Texte grec :
[16] ταῦτα δὲ ἦν τὰ τῆς ψυχῆς ἀρρωστήματα καὶ πάθη. ὁ τούτων πλοῦτος
παρὼν μὲν ἅπασι θανατηφόρος, ἀπολόμενος δὲ σωτήριος· οὗ δεῖ
καθαρεύουσαν, τουτέστι πτωχεύουσαν καὶ γυμνήν, τὴν ψυχὴν παρασχόμενον
οὕτως ἤδη τοῦ σωτῆρος ἀκοῦσαι λέγοντος· »δεῦρο ἀκολούθει
μοι.« ὁδὸς γὰρ αὐτὸς ἤδη τῷ καθαρῷ τὴν καρδίαν γίνεται, εἰς δὲ
ἀκάθαρτον ψυχὴν θεοῦ χάρις οὐ παραδύεται· ἀκάθαρτος δὲ ἡ πλουτοῦσα
τῶν ἐπιθυμιῶν καὶ ὠδίνουσα πολλοῖς ἔρωσι καὶ κοσμικοῖς. ὁ
μὲν γὰρ ἔχων κτήματα καὶ χρυσὸν καὶ ἄργυρον καὶ οἰκίας ὡς θεοῦ
δωρεὰς {καὶ} τῷ τε διδόντι θεῷ λειτουργῶν ἀπ´ αὐτῶν εἰς ἀνθρώπων
σωτηρίαν καὶ εἰδὼς ὅτι ταῦτα κέκτηται διὰ τοὺς ἀδελφοὺς
μᾶλλον ἢ ἑαυτὸν καὶ κρείττων ὑπάρχων τῆς κτήσεως αὐτῶν, μὴ
δοῦλος ὢν ὧν κέκτηται μηδὲ ἐν τῇ ψυχῇ ταῦτα περιφέρων μηδὲ
ἐν τούτοις ὁρίζων καὶ περιγράφων τὴν ἑαυτοῦ ζωήν, ἀλλά τι καὶ
καλὸν ἔργον καὶ θεῖον ἀεὶ διαπονῶν, κἂν ἀποστερηθῆναι δέῃ ποτὲ
τούτων, δυνάμενος ἵλεῳ τῇ γνώμῃ καὶ τὴν ἀπαλλαγὴν αὐτῶν ἐνεγκεῖν
ἐξ ἴσου καθάπερ καὶ τὴν περιουσίαν, οὗτός ἐστιν ὁ μακαριζόμενος
ὑπὸ τοῦ κυρίου καὶ πτωχὸς τῷ πνεύματι καλούμενος, κληρονόμος
ἕτοιμος οὐρανοῦ βασιλείας, οὐ πλούσιος ζῆσαι μὴ δυνάμενος·
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Traduction française :
[16] C'est, en effet, la multitude de nos vices qui nous est mortelle ; c'est
leur destruction qui nous est salutaire. C'est du vice qu'il faut
appauvrir et dépouiller notre âme, afin d'entendre ces paroles consolantes
du Sauveur : « Venez, suivez-moi. » La voix du salut s'ouvre à la pureté
du cœur; elle se ferme à son impureté. Cette impureté n'est point dans vos
richesses, elle est tout entière dans vos profanes amours, dans la flamme
inextinguible de vos désirs ; car si, étant riche, vous reconnaissez tenir
de la munificence divine l'or, l'argent et les maisons que vous possédez,
et que vous les rendiez, dans la personne de vos frères, au Dieu qui vous
les a donnés ; si vous reconnaissez que vous les possédez plus pour les
autres que pour vous-mêmes ; si, vous élevant au-dessus de leur possession
par la force de votre esprit, vous leur commandez au lieu de leur obéir ;
si vous ne vous enfermez point dans des sentiments égoïstes comme dans une
demeure impénétrable, mais que vous fassiez servir vos richesses à l'œuvre
divine de votre salut; si, lorsque la nécessité l'exige, vous vous privez
de vos trésors et supportez leur perte et la pauvreté qui en est la suite,
avec la même tranquillité d'esprit, la même joie pure et inaltérable dont
vous jouissiez au milieu de votre abondance, c'est vous que le Seigneur
proclame heureux, et appelle pauvre d'esprit, héritier assuré du royaume
des cieux, où vous n'entreriez pas si vous rejetiez le fardeau de vos
richesses, par la seule impuissance de le porter.
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