HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Le divin Maître ou Le Pédagogue, livre II

ἁβροδίαιτοι



Texte grec :

[2,8e] Ἀλλ´ οὐδὲ παρὰ τοῖς ἀρχαίοις τῶν Ἑλλήνων ἡ χρῆσίς πω τῶν στεφάνων ἦν. Οὔτε γὰρ οἱ μνήστορες οὔθ´ οἱ ἁβροδίαιτοι κέχρηνται Φαίακες αὐτοῖς. Ἐν δὲ τοῖς ἀγῶσι πρῶτον ἡ τῶν ἄθλων δόσις ἦν, δεύτερον δὲ ὁ περιαγερμός, τρίτον ἡ φυλλοβολία, τελευταῖον ὁ στέφανος, ἐπίδοσιν λαβούσης εἰς τρυφὴν τῆς Ἑλλάδος μετὰ τὰ Μηδικά. Εἴργονται τοίνυν στεφάνων οἱ τῷ λόγῳ παιδαγωγούμενοι, οὐκ ἐπεὶ καταδεῖν δοκοῦσιν τὸν λόγον ἐν ἐγκεφάλῳ τοῦτον ἱδρυμένον, οὐδ´ ὅτι κωμαστικῆς ἀγερωχίας σύμβολον ὁ στέφανος εἴη ἀλλὰ γὰρ ὅτι τοῖς εἰδώλοις κατωνόμασται. Ὁ γοῦν Σοφοκλῆς τὸν νάρκισσον «ἀρχαῖον μεγάλων θεῶν στεφάνωμα» προσεῖπε, τῶν χθονίων λέγων· ῥόδῳ δὲ τὰς Μούσας Σαπφὼ καταστέφει· οὐ γὰρ ἀπ´ ἀρχῆς ῥόδων τῶν ἐκ Πιερίας· κρίνῳ δὲ ἥδεσθαι τὴν Ἥραν φασὶν καὶ τὴν Ἄρτεμιν μυρρίνῃ. Εἰ γὰρ καὶ τὰ μάλιστα μὲν δι´ ἄνθρωπον γέγονε τὰ ἄνθη, ταῦτα δὲ οἱ ἀνόητοι λαβόντες οὐκ εἰς τὴν ἰδίαν εὐχάριστον χρῆσιν, ἀλλ´ εἰς τὴν τῶν δαιμονίων ἀχάριστον ὑπηρεσίαν κατεχρήσαντο, ἀφεκτέον αὐτῶν «διὰ τὴν συνείδησιν». Ἀοχλήτου δὲ ἀμεριμνίας ὁ στέφανος σύμβολον· ταύτῃ καὶ τοὺς νεκροὺς καταστεφανοῦσιν, ᾧ λόγῳ καὶ τὰ εἴδωλα, ἔργῳ προσμαρτυροῦντες αὐτοῖς τὸ εἶναι νεκροῖς. Οἱ μὲν γὰρ βακχεύοντες οὐδὲ ἄνευ στεφάνων ὀργιάζουσιν· ἐπὰν δὲ ἀμφιθῶνται τὰ ἄνθη, πρὸς τὴν τελετὴν ὑπερκάονται. Οὐ δὴ κοινωνητέον οὐδ´ ὁπωστιοῦν δαίμοσιν, ἀλλ´ οὐδὲ τὴν εἰκόνα τοῦ θεοῦ τὴν ζῶσαν δίκην εἰδώλων τῶν νεκρῶν καταστεπτέον. Ὁ γὰρ καλὸς τοῦ ἀμαράντου στέφανος ἀπόκειται τῷ καλῶς πεπολιτευμένῳ· τὸ ἄνθος τοῦτο γῆ βαστάζειν οὐ κεχώρηκεν· μόνον δὲ αὐτὸ καρποφορεῖν ἐπίσταται οὐρανός. Πρὸς δὲ καὶ ἀλόγιστον ἀκηκοότας ἡμᾶς τὸν κύριον ἀκάνθαις ἐστεμμένον αὐτοὺς ἐντρυφῶντας τῷ σεμνῷ τοῦ κυρίου πάθει ἀναδεῖσθαι τοῖς ἄνθεσιν. Ὁ μὲν γὰρ τοῦ κυρίου στέφανος ἡμᾶς ᾐνίττετο προφητικῶς τούς ποτε ἀκάρπους, τοὺς περικειμένους αὐτῷ διὰ τῆς ἐκκλησίας, ἧς ἐστιν κεφαλή· ἀλλὰ καὶ τῆς πίστεώς ἐστιν τύπος, ζωῆς μὲν διὰ τὴν οὐσίαν τοῦ ξύλου, εὐφροσύνης δὲ διὰ τὴν προσηγορίαν τοῦ στεφάνου, κινδύνου δὲ διὰ τὴν ἄκανθαν· οὐδὲ γὰρ ἀναιμωτεὶ προσιέναι τῷ λόγῳ ἔξεστιν. Ὁ δὲ πλεκτὸς μαραίνεται στέφανος οὗτος καὶ τὸ πλέγμα τῆς σκολιότητος ἀναλύεται καὶ τὸ ἄνθος ξηραίνεται· μαραίνεται γὰρ ἡ δόξα τῶν τῷ κυρίῳ μὴ πεπιστευκότων. Ἰησοῦν δὲ ἐστεφάνωσαν ὑψωμένον τῆς αὑτῶν καταμαρτυροῦντες ἀμαθίας· τοῦτ´ αὐτὸ γὰρ οἱ σκληροκάρδιοι προφητείαν οὖσαν σεσοφισμένην οὐ νοοῦσιν, ἣν αὐτοὶ ὕβριν καλοῦσιν κυρίου.

Traduction française :

[2,8e] Cet usage des couronnes était inconnu aux anciens Grecs. Nous ne le trouvons établi ni chez les amants de Pénélope ni chez les Phéaciens, peuple mou et efféminé. La première fois qu'on en ait distribué, c'est aux athlètes après le combat. D'abord on se contentait de les récompenser par de vifs applaudissements; ensuite on leur offrit des branches et des feuilles vertes ; plus tard enfin, lorsque, après les triomphes de la Grèce sur la Perse et sur la Médie, les mœurs publiques se furent amollies et corrompues, on chargea leurs têtes de couronnes. Ceux qui vivent selon le Verbe, c'est-à-dire selon la raison , doivent s'interdire ce fol usage et ne pas enchaîner leur raison dans son siège même, qui est le cerveau. La couronne, en effet, n'est pas seulement le symbole de cette joie licencieuse qui s'allume dans les festins, elle est encore consacrée au culte impur des idoles. Sophocle appelle le narcisse l'antique couronne des grands dieux. Sapho couronne les muses de roses. Qu'avons-nous de commun avec les roses de ces divinités païennes? Le lis est consacré à Junon, et le myrthe à Diane. Ainsi les fleurs qu'un Dieu bienfaisant avait créées pour l'usage des hommes, et dont ils pouvaient jouir en lui en payant le prix par une juste reconnaissance, leur folie les a ravies et les a transportées au ministère ingrat des démons. C'est donc un devoir de conscience de s'en abstenir. Ainsi employées, elles trahissent un amour oisif du repos et un lâche dégoût de tout mouvement. De là vient que les païens en couronnent les morts, attestant ainsi que les idoles, à qui ils rendent le même honneur, sont elles-mêmes des dieux morts. Ils ne peuvent sans ces couronnes célébrer les folles orgies de Bacchus, et il semble que cet ornement excite en eux une fureur plus ardente et plus insensée. Il ne faut donc ni communiquer avec les démons , ni couronner la vivante image de Dieu des mêmes fleurs dont on couronne des simulacres morts. On offre, il est vrai, une couronne d'amaranthe à celui qui se conduit bien ; mais la terre ne produit point cette fleur, c'est une fleur céleste que le ciel seul peut produire. Est-ce à nous d'ailleurs, qui savons que notre Seigneur a été couronné d'épines, est-ce à nous d'insulter aux souffrances adorables t!e sa passion en nous couronnant de roses? Ne serait-ce pas le comble de la déraison et de la folie? La couronne d'épines du Seigneur était le symbole de notre ancienne stérilité, stérilité qu'il a fait cesser en nous unissant à l'Église, dont il est le chef. Elle est de plus le type de la foi : de la vie, à cause de la substance du bois; de la joie, à cause du nom de couronne ; de la douleur, à cause de l'épine, car il est impossible d'approcher du Verbe sans répandre du sang. Ces bouquets de fleurs tressés en couronne se flétrissent, sèchent et meurent ; ainsi est morte la gloire de ceux qui ne crurent point au Seigneur. Ils l'élevèrent cependant et le couronnèrent, attestant ainsi la profondeur de leur aveuglement. Ils appelèrent, ils appellent encore outrage et infamie du Sauveur l'accomplissement d'une prophétie qui fait sa gloire et que la dureté de leur cœur les a empêchés de comprendre.





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Dernière mise à jour : 17/12/2009