[23] Νόμισον εἶναι τὸ πρᾶγμα διαδικασίαν. ὁ μὲν πατήρ σοι δοκείτω
παρεστὼς λέγειν ›ἐγώ σε ἔσπειρα καὶ ἔθρεψα, ἀκολούθει μοι καὶ συναδίκει
καὶ μὴ πείθου τῷ Χριστοῦ νόμῳ‹ καὶ ὁπόσα ἂν εἴποι βλάσφημος
ἄνθρωπος καὶ νεκρὸς τῇ φύσει. ἑτέρωθεν δὲ ἄκουε τοῦ σωτῆρος·
›ἐγώ σε ἀνεγέννησα, κακῶς ὑπὸ κόσμου πρὸς θάνατον γεγεννημένον,
ἠλευθέρωσα, ἰασάμην, ἐλυτρωσάμην· ἐγώ σοι παρέξω ζωὴν
ἄπαυστον, αἰώνιον, ὑπερκόσμιον· ἐγώ σοι δείξω θεοῦ πατρὸς ἀγαθοῦ
πρόσωπον· »μὴ κάλει σεαυτῷ πατέρα ἐπὶ γῆς·« »οἱ νεκροὶ τοὺς νεκροὺς
θαπτέτωσαν, σὺ δέ μοι ἀκολούθει·« ἀνάξω γάρ σε εἰς ἀνάπαυσιν
καὶ ἀπόλαυσιν ἀρρήτων καὶ ἀλέκτων ἀγαθῶν, »ἃ μήτε ὀφθαλμὸς εἶδε
μήτε οὖς ἤκουσε μήτε ἐπὶ καρδίαν ἀνθρώπων ἀνέβη, εἰς ἃ ἐπιθυμοῦσιν
ἄγγελοι παρακύψαι καὶ ἰδεῖν ἅπερ ἡτοίμασεν ὁ θεὸς τοῖς
ἁγίοις ἀγαθὰ καὶ τοῖς φιλοῦσιν αὐτὸν τέκνοις,« ἐγώ σου τροφεὺς
ἄρτον ἐμαυτὸν διδούς, οὗ γευσάμενος οὐδεὶς ἔτι πεῖραν θανάτου λαμβάνει,
καὶ πόμα καθ´ ἡμέραν ἐνδιδοὺς ἀθανασίας· ἐγὼ διδάσκαλος
ὑπερουρανίων παιδευμάτων· ὑπὲρ σοῦ πρὸς τὸν θάνατον διηγωνισάμην
καὶ τὸν σὸν ἐξέτισα θάνατον, ὃν ὤφειλες ἐπὶ τοῖς προημαρτημένοις
καὶ τῇ πρὸς θεὸν ἀπιστίᾳ.‹ τούτων τῶν λόγων ἑκατέρωθεν
διακούσας ὑπὲρ σεαυτοῦ δίκασον καὶ τὴν ψῆφον ἀνένεγκε τῇ σαυτοῦ
σωτηρίᾳ· κἂν ἀδελφὸς ὅμοια λέγῃ κἂν τέκνον κἂν γυνὴ κἂν ὁστισοῦν,
πρὸ πάντων ἐν σοὶ Χριστὸς ὁ νικῶν ἔστω· ὑπὲρ σοῦ γὰρ ἀγωνίζεται.
| [23] Je suppose que le procès de cette séparation s'ouvre et s'instruit devant
vous. D'un côté, le père se lève et dit : « C'est moi qui t'ai engendré et
nourri, suis-moi donc, conduis-toi comme moi d'une manière impie ; n'obéis
point à la loi du Christ, ou tout autre blasphème semblable, qu'un homme
corrompu peut proférer. D'un autre côté, écoutez le Seigneur répondre : Je
t'ai régénéré en te sauvant de la mort, à laquelle ta naissance t'avait
condamné. Je t'ai délivré, je t'ai guéri, je t'ai racheté. Je te montrerai
le visage de Dieu, qui est ton père. N'appelle point un homme ton père ;
laisse les morts ensevelir les morts. Suis-moi, et je te conduirai dans ce
sublime repos des biens cachés, dont personne ne peut exprimer la
magnificence, qu'aucun œil n'a vus, qu'aucune oreille n'a entendus, où la
pensée de l'homme ne peut atteindre, secrets mystères que les anges
eux-mêmes désirent pénétrer, impatients de connaître et de voir les
récompenses que Dieu prépare à ceux de ses enfants qui l'aiment. Je suis
moi-même le pain dont je te nourrirai ; celui qui mange de ce pain ne
meurt point. Je te verserai chaque jour un breuvage d'immortalité. La
doctrine que j'enseigne est plus élevée que le ciel. J'ai combattu pour
toi contre la mort et je l'ai vaincue. Les peines que méritaient tes
crimes et ton incrédulité envers Dieu, à qui tu n'aurais pu les payer,
j'ai bien voulu les payer pour toi. » Vous avez entendu les deux parties ;
soyez juge dans votre propre cause, prononcez, mais n'oubliez pas que
votre salut dépend de la sentence que vous prononcerez; et si votre frère,
votre fils, votre femme, vous tiennent de semblables discours,
repoussez-les, et donnez la victoire au Christ. Payez-lui le prix des
combats qu'il a livrés en votre faveur.
|