[5] Ταῦτα μὲν ἐν τῷ κατὰ Μᾶρκον εὐαγγελίῳ γέγραπται· καὶ ἐν τοῖς
ἄλλοις δὲ πᾶσιν τοῖς ἀνωμολογημένοις ὀλίγον μὲν ἴσως ἑκασταχοῦ τῶν
ῥημάτων ἐναλλάσσει, πάντα δὲ τὴν αὐτὴν τῆς γνώμης συμφωνίαν
ἐπιδείκνυται. δεῖ δὲ σαφῶς εἰδότας ὡς οὐδὲν ἀνθρωπίνως ὁ σωτήρ,
ἀλλὰ πάντα θείᾳ σοφίᾳ καὶ μυστικῇ διδάσκει τοὺς ἑαυτοῦ, μὴ σαρκίνως
ἀκροᾶσθαι τῶν λεγομένων, ἀλλὰ τὸν ἐν αὐτοῖς κεκρυμμένον
νοῦν μετὰ τῆς ἀξίας ζητήσεως καὶ συνέσεως ἐρευνᾶν καὶ καταμανθάνειν.
καὶ γὰρ τὰ ὑπ´ αὐτοῦ τοῦ κυρίου δοκοῦντα ἡπλῶσθαι πρὸς
τοὺς μαθητὰς τῶν ᾐνιγμένως ὑπειρημένων οὐδὲν ἥττονος {ἔτι καὶ
νῦν}, ἀλλὰ πλείονος ἔτι καὶ νῦν τῆς ἐπιστάσεως εὑρίσκεται δεόμενα
διὰ τὴν ὑπερβάλλουσαν τῆς φρονήσεως ἐν αὐτοῖς ὑπερβολήν. ὅπου
δὲ καὶ τὰ νομιζόμενα ὑπ´ αὐτοῦ διοῖχθαι τοῖς ἔσω καὶ αὐτοῖς τοῖς
τῆς βασιλείας τέκνοις ὑπ´ αὐτοῦ καλουμένοις ἔτι χρῄζει φροντίδος
πλείονος, ἦ πού γε τὰ δόξαντα μὲν ἁπλῶς ἐξενηνέχθαι καὶ διὰ τοῦτο
μηδὲ διηρωτημένα πρὸς τῶν ἀκουσάντων, εἰς ὅλον δὲ τὸ τέλος
αὐτὸ τῆς σωτηρίας διαφέροντα, ἐσκεπασμένα δὲ θαυμαστῷ καὶ
ὑπερουρανίῳ διανοίας βάθει, οὐκ ἐπιπολαίως δέχεσθαι ταῖς ἀκοαῖς
προσῆκεν, ἀλλὰ καθιέντας τὸν νοῦν ἐπ´ αὐτὸ τὸ πνεῦμα τοῦ σωτῆρος
καὶ τὸ τῆς γνώμης ἀπόρρητον.
| [5] Ce récit, que nous trouvons dans l'Évangile de saint Marc, nous le
trouvons aussi dans les autres évangélistes, avec quelque différence
peut-être dans les paroles, mais sans rien perdre du même sens. Nous donc
qui savons certainement que le Sauveur du monde n'a point parlé d'une
manière familière aux hommes, mais a enveloppé ses instructions des voiles
d'une sagesse divine et mystique, ne prenons pas ses discours à la lettre,
ne les expliquons pas d'après nos idées charnelles; efforçons-nous plutôt
d'en saisir le sens caché par une étude assidue et persévérante. Aucune
recherche n'est plus digne de nos efforts. Ce que le Seigneur paraît avoir
expliqué clairement à ses disciples, ce qu'il leur a dit plus obscurément
et sous la forme presque d'une énigme, réclame, pour être compris, une
égale et puissante attention. Ce que ses disciples, et ceux qu'il appelle
lui-même les enfants du royaume, nous ont expliqué, a besoin de l'être
encore davantage. Comment donc les choses qu'il a dites simplement, et
dont aucun de ses auditeurs n'a songé à lui demander l'explication, toutes
choses nécessaires et indispensables au salut, n'auraient-elles pas besoin
d'être examinées avec les plus grands soins, étudiées avec la dernière,
sollicitude ? Le son de ses paroles ne doit pas seulement, et comme au
hasard, frapper nos oreilles ; leur sens doit frapper notre cœur. C'est à
nous de l'y faire descendre et pénétrer profondément.
|