vérité à travers le cercle des probabilités et la vaine science des Grecs, cet homme imiterait le peintre qui se fatigue vainement à saisir les traits véritables d'un modèle, sous le masque qui les lui dérobe. « Tout ce qu'il est à propos de te révéler, te sera révélé. » Ainsi parla à Hermas l'Esprit de Dieu, qui lui apparut dans une vision.





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Dernière mise à jour : 11/03/2010