[1] Οἱ μὲν τοὺς ἐγκωμιαστικοὺς λόγους τοῖς πλουσίοις δωροφοροῦντες
οὐ μόνον κόλακες καὶ ἀνελεύθεροι δικαίως ἂν ἔμοιγε κρίνεσθαι
δοκοῖεν, ὡς ἐπὶ πολλῷ προσποιούμενοι χαρίσασθαι τὰ ἀχάριστα,
ἀλλὰ καὶ ἀσεβεῖς καὶ ἐπίβουλοι· ἀσεβεῖς μὲν, ὅτι παρέντες αἰνεῖν καὶ
δοξάζειν τὸν μόνον τέλειον καὶ ἀγαθὸν θεόν, ἐξ οὗ τὰ πάντα καὶ
δι´ οὗ τὰ πάντα καὶ εἰς ὃν τὰ πάντα, περιάπτουσι το! τὸ
γέρας ἀνθρώποις ἐνασ!βίῳ κυλινδουμένοις
τὸ κεφάλαιον ὑποκείμενον τῇ κρίσει τοῦ θεοῦ· ἐπίβουλοι δέ, ὅτι καὶ
αὐτῆς τῆς περιουσίας καθ´ αὑτὴν ἱκανῆς οὔσης χαυνῶσαι τὰς ψυχὰς τῶν
κεκτημένων καὶ διαφθεῖραι καὶ ἀποστῆσαι τῆς ὁδοῦ, δι´ ἧς ἐπιτυχεῖν
ἔστι σωτηρίας, οἳ δὲ προσεκπλήσσουσι τὰς γνώμας τῶν πλουσίων
ταῖς ἡδοναῖς τῶν ἀμέτρων ἐπαίνων ἐπαίροντες καὶ καθάπαξ τῶν
ὅλων πραγμάτων πλὴν τοῦ πλούτου, δι´ ὃν θαυμάζονται, παρασκευάζοντες ὑπερφρονεῖν, τὸ δὴ τοῦ λόγου πῦρ ἐπὶ πῦρ μετοχετεύοντες,
τύφῳ τῦφον ἐπαντλοῦντες καὶ ὄγκον πλούτῳ προσανατιθέντες βαρεῖ
φύσει φορτίον βαρύτερον, οὗ μᾶλλον ἐχρῆν ἀφαιρεῖν καὶ περικόπτειν,
ὡς σφαλεροῦ νοσήματος καὶ θανατηφόρου· τῷ γὰρ ὑψουμένῳ καὶ
μεγαλυνομένῳ παραπέπηγεν ἀντίστροφος ἡ πρὸς τὸ ταπεινὸν μεταβολὴ
καὶ πτῶσις, ὡς ὁ θεῖος διδάσκει λόγος. ἐμοὶ δὲ φαίνεται μακρῷ
φιλανθρωπότερον εἶναι τοῦ θεραπεύειν τοὺς πλουτοῦντας
ἐπὶ κακῷ τὸ συναίρεσθαι τὴν σωτηρίαν αὐτοῖς ἅπαντα τὸν δυνατὸν τρόπον,
τοῦτο μὲν ἐξαιτουμένους παρὰ θεοῦ τοῦ βεβαίως καὶ ἡδέως
τοῖς ἑαυτοῦ τέκνοις τὰ τοιαῦτα προϊεμένου, τοῦτο δὲ λόγῳ διὰ τῆς
χάριτος τοῦ σωτῆρος ἰωμένους τὰς ψυχὰς αὐτῶν, φωτίζοντας καὶ
προσάγοντας ἐπὶ τὴν τῆς ἀληθείας κτῆσιν, ἧς ὁ τυχὼν καὶ ἔργοις
ἀγαθοῖς ἐλλαμπρυνόμενος μόνος τὸ βραβεῖον τῆς αἰωνίου ζωῆς
ἀναιρήσεται. δεῖται δὲ καὶ ἡ εὐχὴ ψυχῆς εὐρώστου καὶ λιπαροῦς ἄχρι
τῆς ἐσχάτης ἡμέρας τοῦ βίου συμμεμετρημένης καὶ ἡ πολιτεία διαθέσεως
χρηστῆς καὶ μονίμου καὶ πάσαις ταῖς ἐντολαῖς τοῦ σωτῆρος
ἐπεκτεινομένης.
| [1] Ceux qui louent les riches, faisant ainsi semblant d'honorer les richesses
qui, par elles-mêmes, ne méritent aucune louange, ne sont pas seulement de
vils flatteurs, des esclaves lâches et rampants, ils sont des impies et
des traîtres. Des impies : la louange appartient à Dieu, seul être bon et
parfait, de qui tout vient, par qui tout existe, en qui tout réside; elle
lui appartient, il se l'est réservée, et ils l'en privent! Ils font plus
encore, ils la prostituent à des hommes livrés à la fougue de leurs
passions, qui n'ont d'autre récompense à attendre de la justice divine que
la punition de leurs crimes. Des traîtres : les richesses seules suffisent
pour amollir, corrompre et détourner de la voie du salut ceux qui ont le
malheur de les posséder ; les flatteurs le savent, et ils entretiennent
les riches dans leur folie ; ils enorgueillissent leur orgueil, ils leur
apprennent à tout mépriser, si ce n'est ces richesses, qui leur procurent
tant d'honneurs. Ils ajoutent ainsi la flamme à la flamme, l'orgueil à
l'orgueil, le poison de la flatterie au poison de l'or ; un poids déjà
trop lourd qu'ils devraient alléger, ils l’aggravent ; une maladie
dangereuse qu'ils devraient s'efforcer de guérir, ils la rendent mortelle
et incurable. « L'arrogance et la vanité, a dit le Seigneur, seront punies
par l'abaissement et la ruine. » Il est donc bien plus humain, bien plus
charitable, au lieu de flatter les riches et de couvrir du bruit de nos
louanges le bruit que leurs crimes élèvent autour d'eux, de venir à leur
aide par de sages avertissements, et de leur apprendre par quels moyens
ils peuvent entrer et s'avancer sûrement dans la voie sainte du salut.
C'est surtout par la prière vers ce Dieu, qui dispense ses faveurs à ses
enfants et leur apprend à en faire un usage conforme et agréable à ses
volontés, c'est par la grâce de notre Sauveur que nous pouvons guérir leur
esprit : c'est en les éclairant, c'est en nous offrant pour guides à leur
ignorance dans la recherche de la vérité. Celui-là seul, en effet, qui
s'attache ardemment à la vérité, et qui s'environne de la lumière des
bonnes œuvres, celui-là seul sera sauvé, et emportera le prix de la vie
éternelle. Or, si d'un côté la prière, qui doit nous trouver infatigables
et nous servir d'appui fidèle jusqu'à la dernière heure de notre vie,
demande un esprit plein de force et de sérénité; d'un autre côté, la vie
régulière demande un amour ardent de la justice et une obéissance éclairée
à tous les préceptes du Sauveur.
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