Texte grec :
[13] Καὶ πόσῳ χρησιμώτερον τὸ ἐναντίον, ἱκανὰ κεκτημένον αὐτόν
τε περὶ τὴν κτῆσιν μὴ κακοπαθεῖν καὶ οἷς καθῆκεν ἐπικουρεῖν; τίς
γὰρ ἂν κοινωνία καταλείποιτο παρὰ ἀνθρώποις, εἰ μηδεὶς ἔχοι μηδέν;
πῶς δ´ ἂν τοῦτο τὸ δόγμα πολλοῖς ἄλλοις καὶ καλοῖς τοῦ κυρίου
δόγμασιν οὐχὶ φανερῶς ἐναντιούμενον εὑρίσκοιτο καὶ μαχόμενον;
»ποιήσατε ἑαυτοῖς φίλους ἐκ τοῦ μαμωνᾶ τῆς ἀδικίας. ἵν´ ὅταν ἐκλίπῃ,
δέξωνται ὑμᾶς εἰς τὰς αἰωνίους σκηνάς.« »κτήσασθε θησαυροὺς ἐν
οὐρανῷ, ὅπου μήτε σὴς μήτε βρῶσις ἀφανίζει μήτε κλέπται διορύσσουσι.«
πῶς ἄν τις πεινῶντα τρέφοι καὶ διψῶντα ποτίζοι καὶ γυμνὸν
σκεπάζοι καὶ ἄστεγον συνάγοι, ἃ τοῖς μὴ ποιήσασιν ἀπειλεῖ πῦρ
καὶ σκότος τὸ ἐξώτερον, εἰ πάντων αὐτὸς ἕκαστος φθάνοι τούτων
ὑστερῶν; ἀλλὰ μὴν αὐτός τε ἐπιξενοῦται Ζακχαίῳ καὶ Λευεὶ καὶ Ματθαίῳ
τοῖς πλουσίοις καὶ τελώναις, καὶ τὰ μὲν χρήματα αὐτοὺς οὐ
κελεύει μεθεῖναι, τὴν δὲ δικαίαν χρῆσιν ἐπιθεὶς καὶ τὴν ἄδικον ἀφελὼν
καταγγέλλει· »σήμερον σωτηρία τῷ οἴκῳ τούτῳ.« οὕτω τὴν χρείαν
αὐτῶν ἐπαινεῖ, ὥστε καὶ μετὰ τῆς προσθήκης ταύτης τὴν κοινωνίαν
ἐπιτάσσει, ποτίζειν τὸν διψῶντα, ἄρτον διδόναι τῷ πεινῶντι, ὑποδέχεσθαι
τὸν ἄστεγον, ἀμφιεννύναι τὸν γυμνόν. εἰ δὲ τὰς χρείας οὐχ
οἷόν τε ἐκπληροῦν ταύτας μὴ ἀπὸ χρημάτων, τῶν δὲ χρημάτων ἀφίστασθαι
κελεύει, τί ἂν ἕτερον εἴη ποιῶν ὁ κύριος ἢ τὰ αὐτὰ διδόναι
τε καὶ μὴ διδόναι παραινῶν, τρέφειν καὶ μὴ τρέφειν, ὑποδέχεσθαι
καὶ ἀποκλείειν, κοινωνεῖν καὶ μὴ κοινωνεῖν, ὅπερ ἁπάντων ἀλογώτατον.
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Traduction française :
[13] Combien plus il est avantageux de posséder des richesses médiocres qui
nous donnent la faculté de pourvoir à nos besoins et de secourir, parmi
nos frères, ceux qui méritent d'être secourus ! Quelle société, quel
commerce pourrait exister entre les hommes, si personne ne possédait rien ?
Cette maxime, d'ailleurs, ne serait-elle pas en contradiction manifeste
avec mille autres qu'il a également prononcées lui-même ? « Employez les
richesses injustes à vous faire des amis, afin que, quand vous viendrez à
défaillir, ils vous reçoivent dans les demeures éternelles. Amassez des
trésors dans le ciel, où ni la rouille ni les vers ne dévorent, et où les
voleurs ne fouillent ni ne dérobent. » Comment nourrir celui qui a faim,
désaltérer celui qui a soif, couvrir celui qui est nu, ouvrir notre maison
à l'étranger ; comment, dis-je, observer tous ces préceptes dont la
non-observation est menacée du feu de l'enfer, si nous-mêmes ne possédons
rien? N'a-t-il pas ordonné lui-même à Zachée et à Mathieu, qui étaient
riches et publicains, de lui donner l'hospitalité, et loin de leur
commander de se dépouiller de leurs richesses, n'a-t-il pas prononcé sur
eux cet équitable jugement? « Aujourd'hui le salut s'est levé » sur cette
maison, parce que celui-ci est aussi un fils d'Abraham. » Il loue donc
l'usage des richesses, à condition qu'on en fasse part aux autres ; qu'on
donne à boire à celui qui a soif, à manger à celui qui a faim, des habits
à celui qui est nu, et qu'on ouvre à l'étranger une maison hospitalière.
Que si personne, à moins d'être riche, ne peut remplir ces devoirs, et
s'il nous ordonne en même temps d'être pauvres pour être sauvés, que
fait-il autre chose, si ce n'est d'ordonner et de défendre à la fois ?
Donner et ne pas donner, nourrir et ne pas nourrir, distribuer et ne pas
distribuer, exercer l'hospitalité et ne pas l'exercer? Commandement
absurde et inexécutable.
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